Je me meurs, je succombe au destin qui m'accable. De ce dernier moment veux-tu charmer l'horreur ? Viens encore une fois presser ta main coupable Sur mon cœur.
Quand il aura cessé de brûler et d'attendre, Tu ne sentiras pas de remords superflus ; Mais tu diras : « Ce cœur, qui pour moi fut si tendre, N'aime plus. »
Vois l'amour qui s'enfuit de mon âme blessée, Contemple ton ouvrage et ne sens nul effroi : La mort est dans mon sein, pourtant je suis glacée Moins que toi.
Prends ce cœur, prends ton bien ! L'amante qui t'adore N'eut jamais à t'offrir, hélas ! Un autre don ; Mais en le déchirant, tu peux y lire encore Ton pardon.