lâche, lâche mes poignets qui sont terriblement lourds je l'ai laissé découvrir ce champ & il a mis son cœur dans son cul il s'est endormi sur la plage & les vagues grises approchent comme un enfant au berceau ou plutôt, un vieil homme crevé dans son tombeau?
laisse, laisse les heures fondent enchaînées, l'une après l'autre les temps que son corps ne laisse aucun empreint, qu'il soit pris par la mer, j'aurais bu l'ensemble des océanes, volontairement, les mains attachées mais l'eau salée brûle mes lèvres autant que ma parole morde
recule, recule, c'est le moment je l'abandonne sur les rochiers pour aller coucher avec le soleil l'aube, je reviendrai manger, engloutir ses côtes pétrifiés, enterrer ses os sous les châteaux de sable qui peignent et tapissent l'horizon de ce festin cannibale