Ceux qui ne sont pas nés, les peuples de demain, Entendent vaguement, comme de sourds murmures, Les grands coups de marteaux et les grands chocs d'armures Et tous les battements des pieds sur le chemin.
Ce tumulte leur semble un immense festin, Dans un doux bruit de flots, sous de folles ramures ; Et déjà, tressaillant au sein des vierges mûres, Tous réclament la vie et le bonheur certain.
Il n'est donc pas un mort qui, de retour dans l'ombre Leur dise que cet hymne est fait de cris sans nombre Et qu'ils dorment en paix sur un enfer béant,
Afin que ces heureux qui n'ont ni pleurs ni rire Écoutent sans envie, autour de leur néant, Le tourbillon maudit des atomes bruire ?