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Mais Sa tête, Sa tête !

Folle, unique tempôte

D'injustice indignée,

De mensonge en furie,

Visions de tuerie

Et de vengeance ignée.


Puis exquise bonace,

Du soleil plein l'espace.

Colombe sur l'abîme,

Toute bonne pensée

Caressée et bercée

Pour un réveil sublime.


Force de la nature

Magnifiquement dure

Et si douce, Sa tête.

Adoré phénomène

De ma Philomène

La tête, seule fête !


Et voyez quelle est belle

Cette tête rebelle

A la littérature

Comme à l'art de la brosse

Et du ciseau féroce,

Voyez, race future !


Car je veux dire aux Anges

Ce plus cher des visages,

Cheveux noirs comme l'ombre

Où passerait une onde

Pure, froide, profonde,

Sous un ciel bas et sombre,


Petit front d'Immortelle

Plissé dans la querelle,

Nez mignard qu'ironise

Un bout clair qui s'envole,

Bouche d'où Sa parole

Part, précise et consise


Mais sorcière sans cesse,

Qui blesse et qui caressa

Mon âme obéissante,

Soumise, adulatrice,

Voix dominatrice,

Voix toute-puissante...!


Et ô sur cette bouche

Plus âpre que farouche,

Plus farouche que tendre,

Plus tendre qu'ordinaire,

Prince au fond débonnaire,

Le Baiser semble attendre,


Et tout cela qu'éclaire

Le regard circulaire

De deux yeux de braise,

Bruns avec de la flamme,

Sournois avec de l'àme

Et du cœur, n'en déplaise


A nos jaloux, ma reine,

Ma noble souveraine

Qui me lient dans tes geôles,

Tête belle et bonne

Et mauvaise - et couronne

Du trône, tes Épaules.
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