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I


QUEL délicieux repas

Tu feras

(Si les dieux te prêtent vie)

Chez moi, pourvu toutefoi

Qu'avec toi

Tu portes, toute servie,


Une table, avec bons vins,

Mets divins,

Sainte couronne de roses,

Quel délicieux repas

Tu feras...

Moyennant toutes ces choses.


C'est, vois-tu, mon doux ami,

Qu'à demi

Ma bourse n'est ruinée

Et qu'au fond du sac de ton

Apollon

Fait sa toile l'araignée.


Moi, je dirai les atours

Des Amours

Et des Grâces sadinettes

Et ferai naître en ton coeur

Le bonheur

En te sonnant mes sornettes.


Dame, je n'ai point de nard

Mais mon art

À ta narine altérée,

Ami, fera monter un

Doux parfum

Que m'a donné Cythérée.


Ce festin sera, gourmand,

Si charmant

Et cette odeur si divine

Que, toute pudeur en bas,

Tu voudras

N'être plus qu'une narine.


II


O Sirnium, cap au gazon fleuri,

Enfin, c'est toi, je te revois encore

Et les rayons consolants de l'aurore

M'ont révélé ton visage chéri.


J'ai peine encore à croire l'évidence

Que j'ai quitté les bords Bithyniens,

Ces flots, ô cap Sirnium, sont les tiens,

Je puis enfin te voir en assurance.


Ah ! qu'il est bon au retour, le foyer,

Et qu'il est doux, le vieux lit de noyer,

Quand on s'y couche après un long voyage.


Aussi, salut, cap Sirnium et toi, son

Bleu miroir, lac qu'une forêt ombrage.

*** ! que la joie emplisse la maison.
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