Pataud jouait avec Raton, Mais sans gronder, sans mordre ; en camarade, en frère. Les chiens sont bonnes gens ; mais les chats, nous dit-on ? Sont justement tout le contraire. Aussi, bien qu'il jurât toujours Avoir fait pate de velours, Raton, et ce n'est pas une histoire apocryphe, Dans la peau d'un ami, comme fait maint plaisant, Enfonçait, tout en s'amusant, Tantôt la dent, tantôt la griffe. Pareil jeu dut cesser bientôt. - Eh quoi, Pataud, tu fais la mine ! Ne sais-tu pas qu'il est d'un sot De se fâcher quand on badine ? Ne suis-je pas ton bon ami ? - Prends un nom qui convienne à ton humeur maligne ; Raton, ne sois rien à demi : J'aime mieux un franc ennemi, Qu'un bon ami qui m'égratigne.