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 Jan 16
Always Somewhere
lorsque l'aube encore se fait entendre
par le muezzin et son appel à la prière
une matinée se répète et commence
quand tu y glisses ta main discrètement
y saisis mon sexe et me branle
la douceur de ta main et ta cadence
je feins de dormir et éjacule en silence

je ne t'aime pas et tu me séquestres
tu ne t'aimes pas et tu te séquestres
qui tu es tu ne peux l'être publiquement
en toi il n'en restera qu'invisibles séquelles
je ne t'aime pas mais tu prends soin de moi
travaille pour moi et vis pour moi
car avec moi tu peux être toi
tu veux me posséder, faire de moi ta propriété

or je m'enfuis derrière ton dos
je vis une romance avec le villageois qui m'attire
lui aussi tourmenté par son orientation
il ne m'assume pas et ne s'assume pas
à l'abri des regards dans les bois il me retrouve
et je le prends mais il couvre son excitation
vous deux vivez cachés
pour vivre accepté, ne pas être châtié
déshonoré, déshérité, lapidé
et j'en déplore la regrettable réalité
comme le lybien sur la capitale
nous étions nus et en me massant le dos
il frotte son gland contre ma raie
puis éjacule de honte sur mon derrière
après s'être donné à moi, il s'excuse et se voile
souhaite oublier et ignorer la vérité
lui aussi emporté par ses tourments
s'impliquera plus lors du prochain ramadan

de l'amour tu m’en donnes
me forcer à t'aimer tu essayes
et les valeurs du coran s'en détachent
des chaînes de son enseignement et de sa dictature
tu veux t'en échapper et fuir
faire de toi homme libre de penser et de baiser
faire de toi homme libre d'en aimer un autre
mais il n'est d'homme libre sans tourments

quant à ce mariage organisé
avec la fille de la région lointaine
n’en fleurira uniquement le mensonge de ta vie
marié à de profonds désirs inachevés
aux frontières de l'amour et de la sexualité
oui, ta foi sera ta rédemption
mais aussi ton inerte perdition
car tu es né homosexuel et musulman
et caché pour toujours tu vivras
guidé à être qui tu n'es pas
dans le silence sans fond tu te noieras
et devant tes yeux, ta vie passera et s'en ira
le 31 décembre 2021
 Jan 16
Always Somewhere
Et cette brillante lune apparaissant entre les feuilles noires des arbres hauts,
Lors des nuits sourdes de la ville enclavée
Perturbées par le bruit lourd des voitures du quotidien

Cette scintillante lune est et reste impénétrable
D'une circularité exemplaire en ces jours uniques
Sa lumière vive m'éclaire et me suit
Qu'il s'agisse de l'Angleterre ou de l'Arménie
Mes pensées te reviennent, à toi ma jolie

Et la lune me montre pour la énième fois
De tes yeux, tes prunelles et ton âme
Personne n'aura veillé sur moi comme toi
Et en la nuit, j'y trouve une sérénité absolue
Comme ton oreille contre mon torse et la sensation de ton cœur contre le mien

Cette seule lune, symbole de notre amour éternel
Elle est nous et elle ne cesse de croître
Chaque nuit de plus en plus claire, de plus en plus vive
Cette impression que la nuit ne sera plus nuit
Que la nuit éteindra d'elle-même nos interrupteurs
Comme si notre amour triomphera,
Devant les yeux de tous mais dans le silence

Toi, mon amour des années passées,
Tu as fait de mes pensées ton foyer
Et je te ressens dans l'ensemble de mon être
Tu m'étourdis parfois, tu me fais perdre l'équilibre
Tu me punis parfois, de cette souffrance que je t'ai donnée, prise, puis redonnée
Tu m'infliges à vivre en journée, quand le soleil m'agresse
Mais à la nuit tombée, tu me caresses
Quand tu apparais dans le ciel, tu m'apaises
Et j'attendrai, toujours, que tu m'emmènes
Que tu me murmures avec tes paroles silencieuses
Que tu m'aimes passionnément
Que nos deux corps, vains, après leur mort
Ne seront rien de plus que poussières et os
Quant à notre amour, lui
Par le scintillement de la lune nuit et jour, éternelle
Perdurera à travers les temps, sous les yeux des hommes
Je t'ai aimé, je t'aime, et je t'aimerai
le 26 août 2021
 Jan 16
Always Somewhere
Je fais face au Miroir. Nu, je me regarde.
Les os sous ma peau qui apparaissent, qui craquent
Les expressions de mon visage qui me définissent
Chaque nuit un peu plus.

Le Voyage et les Cernes.

Nu, je me regarde par-delà le miroir
Qui vois-je ? Que vois-je ?
Une étendue de peau qui se ride,
Marquée d'encre et de passé
Mais en même temps, L'infini
le 22 mai 2022
 Jan 16
Always Somewhere
L'odeur de la cigarette arménienne
Quand ils l'encensent au volant
Et leurs yeux et noirs cils dans le rétroviseur
Et la croix, et le chapelet
Ces sourires perdus tels enfouis dans leur barbe
Feraient effacer le désespoir de leurs pupilles
Redonneraient de l'espoir en la religion
À la frontière de leurs cœurs et de leurs terres
Vous pouvez prétendre d'être mâle
Les yeux sur les routes boueuses et sinueuses
Accélérer pour gagner du temps
Augmenter le volume pour taire la menace persistante
Et doubler dans les virages
Quand vous avez profondément mal
Peut-être que vous ne me voyez pas
Mais d'homme à homme je vous aime
Je conterai vos histoires et votre culture
J'exporterai Tumanyan, Saryan et Khachaturian
Même si vous ne me voyez que tel un passager
Vous, ne m'êtes plus étranger
le 29 décembre 2021
 Jan 15
Always Somewhere
Près d’elle, si près que nos peaux se frôleraient presque.
Pluie battante. Coulées de vin rouge telles après une éruption volcanique.
Routes délaissées pour Elle, mais m’aimerait-elle ?

Mon encre au conditionnel. Nuits intemporelles.
Je désire voyager au Nord,
Là où le soleil ne me rattraperait pas.

Près du feu, si près que je m’en brûlerais l’épiderme.
Odeur bleue de pluie. Arrière-goût amer.

Je marcherais bien à nouveau sur le bas-côté de la route,
En attendant que quelqu’un s’arrête
Passe son bras par la fenêtre et me fasse signe de monter
Une fois près de lui, qu’il me fasse ressentir les sentiments désertés encore,
Ceux presque effacés avec le temps et l’âge un peu.
Comme fossilisés.
le 19 août 2024
 Jan 15
Always Somewhere
à son arrivée, il était pragmatique
il envisagea de passer la journée, pas plus ; partir le soir
puis il se confia à lui-même, se convainquit qu’il partira sûrement
le lendemain à l’aube mais,
trois jours plus ****, il se trouva au même endroit

bref

il sentit qu'il y avait une sorte de contact inespéré entre elle et lui
un contact physique certain
un contact physique à travers multiples échanges de regards
autour de la table de bois, verre à la main, il me divulgua :

« j'aime quand elle me regarde intensément et longuement
du vert intense de ses iris, telle une jungle luxuriante
j’aime quand elle me voit, me vise, m’atteint
comme si elle touchait mon âme
plus fort, comme si elle me démasquait
en quelques clignements de paupières et,
quelques cils qui se perdent »

une telle intensité de regard et si proche de son visage
lui donnait envie de se pencher vers elle et de l'embrasser

il pensa à de nombreuses différentes manières de s'exécuter,
moments opportuns
au romantisme même,
il voulait juste trouver la meilleure façon

apparurent des centaines de scénarios parcourant ses esprits
au point que certaines idées s’échappèrent même
et des pensées qui l’arrêteront

« est-ce son genre d’embrasser un mortel qu'elle sait partira dans deux jours ?
moi, je l'aimerais tellement
je veux être proche d'elle, mais je n'ai honnêtement aucune attente réelle
ce sont juste des désirs cachés
j'aimerais tellement que quelque chose se passe
qu'un rapprochement se fasse,
qu'une histoire s'écrive »

or, rien ne s’écrivit
à part une histoire surgissant de nouveau le soir d’une nuit étoilée
autour d’une table de bois, verre à la main
en compagnie d’un inconnu
le 15 janvier 2025
 Jan 13
Always Somewhere
où sont les Arméniens ?
à la guerre ou sur le front
je les aime, les Arméniens
mais ils y laissent leur vie
et leur pays
et mon cœur aussi

ils sont où, les Arméniens ?
jamais je ne me lasserai de leur lavash
de leur gata et de leur kilikia
je les aime, les Arméniens
avec leur gilets militaire
je ressens de la profonde peine
ça me prend à l'intérieur des tripes
et le moindre bruit me fait sursauter

ils fuient, les Arméniens ?
me laissant seul à l'abandon
dans les villages et les ladas à l'abandon
même aznavour est parti
rejoignant les soldats perdus

le sourire des Arméniens
il me fait chaud à l'intérieur du cœur
mais mal.
mes Arméniens, ils le perdent, l'espoir
j'ai mal.
et pourtant, je tiendrai bon. jusqu'au bout
avec Vous
le 27 novembre 2021
 Jan 13
Always Somewhere
il y a ceux qui cuisinent
ceux qui font du jardinage
ceux qui se tuent à la tâche
ceux qui ne font rien et se plaignent pourtant
la plupart se plaint de toute manière
il y a ceux qui survivent simplement
et ceux qui vivent impunément
tous veulent laisser une trace

et puis il y a moi,
qui ne recherche aucune reconnaissance
j'explore et c'est tout
je déplace mon corps et j'apprends
j'apprends constamment
et je vois que la vie peut vite être banale
ils se lèvent tous les jours à la même heure et dorment,
le week-end
boivent pour s'évader
et il y a ceux qui prennent soin de leur santé,
au quotidien
je les admire.
puis il y a ceux qui se cherchent et ne se trouvent pas
et les autres qui s'échappent
dans les films, la musique
et le retour à la vraie vie est une,
claque.
une grosse claque.
alors j'ai réfléchi dans le train
en regardant les montagnes qui s'effacent dans la brume de février
que vais-je laisser derrière ?
si même les histoires que je raconte partiront avec moi

mais surtout, et maintenant ?
le 10 février 2023
 Jan 13
Always Somewhere
Lorsque je cesse de voyager pendant quelques jours
J'ai l'impression que le temps se fige.

Alors je me ressource et reprends mon énergie
Collecte ces précieuses heures de sommeil.

Quand elles ne se perdent pas,
dans le corps d’un homme indigène

L'inspiration me vient même, du vent frais et
Des rizières de Sagada.

Café brassé, beurre de cacahuètes fait maison
Jarret de bœuf et vin de bignay.

Les plateaux qui me rappellent le Caucase
Le son du clocher à chaque heure de la journée.

Le lingling-o que je porte autour du cou
Et le respect que je porte aux peuples Igorot et Ifugao.
le 10 mars 2023
 Jan 13
Always Somewhere
La pluie ne cessait de s'abattre et ce, jusqu'à l'aube
Que je lui confiais mon amour pour l'eau
En saisissant sa main, je ressentais sa peau

Elle n'aimait pas son prénom qui signifiait princesse
De ses chants doux à son apparence mythique, elle avait tout l'air d'une sirène
Comme si son calme mélangé à sa beauté faisait d'elle une
créature imaginaire
Je savais que je voulais la revoir et pourtant
Que mes lèvres sur la surface des siennes ne seront point éternelles, périssables même

Je la désirais pour un soir comme je désire la pluie sans répit
La libérer des barreaux de la vague illusion qu'est la société, l'emmener
L'allonger nue sur un amas de fougères encore mouillées
Partager les baisers que nous avons commencés au bord de la rivière sacrée

Notre romance n'était qu'une averse isolée pendant la période de la mousson,
Soudaine, impulsive, tendre et battante.
Quant à son visage et ses yeux marron, à l'esprit oui, ils me resteront
le 15 décembre 2022
 Jan 13
Always Somewhere
je ne veux rien de plus qu’une atmosphère pure
le vignoble en rase campagne
des cigares venus d’ailleurs
de la musique et son sourire

ces pensées qui sont miennes et qui du moins m’échappent
la réminiscence d’une époque dont je n’ai qu’entendu parler
des tables faites de bois et une femme aux cheveux resplendissants
un désir qui émerge rien qu’en un unique regard

le temps n’est que chiffres
les romances évanescentes et pourtant éternelles
les terres riches et uniques
et nous, temporaires.
le 29 juin 2021
 Jan 13
Always Somewhere
les klaxons et la circulation assourdissante
l’humidité et la pollution, la brume aveuglante
les banlieues de la mégalopole

une nouvelle fois, encore
toujours étourdie de la veille
en sursaut je me réveille

longue chevelure, noire et ébouriffée
s’en échappe un certain pouvoir
indescriptible, j’en suis esclave

elle ferait taire la ville si elle le voulait
elle purifierais l'air si elle le voulait

comme elle a purifié mon âme

la nuit passée.

oui, elle a de l'aura

car non, je n'étais pas seule encore
hier en rentrant à l’appartement

les cocktails ont fait de moi leur
une énième fois

ainsi que sa séduction asiatique

ainsi ce matin elle et moi sommes nues
au-dessus des draps
son bras posé sur moi,
sa main sur mon sein droit
et cette chevelure dominante
que j'en suis intimidée

désemparée

en outre, ses lèvres rouges de la veille
pulpeuses de par sa naissance
rouge à lèvres séché sur l’oreiller
je saisirais sa mâchoire et je les embrasserais

comme on l’a si bien fait, hier
aux heures les plus sombres de la journées

avant qu'elle ne parte,
que je ne sache la retenir

et qu’elle ne redevienne
cette prédatrice venue de l'indochine.
le 24 octobre 2022
 Jan 13
Always Somewhere
Pour une nuit comme pour la vie — je te serai dévoué
Sous les nuages étoilés tu palpes — mon corps fragilisé
Tu le renforces de — caresses et de baisers
Tu masques ses peines — précédemment infligées
Face à toi artiste guérisseur de — brûlures passées
Tu répares cette sculpture — gravée de plaies

Et je me perds dans tes bras au contact de ta peau
Quand je porte ton corps et tu transportes le mien
Tu y passes tes mains, douces et rassurantes
Je suis une brindille cueillie délicatement

Alors j'embrasse ces rides qui témoignent de ton passé
Et ton sexe, fané, épuisé par les gosiers d’autres hommes
Tes lésions infectées, je les adoucirai et t'apporterai vaillance
Un orgasme abondant, fleurissant je te donne

Tu es beau, comme l'alliance de la lune et du soleil
Du saphir de la mer et du jade des montagnes
Nous nous sommes sauvés du haut de nos tours isolées
Serre-moi fort quand tu t'endors, que s'évapore le mal qu'on pensait irréversible
Fais de moi ton trésor, tant convoité le long de nos vingt-cinq années

Ainsi l'amour, je te l'apporterai sans honte et sur un plateau d'argent
Tes yeux, j'y plongerai mon âme à l'aube du jour et de la nuit
Quant à nos cœurs en rénovation, qui n’attendent que métamorphose
Nous y prendrons place et les sédentariserons,
Les repeuplerons de doux sentiments inaliénables… impérissables
le 07 septembre 2024
Deuxième version du poème « Deux hommes solitaires ensemble » écrit le 16 février 2022
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