Il vivait, il jouait, riante créature. Que te sert d'avoir pris cet enfant, ô nature ? N'as-tu pas les oiseaux peints de mille couleurs, Les astres, les grands bois, le ciel bleu, l'onde amère ? Que te sert d'avoir pris cet enfant à sa mère, Et de l'avoir caché sous des touffes de fleurs ?
Pour cet enfant de plus tu n'es pas plus peuplée, Tu n'es pas plus joyeuse, ô nature étoilée ! Et le cœur de la mère en proie à tant de soins, Ce cœur où toute joie engendre une torture, Cet abîme aussi grand que toi-même, ô nature, Est vide et désolé pour cet enfant de moins !