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Paul d'Aubin Feb 2016
Les deux Oliviers de Paomia,

(Un épisode de l'exode de «Mainotes  en Corse»)

Ridés, bossus, ces deux oliviers ressemblaient au passeur de l'Achéron,
veillant aux portes du fleuve de l'enfer.
Ce n’étaient pourtant que des pousses venues de Sparte,
Replantées sur la terre Corse, pour nourrir une colonie d'émigrés.
Ces oliviers furent même bénis par des popes,
Puis soumis aux êtes brûlants, au sirocco dévastateurs,
Mais ils avaient tenus debouts avec leurs nervures noueuses,
et ni les entailles des hommes, ni le feu du ciel, ni les orages dévastateurs ne leur avait fait baisser rameux,
Grecs et Corses s'étaient affrontés pour cette terre si bien plantée et cultivée,
Mais ce n'était pas simple jalousies, ni rivalités de cultivateurs et de bergers,
Il s'agissait d’affaire d'honneur et de désaccords avec Gènes qui avait donné ce qui ne lui appartenait point.
Ils en virent; ces oliviers noueux, des saisons de félicité, de récoltes riantes d'olives et de figues,
Ils entendirent aussi les conques de guerre et les cris effroyables lors des sièges de Paomia.
Et puis un jour, les «mainotes» subjugués sous le nombre durent quitter la terre qu’ils avaient éveillée de leur sueur.
Ils s'en vinrent résider à Ajacciu, y exercèrent d'autres métiers en attendant des temps meilleurs.
Puis Marbeuf leur construisit Cargèse, plus près de la mer et les anciennes terres de Paomia furent désormais délaissées pour le pacage et les transhumances.
L'Eglise elle-même et les pierres les maisons s'écroulèrent;
Mais jamais ne disparurent ces deux oliviers gardiens des lieux, véritables cerbères des temps antiques.
Ils veillaient désormais sur la quiétude des geais, des renards et des bandits.
C'était un peu comme si l'esprit  et les vertus de l'ancienne Sparte et de Paomia la neuve s'étaient fécondés et avaient donné enfantement à ces deux Oliviers.

Paul Arrighi
Il est certains esprits d'un naturel hargneux
Qui toujours ont besoin de guerre ;
Ils aiment à piquer, se plaisent à déplaire,
Et montrent pour cela des talents merveilleux.
Quant à moi, je les fuis sans cesse,
Eussent-ils tous les dons et tous les attributs :
J'y veux de l'indulgence ou de la politesse ;
C'est la parure des vertus.
Un hérisson, qu'une tracasserie
Avait forcé de quitter sa patrie,
Dans un grand terrier de lapins
Vint porter sa misanthropie.
Il leur conta ses longs chagrins,
Contre ses ennemis exhala bien sa bile,
Et finit par prier les hôtes souterrains
De vouloir lui donner asile.
Volontiers, lui dit le doyen :
Nous sommes bonnes gens, nous vivons comme frères,
Et nous ne connaissons ni le tien ni le mien ;
Tout est commun ici : nos plus grandes affaires
Sont d'aller, dès l'aube du jour,
Brouter le serpolet, jouer sur l'herbe tendre :
Chacun, pendant ce temps, sentinelle à son tour,
Veille sur le chasseur qui voudrait nous surprendre ;
S'il l'aperçoit, il frappe, et nous voilà blottis.
Avec nos femmes, nos petits,
Dans la gaîté, dans la concorde,
Nous passons les instants que le ciel nous accorde.
Souvent ils sont prompts à finir ;
Les panneaux, les furets, abrègent notre vie,
Raison de plus pour en jouir.
Du moins par l'amitié, l'amour et le plaisir,
Autant qu'elle a duré nous l'avons embellie :
Telle est notre philosophie.
Si cela vous convient, demeurez avec nous,
Et soyez de la colonie ;
Sinon, faites l'honneur à notre compagnie
D'accepter à dîner, puis retournez chez vous.
À ce discours plein de sagesse,
Le hérisson repart qu'il sera trop heureux
De passer ses jours avec eux.
Alors chaque lapin s'empresse
D'imiter l'honnête doyen
Et de lui faire politesse.
Jusques au soir tout alla bien.
Mais lorsqu'après souper la troupe réunie
Se mit à deviser des affaires du temps,
Le hérisson de ses piquants
Blesse un jeune lapin. Doucement, je vous prie,
Lui dit le père de l'enfant.
Le hérisson, se retournant,
En pique deux, puis trois, et puis un quatrième.
On murmure, on se fâche, on l'entoure en grondant.
Messieurs, s'écria-t-il, mon regret est extrême ;
Il faut me le passer, je suis ainsi bâti,
Et je ne puis pas me refondre.
Ma foi, dit le doyen, en ce cas, mon ami,
Tu peux aller te faire tondre.
lotus lord Feb 2015
It makes since to me

I come from a town how if your not from here your nothing

They think there the best of the best

Come to find out it was the colonie for the royal they think there royal oh its funny

— The End —