Sonnets pour treize amis Toulousains
Sonnet pour l’ami Alain
Il est malin et combatif,
Autant qu’un malin chat rétif,
C’est Alain le beau mécano,
Exilé par la poste au tri.
Avec Nicole, quel beau tapage,
Car il provoque non sans ravages
Quand il en a marre du trop plein
A naviguer il est enclin.
Alain, Alain, tu aimes le filin
Toi qui es un fier mécano,
A la conscience écolo.
Alain, Alain, tu vas finir
Par les faire devenir «cabourds [1]»,
Aux petits chefs à l’esprit lourd.
Paul Aubin
Sonnet pour l’ami Bernard
Cheveux cendrés, yeux noirs profonds
Bernard, surplombe de son balcon.
Son esprit vif est aiguisé
Comme silex entrechoqués.
Sous son sérieux luit un grand cœur
D’humaniste chassant le malheur.
Très attentif à ses amis,
Il rayonne par son l’esprit.
Bernard, Bernard, tu es si sérieux,
Mais c’est aussi ton talisman
Qui pour tes amis est précieux.
Bernard, Bernard, tu es généreux,
Avec ce zeste de passion,
Qui réchauffe comme un brandon.
Paul Aubin
Sonnet pour l’ami Christian
Sous l’apparence de sérieux
Par ses lunettes un peu masqué.
C’est un poète inspiré,
Et un conférencier prisé.
Dans Toulouse il se promène
Aventurier en son domaine.
Comme perdu dans la pampa
Des lettres, il a la maestria
Christian, Christian, tu es poète,
Et ta poésie tu la vis.
Cette qualité est si rare.
Christian, Christian, tu es lunaire.
Dans les planètes tu sais aller
En parcourant Toulouse à pied.
Paul d’ Aubin
Sonnet pour l’ami José
Le crâne un peu dégarni
Dans son regard, un incendie.
Vif, mobile et électrisé,
Il semble toujours aux aguets.
Des « hidalgos » des temps jadis
Il a le verbe et l’allure.
Il donne parfois le tournis,
Mais il possède un cœur pur.
José, José, tu as horreur,
De l’injustice et du mépris,
C’est aussi ce qui fait ton prix.
José, José, tu es un roc
Un mousquetaire en Languedoc
Un homme qui sait résister.
Paul d’ Aubin
Sonnet pour l’ami Jean-Pierre
Subtil et sage, jamais hautain,
C’est Jean-Pierre, le Toulousain,
qui de son quartier, Roseraie
apparaît détenir les clefs.
Pensée précise d’analyste,
Il est savant et optimiste,
Épicurien en liberté,
magie d’ intellectualité.
Jean-Pierre, Jean-Pierre, tu es plus subtil,
Que l’écureuil au frais babil,
Et pour cela tu nous fascines.
Jean-Pierre, Jean-Pierre, tu es trop sage,
C’est pour cela que tu es mon ami
A cavalcader mes folies.
Paul d’ Aubin
Sonnet pour l’ami Henry
Henry est un fougueux audois
de la variété qui combat.
Dans ses yeux flamboie l’âpre alcool,
du tempérament espagnol.
Henry est un fidèle ami
Mais en «section» comme «Aramits».
dans tous les recoins, il frétille,
comme dans les torrents l’anguille.
Henry, Henry, tu es bouillant
Et te moques des cheveux gris,
Sans toi même être prémuni.
Henry, Henry, tu t’ingénies
A transformer ce monde gris
dans notre époque de clinquant.
Paul d’ Aubin
Sonnet pour l’ami Olivier
Olivier l’informaticien
à un viking me fait penser.
Il aime d’ailleurs les fest noz,
Et boit la bière autant qu’on ose
Olivier, roux comme un flamand
arpente Toulouse, à grand pas
avec cet air énigmatique
qui nous le rend si sympathique
Olivier, tu es bretteur
dans le monde informatique,
Tu gardes un côté sorcier.
Olivier, tu as un grand cœur,
Tu réponds toujours, je suis là,
Pour nous tirer de l’embarras.
Paul d’ Aubin
Sonnet pour l’ami Philippe
Cheveux de geai, les yeux luisants
Voici, Philippe le toulousain.
de l’ «Arsenal» à «Saint Sernin»
Il vous salut de son allant.
Il est cordial et enjoué,
mais son esprit est aux aguets.
C’est en fait un vrai militant,
traçant sa vie en se battant.
Philippe, Philippe, tu es partout,
Avec tes gestes du Midi
qui te valent bien des amis.
Philippe, Philippe, tu es batailleur,
Et ta voix chaude est ton atout,
Dans notre Toulouse frondeur.
Paul d’ Aubin
Sonnet pour l’ami Pierre
Pierre est un juriste fin
Qui ne se prend pas au sérieux.
Et sait garder la tête froide,
Face aux embûches et aux fâcheux.
Surtout, Pierre est humaniste
Et sait d’un sourire allumer.
le cœur humains et rigoler,
Il doit être un peu artiste.
Pierre, Pierre, tu es indulgent,
Mais tu as aussi un grand talent,
De convaincre et puis d’enseigner.
Pierre, Pierre, tu manquerais
A l’ambiance du Tribunal
Quittant le «vaisseau amiral».
Paul d’ Aubin
Sonnet pour l’ami Pierre-Yves
Pierre-Yves est fin comme un lapin
mais c’est un si gentil goupil,
à l’œil vif, au regard malin;
en plus pense européen.
Pierre-Yves est un fils d’historien,
qui goûte à la philosophe,
usant des plaisirs de la vie
en prisant le bon vin, aussi.
Pierre-Yves, tu les connais bien,
tous nos notables toulousains,
Pierre-Yves, tu nous as fait tant rire,
En parlant gaiement des «pingouins»,
du Capitole, avec ses oies.
Paul d’ Aubin
Sonnet pour l’ami Rémy
De son haut front, il bat le vent,
Son bras pointé, comme l’espoir,
C’est notre, Rémy, l’occitan,
Vigoureux comme un « coup à boire ».
De sa chemise rouge vêtue,
Il harangue tel un Jaurès,
dans les amphis et dans les rues,
pour la belle Clio, sa déesse.
Olivier, Olivier, ami
Dans un bagad tu as ta place,
Mais à Toulouse, on ne connait pas.
Rémy, Rémy, ils ne t’ont pas
Car tout Président qu’ils t’ont fait,
Tu gardes en toi, ta liberté.
Paul d’ Aubin
Sonnet pour l’ami Sylvain
Sylvain est un perpignanais
mais plutôt secret qu’enjoué.
N’allez pas croire cependant,
qu’il vous serait indifférent.
Sylvain, a aussi le talent
de savoir diriger les gens,
simple, précis et amical,
il pourrait être cardinal.
Sylvain, Sylvain, tu es très fin
et dans la «com..» est ton destin,
sans être en rien superficiel.
Sylvain, Sylvain, tu es en recherche
d’une excellence que tu as.
Il faut que tu la prennes en toi.
Paul d’ Aubin
Sonnet pour l’ami Toinou
Tonnerre et bruits, rires et paris,
«Toinou » est fils de l’Oranie,
Quand sur Toulouse, il mit le cap,
On le vit, entre houle et ressacs.
Dans la cité «Deromedi»
Au Mirail ou à Jolimont,
Emporté par un hourvari
On le connaît tel le « loup gris ».
Toinou, Toinou, à la rescousse !
Dans la ville, y’a de la secousse!
Chez les «archis», dans les «amphis.»
Toinou, Toinou, encore un verre !
Tu as oublié de te taire,
Et tes amis viennent tantôt.
Paul d’ Aubin