Muse, j'aime tant ta fruité Que je la distille à l'alambic en cuivre Au feu de bois En eaux-de-vie de mirabelle. J'en garde précieusement Une kyrielle de dames-jeannes en réserve Et quelques bonnes bouteilles millésimées Dans la cave et au grenier. Ces cuvées prestigieuses Je m'abreuve de leur moelleux, Acidité et pointe d'amertume Et je m'étanche de la fine longueur de bouche De leur neige immortelle sur mes papilles Frappées à la température de ton corps Une cuillerée le matin Et deux cuillerées le soir
J 'aime le nez envoûtant de ces esprits de vin Au sortir de l'alambic Et leurs arômes généreux de miel et de vanille Mourir de soif je ne pourrai Et de soirs et matins sans une seule goutte De cet élixir de pruine instillée en moi Souffrir je ne saurai
Alors chante avec moi à l 'unisson :
"Quand je bois du vin clairet Ami tout tourne, tourne, tourne, tourne Aussi désormais je bois Anjou ou Arbois"