Mon île vierge, Mon Aura, Ma soeur de martyre, J'ai nuitamment interrogé les astres, Les constellations qui gouvernent Ton port de tête.
J'ai tenté de débroussailler les lignes et les points Où se cristallisent les pistes Où se terrent tes gîtes et tes raisons d'être. Ni microscope ni télescope ni longue vue Ni jumelles n'ont permis que je cerne Au détour d'un arbre renversé Dans la chair de la nuit Le sentier astral qui mène à ta comète .
Je te croyais Cassiopée Au-dessus des Equateurs C'est Lynx et Pollux que tu m'es apparue Au-dessus de la Mer Noire Et quand, photographe à l 'affût, J'ai cru toucher le pelage de Pollux C'est Lynx qui a hurlé du haut des crêtes Et fait le gros dos dans le crépuscule.
Il ne m'est resté comme proie sur la pellicule Que le regard magique de ton oeil de lynx Où miroitaient les flots perçants de la Mer Noire.
J'ai pensé alors que ce n'est pas le ciel qui te gouverne Mais la mer, inlassablement Et dans chaque port de cette Mer Noire Je cherche encore ton auréole martyre qui cabote.
Parfois je vois ton île vierge poindre, Souveraine, Comme une bouteille à la mer Au détour d'un sourire-poème Qui flaire tel un cerf-volant multicolore Le vent d'Est du Tout-Monde.
Et j'essaie de décrypter à distance les indices Qui mènent inexorablement à ta tanière karmique.