Je t'aime, en attendant mon éternelle épouse, Celle qui doit venir à ma rencontre un jour, Dans l'immuable éden, **** de l'ingrat séjour Où les prés n'ont de fleurs qu'à peine un mois sur douze.
Je verrai devant moi, sur l'immense pelouse Où se cherchent les morts pour l'***** sans retour, Tes sœurs de tous les temps défiler tour à tour, Et je te trahirai sans te rendre jalouse ;
Car toi-même, élisant ton époux éternel, Tu m'abandonneras dès son premier appel, Quand passera son ombre avec la foule humaine ;
Et nous nous oublierons, comme les passagers Que le même navire à leurs foyers ramène, Ne s'y souviennent plus de leurs liens légers.