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Cusin, monstre à double aile, au mufle Elephantin,
Canal à tirer sang, qui voletant en presse
Sifles d'un son aigu, ne picque ma Maistresse,
Et la laisse dormir du soir jusqu'au matin.


Si ton corps d'un atome, et ton nez de mastin
Cherche tant à picquer la peau d'une Deesse,
En lieu d'elle, Cusin, la mienne je te laisse :
Succe la, que mon sang te soit comme un butin.


Cusin, je m'en desdy : hume moy de la belle
Le sang, et m'en apporte une goutte nouvelle
Pour gouster quel il est. Ha, que le sort fatal


Ne permet à mon corps de prendre ton essence !
Repicquant ses beaux yeux, elle auroit cognoissance
Qu'un rien qu'on ne voit pas, fait souvent un grand mal.
Sois medecin, Phoebus, de la Maistresse
Qui tient mon Prince en servage si doux :
Vole à son lict, et luy taste le poux :
Il faut qu'un Dieu guarisse une Deesse.


Mets en effect ton mestier, et ne cesse
De la panser, et luy donner secours,
Ou autrement le regne des amours
Sera perdu, si le mal ne la laisse.


Ne souffre point, qu'une blesme langueur
Ne son beau teint efface la vigueur,
Ny de ses yeux où l'Amour se repose.


Exauce moy, ô Phoebus : si tu veux,
D'un mesme coup tu en guariras deux :
Elle et mon Duc n'est qu'une mesme chose.

— The End —