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Tobias Engkvist Sep 2012
The next to empty train
Roars through the mist of dawn
As it passes the lakes and elves
The dark and mystic pines
-forests that once told of horrors
To keep the ones like me
From crossing the line-

This box, this crate
A testament of the modern man
To whom which it serves
It is somewhat of a time traveller
When it breezes the land
That years have made its own

And yet there are scenes from my window
That I know are proofs
Of exceptions to the rule that reads,
“time will take its toll”

All the brooks and oaks
And even more so
Every bolder and stone
Convinces my heart and soul
That I need not be marred and scorned
Broken and torn
By the thistles and thorns
And all the bourdons that the lions
Of this glass world
Convict me to *****

Since there is a side
To the manic and indecisive puzzle that is I
A side of realism and cynicism
Thus I am well aware of my mortality
And the scarcity of the time that is mine

My existence is an indirect unwritten vow
To never bend my back and bow
To never fall in line
And receive my share of coals
To fuel this machine down the rusty tracks
In a race against nature or God
A race to prove one or the other
Or even both wrong
A race we’ve already lost
Caféière rime avec cimetière

Comme doublons rime avec bourdons.

Quel rapport me direz-vous ?

Synonymie. Homonymie. Toponymie. Antonymie. Taphonomie

Je vous en fais la démonstration ?

Revenons des lustres ou des siècles en arrière

Au temps des bois-debout

Quand il n'y avait ni gaulettes ni squelettes

Ni café rat, ni robusta,

Ni machette, ni croix

Mais seulement des trous de crabe,

Des conques et des mordants épars

Jonchés au gré du hasard des vagues et des cyclones.

Revenons aux origines où bonifieur n'était même pas un mot

Way before Gabriel was a thought

Même pas une pensée en parche

Et qu'ainsi caféière n'étant rien

Elle pouvait aussi bien être synonyme, antonyme

Toponyme et antonyme de cimetière

qui lui aussi n'évoquait

ni café ni mandibule,

ni cerise ni tibia,

ni humérus ni libéria,

ni robusta ni radius

ni torréfaction ni putréfaction

ni arabica ni mort...

Dans les pépinières carrées de la mort

Caféière et cimetière se donnaient la main

On murmure même qu'ils étaient amants !

L'un bonifiait l'autre

Pour le meilleur et pour le pire

Tandis que la houe du soleil ne torréfiait pas encore

Dans un cycle immuable leurs terres consacrées,

Sarclées par le temps,

Binées par le vent,

Creusées par les laves,

Repiquées par les cendres,

Paillées par les eaux,

Egourmandées par les croix,

Cueillies par les armes

Trempées par les bénitiers,

Frottées ,

Lavées,

Essorées,

Séchées,

Bonifiées,

Taillées,

Traitées
­
Etait aussi invisible que la galerie creusée dans les ravines

en ce temps-là l'idée même d'une caféière désaffectée semblait incongrue.
Oui, je suis le rêveur; je suis le camarade
Des petites fleurs d'or du mur qui se dégrade,
Et l'interlocuteur des arbres et du vent.
Tout cela me connaît, voyez-vous. J'ai souvent,
En mai, quand de parfums les branches sont gonflées,
Des conversations avec les giroflées ;
Je reçois des conseils du lierre et du bleuet.
L'être mystérieux, que vous croyez muet,
Sur moi se penche, et vient avec ma plume écrire.
J'entends ce qu'entendit Rabelais ; je vois rire
Et pleurer ; et j'entends ce qu'Orphée entendit.
Ne vous étonnez pas de tout ce que me dit
La nature aux soupirs ineffables. Je cause
Avec toutes les voix de la métempsycose.
Avant de commencer le grand concert sacré,
Le moineau, le buisson, l'eau vive dans le pré,
La forêt, basse énorme, et l'aile et la corolle,
Tous ces doux instruments, m'adressent la parole ;
Je suis l'habitué de l'orchestre divin ;
Si je n'étais songeur, j'aurais été sylvain.
J'ai fini, grâce au calme en qui je me recueille,
A force de parler doucement à la feuille,
A la goutte de pluie, à la plume au rayon,
Par descendre à ce point dans la création,
Cet abîme où frissonne un tremblement farouche,
Que je ne fais plus même envoler une mouche !
Le brin d'herbe, vibrant d'un éternel émoi,
S'apprivoise et devient familier avec moi,
Et, sans s'apercevoir que je suis là, les roses
Font avec les bourdons toutes sortes de choses ;
Quelquefois, à travers les doux rameaux bénis,
J'avance largement ma face sur les nids,
Et le petit oiseau, mère inquiète et sainte,
N'a pas plus peur de moi que nous n'aurions de crainte,
Nous, si l'oeil du bon Dieu regardait dans nos trous ;
Le lys ***** me voit approcher sans courroux,
Quand il s'ouvre aux baisers du jour ; la violette
La plus pudique fait devant moi sa toilette ;
Je suis pour ces beautés l'ami discret et sûr
Et le frais papillon, libertin de l'azur,
Qui chiffonne gaîment une fleur demi-nue,
Si je viens à passer dans l'ombre, continue,
Et, si la fleur se veut cacher dans le gazon,
Il lui dit : « Es-tu bête ! Il est de la maison. »

Les Roches, août 1835.
I.

J'errais. Que de charmantes choses !
Il avait plu ; j'étais crotté ;
Mais puisque j'ai vu tant de roses,
Je dois dire la vérité.

J'arrivai tout près d'une église,
De la verte église au bon Dieu,
Où qui voyage sans valise
Écoute chanter l'oiseau bleu.

C'était l'église en fleurs, bâtie
Sans pierre, au fond du bois mouvant,
Par l'aubépine et par l'ortie
Avec des feuilles et du vent.

Le porche était fait de deux branches,
D'une broussaille et d'un buisson ;
La voussure, toute en pervenches,
Était signée : Avril, maçon.

Dans cette vive architecture,
Ravissante aux yeux attendris,
On sentait l'art de la nature ;
On comprenait que la perdrix,

Que l'alouette et que la grive
Avaient donné de bons avis
Sur la courbure de l'ogive,
Et que Dieu les avait suivis.

Une haute rose trémière
Dressait sur le toit de chardons
Ses cloches pleines de lumière
Où carillonnaient les bourdons.

Cette flèche gardait l'entrée ;
Derrière on voyait s'ébaucher
Une digitale pourprée,
Le clocheton près du clocher.

Seul sous une pierre, un cloporte
Songeait, comme Jean à Pathmos ;
Un lys s'ouvrait près de la porte
Et tenait les fonts baptismaux.

Au centre où la mousse s'amasse,
L'autel, un caillou, rayonnait,
Lamé d'argent par la limace
Et brodé d'or par le genêt.

Un escalier de fleurs ouvertes,
Tordu dans le style saxon,
Copiait ses spirales vertes
Sur le dos d'un colimaçon.

Un cytise en pleine révolte,
Troublant l'ordre, étouffant l'écho,
Encombrait toute l'archivolte
D'un grand falbala rococo.

En regardant par la croisée,
Ô joie ! on sentait là quelqu'un.
L'eau bénite était en rosée,
Et l'encens était en parfum.

Les rayons à leur arrivée,
Et les gais zéphirs querelleurs,
Allaient de travée en travée
Baiser le front penché des fleurs.

Toute la nef, d'aube baignée,
Palpitait d'extase et d'émoi.
- Ami, me dit une araignée,
La grande rosace est de moi.
Amour ! « Loi, » dit Jésus. « Mystère, » dit Platon.
Sait-on quel fil nous lie au firmament ? Sait-on
Ce que les mains de Dieu dans l'immensité sèment ?
Est-on maître d'aimer ? pourquoi deux êtres s'aiment,
Demande à l'eau qui court, demande à l'air qui fuit,
Au moucheron qui vole à la flamme la nuit,
Au rayon d'or qui veut baiser la grappe mûre !
Demande à ce qui chante, appelle, attend, murmure !
Demande aux nids profonds qu'avril met en émoi
Le cœur éperdu crie : « Est-ce que je sais, moi ?
Cette femme a passé : je suis fou. C'est l'histoire.
Ses cheveux étaient blonds, sa prunelle était noire ;
En plein midi, joyeuse, une fleur au corset,
Illumination du jour, elle passait ;
Elle allait, la charmante, et riait, la superbe ;
Ses petits pieds semblaient chuchoter avec l'herbe ;
Un oiseau bleu volait dans l'air, et me parla ;
Et comment voulez-vous que j'échappe à cela ?
Est-ce que je sais, moi ? c'était au temps des roses ;
Les arbres se disaient tout bas de douces choses ;
Les ruisseaux l'ont voulu, les fleurs l'ont comploté.
J'aime ! » Ô Bodin, Vouglans, Delancre ! prévôté,
Bailliage, châtelet, grand'chambre, saint-office,
Demandez le secret de ce doux maléfice
Aux vents, au frais printemps chassant l'hiver hagard,
Au philtre qu'un regard boit dans l'autre regard,
Au sourire qui rêve, à la voix qui caresse,
À ce magicien, à cette charmeresse !
Demandez aux sentiers traîtres qui, dans les bois,
Vous font recommencer les mêmes pas cent fois,
À la branche de mai, cette Armide qui guette,
Et fait tourner sur nous en cercle sa baguette !
Demandez à la vie, à la nature, aux cieux,
Au vague enchantement des champs mystérieux !
Exorcisez le pré tentateur, l'antre, l'orme !
Faite, Cujas au poing, un bon procès en forme
Aux sources dont le cœur écoute les sanglots,
Au soupir éternel des forêts et des flots.
Dressez procès-verbal contre les pâquerettes
Qui laissent les bourdons froisser leurs collerettes ;
Instrumentez ; tonnez. Prouvez que deux amants
Livraient leur âme aux fleurs, aux bois, aux lacs dormants,
Et qu'ils ont fait un pacte avec la lune sombre,
Avec l'illusion, l'espérance aux yeux d'ombre,
Et l'extase chantant des hymnes inconnus,
Et qu'ils allaient tous deux, dès que brillait Vénus,
Sur l'herbe que la brise agite par bouffées,
Danser au bleu sabbat de ces nocturnes fées,
Éperdus, possédés d'un adorable ennui,
Elle n'étant plus elle et lui n'étant plus lui !
Quoi ! nous sommes encore aux temps où la Tournelle,
Déclarant la magie impie et criminelle,
Lui dressait un bûcher par arrêt de la cour,
Et le dernier sorcier qu'on brûle, c'est l'Amour !

Juillet 1843.

— The End —