Lorsque vient le soir de la vie, Le printemps attriste le cœur : De sa corbeille épanouie Il s'exhale un parfum moqueur. De toutes ces fleurs qu'il étale, Dont l'amour ouvre le pétale, Dont les prés éblouissent l'œil, Hélas ! il suffit que l'on cueille De quoi parfumer d'une feuille L'oreiller du lit d'un cercueil.
Cueillez-moi ce pavot sauvage Qui croît à l'ombre de ces blés : On dit qu'il en coule un breuvage Qui ferme les yeux accablés. J'ai trop veillé ; mon âme est lasse De ces rêves qu'un rêve chasse. Que me veux-tu, printemps vermeil ? **** de moi ces lis et ces roses ! Que faut-il aux paupières closes ? La fleur qui garde le sommeil !