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Quand tu me racontes les frasques

De ta chienne de vie aussi,

Mes pleurs tombent gros, lourds, ainsi

Que des fontaines dans des vasques,

Et mes longs soupirs condolents

Se mêlent à tes récits lents.


Tu me dis tes amours premières :

Fille des champs avec des gars,

Puis fille en ville aux fols écarts

Et les trahisons coutumières

Et mutuelles sans remord

Des deux parts et comme d'accord.


Tout d'un coup un caprice vite

Mûri, par l'us, en passion

Sauvage, tel l'humble scion

Grandissant en palme subite

Qu'agiterait dans quelque vert

Paysage un vent du désert.


Fidèle, toi, l'autre, infidèle.

Toi douloureuse, lâche, enfin

Furieuse, soûle du vin

Du vice, essorant d'un coup d'aile

Ton cœur comme un aigle blessé,

Mais sans pouvoir fuir le passé...


Je t'écoute, et ma pitié toute.

Toute mon admiration,

Une indicible affection,

Sinon celle d'un pur amour

Te vont de moi par quelle route

Qui souffrirait, chère, à son tour,


Qui souffrira, j'en ai la crainte.

Qui souffre déjà, tu le sais,

Toi parfois mauvaise à l'excès.

Charmante aussi comme une sainte

Envers ce moi, bon vieil amant,

Le dernier, hein, probablement ?
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