Un paon faisait la roue, et les autres oiseaux Admiraient son brillant plumage. Deux oisons nasillards du fond d'un marécage Ne remarquaient que ses défauts. Regarde, disait l'un, comme sa jambe est faite, Comme ses pieds sont plats, hideux. Et son cri, disait l'autre, est si mélodieux, Qu'il fait fuir jusqu'à la chouette. Chacun riait alors du mot qu'il avait dit. Tout-à-coup un plongeon sortit : Messieurs, leur cria-t-il, vous voyez d'une lieue Ce qui manque à ce paon : c'est bien voir, j'en conviens ; Mais votre chant, vos pieds, sont plus laids que les siens, Et vous n'aurez jamais sa queue.