Atlas porte le monde, et, les poings sur les reins, Suant, le front plissé, le sang à la narine ; Il pleure, et dans le creux de sa grande poitrine Appuie en gémissant sa barbe aux rudes crins.
« Debout ! forgez des socs, des leviers et des freins ! Crie Atlas aux mortels que le travail chagrine ; Les bêtes, les forêts, les champs et l'eau marine, Subjugués, vous feront rivaux des dieux sereins ;
« C'est moi qu'ils ont chargé de la plus lourde tâche. Aurez-vous à ce point l'âme inféconde et lâche De rester fainéants quand je peine pour vous ?
« Dressez une montagne ou quelque énorme ville, Pour égaler les dieux et rendre moins stérile Le labeur éternel de mes fermes genoux. »