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marriegegirl Jul 2014
Il n'est pas un secret que nous sommes rejets totaux pour un bon bouquet de la mariée .Grands.petits .nous les aimons tous et les motifs floraux de Marti est là pour briser la jolie .Elle partage sa recette robes demoiselles d honneur pour le faisceau ultime de fleurs et grâce à Lexi Vornberg Photographie vous pouvez voir les clichés ici .Pssst : les gagnants .les rappels et quelques réductions d'amusement sont juste un rouleau de suite.Week-end heureux!\u003cp\u003e

BOUQUET RECIPEAgonisStockAnemonesRanunculusItalian RuscusLisianthusUhle CurlsEucalyptusGarden Roses

Astuce: Toute fleur est belle en soi .Mettre un superbe anémone blanche sur la texture sombre de la Agonis bordeaux rend plus perceptible.Les verts donnent à ce bouquet l'aspect dramatique que faire de la pop .Beaucoup de fois la verdure a une mauvaise réputation .Insérer photo mentale de la feuille de cuir de l'épicerie avec des roses rouges et le souffle du bébé .Il est tout à l'application des fleurs et la façon dont ils sont placés ensemble .Un bon truc est de commencer avec chaque fleur individuelle et en les faisant tourner dans le placement jusqu'à ce que le bouquet est plein .De

les motifs floraux de Marti .Beaucoup de fleurs entrent dans la fabrication d'un bouquet de mariée.Chaque fleur est choisi pour une raison précise .Pour représenter une couleur .une texture .un style .Une fleur peut être pris et fait pour ressembler moderne .romantique .classique ou rustique .Tout est dans le regard que la jeune mariée tente de réaliser pour son mariage .Je suis un grand défenseur de la vente des jeunes mariées sur le style et pas une fleur particulière .Mère Nature ne donne jamais le même produit chaque semaine et chaque mariée n'est pas le même non plus!Toutes les fleurs en dehors frappent sur leur propre .mais quand vous voyez le produit tiré ensemble la dernière pièce est tout aussi magnifique .Je voulais apporter un regard derrière la fabrication d'un bouquet .

Apporter des talents particuliers de toute la nation fait ce possible avec un ruban de teint à la main et effiloché soie de Froufrou Chic .lettrage organique de Signora a Mare .et capturé par Lexi Vornberg Photographie Photographie

: . Lexi Vornberg Photographie | Calligraphie: madame E Mare | robes demoiselles d honneur Fleurs : les motifs floraux de Marti | ruban : FrouFrou Chic

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Pour nos épouses Californie .Réductions de Evangeline Photographie .

Pour nos robe de soirée grande taille épouses Midwest .Participez pour gagner une séance d'engagement de soirée de Cristina G Photographie .

Pour nos épouses Nouvelle-Angleterre.Une offre spéciale de Hyatt Regency Cambridge .

et les gagnants .

Big Félicitations à la Bretagne .Krista .et Shannon pour gagner $ 250 de mariage de papier Divas .

Félicitations .félicitations à Katie qui a remporté une séance d'engagement de Julian Ribinik Photographie .

Enfin .félicitations aux gagnants multiples de l' échantillon d'impression sans lunatiques imprime !Les motifs floraux de Marti est un membre de notre Little Black Book .Découvrez comment les membres sont choisis en visitant notre page de FAQ .Floral Designs Marti voir le
marriegegirl Jul 2014
vrai dire .celui-ci était difficile pour moi .Il m'a fallu un peu plus de temps pour mettre en place les conseils pour ce poste .Non pas parce que je n'étais pas complètement enamouré .fait tout le contraire .Je ne pouvais pas choisir entre toutes les images superbes de Corliss Photographie .Les fleurs de Paisley Petals Studio de fleur .cette grange incroyablement rustique .chaque détail a été en lice pour mon affection .donc j'ai fini par passer un peu de temps en leur disant tout combien je les aimais .C'est normal .non?\u003cp\u003e

ColorsSeasonsSummerSettingsBarnStylesRomantic­

du designer floral .Nous sommes tous pressés ce tournage en droit en plein milieu de la saison de mariage parce que dans le Nord-Ouest .notre fenêtre de temps décent pour un tournage en plein air est limitée .Les résultats ont été bien elle .nous vaut tous passé un super de travailler ensemble sur ce projet !

La grange rénovée sur cette ferme à seulement 35 miles au sud de Seattle fait un endroit parfait pour aa mariage de pays inspiré séance photo .Holcomb Mariages \u0026Evénements achetés ensemble une équipe de rêve pour exécuter le concept de l'élégance rustique et de romance douce .Les couleurs claires et des notes métalliques complété avec un peu d' étincelle supplémentaire à la grange ' histoire et de charme .Nous avons décidé de laisser la grange fournir l'élément rustique tout en gardant le décor sur le côté élégant .Lorsque tout s'est bien passé .les résultats ont été tout ce que nous espérions qu'ils seraient !

tables artisan magnifiques tableaux de Seattle agricoles étaient ornés d'élégants vases en verre transparent débordant d' une prime de local.fleurs de saison dans les arrangements luxuriants conçus par Paisley Petals Studio de fleur .Les tableaux ont été finis avec la chaude lueur de verre au mercure à partir des détails significatifs .plus de Paisley Petals créations dans de petits vases d'argent et place des cartes artisanale par Itsy Belle .Le cadre rustique de la grange et la ferme était la juxtaposition parfaite contre la romance douce du décor .La météo imprévisible qui fait de jour pour une belle lumière .et les portes de la grange ont été ouverts pour laisser illuminer le réglage.En dehors de la grange .des tables ont été placées dans le paysage pour créer une ambiance intime .Chaque table paysage est légèrement différent de l'autre tout en conservant le sentiment de romance rustique .

la robe de Notre modèle de mariée de Something Blue Bridal Boutique était douce et féminine et arrosé avec l'étincelle de son bijoux guillotine à son correspondant bandeau .Ses magnifiques yeux verts ont été portées à la vie par l'artiste de maquillage Korrine Claxon robe de mariée courte .Le bouquet de la mariée était un mélange frais de la ferme des dahlias .roses de jardin .astilbe .lismachia .scabieuse .dentelle de reine anne .des rosettes .origan .menthe ananas .l'achillée millefeuille .adiante et vignes finis robe de mariée courte avec un ruban ric rac de pêche de luxe .La boutonnière assortie utilisé principalement des herbes et des textures de prêter une ambiance plus masculine .

Une cérémonie simple a été mis en place à l'aide de tables bancs agricoles Seattle .L'emplacement au sommet de la ferme a profité pleinement de la vue panoramique sur les champs ci-dessous.Notre

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photographe a su capter les dernières images de plein air comme un orage a commencé à rouler à travers .ce qui a pour fin passionnante de notre journée ensemble !
Nous avons été ravis d'avoir Corliss Photographie à bord pour capter magnifiquement l'essence de ce que nous avions créé .C'est toujours inspirant de travailler avec des professionnels du mariage de talent .Nous étions tous ravis de faire partie de celui-ci !Dans notre petit coin du nord-ouest du pays .nous sommes entourés par nature .donner.professionnels de la collaboration dans tous les coins de l'industrie du mariage .Mettre sur pied un tournage comme celui-ci nous donne une chance de fléchir nos muscles créatifs .apprendre à connaître l'autre un robe courte devant longue derriere peu mieux .et de mettre nos talents à travailler pour créer quelque chose de beau juste pour le plaisir !

Photographie : Corliss Photographie | Planification de l'événement: Holcomb Mariages et Evénements | Floral Design : Paisley Petals Studio de fleur | Robe de mariée : Something Blue Bridal Boutique | maquilleur : Korrine Claxton | Place Cards : Itsy Belle | Locations : tableaux de Seattle ferme |Locations de vacances : AA Party | Location : Les détails significatifs | Lieu de mariage : La Ferme
À un ami.

Jeanne a laissé de son jarret
Tomber un joli ruban rose
Qu'en vers on diviniserait,
Qu'on baise simplement en prose.

Comme femme elle met des bas,
Comme ange elle a droit à des ailes ;
Résultat : demain je me bats.
Les jours sont longs, les nuits sont belles,

On fait les foins, et ce barbon,
L'usage, roi de l'équipée,
Veut qu'on prenne un pré qui sent bon
Pour se donner des coups d'épée.

Pendant qu'aux lueurs du matin
La lame à la lame est croisée,
Dans l'herbe humide et dans le thym,
Les grives boivent la rosée.

Tu sais ce marquis insolent ?
Il ordonne, il rit. Jamais ivre
Et toujours gris ; c'est son talent.
Il faut ou le fuir, ou le suivre.

Qui le fuit a l'air d'un poltron,
Qui le suit est un imbécile.
Il est jeune, ***, fanfaron,
Leste, vif, pétulant, fossile.

Il hait Voltaire ; il se croit né
Pas tout à fait comme les autres ;
Il sert la messe, il sert Phryné ;
Il mêle Gnide aux patenôtres.

Le ruban perdu, ce muguet
L'a trouvé ; quelle bonne fête !
Il s'en est vanté chez Saguet ;
Moi, je passais par là, tout bête ;

J'analysais, précisément
Dans cet instant-là, les bastilles,
Les trônes, Dieu, le firmament,
Et les rubans des jeunes filles ;

Et j'entendis un quolibet ;
Comme il s'en donnait, le coq d'Inde !
Car on insulte dans Babet
Ce qu'on adore dans Florinde.

Le marquis agitait en l'air
Un fil, un chiffon, quelque chose
Qui parfois semblait un éclair
Et parfois semblait une rose.

Tout de suite je reconnus
Ce diminutif admirable
De la ceinture de Vénus.
J'aime, donc je suis misérable ;

Mon pouls dans mes tempes battait ;
Et le marquis riait de Jeanne !
Le soir la campagne se tait,
Le vent dort, le nuage flâne ;

Mais le poète a le frisson,
Il se sent extraordinaire,
Il va, couvant une chanson
Dans laquelle roule un tonnerre.

Je me dis : Cyrus dégaina
Pour reprendre une bandelette
De la reine Abaïdorna
Que ronge aujourd'hui la belette.

Serais-je moins brave et moins beau
Que Cyrus, roi d'Ur et de Sarde ?
Cette reine dans son tombeau
Vaut-elle Jeanne en sa mansarde ?

Faire le siège d'un ruban !
Quelle oeuvre ! il faut un art farouche ;
Et ce n'est pas trop d'un Vauban
Complété par un Scaramouche.

Le marquis barrait le chemin.
Prompt comme Joubert sur l'Adige,
J'arrachai l'objet de sa main.
- Monsieur ! cria-t-il. - Soit, lui dis-je.

Il se dressa tout en courroux,
Et moi, je pris ma mine altière.
- Je suis marquis, dit-il, et vous ?
- Chevalier de la Jarretière.

- Soyez deux. - J'aurai mon témoin.
- Je vous tue, et je vous tiens quitte.
- Où ça ? - Là, dans ces tas de foin.
- Vous en déjeunerez ensuite.

C'est pourquoi demain, réveillés,
Les faunes, au bruit des rapières,
Derrière les buissons mouillés,
Ouvriront leurs vagues paupières.
marriegegirl Jun 2014
Thèmes

Choix d'un thème pour un album ou une carte vous aidera à affiner votre choix de materials.Who est le public visé? Est la carte ou un album lié à une fête ou un événement important? S'il n'y a pas une personne en particulier ou un événement associé au projet, l'adoption d'une couleur ou un motif régime prévoit unité et balance.Examples de thèmes populaires incluent: vacances, bébé premier, anniversaires, obtention du diplôme, animaux, années scolaires, les anniversaires, les mariages, roman, prix, favoris (cadeaux, livres, films, émissions de télévision, des jouets ou des modes), le



jardinage, les vacances, les partis, les sports, souvenirs et mementos.After choisissant une conception unifiée, trouver des documents qui illustrent votre message. Matériaux
Les matériaux les plus indispensables sont cartonné, papier, colle, outils, stylos, et des embellissements de coupe ou photos.Cardstock robe soirè peuvent être achetés individuellement ou en packs de valeur; packs de valeur sont utiles si vous créez plusieurs albums et cards.Cardstock et du papier ordinaire est disponible dans des couleurs unies ou du papier patterns.Patterned peut être utilisé comme arrière-plans, des bordures, ou du papier de coupe embellishments.When, sauver les restes pour des projets ultérieurs, vous pouvez embellir d'autres projets ou utiliser de plus grandes chutes en photo mounts.For une aspect texturé, papier de déformation;. carton est plus facile de se froisser si vous appliquez quelques gouttes d'eau adhésif, des outils et des stylos coupe sont très variées. Les types de base comprennent liquide et le bâton de colle, du ruban, des ciseaux, tondeuses, des marqueurs et des albums de pens.For de pigments, toujours utiliser des matériaux sans acide qui ne traverse pas le pages.To créer bords bordée sur les pages de scrapbook ou des cartes, utiliser des ciseaux spéciaux, comme puncheurs. ondulées et de la vallée de pointe, ou en forme embellissements

améliorent le thème choisi albums et cards.Cutouts, des autocollants, des rubans, papyrus, vélin, les timbres et les citations sont des choix populaires, citations peuvent être employées par achetées quote-livres, manuscrites ou tenue mere de la mariee imprimées à partir d'un ordinateur Photos personnaliser n'importe quel projet de robe soirè métier;. ils peuvent être imprimés à la maison, ou développés par des boutiques et drugstores.Photos d'impression en ligne sont généralement organisés par ordre chronologique, en collages ou categorically.Categories incluent, mais ne sont pas limités à: des événements, des activités, des familles, des couleurs, des particuliers ou actions.Although ce sont des techniques de mise en forme les plus populaires, vous devriez Étalez vos photos seront cependant mieux s'adapter au thème de l'album ou carte.

http://www.modedomicile.com/robe-de-soir%C3%A9e-c-5
A quoi passer la nuit quand on soupe en carême ?
Ainsi, le verre en main, raisonnaient deux amis.
Quels entretiens choisir, honnêtes et permis,
Mais gais, tels qu'un vieux vin les conseille et les aime ?

Rodolphe

Parlons de nos amours ; la joie et la beauté
Sont mes dieux les plus chers, après la liberté.
Ébauchons, en trinquant, une joyeuse idylle.
Par les bois et les prés, les bergers de Virgile
Fêtaient la poésie à toute heure, en tout lieu ;
Ainsi chante au soleil la cigale-dorée.
D'une voix plus modeste, au hasard inspirée,
Nous, comme le grillon, chantons au coin du feu.

Albert

Faisons ce qui te plaît. Parfois, en cette vie,
Une chanson nous berce et nous aide à souffrir,
Et, si nous offensons l'antique poésie,
Son ombre même est douce à qui la sait chérir.

Rodolphe

Rosalie est le nom de la brune fillette
Dont l'inconstant hasard m'a fait maître et seigneur.
Son nom fait mon délice, et, quand je le répète,
Je le sens, chaque fois, mieux gravé dans mon coeur.

Albert

Je ne puis sur ce ton parler de mon amie.
Bien que son nom aussi soit doux à prononcer,
Je ne saurais sans honte à tel point l'offenser,
Et dire, en un seul mot, le secret de ma vie.

Rodolphe

Que la fortune abonde en caprices charmants
Dès nos premiers regards nous devînmes amants.
C'était un mardi gras dans une mascarade ;
Nous soupions ; - la Folie agita ses grelots,
Et notre amour naissant sortit d'une rasade,
Comme autrefois Vénus de l'écume des flots.

Albert

Quels mystères profonds dans l'humaine misère !
Quand, sous les marronniers, à côté de sa mère,
Je la vis, à pas lents, entrer si doucement
(Son front était si pur, son regard si tranquille ! ),
Le ciel m'en est témoin, dès le premier moment,
Je compris que l'aimer était peine inutile ;
Et cependant mon coeur prit un amer plaisir
À sentir qu'il aimait et qu'il allait souffrir !

Rodolphe

Depuis qu'à mon chevet rit cette tête folle,
Elle en chasse à la fois le sommeil et l'ennui ;
Au bruit de nos baisers le temps joyeux s'envole,
Et notre lit de fleurs n'a pas encore un pli.

Albert

Depuis que dans ses yeux ma peine a pris naissance,
Nul ne sait le tourment dont je suis déchiré.
Elle-même l'ignore, - et ma seule espérance
Est qu'elle le devine un jour, quand j'en mourrai.

Rodolphe

Quand mon enchanteresse entr'ouvre sa paupière,
Sombre comme la nuit, pur comme la lumière,
Sur l'émail de ses yeux brille un noir diamant.

Albert

Comme sur une fleur une goutte de pluie,
Comme une pâle étoile au fond du firmament,
Ainsi brille en tremblant le regard de ma vie.

Rodolphe

Son front n'est pas plus grand que celui de Vénus.
Par un noeud de ruban deux bandeaux retenus
L'entourent mollement d'une fraîche auréole ;
Et, lorsqu'au pied du lit tombent ses longs cheveux,
On croirait voir, le soir, sur ses flancs amoureux,
Se dérouler gaiement la mantille espagnole.

Albert

Ce bonheur à mes yeux n'a pas été donné
De voir jamais ainsi la tête bien-aimée.
Le chaste sanctuaire où siège sa pensée
D'un diadème d'or est toujours couronné.

Rodolphe

Voyez-la, le matin, qui gazouille et sautille ;
Son coeur est un oiseau, - sa bouche est une fleur.
C'est là qu'il faut saisir cette indolente fille,
Et, sur la pourpre vive où le rire pétille,
De son souffle enivrant respirer la fraîcheur.

Albert

Une fois seulement, j'étais le soir près d'elle ;
Le sommeil lui venait et la rendait plus belle ;
Elle pencha vers moi son front plein de langueur,
Et, comme on voit s'ouvrir une rose endormie,
Dans un faible soupir, des lèvres de ma mie,
Je sentis s'exhaler le parfum de son coeur.

Rodolphe

Je voudrais voir qu'un jour ma belle dégourdie,
Au cabaret voisin de champagne étourdie,
S'en vînt, en jupon court, se glisser dans tes bras.
Qu'adviendrait-il alors de ta mélancolie ?
Car enfin toute chose est possible ici-bas.

Albert

Si le profond regard de ma chère maîtresse
Un instant par hasard s'arrêtait sur le tien,
Qu'adviendrait-il alors de cette folle ivresse ?
Aimer est quelque chose, et le reste n'est rien.

Rodolphe

Non, l'amour qui se tait n'est qu'une rêverie.
Le silence est la mort, et l'amour est la vie ;
Et c'est un vieux mensonge à plaisir inventé,
Que de croire au bonheur hors, de la volupté !
Je ne puis partager ni plaindre ta souffrance
Le hasard est là-haut pour les audacieux ;
Et celui dont la crainte a tué l'espérance
Mérite son malheur et fait injure aux dieux.

Albert

Non, quand leur âme immense entra dans la nature,
Les dieux n'ont pas tout dit à la matière impure
Qui reçut dans ses flancs leur forme et leur beauté.
C'est une vision que la réalité.
Non, des flacons brisés, quelques vaines paroles
Qu'on prononce au hasard et qu'on croit échanger,
Entre deux froids baisers quelques rires frivoles,
Et d'un être inconnu le contact passager,
Non, ce n'est pas l'amour, ce n'est pas même un rêve,
Et la satiété, qui succède au désir,
Amène un tel dégoût quand le coeur se soulève,
Que je ne sais, au fond, si c'est peine ou plaisir.

Rodolphe

Est-ce peine ou plaisir, une alcôve bien close,
Et le punch allumé, quand il fait mauvais temps ?
Est-ce peine ou plaisir, l'incarnat de la rose,
La blancheur de l'albâtre et l'odeur du printemps ?
Quand la réalité ne serait qu'une image,
Et le contour léger des choses d'ici-bas,
Me préserve le ciel d'en savoir davantage !
Le masque est si charmant, que j'ai peur du visage,
Et même en carnaval je n'y toucherais pas.

Albert

Une larme en dit plus que tu n'en pourrais dire.

Rodolphe

Une larme a son prix, c'est la soeur d'un sourire.
Avec deux yeux bavards parfois j'aime à jaser ;
Mais le seul vrai langage au monde est un baiser.

Albert

Ainsi donc, à ton gré dépense ta paresse.
O mon pauvre secret ! que nos chagrins sont doux !

Rodolphe

Ainsi donc, à ton gré promène ta tristesse.
O mes pauvres soupers ! comme on médit de vous !

Albert

Prends garde seulement que ta belle étourdie
Dans quelque honnête ennui ne perde sa gaieté.

Rodolphe

Prends garde seulement que ta rose endormie
Ne trouve un papillon quelque beau soir d'été.

Albert

Des premiers feux du jour j'aperçois la lumière.

Rodolphe

Laissons notre dispute et vidons notre verre.
Nous aimons, c'est assez, chacun à sa façon.
J'en ai connu plus d'une, et j'en sais la chanson.
Le droit est au plus fort, en amour comme en guerre,
Et la femme qu'on aime aura toujours raison.
Le squelette était invisible,
Au temps heureux de l'Art païen ;
L'homme, sous la forme sensible,
Content du beau, ne cherchait rien.

Pas de cadavre sous la tombe,
Spectre hideux de l'être cher,
Comme d'un vêtement qui tombe
Se déshabillant de sa chair,

Et, quand la pierre se lézarde,
Parmi les épouvantements,
Montrait à l'oeil qui s'y hasarde
Une armature d'ossements ;

Mais au feu du bûcher ravie
Une pincée entre les doigts,
Résidu léger de la vie,
Qu'enserrait l'urne aux flancs étroits ;

Ce que le papillon de l'âme
Laisse de poussière après lui,
Et ce qui reste de la flamme
Sur le trépied, quand elle a lui !

Entre les fleurs et les acanthes,
Dans le marbre joyeusement,
Amours, aegipans et bacchantes
Dansaient autour du monument ;

Tout au plus un petit génie
Du pied éteignait un flambeau ;
Et l'art versait son harmonie
Sur la tristesse du tombeau.

Les tombes étaient attrayantes :
Comme on fait d'un enfant qui dort,
D'images douces et riantes
La vie enveloppait la mort ;

La mort dissimulait sa face
Aux trous profonds, au nez camard,
Dont la hideur railleuse efface
Les chimères du cauchemar.

Le monstre, sous la chair splendide
Cachait son fantôme inconnu,
Et l'oeil de la vierge candide
Allait au bel éphèbe nu.

Seulement pour pousser à boire,
Au banquet de Trimalcion,
Une larve, joujou d'ivoire,
Faisait son apparition ;

Des dieux que l'art toujours révère
Trônaient au ciel marmoréen ;
Mais l'Olympe cède au Calvaire,
Jupiter au Nazaréen ;

Une voix dit : Pan est mort ! - L'ombre
S'étend. - Comme sur un drap noir,
Sur la tristesse immense et sombre
Le blanc squelette se fait voir ;

Il signe les pierres funèbres
De son paraphe de fémurs,
Pend son chapelet de vertèbres
Dans les charniers, le long des murs,

Des cercueils lève le couvercle
Avec ses bras aux os pointus ;
Dessine ses côtes en cercle
Et rit de son large rictus ;

Il pousse à la danse macabre
L'empereur, le pape et le roi,
Et de son cheval qui se cabre
Jette bas le preux plein d'effroi ;

Il entre chez la courtisane
Et fait des mines au miroir,
Du malade il boit la tisane,
De l'avare ouvre le tiroir ;

Piquant l'attelage qui rue
Avec un os pour aiguillon,
Du laboureur à la charrue
Termine en fosse le sillon ;

Et, parmi la foule priée,
Hôte inattendu, sous le banc,
Vole à la pâle mariée
Sa jarretière de ruban.

A chaque pas grossit la bande ;
Le jeune au vieux donne la main ;
L'irrésistible sarabande
Met en branle le genre humain.

Le spectre en tête se déhanche,
Dansant et jouant du rebec,
Et sur fond noir, en couleur blanche,
Holbein l'esquisse d'un trait sec.

Quand le siècle devient frivole
Il suit la mode; en tonnelet
Retrousse son linceul et vole
Comme un Cupidon de ballet

Au tombeau-sofa des marquises
Qui reposent, lasses d'amour,
En des attitudes exquises,
Dans les chapelles Pompadour.

Mais voile-toi, masque sans joues,
Comédien que le ver rnord,
Depuis assez longtemps tu joues
Le mélodrame de la Mort.

Reviens, reviens, bel art antique,
De ton paros étincelant
Couvrir ce squelette gothique ;
Dévore-le, bûcher brûlant !

Si nous sommes une statue
Sculptée à l'image de Dieu,
Quand cette image est abattue,
Jetons-en les débris au feu.

Toi, forme immortelle, remonte
Dans la flamme aux sources du beau,
Sans que ton argile ait la honte
Et les misères du tombeau !
Mateuš Conrad Nov 2015
well, you never swipe across to get a smilie and a
equator all at the same time, do you?
unless you’re chiseling the hunger
for a sir lancelot affection in
ordinance affirmed in cataract contrast:
usurper of the empire neglected,
by hanging ha ha!
also termed hong kong... labour government victory
was the preferred choice in terms of what
the queen would have ate had she ate charles i’s head first;
hey... we’re being invocative of the victorian gentleman
being the necessity of attire in what’s defined as asia
content to be europe given england be iceland...
and europe be content with northern africa as sanded plateau:
if england take ben nevis to errupt in hawaii,
and call it the utmost height of clustering & suffocation;
i'll call something else something else, and not
chanel la manche, the english cufflink, rather than sleeve attaché ruban:
oi v. ode of pauper's elephant trombone impression in #a
of the carving of celestial globes alongside orbits
into the pythagorean universe: triangularly stanced exempt.
Autrefois inséparables,
Et maintenant séparés.
Gaie, elle court dans les prés,
La belle aux chants adorables ;

La belle aux chants adorés,
Elle court dans la prairie ;
Les bois pleins de rêverie
De ses yeux sont éclairés.

Apparition exquise !
Elle marche en soupirant,
Avec cet air conquérant
Qu'on a quand on est conquise.

La Toilette, cet esprit,
Cette déesse grisette,
Qu'adore en chantant Lisette,
A qui Minerve sourit,

Pour la faire encore plus belle
Que ne l'avait faite Dieu,
Pour que le vague oiseau bleu
Sur son front batte de l'aile,

A sur cet ange câlin
Epuisé toute sa flore,
Les lys, les roses, l'aurore,
Et la maison Gagelin.

Soubrette divine et leste,
La Toilette au doigt tremblant
A mis un frais chapeau blanc
Sur ce flamboiement céleste.

Regardez-la maintenant.
Que cette belle est superbe !
Le coeur humain comme l'herbe
Autour d'elle est frissonnant.

Oh ! la fière conquérante !
Le grand oeil mystérieux !
Prévost craint pour Desgrieux,
Molière a peur pour Dorante.

Elle a l'air, dans la clarté
Dont elle est toute trempée,
D'une étincelle échappée
A l'idéale beauté.

Ô grâce surnaturelle !
Il suffit, pour qu'on soit fou,
Qu'elle ait un ruban au cou,
Qu'elle ait un chiffon sur elle.

Ce chiffon charmant soudain
Aux rayons du jour ressemble,
Et ce ruban sacré semble
Avoir fleuri dans l'Eden.

Elle serait bien fâchée
Qu'on ne vit pas dans ses yeux
Que de la coupe des cieux
Sa lèvre s'est approchée,

Qu'elle veut vaincre et charmer,
Et que c'est là sa manière,
Et qu'elle est la prisonnière
Du doux caprice d'aimer.

Elle sourit, et, joyeuse,
Parle à son nouvel amant
Avec le chuchotement
D'une abeille dans l'yeuse.

- Prends mon âme et mes vingt ans.
Je n'aime que toi ! dit-elle. -
Ô fille d'Eve éternelle,
Ô femme aux cheveux flottants,

Ton roman sans fin s'allonge ;
Pendant qu'aux plaisirs tu cours,
Et que, te croyant toujours
Au commencement du songe,

Tu dis en baissant la voix :
- Pour la première fois, j'aime ! -
L'amour, ce moqueur suprême,
Rit, et compte sur ses doigts.

Et, sans troubler l'aventure
De la belle aux cheveux d'or,
Sur ce coeur, si neuf encor,
L'amour fait une rature.

Et l'ancien amant ? Pâli,
Brisé, sans doute à cette heure
Il se désespère et pleure... -
Ecoutez ce hallali.

Passez les monts et les plaines ;
La curée est dans les bois ;
Les chiens mêlent leurs abois,
Les fleurs mêlent leurs haleines ;

Le voyez-vous ? Le voilà.
Il est le centre. Il flamboie.
Il luit. Jamais plus de joie
Dans plus d'orgueil ne brilla.

Il brille au milieu des femmes,
Tous les yeux lui disant oui,
Comme un astre épanoui
Dans un triomphe de flammes.

Il cherche en face de lui
Un sourire peu sévère,
Il chante, il lève son verre,
Eblouissant, ébloui.

Tandis que ces gaietés franches
Tourbillonnent à sa voix,
Elle, celle d'autrefois,
Là-bas, bien ****, sous les branches,

Dans les taillis hasardeux,
Aime, adore, se recueille,
Et, près de l'autre, elle effeuille
Une marguerite à deux.

Fatal coeur, comme tu changes !
Lui sans elle, elle sans lui !
Et sur leurs fronts sans ennui
Ils ont la clarté des anges.

Le séraphin à l'oeil pur
Les verrait avec envie,
Tant à leur âme ravie
Se mêle un profond azur !

Sur ces deux bouches il semble
Que le ciel met son frisson ;
Sur l'une erre la chanson,
Sur l'autre le baiser tremble.

Ces êtres s'aimaient jadis ;
Mais qui viendrait le leur dire
Ferait éclater de rire
Ces bouches du paradis.

Les baisers de l'autre année,
Où sont-ils ? Quoi ! nul remord !
Non ! tout cet avril est mort,
Toute cette aube est fanée.

Bah ! le baiser, le serment,
Rien de tout cela n'existe.
Le myosotis, tout triste,
Y perdrait son allemand.

Elle ! à travers ses longs voiles,
Que son regard est charmant !
Lui ! comme il jette gaiement
Sa chanson dans les étoiles !

Qu'elle est belle ! Qu'il est beau ! -
Le morne oubli prend dans l'ombre,
Par degrés, l'épaisseur sombre
De la pierre du tombeau.
Depuis qu'Adam, ce cruel homme,
A perdu son fameux jardin,
Où sa femme, autour d'une pomme,
Gambadait sans vertugadin,
Je ne crois pas que sur la terre
Il soit un lieu d'arbres planté
Plus célébré, plus visité,
Mieux fait, plus joli, mieux hanté,
Mieux exercé dans l'art de plaire,
Plus examiné, plus vanté,
Plus décrit, plus lu, plus chanté,
Que l'ennuyeux parc de Versailles.
Ô dieux ! ô bergers ! ô rocailles !
Vieux Satyres, Termes grognons,
Vieux petits ifs en rangs d'oignons,
Ô bassins, quinconces, charmilles !
Boulingrins pleins de majesté,
Où les dimanches, tout l'été,
Bâillent tant d'honnêtes familles !
Fantômes d'empereurs romains,
Pâles nymphes inanimées
Qui tendez aux passants les mains,
Par des jets d'eau tout enrhumées !
Tourniquets d'aimables buissons,
Bosquets tondus où les fauvettes
Cherchent en pleurant leurs chansons,
Où les dieux font tant de façons
Pour vivre à sec dans leurs cuvettes !
Ô marronniers ! n'ayez pas peur ;
Que votre feuillage immobile,
Me sachant versificateur,
N'en demeure pas moins tranquille.
Non, j'en jure par Apollon
Et par tout le sacré vallon,
Par vous, Naïades ébréchées,
Sur trois cailloux si mal couchées,
Par vous, vieux maîtres de ballets,
Faunes dansant sur la verdure,
Par toi-même, auguste palais,
Qu'on n'habite plus qu'en peinture,
Par Neptune, sa fourche au poing,
Non, je ne vous décrirai point.
Je sais trop ce qui vous chagrine ;
De Phoebus je vois les effets :
Ce sont les vers qu'on vous a faits
Qui vous donnent si triste mine.
Tant de sonnets, de madrigaux,
Tant de ballades, de rondeaux,
Où l'on célébrait vos merveilles,
Vous ont assourdi les oreilles,
Et l'on voit bien que vous dormez
Pour avoir été trop rimés.

En ces lieux où l'ennui repose,
Par respect aussi j'ai dormi.
Ce n'était, je crois, qu'à demi :
Je rêvais à quelque autre chose.
Mais vous souvient-il, mon ami,
De ces marches de marbre rose,
En allant à la pièce d'eau
Du côté de l'Orangerie,
À gauche, en sortant du château ?
C'était par là, je le parie,
Que venait le roi sans pareil,
Le soir, au coucher du soleil,
Voir dans la forêt, en silence,
Le jour s'enfuir et se cacher
(Si toutefois en sa présence
Le soleil osait se coucher).
Que ces trois marches sont jolies !
Combien ce marbre est noble et doux !
Maudit soit du ciel, disions-nous,
Le pied qui les aurait salies !
N'est-il pas vrai ? Souvenez-vous.
- Avec quel charme est nuancée
Cette dalle à moitié cassée !
Voyez-vous ces veines d'azur,
Légères, fines et polies,
Courant, sous les roses pâlies,
Dans la blancheur d'un marbre pur ?
Tel, dans le sein robuste et dur
De la Diane chasseresse,
Devait courir un sang divin ;
Telle, et plus froide, est une main
Qui me menait naguère en laisse.
N'allez pas, du reste, oublier
Que ces marches dont j'ai mémoire
Ne sont pas dans cet escalier
Toujours désert et plein de gloire,
Où ce roi, qui n'attendait pas,
Attendit un jour, pas à pas,
Condé, lassé par la victoire.
Elles sont près d'un vase blanc,
Proprement fait et fort galant.
Est-il moderne ? est-il antique ?
D'autres que moi savent cela ;
Mais j'aime assez à le voir là,
Étant sûr qu'il n'est point gothique.
C'est un bon vase, un bon voisin ;
Je le crois volontiers cousin
De mes marches couleur de rose ;
Il les abrite avec fierté.
Ô mon Dieu ! dans si peu de chose
Que de grâce et que de beauté !

Dites-nous, marches gracieuses,
Les rois, les princes, les prélats,
Et les marquis à grands fracas,
Et les belles ambitieuses,
Dont vous avez compté les pas ;
Celles-là surtout, j'imagine,
En vous touchant ne pesaient pas.
Lorsque le velours ou l'hermine
Frôlaient vos contours délicats,
Laquelle était la plus légère ?
Est-ce la reine Montespan ?
Est-ce Hortense avec un roman,
Maintenon avec son bréviaire,
Ou Fontange avec son ruban ?
Beau marbre, as-tu vu la Vallière ?
De Parabère ou de Sabran
Laquelle savait mieux te plaire ?
Entre Sabran et Parabère
Le Régent même, après souper,
Chavirait jusqu'à s'y tromper.
As-tu vu le puissant Voltaire,
Ce grand frondeur des préjugés,
Avocat des gens mal jugés,
Du Christ ce terrible adversaire,
Bedeau du temple de Cythère,
Présentant à la Pompadour
Sa vieille eau bénite de cour ?
As-tu vu, comme à l'ermitage,
La rondelette Dubarry
Courir, en buvant du laitage,
Pieds nus, sur le gazon fleuri ?
Marches qui savez notre histoire,
Aux jours pompeux de votre gloire,
Quel heureux monde en ces bosquets !
Que de grands seigneurs, de laquais,
Que de duchesses, de caillettes,
De talons rouges, de paillettes,
Que de soupirs et de caquets,
Que de plumets et de calottes,
De falbalas et de culottes,
Que de poudre sous ces berceaux,
Que de gens, sans compter les sots !
Règne auguste de la perruque,
Le bourgeois qui te méconnaît
Mérite sur sa plate nuque
D'avoir un éternel bonnet.
Et toi, siècle à l'humeur badine,
Siècle tout couvert d'amidon,
Ceux qui méprisent ta farine
Sont en horreur à Cupidon !...
Est-ce ton avis, marbre rose ?
Malgré moi, pourtant, je suppose
Que le hasard qui t'a mis là
Ne t'avait pas fait pour cela.
Aux pays où le soleil brille,
Près d'un temple grec ou latin,
Les beaux pieds d'une jeune fille,
Sentant la bruyère et le thym,
En te frappant de leurs sandales,
Auraient mieux réjoui tes dalles
Qu'une pantoufle de satin.
Est-ce d'ailleurs pour cet usage
Que la nature avait formé
Ton bloc jadis vierge et sauvage
Que le génie eût animé ?
Lorsque la pioche et la truelle
T'ont scellé dans ce parc boueux,
En t'y plantant malgré les dieux,
Mansard insultait Praxitèle.
Oui, si tes flancs devaient s'ouvrir,
Il fallait en faire sortir
Quelque divinité nouvelle.
Quand sur toi leur scie a grincé,
Les tailleurs de pierre ont blessé
Quelque Vénus dormant encore,
Et la pourpre qui te colore
Te vient du sang qu'elle a versé.

Est-il donc vrai que toute chose
Puisse être ainsi foulée aux pieds,
Le rocher où l'aigle se pose,
Comme la feuille de la rose
Qui tombe et meurt dans nos sentiers ?
Est-ce que la commune mère,
Une fois son oeuvre accompli,
Au hasard livre la matière,
Comme la pensée à l'oubli ?
Est-ce que la tourmente amère
Jette la perle au lapidaire
Pour qu'il l'écrase sans façon ?
Est-ce que l'absurde vulgaire
Peut tout déshonorer sur terre
Au gré d'un cuistre ou d'un maçon ?
Quenouille, de Pallas la compagne et l'amie,
Cher présent que je porte à ma chère Marie,
Afin de soulager l'ennui qu'elle a de moi,
Disant quelque chanson en filant dessur toi,
Faisant pirouetter, à son huys amusée,
Tout le jour son rouet et sa grosse fusée.

Quenouille, je te mène où je suis arrêté,
Je voudrais racheter par toi ma liberté.
Tu ne viendras és mains d'une mignonne oisive,
Qui ne fait qu'attifer sa perruque lascive.
Et qui perd tout son temps à mirer et farder
Sa face, à celle fin qu'en l'aille regarder ;
Mais bien entre les mains d'une dispote fille,
Qui dévide, qui coud, qui ménage et qui file
Avecque ses deux sœurs pour tromper ses ennuis,
L'hiver devant le feu, l'été devant son huis.

Aussi je ne voudrais que toi, Quenouille, faite
En notre Vendomois (eu le peuple regrette
Le jour qui passe en vain) allasses en Anjou
Pour demeurer oisive et te rouiller au clou.
Je te puis assurer que sa main délicate
Filera doucement quelque drap d'escarlate,
Qui si fin et si doux en sa laine sera,
Que pour un jour de fête un roi le vêtira.

Suis-moi donc, tu seras la plus que bienvenue,
Quenouille, des deux bouts et greslette et menue
Un peu grosse au milieu où la filasse tient,
Etreinte d'un ruban qui de Montoire vient,
Aime-laine, aime-fil, aime-estaim maisonière,
Longue, palladienne, enflée, chansonnière ;
Suis-moi, laisse Cousture, et allons à Bourgueil,
Où, Quenouille, on te doit recevoir d'un bon œil :
Car le petit présent qu'un loyal ami donne,
Passe des puissants rois le sceptre et la couronne.
Contraint de renoncer à la chevalerie,
Don Quichotte voulut, pour se dédommager,
Mener une plus douce vie,
Et choisit l'état de berger.
Le voilà donc qui prend panetière et houlette,
Le petit chapeau rond garni d'un ruban vert
Sous le menton faisant rosette.
Jugez de la grâce et de l'air
De ce nouveau Tircis ! Sur sa rauque musette
Il s'essaie à charmer l'écho de ces cantons,
Achète au boucher deux moutons,
Prend un roquet galeux, et, dans cet équipage,
Par l'hiver le plus froid qu'on eût vu de longtemps,
Dispersant son troupeau sur les rives du Tage,
Au milieu de la neige il chante le printemps.
Point de mal jusques là : chacun à sa manière
Est libre d'avoir du plaisir.
Mais il vint à passer une grosse vachère ;
Et le pasteur, pressé d'un amoureux désir,
Court et tombe à ses pieds : ô belle Timarette,
Dit-il, toi que l'on voit parmi tes jeunes sœurs
Comme le lis parmi les fleurs,
Cher et cruel objet de ma flamme secrète,
Abandonne un moment le soin de tes agneaux ;
Viens voir un nid de tourtereaux
Que j'ai découvert sur ce chêne.
Je veux te les donner : hélas ! C'est tout mon bien.
Ils sont blancs : leur couleur, Timarette, est la tienne ;
Mais, par malheur pour moi, leur cœur n'est pas le tien.
À ce discours, la Timarette,
Dont le vrai nom était Fanchon,
Ouvre une large bouche, et, d'un œil fixe et bête,
Contemple le vieux Céladon,
Quand un valet de ferme, amoureux de la belle,
Paraissant tout-à-coup, tombe à coups de bâton
Sur le berger tendre et fidèle,
Et vous l'étend sur le gazon.
Don Quichotte criait : arrête,
Pasteur ignorant et brutal ;
Ne sais-tu pas nos lois ? Le cœur de Timarette
Doit devenir le prix d'un combat pastoral :
Chante, et ne frappe pas. Vainement il l'implore ;
L'autre frappait toujours, et frapperait encore,
Si l'on n'était venu secourir le berger
Et l'arracher à sa furie.
Ainsi guérir d'une folie,
Bien souvent ce n'est qu'en changer.
Je connais un charmant ivrogne,
Autant vous le nommer, ma foi !
Dire que vous avez la trogne,
Ce serait mentir sans vergogne.
Pourtant, un soir, écoutez-moi !

Vous aviez bu trop de champagne,
Ça se lisait dans vos yeux pers.
Vous battiez un peu la campagne,
Sans feuille de figuier ni pagne
À votre esprit, vraiment, sans pairs.

Et vous me dérouliez le thème
De tous les jolis mouvements
Que votre corps sait bien que j'aime.
J'étais, d'ailleurs, ivre moi-même,
Au Bon-Bock, tu vois si je mens.

La brasserie était houleuse,
On aurait dit, sur l'Hellespont,
D'une cabine nuageuse,
Quand l'eau, changée en Maufrigneuse,
Choque les gens dans l'entrepont.

Vous aviez l'air *** d'une chatte
Qui joue et sent son ongle armé,
Forte, ambigüe, et délicate,
Comme une rime sous la patte
Magistrale de Mallarmé !

Je flottais comme la moustache
De Paul Verlaine au plectre d'or,
Je voyais couleur de pistache ;
Camille agitait sa cravache,
Sur je ne sais plus quel butor ;

Si bien qu'au milieu des querelles
Je vous retrouvai sur un banc,
Dans l'attitude de ces Belles
Que Forain, dans ses aquarelles,
Habille d'un bout de ruban.

Tu t'endormais sur mon épaule.
Alors, je fis signe au cocher.
Ces choses-là, c'est toujours drôle !
J'entrais d'autant mieux dans ce rôle
Que j'aurais eu peine à marcher ;

Quand on nous déposa sur terre,
Vous fîtes un léger faux pas,
Le seul qu'on vous vit jamais faire ;
Encor, même à l'œil trop sévère,
Peut-être ne l'était-il pas ?

Car, dans l'ombre où s'éteint le rêve
De mes désirs réalisés,
Ton ivresse que l'Art relève
Ouvrait, ô noble Fille d'Ève,
La volière à tous les baisers !
À Mademoiselle Louise B.

Un horizon fait à souhait pour le plaisir des yeux.
FÉNELON.


I.

Oui, c'est bien le vallon ! le vallon calme et sombre !
Ici l'été plus frais s'épanouit à l'ombre.
Ici durent longtemps les fleurs qui durent peu.
Ici l'âme contemple, écoute, adore, aspire,
Et prend pitié du monde, étroit et fol empire
Où l'homme tous les jours fait moins de place à Dieu !

Une rivière au fond ; des bois sur les deux pentes.
Là, des ormeaux, brodés de cent vignes grimpantes ;
Des prés, où le faucheur brunit son bras nerveux ;
Là, des saules pensifs qui pleurent sur la rive,
Et, comme une baigneuse indolente et naïve,
Laissent tremper dans l'eau le bout de leurs cheveux.

Là-bas, un gué bruyant dans des eaux poissonneuses
Qui montrent aux passants lés jambes des faneuses ;
Des carrés de blé d'or ; des étangs au flot clair ;
Dans l'ombre, un mur de craie et des toits noirs de suie ;
Les ocres des ravins, déchirés par la pluie ;
Et l'aqueduc au **** qui semble un pont de l'air.

Et, pour couronnement à ces collines vertes,
Les profondeurs du ciel toutes grandes ouvertes,
Le ciel, bleu pavillon par Dieu même construit,
Qui, le jour, emplissant de plis d'azur l'espace,
Semble un dais suspendu sur le soleil qui passe,
Et dont on ne peut voir les clous d'or que la nuit !

Oui, c'est un de ces lieux où notre coeur sent vivre
Quelque chose des cieux qui flotte et qui l'enivre ;
Un de ces lieux qu'enfant j'aimais et je rêvais,
Dont la beauté sereine, inépuisable, intime,
Verse à l'âme un oubli sérieux et sublime
De tout ce que la terre et l'homme ont de mauvais !

II.

Si dès l'aube on suit les lisières
Du bois, abri des jeunes faons,
Par l'âpre chemin dont les pierres
Offensent les mains des enfants,
A l'heure où le soleil s'élève,
Où l'arbre sent monter la sève,
La vallée est comme un beau rêve.
La brume écarte son rideau.
Partout la nature s'éveille ;
La fleur s'ouvre, rose et vermeille ;
La brise y suspend une abeille,
La rosée une goutte d'eau !

Et dans ce charmant paysage
Où l'esprit flotte, où l'oeil s'enfuit,
Le buisson, l'oiseau de passage,
L'herbe qui tremble et qui reluit,
Le vieil arbre que l'âge ploie,
Le donjon qu'un moulin coudoie,
Le ruisseau de moire et de soie,
Le champ où dorment les aïeux,
Ce qu'on voit pleurer ou sourire,
Ce qui chante et ce qui soupire,
Ce qui parle et ce qui respire,
Tout fait un bruit harmonieux !

III.

Et si le soir, après mille errantes pensées,
De sentiers en sentiers en marchant dispersées,
Du haut de la colline on descend vers ce toit
Qui vous a tout le jour, dans votre rêverie,
Fait regarder en bas, au fond de la prairie,
Comme une belle fleur qu'on voit ;

Et si vous êtes là, vous dont la main de flamme
Fait parler au clavier la langue de votre âme ;
Si c'est un des moments, doux et mystérieux,
Ou la musique, esprit d'extase et de délire
Dont les ailes de feu font le bruit d'une lyre,
Réverbère en vos chants la splendeur de vos yeux ;

Si les petits enfants, qui vous cherchent sans cesse,
Mêlent leur joyeux rire au chant qui vous oppresse ;
Si votre noble père à leurs jeux turbulents
Sourit, en écoutant votre hymne commencée,
Lui, le sage et l'heureux, dont la jeune pensée
Se couronne de cheveux blancs ;

Alors, à cette voix qui remue et pénètre,
Sous ce ciel étoilé qui luit à la fenêtre,
On croit à la famille, au repos, au bonheur ;
Le coeur se fond en joie, en amour, en prière ;
On sent venir des pleurs au bord de sa paupière ;
On lève au ciel les mains en s'écriant : Seigneur !

IV.

Et l'on ne songe plus, tant notre âme saisie
Se perd dans la nature et dans la poésie,
Que tout prés, par les bois et les ravins caché,
Derrière le ruban de ces collines bleues,
A quatre de ces pas que nous nommons des lieues,
Le géant Paris est couché !

On ne s'informe plus si la ville fatale,
Du monde en fusion ardente capitale,
Ouvre et ferme à tel jour ses cratères fumants ;
Et de quel air les rois, à l'instant où nous sommes,
Regardent bouillonner dans ce Vésuve d'hommes
La lave des événements !

Le 8 juillet 1831.
Pas une feuille qui bouge,
Pas un seul oiseau chantant ;
Au bord de l'horizon rouge
Un éclair intermittent ;

D'un côté, rares broussailles,
Sillons à demi noyés,
Pans grisâtres de murailles,
Saules noueux et ployés ;

De l'autre, un champ que termine
Un large fossé plein d'eau,
Une vieille qui chemine
Avec un pesant fardeau,

Et puis la route qui plonge
Dans le flanc des coteaux bleus,
Et comme un ruban s'allonge
En minces plis onduleux.
Sonnet.

C'est mon avis qu'en route on s'expose à la pluie,
Au vent, à la poussière, et qu'on peut, le matin,
S'éveiller chiffonnée avec un mauvais teint,
Et qu'à la longue, en poste, un tête-à-tête ennuie.

C'est mon avis qu'au monde il n'est pire folie
Que d'embarquer l'amour pour un pays lointain.
Quoi qu'en dise Héloïse ou madame Collin.
Dans un miroir d'auberge on n'est jamais jolie.

C'est mon avis qu'en somme un bas blanc bien tiré,
Sur une robe blanche un beau ruban moiré,
Et des ongles bien nets, sont le bonheur suprême.

Que dites-vous, madame, à ce raisonnement ?
Un point, à ce sujet, m'étonne seulement ;
C'est qu'on n'a pas le temps d'y penser quand on aime.
Chacun de nous souvent connaît bien ses défauts ;
En convenir, c'est autre chose :
On aime mieux souffrir de véritables maux,
Que d'avouer qu'ils en sont cause.
Je me souviens, à ce sujet,
D'avoir été témoin d'un fait
Fort étonnant et difficile à croire :
Mais je l'ai vu ; voici l'histoire.

Près d'un bois, le soir, à l'écart,
Dans une superbe prairie,
Des lapins s'amusaient, sur l'herbette fleurie,
A jouer au colin-maillard.
Des lapins ! direz-vous, la chose est impossible.
Rien n'est plus vrai pourtant : une feuille flexible
Sur les yeux de l'un d'eux en bandeau s'appliquait,
Et puis sous le cou se nouait :
Un instant en faisait l'affaire.
Celui que ce ruban privait de la lumière
Se plaçait au milieu ; les autres alentour
Sautaient, dansaient, faisaient merveilles,
S'éloignaient, venaient tour à tour
Tirer sa queue ou ses oreilles.
Le pauvre aveugle alors, se retournant soudain,
Sans craindre *** au noir, jette au hasard la patte :
Mais la troupe échappe à la hâte,
Il ne prend que du vent, il se tourmente en vain,
Il y sera jusqu'à demain.
Une taupe assez étourdie,
Qui sous terre entendit ce bruit,
Sort aussitôt de son réduit,
Et se mêle dans la partie.
Vous jugez que, n'y voyant pas,
Elle fut prise au premier pas.
Messieurs, dit un lapin, ce serait conscience,
Et la justice veut qu'à notre pauvre sœur
Nous fassions un peu de faveur ;
Elle est sans yeux et sans défense ;
Ainsi je suis d'avis... - Non, répond avec feu
La taupe, je suis prise, et prise de bon jeu ;
Mettez-moi le bandeau. - Très volontiers, ma chère ;
Le voici : mais je crois qu'il n'est pas nécessaire
Que nous serrions le nœud bien fort.
- Pardonnez-moi, monsieur, reprit-elle en colère,
Serrez bien, car j'y vois... Serrez, j'y vois encore.
La main au front, le pied dans l'âtre,
Je songe et cherche à revenir,
Par delà le passé grisâtre,
Au vieux château du Souvenir.

Une gaze de brume estompe
Arbres, maisons, plaines, coteaux,
Et l'oeil au carrefour qui trompe
En vain consulte les poteaux.

J'avance parmi les décombres
De tout un monde enseveli,
Dans le mystère des pénombres,
A travers des limbes d'oubli.

Mais voici, blanche et diaphane,
La Mémoire, au bord du chemin,
Qui me remet, comme Ariane,
Son peloton de fil en main.

Désormais la route est certaine ;
Le soleil voilé reparaît,
Et du château la tour lointaine
Pointe au-dessus de la forêt.

Sous l'arcade où le jour s'émousse,
De feuilles, en feuilles tombant,
Le sentier ancien dans la mousse
Trace encor son étroit ruban.

Mais la ronce en travers s'enlace ;
La liane tend son filet,
Et la branche que je déplace
Revient et me donne un soufflet.

Enfin au bout de la clairière,
Je découvre du vieux manoir
Les tourelles en poivrière
Et les hauts toits en éteignoir.

Sur le comble aucune fumée
Rayant le ciel d'un bleu sillon ;
Pas une fenêtre allumée
D'une figure ou d'un rayon.

Les chaînes du pont sont brisées ;
Aux fossés la lentille d'eau
De ses taches vert-de-grisées
Étale le glauque rideau.

Des tortuosités de lierre
Pénètrent dans chaque refend,
Payant la tour hospitalière
Qui les soutient... en l'étouffant.

Le porche à la lune se ronge,
Le temps le sculpte à sa façon,
Et la pluie a passé l'éponge
Sur les couleurs de mon blason.

Tout ému, je pousse la porte
Qui cède et geint sur ses pivots ;
Un air froid en sort et m'apporte
Le fade parfum des caveaux.

L'ortie aux morsures aiguës,
La bardane aux larges contours,
Sous les ombelles des ciguës,
Prospèrent dans l'angle des cours.

Sur les deux chimères de marbre,
Gardiennes du perron verdi,
Se découpe l'ombre d'un arbre
Pendant mon absence grandi.

Levant leurs pattes de lionne
Elles se mettent en arrêt.
Leur regard blanc me questionne,
Mais je leur dis le mot secret.

Et je passe. - Dressant sa tête,
Le vieux chien retombe assoupi,
Et mon pas sonore inquiète
L'écho dans son coin accroupi. [...]
Je lisais Platon. - J'ouvris
La porte de ma retraite,
Et j'aperçus Lycoris
C'est-à-dire Turlurette.

Je n'avais pas dit encor
Un seul mot à cette belle.
Sous un vague plafond d'or
Mes rêves battaient de l'aile.

La belle, en jupon gris-clair,
Montait l'escalier sonore ;
Ses frais yeux bleus avaient l'air
De revenir de l'aurore.

Elle chantait un couplet
D'une chanson de la rue
Qui dans sa bouche semblait
Une lumière apparue.

Son front éclipsa Platon.
Ô front céleste et frivole !
Un ruban sous son menton
Rattachait son auréole.

Elle avait l'accent qui plaît,
Un foulard pour cachemire,
Dans sa main son *** au lait,
Des flammes dans son sourire.

Et je lui dis (le Phédon
Donne tant de hardiesse !) :
- Mademoiselle, pardon,
Ne seriez-vous pas déesse ?
Une de plus que les muses ;
Elles sont dix. On croirait,
Quand leurs jeunes voix confuses
Bruissent dans la forêt,

Entendre, sous les caresses
Des grands vieux chênes boudeurs,
Un brouhaha de déesses
Passant dans les profondeurs.

Elles sont dix châtelaines
De tout le pays voisin.
La ruche vers leurs haleines
Envoie en chantant l'essaim.

Elles sont dix belles folles,
Démons dont je suis cagot ;
Obtenant des auréoles
Et méritant le *****.

Que de coeurs cela dérobe,
Même à nous autres manants !
Chacune étale à sa robe
Quatre volants frissonnants,

Et court par les bois, sylphide
Toute parée, en dépit
De la griffe qui, perfide,
Dans les ronces se tapit.

Oh ! ces anges de la terre !
Pensifs, nous les décoiffons ;
Nous adorons le mystère
De la robe aux plis profonds.

Jadis Vénus sur la grève
N'avait pas l'attrait taquin
Du jupon qui se soulève
Pour montrer le brodequin.

Les antiques Arthémises
Avaient des fronts élégants,
Mais n'étaient pas si bien mises
Et ne portaient point de gants.

La gaze ressemble au rêve ;
Le satin, au pli glacé,
Brille, et sa toilette achève
Ce que l'oeil a commencé.

La marquise en sa calèche
Plaît, même au butor narquois ;
Car la grâce est une flèche
Dont la mode est le carquois.

L'homme, sot par étiquette,
Se tient droit sur son ergot ;
Mais Dieu créa la coquette
Dès qu'il eut fait le nigaud.

Oh ! toutes ces jeunes femmes,
Ces yeux où flambe midi,
Ces fleurs, ces chiffons, ces âmes,
Quelle forêt de Bondy !

Non, rien ne nous dévalise
Comme un minois habillé,
Et comme une Cydalise
Où Chapron a travaillé !

Les jupes sont meurtrières.
La femme est un canevas
Que, dans l'ombre, aux couturières
Proposent les Jéhovahs.

Cette aiguille qui l'arrange
D'une certaine façon
Lui donne la force étrange
D'un rayon dans un frisson.

Un ruban est une embûche,
Une guimpe est un péril ;
Et, dans l'Éden, où trébuche
La nature à son avril,

Satan - que le diable enlève ! -
N'eût pas risqué son pied-bot
Si Dieu sur les cheveux d'Ève
Eût mis un chapeau d'Herbaut.

Toutes les dix, sous les voûtes,
Des grands arbres, vont chantant ;
On est amoureux de toutes ;
On est farouche et content.

On les compare, on hésite
Entre ces robes qui font
La lueur d'une visite
Arrivant du ciel profond.

Oh ! pour plaire à cette moire,
À ce gros de Tours flambé,
On se rêve plein de gloire,
On voudrait être un abbé.

On sort du hallier champêtre,
La tête basse, à pas lents,
Le coeur pris, dans ce bois traître,
Par les quarante volants.
Squelettes conservés dans les amphithéâtres,
Animaux empaillés, monstres, foetus verdâtres,
Tout humides encor de leur bain d'alcool,
Culs-de-jatte, pieds-bots, montés sur des limaces,
Pendus tirant la langue et faisant des grimaces ;
Guillotinés blafards, un ruban rouge au col,
Soutenant d'une main leur tête chancelante ;
- Tous les suppliciés, foule morne et sanglante,
Parricides manchots couverts d'un voile noir,
Hérétiques vêtus de tuniques soufrées,
Roués meurtris et bleus, noyés aux chairs marbrées ;
- C'était épouvantable à voir !
Danny U Busch Apr 2022
Seven inches of good intentions
Half a cup of decent fears
A grain of luck, a pinch of faith
A teaspoon full of laughter’s tears

One sip of ruban tempered whisky
Half a pint of well placed bets
A piece of blue sky from the east
A small box labeled "No Regrets"

Does this hand you rhyme or reason
Does it really ease the pain
I don't know… oh I can't tell
If it will be boon or bane  

The forests’ seasonal changing colors
One single fateful step outside
A glassmade handle on the tailgate
Keep off from the road behind

Seven inches of clean conditions
Half a glass of deep red wine
A thimble guts, a pinch of glory
A small box labeled "Days of Shine"

Does this ease the pain
does it hand you a break
I can’t tell you - I don't know
If there’s a perfect mix and shake

Oh I don't know, I can't define
But the notion sounds quite tempting…
to a worried heart like mine
Ma demeure est haute,
Donnant sur les cieux ;
La lune en est l'hôte,
Pâle et sérieux :
En bas que l'on sonne,
Qu'importe aujourd'hui
Ce n'est plus personne,
Quand ce n'est plus lui !

Aux autres cachée,
Je brode mes fleurs ;
Sans être fâchée,
Mon âme est en pleurs ;
Le ciel bleu sans voiles,
Je le vois d'ici ;
Je vois les étoiles
Mais l'orage aussi !

Vis-à-vis la mienne
Une chaise attend :
Elle fut la sienne,
La nôtre un instant ;
D'un ruban signée,
Cette chaise est là,
Toute résignée,
Comme me voilà !
L'eau nous sépare, écoute bien :
Si tu fais un pas, tu n'as rien.

Voici ma plus belle ceinture,
Elle embaume encor de mes fleurs.
Prends les parfums et les couleurs,
Prends tout... je m'en vais sans parure.

L'eau nous sépare, écoute bien :
Si tu fais un pas, tu n'as rien.

Sais-tu pourquoi je viens moi-même
Jeter mon ruban sur ton sein ?
C'est que tu parlais d'un larcin,
Et l'on veut donner quand on aime.

L'eau nous sépare, écoute bien ;
Si tu fais un pas, tu n'as rien.

Adieu ! ta réponse est à craindre,
Je n'ai pas le temps d'écouter ;  
Mais quand je n'ose m'arrêter,
N'est-ce donc que toi qu'il faut plaindre ?

Ce que j'ai dit, retiens-le bien :
Pour aujourd'hui, je n'ai plus rien !
Sur le balcon où tu te penches
Je veux monter... efforts perdus !
Il est trop haut, et tes mains blanches
N'atteignent pas mes bras tendus.

Pour déjouer ta duègne avare,
Jette un collier, un ruban d'or ;
Ou des cordes de ta guitare
Tresse une échelle, ou bien encor...

Ôte tes fleurs, défais ton peigne,
Penche sur moi tes cheveux longs,
Torrent de jais dont le flot baigne
Ta jambe ronde et tes talons.

Aidé par cette échelle étrange,
Légèrement je gravirai,
Et jusqu'au ciel, sans être un ange,
Dans les parfums je monterai !

— The End —