Ô fontaine Bellerie, Belle fontaine chérie De nos Nymphes, quand ton eau Les cache au creux de ta source Fuyantes le Satyreau, Qui les pourchasse à la course Jusqu'au bord de ton ruisseau.
Tu es la Nymphe éternelle De ma terre paternelle : Pour ce, en ce pré verdelet Vois ton Poète qui t'orne D'un petit chevreau de lait, A qui l'une et l'autre corne Sortent du front nouvelet.
L'Été, je dors ou repose Sur ton herbe, où je compose, Caché sous tes saules verts, Je ne sais quoi, qui ta gloire Enverra par l'Univers, Commandant à la Mémoire Que tu vives par mes vers.
L'ardeur de la Canicule Ton vert rivage ne brûle, Tellement qu'en toutes parts Ton ombre est épaisse et drue Aux pasteurs venants des parcs, Aux bœufs las de la charrue, Et au ******* épars.
Ô ! tu seras sans cesse Des fontaines la princesse, Moi célébrant le conduit Du rocher percé, qui darde, Avec un enroué bruit, L'eau de ta source jazarde Qui trépidante se suit.