J'ai parcouru tes dunes désertiques C'était la première lune du monde Les sables s'enfonçaient comme une brise chaude et légère Sous mes sabots dans le silence Mes yeux étaient rivés sur les falaises Derrière lesquelles se cachait une horde de chevaux sauvages Indomptés Qui selon le mirage où je m'enlisais Devenaient scorpions ou coléoptères J'allais à faible allure puis je forçais le pas Dans le petit matin minéral Tu avais soif et comme ma bosse contenait le stock d'eau qui t'était nécessaire
Je me suis agenouillé Tu es descendue de ta monture et tu as bu De ma bosse un peu de mon eau tiède En attendant l'eau fraîche de l'oasis Qui seule arrivait à te rassasier Puis tu es remontée en selle Tu m'as pris par le cou Et sans qu'il soit besoin de me cravacher D'une badine légère et sèche Nous avons continué notre méharée Notre raid à travers les ombres Frissonnantes de désir.