(Sur la mort de Mademoiselle Élisabeth Ranquet, Femme de M. Du Chevreul, Écuyer, Seigneur d'Esturnville.)
Sonnet.
Ne verse point de pleurs sur cette sépulture, Passant : ce lit funèbre est un lit précieux, Où gît d'un corps tout pur la cendre toute pure ; Mais le zèle du cœur vit encore en ces lieux.
Avant que de payer le droit de la nature Son âme, s'élevant au-delà de ses yeux, Avait au Créateur uni la créature ; Et marchant sur la terre elle était dans les cieux.
Les pauvres bien mieux qu'elle ont senti sa richesse : L'humilité, la peine, étaient son allégresse ; Et son dernier soupir fut un soupir d'amour.
Passant, qu'à son exemple un beau feu te transporte ; Et, **** de la pleurer d'avoir perdu le jour, Crois qu'on ne meurt jamais quand on meurt de la sorte.