Hello + Poetry
Classics
Words
Blog
F.A.Q.
About
Contact
Guidelines
© 2024 HePo
by
Eliot
Submit your work, meet writers and drop the ads.
Become a member
Cyclone Wolfok Baltimore
Poems
Aug 2019
Branle-bas d'ébats
"L'arpenteur mesure la distance d'un point inaccessible en le visant tour à tour de deux points auxquels il a accès. "
Henri Bergson, Les Deux sources de la morale et de la religion,1932, p. 263.
Je t'écris ce poème, ma soeur d'armes
avant qu'il ne soit trop ****
pour que la guerre inéluctable qui se prépare
Ne débouche pas sur le combat nocturne fratricide.
Je t'écris pour que tu choisisses les termes
De l'armistice que nous devrons chaque nuit signer
Au bout de nos campagnes et de nos expéditions
Dans l'outre-reins de nos ombres.
Je t'écris, ma soeur d'armes
Pour que tu laisses de coté à l'entrée du cirque des ébats
ton armure et ta cotte de mailles
Ton hauban et ton écu,
et jusqu'à ton fier destrier de fantaisie.
J'ai moi même abandonné à l'entrée du cirque
mon épée factice dans son fourreau.
Pour le combat singulier qui s'annonce
en épée de Damoclès au dessus de nos sens
Durandal ne sera pas invité. Laissons-le au repos.
Il aura son heure au son du clairon.
C'est mou et désarticulé que je me présenterai
devant les quelques arpents de tes Eaux
Pour leur présenter mes hommages
en te guerroyant ma gladiatrice, d'égal à égal,
nu comme toi, à armes égales
pour ce combat nocturne, sans foi ni loi,
où nul vainqueur ne sera proclamé.
Je ne suis pas comme tu t'imagines peut-être
Un foudre de guerre
Mais il faut dit-on préparer la guerre pour avoir la paix.
Quelle guerre ? Quelle Paix ?
La Paix des Braves , la Guerre des boutons ?
La Paix des corps ? La guerre des Sexes ?
Je me présenterai à toi arpenteur aux yeux bandés !
Je sais que tu aimes ce mot ! Je dirais plus : Tu le vénères !
Je banderai donc des yeux
et c'est les yeux exorbités donc
qu'assermenté je t'arpenterai.
Souffre que je commence non pas par l'évidence mais par l'absence.
Tu te présenteras à moi de dos et de **** dans la mire
je verrai la frontière qui sépare
Le cou de la nuque
et c'est là sur cette ligne d'horizon
que je placerai mon premier voyant,
ma première botte à distance.
Ce ne sera pas un coup de dague ni d'épée
mais il te transpercera de son acuité,
de sa précision géométrique
droit dans le mille, comme le regard plongeant de l'épervier
au-dessus des flots en quête de chair et d'iode.
Je ferai de ta nuque jaillir des perroquets volants étincelants de lumière nacrée
et ton épaule se transformera en épuisette qui recueillera notre pêche miraculeuse.
De mes yeux bandés, un faisceau de lumière
jaillira de la nuit et plongera
dans la raie de ton dos
créant dans son sillage
toute une constellation de plumes chatoyantes
qui crieront ton nom, déclineront ta conjugaison
Au douze temps du Verbe.
Mes yeux bandés partiront alors en reconnaissance.
De leur décamètre, de leur niveau d'eau,
De leur boussole de leur graphomètre
Ils dresseront en bons et loyaux arpenteurs
la topographie des pitons inaccessibles.
Les Failles . Les Crevasses. Les Fissures. Les Marais.
Les Mornes. Les Plages. Les Ecueils. Les Soufrières.
Le Paysage aux cent visages de nos Ebats.
Written by
Cyclone Wolfok Baltimore
66/M/France
(66/M/France)
Follow
😀
😂
😍
😊
😌
🤯
🤓
💪
🤔
😕
😨
🤤
🙁
😢
😭
🤬
0
213
Please
log in
to view and add comments on poems