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Toi qui m'entends sans peur te parler de la mort,
Parce que ton espoir te promet qu'elle endort
Et que le court sommeil commencé dans son ombre
S'achève au clair pays des étoiles sans nombre,
Reçois mon dernier vœu pour le jour où j'irai
Tenter seul, avant toi, si ton espoir dit vrai.

Ne cultive au-dessus de mes paupières closes
Ni de grands dahlias, ni d'orgueilleuses roses,
Ni de rigides lis : ces fleurs montent trop haut.
Ce ne sont pas des fleurs si fières qu'il me faut,
Car je ne sentirais de ces raides voisines
Que le tâtonnement funèbre des racines.

Au lieu des dahlias, des roses et des lis,
Transplante près de moi le *** volubilis
Qui, familier, grimpant le long du vert treillage
Pour denteler l'azur où ton âme voyage,
Forme de ta beauté le cadre habituel
Et fait de ta fenêtre un jardin dans le ciel.

Voilà le compagnon que je veux à ma cendre :
Flexible, il saura bien jusque vers moi descendre.
Quand tu l'auras baisé, chérie, en me nommant,
Par quelque étroite fente il viendra doucement,
Messager de ton cœur, dans ma suprême couche,
Fleurir de ton espoir le néant de ma bouche.
D Conors Oct 2010
(O Fortuna! had re-gained popular attention when it was chosen as the theme song for the film, The Omen, the story of a child who was the Anti-Christ.
The entire performance of Orff's Carmina Burana is gripping and spine-chilling. I had the pleasure of watching it from a box seat the the Broward Centre for the Performing Arts back in 1999, played by the Florida Philharmonic (defunct) led by maestro James Judd--it terrified me so much I couldn't sleep for days!-D)

1. O Fortuna (Chorus) (O Fortune)

O Fortuna O Fortune,
velut luna like the moon
statu variabilis, you are changeable,
semper crescis ever waxing
aut decrescis; and waning;
vita detestabilis hateful life
nunc obdurat first oppresses
et tunc curat and then soothes
ludo mentis aciem, as fancy takes it;
egestatem, poverty
potestatem and power
dissolvit ut glaciem. it melts them like ice.
Sors immanis Fate - monstrous
et inanis, and empty,
rota tu volubilis, you whirling wheel,
status malus, you are malevolent,
vana salus well-being is vain
semper dissolubilis, and always fades to nothing,
obumbrata shadowed
et velata and veiled
michi quoque niteris; you plague me too;
nunc per ludum now through the game
dorsum nudum I bring my bare back
fero tui sceleris. to your villainy.
Sors salutis Fate is against me
et virtutis in health
michi nunc contraria, and virtue,
est affectus driven on
et defectus and weighted down,
semper in angaria. always enslaved.
Hac in hora So at this hour
sine mora without delay
corde pulsum tangite; pluck the vibrating strings;
quod per sortem since Fate
sternit fortem, strikes down the strong man,
mecum omnes plangite! everyone weep with me!
____

About:
"Carmina Burana is a scenic cantata composed by Carl Orff in 1935 and 1936. It is based on 24 of the poems found in the medieval collection Carmina Burana. Its full Latin title is Carmina Burana: Cantiones profanæ cantoribus et choris cantandæ comitantibus instrumentis atque imaginibus magicis"

"Orff first encountered the text in John Addington Symonds's 1884 publication Wine, Women and Song, which included English translations of 46 poems from the collection. Michel Hofmann, a young law student and Latin and Greek enthusiast, assisted Orff in the selection and organization of 24 of these poems into a libretto, mostly in Latin verse, with a small amount of Middle High German and Old Provençal. The selection covers a wide range of topics, as familiar in the 13th century as they are in the 21st century: the fickleness of fortune and wealth, the ephemeral nature of life, the joy of the return of Spring, and the pleasures and perils of drinking, gluttony, gambling and lust."
http://en.wikipedia.org/wiki/Carmina
Burana_
by Carl Orff
(July 10, 1895(1895-07-10) – March 29, 1982)
BardOfTheNorth Apr 2015
"O Fortuna
velut luna
statu variabilis,
semper crescis
aut decrescis;
vita detestabilis
nunc obdurat
et tunc curat
ludo mentis aciem,
egestatem,
potestatem
dissolvit ut glaciem.

Sors immanis
et inanis,
rota tu volubilis,
status malus,
vana salus
semper dissolubilis;
obumbrata
et velata
mihi quoque niteris;
nunc per ludum
dorsum nudum
fero tui sceleris.

Sors salutis
et virtutis
michi nunc contraria,
est affectus
et defectus
semper in angaria.
Hac in hora
sine mora
corde pulsum tangite;
quod per sortem
sternit fortem,
mecum omnes plangite!"
Written in the early 13th century. Later translated into song by Carl Orff, in Carmina Burana.
Ce nuage est bien noir : - sur le ciel il se roule,
Comme sur les galets de la côte une houle.
L'ouragan l'éperonne, il s'avance à grands pas.
- A le voir ainsi fait, on dirait, n'est-ce pas ?
Un beau cheval arabe, à la crinière brune,
Qui court et fait voler les sables de la dune.
Je crois qu'il va pleuvoir : - la bise ouvre ses flancs,
Et par la déchirure il sort des éclairs blancs.
Rentrons. - Au bord des toits la frêle girouette
D'une minute à l'autre en grinçant pirouette,
Le martinet, sentant l'orage, près du sol
Afin de l'éviter rabat son léger vol ;
- Des arbres du jardin les cimes tremblent toutes.
La pluie ! - Oh ! voyez donc comme les larges gouttes
Glissent de feuille en feuille et passent à travers
La tonnelle fleurie et les frais arceaux verts !
Des marches du perron en longues cascatelles,
Voyez comme l'eau tombe, et de blanches dentelles
Borde les frontons gris ! - Dans les chemins sablés,
Les ruisseaux en torrents subitement gonflés
Avec leurs flots boueux mêlés de coquillages
Entraînent sans pitié les fleurs et les feuillages ;
Tout est perdu : - Jasmins aux pétales nacrés,
Belles-de-nuit fuyant l'astre aux rayons dorés,
Volubilis chargés de cloches et de vrilles,
Roses de tous pays et de toutes famines,
Douces filles de Juin, frais et riant trésor !
La mouche que l'orage arrête en son essor,
Le faucheux aux longs pieds et la fourmi se noient
Dans cet autre océan dont les vagues tournoient.
- Que faire de soi-même et du temps, quand il pleut
Comme pour un nouveau déluge, et qu'on ne peut
Aller voir ses amis et qu'il faut qu'on demeure ?
Les uns prennent un livre en main afin que l'heure
Hâte son pas boiteux, et dans l'éternité
Plonge sans peser trop sur leur oisiveté ;
Les autres gravement font de la politique,
Sur l'ouvrage du jour exercent leur critique ;
Ceux-ci causent entre eux de chiens et de chevaux,
De femmes à la mode et d'opéras nouveaux ;
Ceux-là du coin de l'oeil se mirent dans la glace,
Débitent des fadeurs, des bons mots à la glace,
Ou, du binocle armés, regardent un tableau.
- Moi, j'écoute le son de l'eau tombant dans l'eau.

— The End —