J'ai l'âme, pour un lit, de regrets si touchée, Que nul homme jamais ne fera que j'approche De la chambre amoureuse, encore moins de la couche Où je vis ma maîtresse, au mois de Mai couchée.
Un somme languissant la tenait mi-penchée Dessus le coude droit, fermant sa belle bouche Et ses yeux, dans lesquels l'archer Amour se couche, Ayant toujours la flèche à la corde encochée :
Sa tête, en ce beau mois, sans plus, était couverte D'un riche escofion (1) ouvré de soie verte, Où les Grâces venaient à l'envie se nicher ;
Puis, en ses beaux cheveux, choisissaient leur demeure. J'en ai tel souvenir que je voudrais qu'à l'heure Mon cœur pour n'y penser plus devenu rocher.