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Allez, enfants de nos entrailles, nos enfants

À tous qui souffririons de vous savoir trop braves

Ou pas assez, allez, vaincus ou triomphants

Et revenez ou mourez... Tels sont fiers et graves,


Nos accents, pourtant doux, si doux qu'on va pleurer,

Puisqu'on vous aime mieux que soi-même - mais vive

La France encore mieux, puisque, sans plus errer,

Il faut mourir ou revenir, proie ou convive !


Revenir ou mourir, cadavre ou revenant,

Cadavre saint, revenant pire qu'un cadavre

En raison des chers torts et revenant planant

Comme des torts sur un cœur tendre que l'on navre.


S'en revenant estropias ou bien en point

Sous le drapeau troué, parbleu ! de mille balles,

Ou, nom de Dieu ! pris et repris à coups de poing !

Ô nos enfants, ô mes enfants - car tu t'emballes,


Pauvre vieux cœur pourtant si vieux, si dégoûté

De tout, hormis de cette éternelle Pairie.

Liberté ! Égalité ! Fraternité ?

Non ! pas possible !... Enfin, enfants de la Patrie,


Allez, - et tâchez donc de sauver la Patrie.
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