« De l'ardente cigale J'eus le destin, Sa récolte frugale Fut mon festin. Mouillant mon seigle à peine D'un peu de lait, J'ai glané graine à graine Mon chapelet.
« J'ai chanté comme j'aime Rire et douleurs ; L'oiseau des bois lui-même Chante des pleurs ; Et la sonore flamme, Symbole errant, Prouve bien que toute âme Brûle en pleurant.
« Puisque Amour vit de charmes Et de souci, J'ai donc vécu de larmes, De joie aussi, À présent, que m'importe ! Faite à souffrir, Devant, pour être morte, Si peu mourir. »
La chanteuse penchée Cherchait encor De la moisson fauchée Quelque épi d'or, Quand l'autre moissonneuse, Forte en tous lieux, Emporta la glaneuse Chanter aux cieux.