Le maître du suspense disait : "Film your murders like love scenes And film your love scenes like murders"
En matière de meurtre Comme en matière d'amour Il faut se rendre aux évidences. Assouvir les fantasmes d'une hydre muse C'est assouvir en même temps neuf petites morts De concert en une seule et unique nuée ardente d'aludes Au-dessus d'une forêt de brume. Pour que la petite mort soit presque parfaite Il ne suffit pas de composer M pour MUSE Et il en faut plus qu'une tige Aussi frénétique soit-elle Pour mordre les fesses offertes Et laisser son empreinte immortelle Dans les fantasmes des muses. Ce n'est une question ni de calibre Ni d'âge ni d'atomes crochus. C'est une question purement biologique Les coqs n'ont pas de dents Qu'ils soient coqs de bruyère Ou coqs-games ou coq des prés Les coqs n'ont pas de dents Mais des crêtes. Et même s'ils peuvent picorer Le grain d'or des muses Et lui faire rendre leur café volcanique Ce n'est pas par leurs crêtes rouge sang qu'ils les séduisent Ni par leur bec ni par leur queue Ni par leur bréchet ni par leurs cuisses Ni par leurs suprêmes Ce n'est pas par leurs crêtes piquées à cent degrés au four de la distance. C'est le sang du coq et non son chant qui fait sa garniture aromatique La sangre del gallo The rooster's blood A sangue do galo San a kokla C'est le sang du coq, le chant nu, L'ethos sans poil ni plume, La cendre braconnière qui fertilise De sa lave visqueuse La forêt luxuriante des hydres-muses, Le pays où fleurissent les sources du poème.