Je bois, je bois, je bois, Tes voyelles et tes consonnes Je les avale par coeur Pour ne jamais oublier : Deux voyelles Deux consonnes Décidément tout en toi Est quatre ou son multiple. J'en perds mon latin, Muse ! J'en perds mes alicerces ! Tes u se disent ou Et tes t se disent ts A cause de cette petite virgule y souscrite Et résonnent sur ma langue avec la majesté De leur consonne affriquée, alvéolaire et sourde.. Ton a c'est le plus étrange Il porte une petit signe diacritique sur la tête Comme une bassine en forme de demi-cercle avec un creux en bas Et se dit e comme le e culbuté , le schwa Quand tu dis nu c'est non Quand je dis nous tu comprends nu. Et le miel c'est de l'agneau Et beau veut dire je bois. Et quand j'écris ou tu vois un oeuf Oi des moutons et oaie mouton ! Nos mots purs s'imbriquent ainsi Brique après brique Avec des hurlements délicieux de loups sauvages De solstice en solstice Au fur et à mesure En poèmes lubriques sans queue ni tête Tournoyants cadavres exquis Dans leur tour de Babel.