Ô douce Poésie ! Couvre de quelques fleurs La triste fantaisie Qui fait couler mes pleurs ; Trompe mon âme tendre Que l'on blessa toujours : Je ne veux plus attendre Mes plaisirs des amours.
Donne aux vers de ma lyre Une aimable couleur, Ta grâce à mon délire, Ton charme à ma douleur. Que le nuage sombre Qui voile mes destins, S'échappe, comme une ombre, À tes accents divins.
Sois toujours attentive À mes chants douloureux ; D'une pudeur craintive Enveloppe mes vœux ; Cache l'erreur brûlante Qui trouble mon bonheur : Mais, ô Dieu ! qu'elle est lente À sortir de mon cœur !