Entouré de flacons, d'étranges serpentins, De fourneaux, de matras aux encolures torses, Le chimiste, sondant les caprices des forces, Leur impose avec art des rendez-vous certains.
Il règle leurs amours jusque-là clandestins, Devine et fait agir leurs secrètes amorces, Les unit, les provoque à de brusques divorces, Et guide utilement-leurs aveugles destins.
Apprends-moi donc à lire au fond de tes cornues, Ô sage qui sais voir les forces toutes nues, L'intérieur du monde au delà des couleurs ;
De grâce, introduis-moi dans cet obscur empire : C'est aux réalités sans voile que j'aspire ; Trop belle, l'apparence est féconde en douleurs.