Je passerai l'été dans l'herbe, sur le dos, La nuque dans les mains, les paupières mi-closes, Sans mêler un soupir à l'haleine des roses Ni troubler le sommeil léger des clairs échos.
Sans peur je livrerai mon sang, ma chair, mes os, Mon être, au cours de l'heure et des métamorphoses, Calme et laissant la foule innombrable des causes Dans l'ordre universel assurer mon repos.
Sous le pavillon d'or que le soleil déploie, Mes yeux boiront l'éther, dont l'immuable joie Filtrera dans mon âme au travers de mes cils,
Et je dirai, songeant aux hommes : « Que font-ils ? » Et le ressouvenir des amours et des haines Me bercera, pareil au bruit des mers lointaines.