J'ai deux tentations, fortes également, Le duvet de la rose et le crin du cilice : Une rose du moins qui jamais ne se plisse, Un cilice qui morde opiniâtrement ;
Car les répits ne font qu'attiser le tourment, Et le plus léger trouble est le pire supplice, S'il traverse la vie aux heures de délice : Plutôt le franc malheur que le bonheur qui ment !
Un jeûne incorruptible ou bien l'ivresse entière ! Maintenir vierge en soi l'horreur de la matière, Ou, moins beau, sans remords en épuiser l'amour !
Mais, pur et vil, je sens le charbon d'Isaïe Et le trop cher baiser de la femme ennemie Châtier ou flatter mes lèvres tour à tour.