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L'écartement des bras m'est cher, presque plus cher

Que l'écartement autre :

Mer puissante et que belle et que bonne de chair,

Quel appât est la vôtre !


Ô seins, mon grand orgueil, mon immense bonheur,

Purs, blancs, joie et caresse,

Volupté pour mes yeux et mes mains et mon cœur

Qui bat de votre ivresse,


Aisselles, fins cheveux courts qu'ondoie un parfum

Capiteux où je plonge,

Cou gras comme le miel, ambré comme lui, qu'un

Dieu fit bien mieux qu'en songe.


Fraîcheur enfin des bras endormis et rêveurs

Autour de mes épaules,

Palpitantes et si doux d'étreinte à mes ferveurs

Toutes à leurs grands rôles,


Que je ne sais quoi pleure en moi, peine et plaisir.

Plaisir fou, chaste peine,

Et que je ne puis mieux assouvir le désir

De quoi mon âme est pleine


Qu'en des baisers plus langoureux et plus ardents

Sur le glorieux buste

Non sans un sentiment comme un peu triste dans

L'extase comme auguste !


Et maintenant vers l'ombre blanche - et noire un peu,

L'amour il peut détendre

Plus par en bas et plus intime son fier jeu

Dès lors naïf et tendre !
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