Bien des gens ont mis leurs sentiments en mots pour soulager leur cœur trop lourd. Il me semble alors utile de le faire maintenant parce que traîner mon corps est un supplice. Je te sens m’éviter, sachant très bien ce qui s’est passé, mais refusant de prendre ta part de responsabilité. Nous étions deux. Tu m’as dit que c’était compliqué. J’ai tout accepté en étant sous l’effet de l’étincelle du moment que tu m’avais offert. Tu exprimais tes remords tout en continuant ce que nous avions commencé. Tout est flou à présent. Un instant tu était l’ami qui pouvait me faire sourire même lorsque le ciel me tombait sur la tête et en une fraction de seconde, tu balayais cette relation du revers de la main. « Je n’aurais pas dû faire ça » tu m’as dit. Et pourtant tu l’as fait. Je ne crois pas à l’effet de l’alcool. Étais-je simplement le fruit d’une impulsion ou juste une autre de plus? J’ai mal. Je t’ai donné l’occasion de m’expliquer et tu t’entêtes à éviter de me répondre clairement. Je ne peux plus manger. Tout me tente et me dégoûte à la fois. Je ne regrette pas que tu aies été le premier. C’était à la limite romantique. Cependant, je ne peux l’oublier, la scène repasse sans cesse. Je ne peux pas nier que je rêve d’un autre moment comme celui-là avec toi. Je n’aurais pas pu imaginer un first kiss plus parfait. Oui, il m’a surpris, mais je pense qu’il le fallait. Tu es tellement attentionné, tu ne sais pas la valeur que tu as. Tu as su me transmettre ta confiance et ta joie. Tu as rendu mes 18 ans inoubliables. Passer mes mains dans tes cheveux, danser avec incohérence au gré d’une musique qui faisait vibrer de l’intérieur et t’embrasser avec un peu trop de vigueur. Je ne pourrai jamais te dire à quel point tu es une personne hors du commun. J’ai presque honte de mes sentiments parce que je sais que pour toi, l’amitié est le seul fil qui nous relie. Il faut que ça sorte pour que j’aille mieux. Je me trouve si extravagante d’en faire toute une histoire pour de frivoles embrassades de bar, mais il y a de quoi se poser des questions. Je ne sais pas si tu aura le courage de tout lire. Dans mon fort intérieur je sens que j’éprouve quelque chose pour toi. C’est indéniable. J’ai passé des heures à scruter à la loupe ce que j’en pensais. Sans l’ombre d’un doute, ce n’est pas l’amitié qui me fait vivre.
P.S. La fille qui rentra un jour au bar pour en ressortir comme une femme.