Ce n'est pas parce que mes mots Tournent en rond dans ta bouche d'eaux Et se déhanchent en te poudrant de cendre Que ce sont de doux cadavres À moins que par cadavres Tu entendes chair exquise donnée aux vers Corps parfumé embaumé et veillé. Cette cendre est vestige de combustion De petite mort partagée Ci-*** certes un arrière-goût rétroflexe Qui se précipite dans ton arrière-bouche perplexe Mais ce n'est pas celui des oraisons funèbres Ni celui de l'amer adieu C'est le goût du volcan repu qui s'apaise Le goût de la lave qui reprend son etiage Le goût des abysses qui ont vu le ciel Le goût de la sauce grand veneur Que j'ai lentement sécrétée en moi Pour que tu la lapes Dans la distance et l'allégresse Sans honte sans tabou sans regrets Jusqu'à ce que faim s'en suive Encalminée en plein *** au noir.