Quand cette noble femme eut touché la frontière, Proscrite et fugitive, hélas ! mais reine encor, Emportant son grand coeur, sa tristesse humble et fière, Et ses enfants, tout son trésor,
À ce port de l'exil la voyant arrivée, Après tant de périls dans ces sombres chemins, Ceux qui l'accompagnaient disaient : « Elle est sauvée ! » Et pleuraient en joignant les mains.
Vers ces derniers amis que le malheur envoie, Elle inclina son front et s'écria : « Seigneur ! Me voici hors de France ! ils en pleurent de joie, Et moi, j'en pleure de douleur ! »