Quand on a tant aimé, c'est un rude réveil ! Tu t'es cru dans un nid semblable aux nids des haies, Caché, sûr et profond. Vain songe ! Tu t'effraies D'avoir osé dormir ce dangereux sommeil.
La foi, bonne ou mauvaise, a donc un front pareil ! Tu ne veux même plus croire les larmes vraies ; Et si l'amitié cherche à te panser tes plaies, Ton désespoir viril arrache l'appareil.
Tu goûtes l'âcreté de l'insulte récente : Gonflé de sa douleur en niant qu'il la sente, Ton grand cœur se console à la bien soutenir.
Mais, si tu veux garder vivace ta rancune, Marche au soleil, et fuis les pâles clairs de lune, Et crains plus que la mort ton plus doux souvenir.