Submit your work, meet writers and drop the ads. Become a member
N'entend-elle jamais une voix me défendre,
Un conseil attendri rappeler son devoir,  
Une larme furtive, un feu sous cette cendre,  
Un reproche d'en haut lui crier : « va la voir ! »

Moi, je n'y peux courir : sa clameur m'a noircie,  
Mon nom percé d'outrage a rempli sa maison.  
Contre elle-même, hélas ! Qui l'a donc endurcie ?  
Injuste, à qui m'accuse elle n'a pas dit : « non ! »

Que s'est-il donc passé ? Quelle bise inconnue  
A glacé cette fleur attachée à mes jours ?  
Elle était la moins pauvre et n'est pas revenue :  
Qui dit aimer le plus n'aime donc pas toujours ?

Elle a mis bien des pleurs dans ma reconnaissance.  
Ne lui direz-vous pas la vérité, Seigneur ?  
N'entendra-t-elle plus mon passé d'innocence  
Comme un oiseau sans fiel plaider avec son coeur ?

Seigneur ! J'ai des enfants ; seigneur ! J'ose être mère ;  
Seigneur ! Qui n'a cherché votre amour dans l'amour ?  
Sauvez à mes enfants cette blessure amère,  
Ce long étonnement, ce poids d'un mauvais jour !
145
 
Please log in to view and add comments on poems