Errante, elle demande aux enfants d'alentour Une fleur qu'elle a vue un jour en Allemagne, Frêle, petite et sombre, une fleur de montagne. Au parfum pénétrant comme un aveu d'amour.
Elle a fait ce voyage, et depuis son retour L'incurable langueur du souvenir la gagne : Sans doute un charme étrange et mortel accompagne Cette fleur qu'elle a vue en Allemagne un jour.
Elle dit qu'en baisant la corolle on devine Un autre monde, un ciel, à son odeur divine, Qu'on y sent l'âme heureuse et chère de quelqu'un.
Plusieurs s'en vont chercher la fleur qu'elle demande, Mais cette plante est rare et l'Allemagne est grande ; Cependant elle meurt du regret d'un parfum.