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Un étranger vint un jour au bocage ;

On célébrait la noce de Julien ;

Je crus qu'Amour arrivait au village,

Et mon regard s'arrêta sur le sien.


On l'entoura : moi, je restai muette.

Il fit danser l'épouse de Julien.

Le bouquet blanc tomba du sein d'Annette.

Et je tremblai qu'il ne donnât le sien.


Qu'elle est heureuse, Annette, mon amie !

Pour son époux elle a nommé Julien.

Quel nom, me dis-je, embellira ma vie,

Si l'étranger ne m'apprend pas le sien ?


Il m'aborda : Dieu ! que j'étais craintive !

Il me parla du bonheur de Julien.

En rougissant, je m'éloignai pensive ;

En m'éloignant, mon cœur chercha le sien.


Il me suivit : je ne pus m'en défendre.

Il était tendre et plus beau que Julien.

Sa voix tremblait ; mais, si j'ai su l'entendre,

Notre hameau sera bientôt le sien !
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