Madame, autour de vous tant de grâce étincelle, Votre chant est si pur, votre danse recèle Un charme si vainqueur, Un si touchant regard baigne votre prunelle, Toute votre personne a quelque chose en elle De si doux pour le coeur,
Que, lorsque vous venez, jeune astre qu'on admire, Éclairer notre nuit d'un rayonnant sourire Qui nous fait palpiter, Comme l'oiseau des bois devant l'aube vermeille, Une tendre pensée au fond des coeurs s'éveille Et se met à chanter !
Vous ne l'entendez pas, vous l'ignorez, madame. Car la chaste pudeur enveloppe votre âme De ses voiles jaloux, Et l'ange que le ciel commit à votre garde N'a jamais à rougir quand, rêveur, il regarde Ce qui se passe en vous.