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« Je vous défends, châtelaine,

De courir seule au grand bois. »

M'y voici, tout hors d'haleine,

Et pour la seconde fois.

J'aurais manqué de courage

Dans ce long sentier perdu ;

Mais que j'en aime l'ombrage !

Mon seigneur l'a défendu.


« Je vous défends, belle mie,

Ce rondeau vif et moqueur. »

Je n'étais pas endormie

Que je le savais par cœur.

Depuis ce jour je le chante ;

Pas un refrain n'est perdu :

Dieu ! que ce rondeau m'enchante !

Mon seigneur l'a défendu.


« Je vous défends sur mon page

De jamais lever les yeux. »

Et voilà que son image

Me suit, m'obsède en tous lieux.

Je l'entends qui, par mégarde,

Au bois s'est aussi perdu :

D'où vient que je le regarde ?

Mon seigneur l'a défendu.


Mon seigneur défend encore

Au pauvre enfant de parler ;

Et sa voix douce et sonore

Ne dit plus rien sans trembler.

Qu'il doit souffrir de se taire !

Pour causer quel temps perdu !

Mais, mon page, comment faire ?

Mon seigneur l'a défendu.
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