Je me dis bien souvent : de quelle race es-tu ? Ton cœur ne trouve rien qui l'enchaîne ou ravisse, Ta pensée et tes sens, rien qui les assouvisse : Il semble qu'un bonheur infini te soit dû.
Pourtant, quel paradis as-tu jamais perdu ? À quelle auguste cause as-tu rendu service ? Pour ne voir ici-bas que laideur et que vice, Quelle est ta beauté propre et ta propre vertu ?
À mes vagues regrets d'un ciel que j'imagine, À mes dégoûts divins, il faut une origine : Vainement je la cherche en mon cœur de limon ;
Et, moi-même étonné des douleurs que j'exprime, J'écoute en moi pleurer un étranger sublime Qui m'a toujours caché sa patrie et son nom.