Vous méprisez nature, êtes-vous si cruelle De ne vouloir aimer ? voyez les Passereaux, Qui démènent (1) l'Amour, voyez les Colombeaux, Regardez le Ramier, voyez la Tourterelle :
Voyez, deçà, delà, d'une frétillante aile Voleter par les bois les amoureux oiseaux, Voyez la jeune vigne embrasser les ormeaux, Et toute chose rire en la saison nouvelle.
Ici la bergerette, en tournant son fuseau, Desgoise (3) ses amours, et là le pastoureau Répond à sa chanson : ici toute chose aime,
Tout parle de l'amour, tout s'en veut enflammer : Seulement votre cœur, froid d'une glace extrême, Demeure opiniâtre et ne veut point aimer.