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Habla deja caer una palabra
Buenos días he dormido todo el invierno y ahora despierto
Habla
            Una piragua enfila hacia la luz
Una palabra ligera avanza a toda vela
El día tiene forma de río
En sus riberas brillan las plumas de tus cantos
Dulzura del agua en la hierba dormida
Agua clara vocales para beber
vocales para adornar una frente unos tobillos
Habla
            Toca la cima de una pausa dichosa
Y luego abre las alas y habla sin parar
Pasa un rostro olvidado
Pasas tú misma con tu andar de viento en un campo de maíz
La infancia con sus flechas y su ídolo y su higuera
Rompe amarras y pasa con la torre y el jardín
Pasan futuro y pasado
Horas ya vividas y horas por matar
Pasan relámpagos que llevan en el pico pedazos de tiempo todavía vivos
Bandadas de cometas que se pierden en mi frente
¡Y escriben tu nombre en la espalda desnuda del espejo!
Habla
            Moja los labios en la piedra
partida que mana inagotable
Hunde tus brazos blancos en el agua grávida de profecías inminentes


    Un día se pierde
    En el cielo hecho de prisa
    La luz no deja huellas en la nieve
    Un día se pierde
    Abrir y cerrar de puertas
    La semilla del sol se abre sin ruido
    Un día comienza
    La niebla asciende la colina
    Un hombre baja por el río
    Los dos se encuentran en tus ojos
    Y tú te pierdes en el día
    Cantando en el follaje de la luz
    Tañen campanas allá lejos
    Cada llamada es una ola
    Cada ola sepulta para siempre
    Un gesto una palabra la luz contra la nube
    Tú ríes y te peinas distraída
    Un día comienza a tus pies
    Pelo mano blancura no son nombres
    Para este pelo esta mano esta blancura
    Lo visible y palpable que está afuera
    Lo que está adentro y sin nombre
    A tientas se buscan en nosotros
    Siguen la marcha del lenguaje
    Cruzan el puente que les tiende esta imagen
    Como la luz entre los dedos se deslizan
    Como tú misma entre mis manos
    Como tu mano entre mis manos se entrelazan
    Un día comienza en mis palabras
    Luz que madura hasta ser cuerpo
    Hasta ser sombra de tu cuerpo luz de tu sombra
    Malla de calor piel de tu luz
    Un día comienza en tu boca
    El día que se pierde en nuestros ojos
    El día que se abre en nuestra noche

Espacioso cielo de verano
Lunas veloces de frente obstinada
Astros desnudos como el oro y la plata
Animales de luz corriendo en pleno cielo
Nubes de toda condición
Alto espacio
                        Noche derramada
Como el vino en la piedra sagrada
Como un mar ya vencido que inclina sus banderas
Como un sabor desmoronado

Hay jardines en donde el viento mismo se demora
Por oírse correr entre las hojas
Hablan con voz tan clara las acequias
Que se ve al través de sus palabras
Alza el jazmín su torre inmaculada
He aquí que llega la palabra almendra
Mis pensamientos se deslizan como agua
Inmóvil yo los veo alejarse entre los chopos
Frente a la noche idéntica otro que no conozco
También los piensa y los mira perderse


Como la enredadera de mil manos
Como el incendio y su voraz plumaje
Como la primavera al asalto del año
Los dedos de la música
Las garras de la música
La yedra de fuego de la música
Cubre los cuerpos cubre las almas
Cuerpos tatuados por sonidos ardientes
Como el cuerpo del dios constelado de signos
Como el cuerpo del cielo tatuado por astros coléricos
Cuerpos quemados almas quemadas
Llegó la música y nos arrancó los ojos
(No vimos sino el relámpago
No oímos sino el chocar de espadas de la luz)
Llegó la música y nos arrancó la lengua
La gran boca de la música devoró los cuerpos
Se quemó el mundo
Ardió su nombre y los nombres que eran su atavío
No queda nada sino un alto sonido
Torre de vidrio donde anidan pájaros de vidrio
Pájaros invisibles
hechos de la misma sustancia de la luz
Paul d'Aubin Mar 2017
« Des Hommes prophétiques en face de leurs époques face à la souffrance causée par les périodes de réaction et de reflux »

(Relation d’une conférence donnée le 13 janvier 1940 à Toulouse par Silvio Trentin sur le principal Poète romantique Italien Giacomo Leopardi)

Prélude à une commémoration

C'est à la bibliothèque interuniversitaire de l’Université de Toulouse-Capitole alors que je me plongeais avec ferveur dans la lecture des ouvrages sur les « fuorusciti » (appellation donnée aux exilés politiques Italiens) que je découvris un opuscule de 118 pages, issue d'une conférence prononcée à Toulouse, le 13 janvier 1940 devant le « Cercle des intellectuels Républicains espagnols » par Silvio Trentin. Cette conférence fut prononcée avec la gorge nouée, devant un public d'intellectuels espagnols et catalans, la plupart exilés depuis 1939, et quelques-uns de leurs amis toulousains non mobilisés.
L'intense gravité du moment ne les empêchait pas de partager une ferveur commune ce haut moment de culture la culture Européenne intitulée par Silvio Trentin : « D’un poète qui nous permettra de retrouver l'Italie Giacomo Leopardi »
L'émotion fut grande pour moi car cet ouvrage me parut comme le frêle esquif rescapé d'un temps de défaites, de souffrances, rendu perceptible par le crépitement des balles de mitrailleuses, des explosions d’obus s'abattant sur des soldats républicains écrasés par la supériorité des armes et condamnés à la défaite par le mol et lâche abandon des diplomaties. Silvio Trentin avait gravé dans sa mémoire des images récentes qui n'avaient rien à envier aux tableaux grimaçants de nouveaux Goya. Il avait tant vu d'images d'avions larguant leurs bombes sur les populations terrifiées et embraser les charniers de Guernica. Il venait de voir passer les longues files de civils, toujours harassés, souvent blessés, emportant leurs rares biens ainsi que les soldats vaincus mais fiers de «la Retirada ». Il venait de visiter ces soldats dont parmi eux bon nombre de ses amis de combat, parqués sommairement dans des camps d'infortune.
Ces Catalans et Espagnols, qui s'étaient battus jusqu'au bout des privations et des souffrances endurées, étaient comme écrasés par le sentiment d'avoir été laissés presque seuls à lutter contre les fascismes, unis et comme pétrifiés par un destin d'injustice et d'amertume.
Mais ces premiers déchainements impunis d'injustices et de violences avaient comme ouverts la porte aux «trois furies» de la mythologie grecque et une semaine exactement après la conclusion du pacte de non-agression germano-soviétique, signé le 23 août 1939, par Molotov et Ribbentrop, les troupes allemandes se jetaient, dès le 1er septembre, sur la Pologne qu'elles écrasaient sous le nombre des stukas et des chars, en raison ce que le Général de Gaulle nomma ultérieurement « une force mécanique supérieure».
Une armée héroïque, mais bien moins puissante, était défaite. Et il ne nous en reste en guise de témoignage dérisoire que les images du cinéaste Andrei Wajda, nous montrant de jeunes cavaliers munis de lances se rendant au combat, à cheval, à la fin de cet été 1939, images d'une fallacieuse et vénéneuse beauté. Staline rendu avide par ce festin de peuples attaqua la Finlande, un mois après, le 30 septembre 1940, après s'être partagé, avec l'Allemagne hitlérienne, une partie de la Pologne. Depuis lors la « drôle de guerre » semblait en suspension, attendant pétrifiée dans rien faire les actes suivants de la tragédie européenne.

- Qu'est ce qui pouvait amener Silvio Trentin en ces jours de tragédie, à sacrifier à l'exercice d'une conférence donnée sur un poète italien né en 1798, plus d'un siècle avant ce nouvel embrasement de l'Europe qui mourut, si jeune, à trente-neuf ans ?
- Comment se fait-il que le juriste antifasciste exilé et le libraire militant devenu toulousain d'adoption, plus habitué à porter son éloquence reconnue dans les meetings organisés à Toulouse en soutien au Front à s'exprimer devant un cercle prestigieux de lettrés, comme pour magnifier la poésie même parmi ses sœurs et frères d'armes et de malheurs partagés ?
I °) L’opposition de tempéraments de Silvio Trentin et Giacomo Leopardi
L'intérêt porté par Silvio Trentin aux textes de Percy Shelley et au geste héroïco-romantique du poète Lauro de Bosis qui dépeignit dans son dernier texte le choix de sa mort héroïque pourrait nous laisser penser que le choix, en 1940, de Giacomo Leopardi comme sujet de médiation, s'inscrivait aussi dans une filiation romantique. Certes il y a bien entre ces deux personnalités si différentes que sont Giacomo Leopardi et Silvio Trentin une même imprégnation romantique. Le critique littéraire hors pair que fut Sainte-Beuve ne s'y est pourtant pas trompé. Dans l'un des premiers portraits faits en France de Leopardi, en 1844, dans la ***** des deux Mondes, Sainte-Beuve considère comme Leopardi comme un « Ancien » : (...) Brutus comme le dernier des anciens, mais c'est bien lui qui l'est. Il est triste comme un Ancien venu trop **** (...) Leopardi était né pour être positivement un Ancien, un homme de la Grèce héroïque ou de la Rome libre. »
Giacomo Leopardi vit au moment du plein essor du romantisme qui apparaît comme une réaction contre le formalisme de la pâle copie de l'Antique, de la sécheresse de la seule raison et de l'occultation de la sensibilité frémissante de la nature et des êtres. Mais s'il partage pleinement les obsessions des écrivains et poètes contemporains romantiques pour les héros solitaires, les lieux déserts, les femmes inaccessibles et la mort, Leopardi, rejette l'idée du salut par la religion et tout ce qui lui apparaît comme lié à l'esprit de réaction en se plaignant amèrement du caractère étroitement provincial et borné de ce qu'il nomme « l’aborrito e inabitabile Recanati ». En fait, la synthèse de Giacomo Leopardi est bien différente des conceptions d'un moyen âge idéalisé des romantiques. Elle s'efforce de dépasser le simple rationalisme à l'optimisme naïf, mais ne renie jamais l'aspiration aux « Lumières » qui correspond pour lui à sa passion tumultueuse pour les sciences. Il s'efforce, toutefois, comme par deux ponts dressés au travers de l'abime qui séparent les cultures et les passions de siècles si différents, de relier les idéaux des Antiques que sont le courage civique et la vertu avec les feux de la connaissance que viennent d'attiser les encyclopédistes. A cet effort de confluence des vertus des langues antiques et des sciences nouvelles se mêle une recherche constante de la lucidité qui le tient toujours comme oscillant sur les chemins escarpés de désillusions et aussi du rejet des espoirs fallacieux dans de nouvelles espérances d'un salut terrestre.
De même Silvio Trentin, de par sa haute formation juridique et son engagement constant dans les tragédies et péripéties quotidienne du militantisme, est **** du secours de la religion et de toute forme d'idéalisation du passé. Silvio Trentin reste pleinement un homme de progrès et d'idéal socialiste fortement teinté d'esprit libertaire pris à revers par la barbarie d'un siècle qui s'ouvre par la première guerre mondiale et la lutte inexpiable engagée entre la réaction des fascismes contre l'esprit des Lumières.
Mais, au-delà d'un parcours de vie très éloigné et d'un pessimisme historique premier et presque fondateur chez Leopardi qui l'oppose à l'obstination civique et démocratique de Silvio Trentin qui va jusqu'à prôner une utopie sociétale fondée sur l'autonomie, deux sentiments forts et des aspirations communes les font se rejoindre.

II °) Le même partage des désillusions et de la douleur :
Ce qui relie les existences si différentes de Giacomo Leopardi et de Silvio Trentin c'est une même expérience existentielle de la désillusion et de la douleur. Elle plonge ses racines chez Giacomo Leopardi dans une vie tronquée et comme recroquevillée par la maladie et un sentiment d'enfermement. Chez Silvio Trentin, c'est l'expérience historique même de la première moitié du vingtième siècle dont il est un des acteurs engagés qui provoque, non pas la désillusion, mais le constat lucide d'un terrible reflux historique qui culmine jusqu'à la chute de Mussolini et d'Hilter. A partir de retour dans sa patrie, le 4 septembre 1943, Silvio Trentin débute une période de cinq jours de vie intense et fiévreuse emplie de liberté et de bonheur, avant de devoir replonger dans la clandestinité, en raison de la prise de contrôle du Nord et du centre de l'Italie par l'armée allemande et ses alliés fascistes. Bien entendu il n'y a rien de comparable en horreur entre le sentiment d'un reflux des illusions causé par l'échec historique de la Révolution française et de son héritier infidèle l'Empire et le climat de réaction qui suit le congrès de Vienne et la violence implacable qui se déchaine en Europe en réaction à la tragédie de la première mondiale et à la Révolution bolchevique.


III °) Le partage de la souffrance par deux Esprits dissemblables :
Silvio Trentin retrace bien le climat commun des deux périodes : « Son œuvre se situe bien (...) dans cette Europe de la deuxième décade du XIXe siècle qui voit s'éteindre les dernières flammèches de la Grand Révolution et s'écrouler, dans un fracas de ruines, la folle aventure tentée par Bonaparte et se dresser impitoyablement sur son corps, à l'aide des baïonnettes et des potences, les solides piliers que la Sainte Alliance vient d'établir à Vienne. »
C'est donc durant deux périodes de reflux qu'ont vécu Giacomo Leopardi et Silvio Trentin avec pour effet d'entrainer la diffusion d'un grand pessimisme historique surtout parmi celles et ceux dont le tempérament et le métier est de penser et de décrire leur époque. Silvio Trentin a vu démocratie être progressivement étouffée, de 1922 à 1924, puis à partir de 1926, être brutalement écrasée en Italie. En 1933, il assisté à l'accession au gouvernement d'****** et à l'installation rapide d'un pouvoir impitoyable ouvrant des camps de concentration pour ses opposants et mettant en œuvre un antisémitisme d'Etat qui va basculer dans l'horreur. Il a personnellement observé, puis secouru, les républicains espagnols et catalans si peu aidés qu'ils ont fini par ployer sous les armes des dictatures fascistes, lesquelles ne ménagèrent jamais leurs appuis, argent, et armes et à leur allié Franco et à la « vieille Espagne ». Il a dû assurer personnellement la pénible tâche d'honorer ses amis tués, comme l'avocat républicain, Mario Angeloni, le socialiste Fernando de Rosa, son camarade de « Giustizia e Libertà », Libero Battistelli. Il a assisté à l'assassinat en France même de l'économiste Carlo Rosselli qui était son ami et qu'il estimait entre tous.

IV °) Sur le caractère de refuge ultime de la Poésie :
Silvio Trentin laisse percer la sensibilité et l'esprit d'un être sensible face aux inévitables limites des arts et techniques mises au service de l'émancipation humaine. A chaque époque pèsent sur les êtres humains les plus généreux les limites inévitables de toute création bridée par les préjugés, les égoïsmes et les peurs. Alors la poésie vient offrir à celles et ceux qui en souffrent le plus, une consolation et leur offre un univers largement ouvert à la magie créatrice des mots ou il n'est d'autres bornes que celles de la liberté et la créativité. C'est ce qui nous permet de comprendre qu'au temps où l'Espagne brulait et ou l'Europe se préparait à vivre l'une des époques les plus sombres de l'humanité, la fragile cohorte des poètes, tels Rafael Alberti, Juan Ramon Jiménez, Federico Garcia Lorca et Antonio Machado s'engagea comme les ruisseaux vont à la mer, aux côtés des peuples et des classes opprimées. Parmi les plus nobles et les plus valeureux des politiques, ceux qui ne se satisfont pas des effets de tribune ou des honneurs précaires, la poésie leur devient parfois indispensable ainsi que formule Silvio Trentin :
« [...] si la poésie est utile aux peuples libres, [...] elle est, en quelque sorte, indispensable — ainsi que l'oxygène aux êtres que menace l'asphyxie — aux peuples pour qui la liberté est encore un bien à conquérir] « [...] La poésie s'adresse aussi "à ceux parmi les hommes [...] qui ont fait l'expérience cruelle de la déception et de la douleur».
Le 16 03 2017 écrit par Paul Arrighi
Verdes tardes de la selva; tardes
tristes. Río verde
entre zacatales verdes;
pantanos verdes.
Tardes olorosas a lodo, a hojas mojadas, a
helechos húmedos y a hongos
El verde perezoso cubierto de moho
poco a poco trepando de rama en
rama, con los ojos cerrados como
dormido pero comiendo
una hoja, alargando un garfio primero
y después el otro,
sin importarle las hormigas que le pican,
volteando lentamente el bobo rostro
redondo, primero a un lado
y luego al otro,
enrollando por fin la cola en una rama
y colgándose pesado como
una bola de plomo; el salto del sábalo en el río;
el griterío de los monos comiendo
malcriadamente, a toda prisa,
arrojándose las cáscaras de anona unos a otros
y peleándose, charlando, arremedándose
y riéndose entre los árboles;
monas chillonas cargando a tuto monitos
pelones y trompudos;
la guatusa bigotuda y elástica
que se estira y encoge
mirando a todos lados con su ojo redondo
mientras come temblando;
espinosas iguanas... temblando;
espinosas iguanas
como dragones de jade
corriendo sobre el agua
(¡flechas de jade!);
el ***** con su camisa rayada, remando
en su canoa de ceiba.

Una muchacha meciéndose en una hamaca,
con su largo pelo *****, y una pierna desnuda
colgando de la hamaca,
nos saluda:
                    Adiós, California!

El río *****, como tinta, al anochecer.
Una flor de un hedor putrefacto
                                                      como de cadáver;
y una flor horrible, peluda.
                                                      Orquídeas
guindadas sobre el agua podrida.
Silbidos tristes de la selva,
y quejidos.
                    Quejidos.
Hojas tristes que caen dando vueltas.
Y chillidos...
                      ¡Un grito entre las guanábanas!
El hacha cortando un tronco
                      y el eco del hacha.
¡El mismo chillido!
Ruido sordo de manadas de cerdos salvajes.
¡Carcajadas!
                      El canto de un tucán.
Chischiles de culebras cascabeles.
Gritos de congos.
                      Chachalacas.
El canto melancólico de la gongolona
                                  entre los coquitales,
y el de la paloma popone,
                                            popone, pone, pone
Oropéndolas sonoras
columpiándose en sus nidos colgados de las palmeras,
y el canto del pájaro-león entre los coyoles
y el del pájaro de-la-luna-y-el-sol
el pájaro clarinero, el pájaro
relojero que da la hora
y el pocoyo que canta de noche (o caballero)
                                  Cabayero mi dinero Cabayero mi dinero
parejas de lapas que pasan gritando,
y el guis, chichitote y dichoso-fui
                                      dichoso-fuiiiiiiii
que cantan en los chagüites sombríos.
Plateados pantanos rielando,
y las ranas cantando
                              rrrrrrrrrrrrr
!Y un pájaro que toda la noche repite.
Invitación al llanto.  Esto es un llanto,
      ojos, sin fin, llorando,
escombrera adelante, por las ruinas
        de innumerables días.
Ruinas que esparce un cero -autor de nadas,
obra del hombre-, un cero, cuando estalla.
Cayó ciega.  La soltó,
la soltaron, a seis mil
metros de altura, a las cuatro.
¿Hay ojos que le distingan
a la Tierra sus primores
desde tan alto?
¿Mundo feliz? ¿Tramas, vidas,
que se tejen, se destejen,
mariposas, hombres, tigres,
amándose y desamándose?
No. Geometría.  Abstractos
colores sin habitantes,
embuste liso de atlas.
Cientos de dedos del viento
una tras otra pasaban
las hojas
-márgenes de nubes blancas-
de las tierras de la Tierra,
vuelta cuaderno de mapas.
Y a un mapa distante, ¿quién
le tiene lástima? Lástima
de una pompa de jabón
irisada, que se quiebra;
o en la arena de la playa
un crujido, un caracol
roto
sin querer, con la pisada. 
Pero esa altura tan alta
que ya no la quieren pájaros,
le ciega al querer su causa
con mil aires transparentes.
Invisibles se le vuelven
al mundo delgadas gracias:
La azucena y sus estambres,
colibríes y sus alas,
las venas que van y vienen,
en tierno azul dibujadas,
por un pecho de doncella.
¿Quién va a quererlas
si no se las ve de cerca?
Él hizo su obligación:
lo que desde veinte esferas
instrumentos ordenaban,
exactamente: soltarla
al momento justo.                                   Nada.
Al principio
no vio casi nada.  Una
mancha, creciendo despacio,
blanca, más blanca, ya cándida.
¿Arrebañados corderos?
¿Vedijas, copos de lana?
Eso sería...
¡Qué peso se le quitaba!
Eso sería: una imagen
que regresa.
Veinte años, atrás, un niño.
Él era un niño -allá atrás-
que en estíos campesinos
con los corderos jugaba
por el pastizal.  Carreras,
topadas, risas, caídas
de bruces sobre la grama,
tan reciente de rocío
que la alegría del mundo
al verse otra vez tan claro,
le refrescaba la cara.
Sí; esas blancuras de ahora,
allá abajo
en vellones dilatadas,
no pueden ser nada malo:
rebaños y más rebaños
serenísimos que pastan
en ancho mapa de tréboles.
Nada malo.  Ecos redondos
de aquella inocencia doble
veinte años atrás: infancia
triscando con el cordero
y retazos celestiales,
del sol niño con las nubes
que empuja, pastora, el alba.
 
Mientras,
detrás de tanta blancura
en la Tierra -no era mapa-
en donde el cero cayó,
el gran desastre empezaba.Muerto inicial y víctima primera:
lo que va a ser y expira en los umbrales
del ser. ¡Ahogado coro de inminencias!
Heráldicas palabras voladoras
-«¡pronto!», «¡en seguida!», «¡ya!»- nuncios de dichas
colman el aire, lo vuelven promesa.
Pero la anunciación jamás se cumple:
la que aguardaba el éxtasis, doncella,
se quedará en su orilla, para siempre
entre su cuerpo y Dios alma suspensa.
¡Qué de esparcidas ruinas de futuro
por todo alrededor, sin que se vean!
Primer beso de amantes incipientes.
¡Asombro! ¿Es obra humana tanto gozo?
¿Podrán los labios repetirlo?  Vuelan
hacia el segundo beso; más que beso,
claridad quieren, buscan la certeza
alegre de su don de hacer milagros
donde las bocas férvidas se encuentran.
¿ Por qué si ya los hálitos se juntan
los labios a posarse nunca llegan?
Tan al borde del beso, no se besan.
Obediente al ardor de un mediodía
la moza muerde ya la fruta nueva.
La boca anhela el más celado jugo;
del anhelo no pasa.  Se le niega
cuando el labio presiente su dulzura
la condensada dentro, primavera,
pulpas de mayo, azúcares de junio,
día a día sumados a la almendra.
Consumación feliz de tanta ruta,
último paso, amante, pie en el aire,
que trae amor adonde amor espera.
Tiembla Julieta de Romeos próximos,
ya abre el alma a Calixto, Melibea.
Pero el paso final no encuentra suelo.
¿Dónde, si se hunde el mundo en la tiniebla,
si ya es nada Verona, y si no hay huerto?
De imposibles se vuelve la pareja.
¿Y esa mano -¿de quién?-, la mano trunca
blanca, en el suelo, sin su brazo, huérfana,
que buscas en el rosal la única abierta,
y cuando ya la alcanza por el tallo
se desprende, dejándose a la rosa,
sin conocer los ojos de su dueña?
¡Cimeras alegrías tremolantes,
gozo inmediato, pasmo que se acerca:
la frase más difícil, la penúltima,
la que lleva, derecho, hasta el acierto,
perfección vislumbrada, nunca nuestra!
¡Imágenes que inclinan su hermosura
sobre espejos que nunca las reflejan!
¡Qué cadáver ingrávido: una mañana
que muere al filo de su aurora cierta!
Vísperas son capullos. Sí, de dichas;
sí, de tiempo, futuros en capullos.
¡Tan hermosas, las vísperas!
                                                          ¡Y muertas!¿Se puede hacer más daño, allí en la Tierra?
Polvo que se levanta de la ruina,
humo del sacrificio, vaho de escombros
dice que sí se puede.  Que hay más pena.
Vasto ayer que se queda sin presente,
vida inmolada en aparentes piedras.
¡Tanto afinar la gracia de los fustes
contra la selva tenebrosa alzados
de donde el miedo viene al alma, pánico!
Junto a un altar de azul, de ola y espuma,
el pensar y la piedra se desposan;
el mármol, que era blanco, es ya blancura.
Alborean columnas por el mundo,
ofreciéndole un orden a la aurora.
No terror, calma pura da este bosque,
de noble savia pórtico.
Vientos y vientos de dos mil otoños
con hojas de esta selva inmarcesible
quisieran aumentar sus hojarascas.
Rectos embisten, curvas les engañan.
Sin botín huyen. ¿Dónde está su fronda?
No pájaros, sus copas, procesiones
de doncellas mantienen en lo alto,
que atraviesan el tiempo, sin moverse.
Este espacio que no era más que espacio
a nadie dedicado, aire en vacío,
la lenta cantería lo redime
piedras poniendo, de oro, sobre piedras,
de aquella indiferencia sin plegaria.
Fiera luz, la del sumo mediodía,
claridad, toda hueca, de tan clara
va aprendiendo, ceñida entre altos muros
mansedumbres, dulzuras; ya es misterio.
Cantan coral callado las ojivas.
Flechas de alba cruzan por los santos
incorpóreos, no hieren, les traen vida
de colores.  La noche se la quita.
La bóveda, al cerrarse abre más cielo.
Y en la hermosura vasta de estos límites
siente el alma que nada la termina.
Tierra sin forma, pobre arcilla; ahora
el torno la conduce hasta su auge:
suave concavidad, nido de dioses.
Poseidón, Venus, Iris, sus siluetas
en su seno se posan.  A esta crátera
ojos, siempre sedientos, a abrevarse
vienen de agua de mito, inagotable.
Guarda la copa en este fondo oscuro
callado resplandor, eco de Olimpo.
Frágil materia es, mas se acomodan
los dioses, los eternos, en su círculo.
Y así, con lentitud que no descansa,
por las obras del hombre se hace el tiempo
profusión fabulosa.  Cuando rueda
el mundo, tesorero, va sumando
-en cada vuelta gana una hermosura-
a belleza de ayer, belleza inédita.
Sobre sus hombros gráciles las horas
dádivas imprevistas acarrean.
¿Vida?  Invención, hallazgo, lo que es
hoy a las cuatro, y a las tres no era.
Gozo de ver que si se marchan unas
trasponiendo la ceja de la tarde,
por el nocturno alcor otras se acercan.
Tiempo, fila de gracias que no cesa.
¡Qué alegría, saber que en cada hora
algo que está viniendo nos espera!
Ninguna ociosa, cada cual su don;
ninguna avara, todo nos lo entregan.
Por las manos que abren somos ricos
y en el regazo, Tierra, de este mundo
dejando van sin pausa
novísimos presentes: diferencias.
¿Flor?  Flores. ¡Qué sinfín de flores, flor!
Todo, en lo igual, distinto: primavera.
Cuando se ve la Tierra amanecerse
se siente más feliz.  La luz que llega
a estrecharle las obras que este día
la acrece su plural. ¡Es más diversa!El cero cae sobre ellas.
Ya no las veo, a las muchas,
las bellísimas, deshechas,
en esa desgarradora
unidad que las confunde,
en la nada, en la escombrera.
Por el escombro busco yo a mis muertos;
más me duele su ser tan invisibles.
Nadie los ve: lo que se ve son formas
truncas; prodigios eran, singulares,
que retornan, vencidos, a su piedra.
Muertos añosos, muertos a lo lejos,
cadáveres perdidos,
en ignorado osario perfecciona
la Tierra, lentamente, su esqueleto.
Su muerte fue hace mucho.  Esperanzada
en no morir, su muerte. Ánima dieron
a masas que yacían en canteras.
Muchas piedras llenaron de temblores.
Mineral que camina hacia la imagen,
misteriosa tibieza, ya corriendo
por las vetas del mármol,
cuando, curva tras curva, se le empuja
hacia su más, a ser pecho de ninfa.
Piedra que late así con un latido
de carne que no es suya, entra en el juego
-ruleta son las horas y los días-:
el jugarse a la nada, o a lo eterno
el caudal de sus formas confiado:
el alma de los hombres, sus autores.
Si es su bulto de carne fugitivo,
ella queda detrás, la salvadora
roca, hija de sus manos, fidelísima,
que acepta con marmóreo silencio
augusto compromiso: eternizarlos.
Menos morir, morir así: transbordo
de una carne terrena a bajel pétreo
que zarpa, sin más aire que le impulse
que un soplo, al expirar, último aliento.
Travesía que empieza, rumbo a siempre;
la brújula no sirve, hay otro norte
que no confía a mapas su secreto;
misteriosos pilotos invisibles,
desde tumbas los guían, mareantes
por aguja de fe, según luceros.
Balsa de dioses, ánfora.
Naves de salvación con un polícromo
velamen de vidrieras, y sus cuentos
mármol, que flota porque vista de Venus.
Naos prodigiosas, sin cesar hendiendo
inmóviles, con proas tajadoras
auroras y crepúsculos, espumas
del tumbo de los años; años, olas
por los siglos alzándose y rompiendo.
Peripecia suprema día y noche,
navegar tesonero
empujado por racha que no atregua:
negación del morir, ansia de vida,
dando sus velas, piedras, a los vientos.
Armadas extrañísimas de afanes,
galeras, no de vivos, no de muertos,
tripulaciones de querencias puras,
incansables remeros,
cada cual con su remo, lo que hizo,
soñando en recalar en la celeste
ensenada segura, la que está
detrás, salva, del tiempo.¡Y todos, ahora, todos,
qué naufragio total, en este escombro!
No tibios, no despedazados miembros
me piden compasión, desde la ruina:
de carne antigua voz antigua, oigo.
Desgarrada blancura, torso abierto,
aquí, a mis pies, informe.
Fue ninfa geométrica, columna.
El corazón que acaban de matarle,
Leucipo, pitagórico,
calculador de sueños, arquitecto,
de su pecho lo fue pasando a mármoles.
Y así, edad tras edad, en estas cándidas
hijas de su diseño
su vivir se salvó.  Todo invisible,
su pálpito y su fuego.
Y ellas abstractos bultos se fingían,
pura piedra, columnas sin misterio.
Más duelo, más allá: serafín trunco,
ángel a trozos, roto mensajero.
Quebrada en seis pedazos
sonrisa, que anunciaba, por el suelo.
Entre el polvo guedejas
de rubia piedra, pelo tan sedeño
que el sol se lo atusaba a cada aurora
con sus dedos primeros.
Alas yacen usadas a lo altísimo,
en barro acaba su plumaje célico.
(A estas plumas del ángel desalado
encomendó su vuelo
sobre los siglos el hermano Pablo,
dulce monje cantero).
Sigo escombro adelante, solo, solo.
Hollando voy los restos
de tantas perfecciones abolidas.
Años, siglos, por siglos acudieron
aquí, a posarse en ellas; rezumaban
arcillas o granitos,
linajes de humedad, frescor edénico.
No piso la materia; en su pedriza
piso al mayor dolor, tiempo deshecho.
Tiempo divino que llegó a ser tiempo
poco a poco, mañana tras su aurora,
mediodía camino de su véspero,
estío que se junta con otoño,
primaveras sumadas al invierno.
Años que nada saben de sus números,
llegándose, marchándose sin prisa,
sol que sale, sol puesto,
artificio diario, lenta rueda
que va subiendo al hombre hasta su cielo.
Piso añicos de tiempo.
Camino sobre anhelos hechos trizas,
sobre los días lentos
que le costó al cincel llegar al ángel;
sobre ardorosas noches,
con el ardor ardidas del desvelo
que en la alta madrugada da, por fin,
con el contorno exacto de su empeño...
Hollando voy las horas jubilares:
triunfo, toque final, remate, término
cuando ya, por constancia o por milagro,
obra se acaba que empezó proyecto.
Lo que era suma en un instante es polvo.
¡Qué derroche de siglos, un momento!
No se derrumban piedras, no, ni imágenes;
lo que se viene abajo es esa hueste
de tercos defensores de sus sueños.
Tropa que dio batalla a las milicias
mudas, sin rostro, de la nada; ejército
que matando a un olvido cada día
conquistó lentamente los milenios.
Se abre por fin la tumba a que escaparon;
les llega aquí la muerte de que huyeron.
Ya encontré mi cadáver, el que lloro.
Cadáver de los muertos que vivían
salvados de sus cuerpos pasajeros.
Un gran silencio en el vacío oscuro,
un gran polvo de obras, triste incienso,
canto inaudito, funeral sin nadie.
Yo sólo le recuerdo, al impalpable,
al NO dicho a la muerte, sostenido
contra tiempo y marea: ése es el muerto.
Soy la sombra que busca en la escombrera.
Con sus siete dolores cada una
mil soledades vienen a mi encuentro.
Hay un crucificado que agoniza
en desolado Gólgota de escombros,
de su cruz separado, cara al cielo.
Como no tiene cruz parece un hombre.
Pero aúlla un perro, un infinito perro
-inmenso aullar nocturno ¿desde dónde?-,
voz clamante entre ruinas por su Dueño.
El palacio virreinal
Se encuentra sumido en sombra.
Sobre el techo y en el patio
La lluvia cae monótona;
Se ve una luz solamente
En una cerrada alcoba,
Y en ella están departiendo
En voz lenta, dos personas:
Con el Virrey don José
Solís y Folch y Cardona,
Habla el Alcalde ordinario
Moreno Escandón, que gloria
Como Fiscal de la Audiencia
Fue después; que la Colonia
Enalteció con ingenio
Y virtudes, y que en toda
Inquietud para el Virrey
Le dió ayuda cariñosa
Y fue noble confidente
De sus últimas congojas.
De pronto dice Moreno
En tono de quien reprocha:
-«Nada en Santa Fe dijisteis;
Tan sólo cuando a la Costa
Llegó el Bailío, supimos
Que de la Corte española
Un nuevo Virrey vendría».

-«Esta carga abrumadora,
Respondió Solís, depuse
Hace más de un año. En notas
Ante el Monarca he insistido.
Me oyó. Soy feliz ahora».

-«¿Y a uniros vais a Sevilla
A vuestro hermano, que es honra
De España como Arzobispo,
O a servirle a la Corona
Como Mariscal de Campo
Con vuestra espada gloriosa?»

Del Virrey la voz oyose
Que se extendía en la sombra...
No era la voz de otros días
Clara, vibrante, imperiosa,
Sino voz entrecortada,
Como de alguien que se agota,
Voz de quien hablar pretende
Pero en vez de hablar, solloza.

-«Aquí quedarme he pensado,
Y no es intención de ahora».

-«Qué es lo que decís?», Moreno
Con sorpresa lo interroga.
«¿Habéis resuelto quedaros,
Como holgazana persona
En Santa Fe, que os ha visto
Siempre el primero entre pompa,
Entre honores, y acatado,
Y en tanto, luciendo en otra
Mano la real insignia?
¿No dirán que una deshonra
Del aprecio del Monarca
Vuestro ilustre nombre borra?
¡En Santa Fe!... No comprendo...
¿Qué dirán todos?»
-«No importa.
Si al Cielo irroguele ofensas
Con mi vida licenciosa,
Aquí donde yo he debido
Ser de fiel creyente norma,
Es fuerza que se me vea
Como sombra de una sombra...»

Seguía tenaz la lluvia
Cayendo en la noche lóbrega.

Moreno Escanden decía:
-«Seréis de la gente ociosa
Comidilla. Bravas lenguas
En Santa Fe siempre sobran
Para hacer de todo burla
Y para regar ponzoña.
¿Vos Duque de Montellano,
Como cesante y de ronda
De noche por las callejas
Siendo aquí de todos mofa,
Cuando antes en torno vuestro
Se oían sólo lisonjas?»
-«¿A España? ¿A la Corte? ¿A
fiestas?
Hondo cansancio me postra...

»Busco el sueño, pero el sueño
Sólo es para mí zozobra:
Oigo ruido de cadenas,
Negras visiones se agolpan
A mi rededor; me hundo
Como entre revueltas olas;
Lucho con ellas, y sirtes
Veo ante mí tenebrosas,
Y en sobresalto despierto;
Sudor helado me moja
Las sienes; estrecho nudo
Al querer hablar, me ahoga...
Me incorporo; todo inútil,
Y en tanto... lejos la aurora
Que mis visiones disipe,
Visiones trágicas y horridas.
Busco amores olvidados,
Pido músicas ruidosas,
Bullicio de gente alegre,
Pero el tedio me devora.
Sangre soy empobrecida
De una raza que se agota,
Néctar quizá de otros tiempos
En una embriagante copa,
Y que hoy, al pasar los años,
Es de la vida una sobra».
-«¿Y no rezáis?»
-«Rezo... En vano».

-«Pero la misericordia
Del cielo, que es infinita,
Al pecador no abandona,
Al que los brazos le tiende
Y consuelo y paz implora».

-«Es verdad. Mas cuando triste,
En la quietud de mi alcoba,
Me postro a rezar, visiones
Me perturban tentadoras.
Aquí conmigo el pecado
Ha vivido; y se alzan formas
Que se acercan, que se alejan,
Que vuelven, después se borran,
Y vuelven después... y juntan
A mí la encendida boca».

Moreno Escandón callaba;
Era alta noche. En las hojas
Del patio se percibía
El lento caer de gotas.


Y Solís seguía:
-«A veces
Tristes claustros mi memoria
Cruzan en hondo silencio;
Arcos y arcos, grises losas,
Retablos en blancos muros
Donde se extiende la sombra
Que débil lámpara alumbra;
En la capilla el aroma
Del incienso; a media noche
Del órgano lentas notas
Que van borrando... borrando
Del mundo alegrías locas,
Y nos llevan lentamente
A una luz de eterna gloria,
En redor humildad viendo
Y el alma ante Dios absorta;
Y Cristo manando sangre,
Y entre sangre su corona
De espinas; albas risueñas
Sobre el huerto... olor de rosas
Que cuidan para la Virgen
Manos antes pecadoras...
La comunidad que pasa;
En el coro la salmodia...
¡Luz celestial que se enciende,
Y la tierra que se borra!»

Moreno Escandón callaba.
En Santa Fe silenciosa
Sonó una campana. Trinos,
Más trinos entre las frondas
Que se agitan en el patio.

Salió Moreno.
La alcoba
Quedó en silencio profundo...
Luego una voz que solloza...
Y otra vez silencio...
Un Cristo,
Divina misericordia,
Abre los brazos. El Duque
Las rodillas ante él dobla;
A sus pies se abraza. Llanto
Su rostro pálido moja,
Y abrazado al Mártir sigue
Hasta que llega la aurora.

Di a los pobres su fortuna;
En humilde ceremonia
Entregó el mando a Messía,
Y esa tarde en su carroza,
Con su uniforme de gala,
Por las calles silenciosas
Fue al convento franciscano
Donde sonaban las notas
Del órgano y ascendía
De incienso fragante aroma.
Llamó al Prior. Y esa noche
Vestido de tela hosca,
De rodillas, en su celda,
Vio nuevamente la aurora.
Sacude el mar su melena
Y son las olas montañas
Que coronan refulgentes
Ricas diademas de plata.

Niega el sol su viva lumbre
Al titán que tiembla y brama,
Y el huracán, monstruo *****,
Abre sus fúnebres alas.

Todo es en el cielo sombras;
Todo es en el aire ráfagas,
La lluvia cae a torrentes,
El rayo doquier estalla;

Cada relámpago alumbra
Un cuadro que impone y pasma
De terror al que lo mira,
A Dios elevando el alma.

Sobre el abismo sin fondo
De las turbulentas aguas,
Entre las olas gigantes
Que los espacios escalan;

Bajo el manto de tinieblas
Que en las regiones más altas
Corren en alas del viento
Como legión de fantasmas;

Al rumor de las centellas
Que difunde la borrasca
Y que al reventar convierten
Las nubes en rojas ascuas;

Cual hoja que se sacude
Para abandonar la rama,
A impulsos de estos ciclones
Que a los sabinos descuajan,

En la líquida llanura
Zozobra sin esperanzas
Ligera nave que en vano
Quiso arribar a la playa.

Sus velas poco le sirven
Y el maderamen no basta
A resistir los embates
De las ondas encrespadas;

Sus mástiles se doblegan,
Como en el campo las cañas,
Y al hundirse en el abismo
Ninguna mano la salva.

Es la soledad desierta
Su aterradora amenaza;
La mar su inmenso sepulcro,
Y el mudo espacio su lápida.

Los que en la nave caminan
Sus oraciones levantan
Al Ser que todo lo puede
Y le encomiendan sus almas.

Entre tantos tripulantes,
Que sobre el abismo viajan,
Van dos jóvenes que ruegan
Al cielo con unción santa.

Pareja noble y dichosa,
Que con ternura se aman
Y que tienen por tesoro
La juventud y la gracia.

Él cumplió los veinte abriles
Ella por dos no le iguala;
Él es arrogante de porte,
Ella una beldad sin tacha.

Van a buscar a sus padres
Que residen en España,
Y antes de que la tormenta
Su embarcación agitara,

Llevaron más ilusiones
Risueñas, dulces y castas,
Que tiene estrellas el cielo
Y tiene arenas la playa.

Él, mirando los horrores
Siniestros de la borrasca,
Entre la lluvia de rayos
Que roncos tronando espantan,

Besa a su esposa la frente
Al verla derramar lágrimas,
Y señalándole el cielo
Le dice: -¡Ten esperanza!

Dios que, al extender su mano
Refrena al punto las aguas,
Y a quien sumiso obedece
Cuanto formó su palabra,

Dios que es todo y puede todo
Es el único que salva
Al que en los grandes peligros
Su misericordia aclama.

-Pídele tú que nos salve
De una muerte tan amarga,
Tan lejos de tantos seres
Que nos buscan y nos aman;

Yo me dirijo a quien logra
De Dios lo que nadie alcanza,
A la «Estrella de los Mares&lrquo;,
A la Virgen sacrosanta.

Yo, cuando fui a despedirme
De mi Virgen mejicana,
«No me abandones, mi madre&lrquo;,
Dije llorando a sus plantas.

Y ella no ha de abandonarnos,
Nos sigue con su mirada,
Arrodíllate conmigo
Y háblale con toda el alma.

Mira en el triste horizonte
Aquella nube de alza,
Figurándome en su forma
Un paisaje que me encanta,

El cerro agreste y pequeño
Entre cuyas rocas áridas
La Virgen de Guadalupe
Se apareció en forma humana.

Y la nube se ilumina,
La circunda roja franja
Y algo se mueve en el fondo
Que parece que me llama.

-Deliras, mujer, deliras.
-Pero mira, se destaca
Entre rayos refulgentes
Una visión que me encanta.

¡Es la Virgen de mi tierra!
¡Mira el ángel a sus plantas
El manto azul y estrellado
Como las noches de Anáhuac!

-Santo delirio, hija mía;
Si la Virgen nos salvara
Las velas que tiene el barco,
Y vamos que son bien anchas,

Como ofrenda de su templo
Por nosotros regalada
Para ejemplo de otros fieles
Yo las hiciera de plata.

Y cuando acabó aquel joven
De decir estas palabras,
Aplacáronse las olas
Quedando la mar en calma.

Las que fueron negras nubes
Pronto se tornaron blancas
Y asomó la luna en llena
Por las estrellas cercada.

Los marineros absortos
De maravilla tan alta
Volvieron cantos y risas,
Bendiciones y plegarias,

Lo que en los tristes momentos
De la deshecha borrasca
Fueron horribles blasfemias
Y escandalosas palabras.

La nave al fin llegó al puerto,
La gente feliz y sana
Refirió el raro portento
Confirmándolo con lágrimas.

Y los jóvenes viajeros
Avivaron más el ansia
De cumplir una promesa
Más que solemne, sagrada.

El mástil de aquella nave
Que se doblegó cual caña
Al soplo de la tormenta
Fiera y desencadenada,

Lleváronselo consigo,
Y en otras horas más gratas
Trajéronlo hasta la iglesia
De la Virgen mejicana.

Dieron al templo en limosna
Lo mismo que les costara
Fabricar cual lo ofrecieron
Rico velamen de plata.

Y aprovechando aquel mástil
Fueron con piedra labradas
Las velas que hoy nos recuerdan
El fervor de aquellas almas.

¡Cuántos ascendiendo al templo
Que el cerro en su altura guarda,
Frente al monumento humilde
De que mi romance trata,

No saben que es el emblema
De una devoción sin mancha,
De una fe que fue el tesoro
De las edades pasadas,

Y que hoy es raro encontrarse
Prestando alivio a las almas
A quienes la duda enferma
Y el escepticismo amarga!

¡Oh, tradición, tú recoges
Sobre tus ligeras alas
Lo que la historia no dice
Ni el sabio adusto relata!

¡Toca al narrador agreste
Despojarte de tus galas
Para entretejer con ellas
Sus más vistosas guirnaldas!

Al pueblo lo que es del pueblo,
Sus venturas, sus desgracias
Y todo cuanto le atañe
En su historia y en su patria.
Nis Jun 2018
Entre escaques de cristal
perdida está mi alma
entre el azabache y el mármol
mi atontado corazón se halla.

Ven a mí rey de marfil
y libérame de esta desventura.
Corre reina de caoba,
necesito tu abrazo en esta hora.

Venid a mi, oh piezas de cristal,
pues entre escaques me hallo
y sólo vosotras sabéis
cómo encontrarme.

Y sólo vosotras sabéis
cómo he de encontrarme,
cómo he de ubicarme.
Entre la caoba y el marfil,
entre los escaques en que me hallo.

//

Between cristal squares
lost is my soul
among black amber and marble
my numbed heart is found.

Come to me ivory king
and free me from my misfortune.
Run mahogany queen,
I need your hug this hour.

Come to me, oh cristal piezes,
for among squares I am found
and only you know,
how to find me.

And only you know
how I shall find me,
how I shall locate me.
Among mahogany and ivory,
among the squares I am found.
I couldn't find a good replacement for "escaque", which means "chessboard square" so I just put square.
Así como en la roca nunca vemos
La clara flor abrirse,
Entre un pueblo hosco y duro
No brilla hermosamente
El fresco y alto ornato de la vida.
Por esto te mataron, porque eras
Verdor en nuestra tierra árida
Y azul en nuestro oscuro aire.
Leve es la parte de la vida
Que como dioses rescatan los poetas.
El odio y destrucción perduran siempre
Sordamente en la entraña
Toda hiel sempiterna del español terrible,
Que acecha lo cimero
Con su piedra en la mano.
Triste sino nacer
Con algún don ilustre
Aquí, donde los hombres
En su miseria sólo saben
El insulto, la mofa, el recelo profundo
Ante aquel que ilumina las palabras opacas
Por el oculto fuego originario.
La sal de nuestro mundo eras,
Vivo estabas como un rayo de sol,
Y ya es tan sólo tu recuerdo
Quien yerra y pasa, acariciando
El muro de los cuerpos
Con el dejo de las adormideras
Que nuestros predecesores ingirieron
A orillas del olvido.
Si tu ángel acude a la memoria,
Sombras son estos hombres
Que aún palpitan tras las malezas de la tierra;
La muerte se diría
Más viva que la vida
Porque tú estás con ella,
Pasado el arco de tu vasto imperio,
Poblándola de pájaros y hojas
Con tu gracia y tu juventud incomparables.
Aquí la primavera luce ahora.
Mira los radiantes mancebos
Que vivo tanto amaste
Efímeros pasar junto al fulgor del mar.
Desnudos cuerpos bellos que se llevan
Tras de sí los deseos
Con su exquisita forma, y sólo encierran
Amargo zumo, que no alberga su espíritu
Un destello de amor ni de alto pensamiento.
Igual todo prosigue,
Como entonces, tan mágico,
Que parece imposible
La sombra en que has caído.
Mas un inmenso afán oculto advierte
Que su ignoto aguijón tan sólo puede
Aplacarse en nosotros con la muerte,
Como el afán del agua,
A quien no basta esculpirse en las olas,
Sino perderse anónima
En los limbos del mar.
Pero antes no sabías
La realidad más honda de este mundo:
El odio, el triste odio de los hombres,
Que en ti señalar quiso
Por el acero horrible su victoria,
Con tu angustia postrera
Bajo la luz tranquila de Granada,
Distante entre cipreses y laureles,
Y entre tus propias gentes
Y por las mismas manos
Que un día servilmente te halagaran.
Para el poeta la muerte es la victoria;
Un viento demoníaco le impulsa por la vida,
Y si una fuerza ciega
Sin comprensión de amor
Transforma por un crimen
A ti, cantor, en héroe,
Contempla en cambio, hermano,
Cómo entre la tristeza y el desdén
Un poder más magnánimo permite a tus amigos
En un rincón pudrirse libremente.
Tenga tu sombra paz,
Busque otros valles,
Un río donde del viento
Se lleve los sonidos entre juncos
Y lirios y el encanto
Tan viejo de las aguas elocuentes,
En donde el eco como la gloria humana ruede,
Como ella de remoto,
Ajeno como ella y tan estéril.
Halle tu gran afán enajenado
El puro amor de un dios adolescente
Entre el verdor de las rosas eternas;
Porque este ansia divina, perdida aquí en la tierra,
Tras de tanto dolor y dejamiento,
Con su propia grandeza nos advierte
De alguna mente creadora inmensa,
Que concibe al poeta cual lengua de su gloria
Y luego le consuela a través de la muerte.
Alev Jul 2014
Toco tu boca, con un dedo toco el borde de tu boca, voy dibujándola como si saliera de mi mano, como si por primera vez tu boca se entreabriera, y me basta cerrar los ojos para deshacerlo todo y recomenzar, hago nacer cada vez la boca que deseo, la boca que mi mano elige y te dibuja en la cara, una boca elegida entre todas, con soberana libertad elegida por mí para dibujarla con mi mano por tu cara, y que por un azar que no busco comprender coincide exactamente con tu boca que sonríe por debajo de la que mi mano te dibuja.

Me miras, de cerca me miras, cada vez más de cerca y entonces jugamos al cíclope, nos miramos cada vez más de cerca y nuestros ojos se agrandan, se acercan entre sí, se superponen y los cíclopes se miran, respirando confundidos, las bocas se encuentran y luchan tibiamente, mordiéndose con los labios, apoyando apenas la lengua en los dientes, jugando en sus recintos donde un aire pesado va y viene con un perfume viejo y un silencio. Entonces mis manos buscan hundirse en tu pelo, acariciar lentamente la profundidad de tu pelo mientras nos besamos como si tuviéramos la boca llena de flores o de peces, de movimientos vivos, de fragancia oscura. Y si nos mordemos el dolor es dulce, y si nos ahogamos en un breve y terrible absorber simultáneo del aliento, esa instantánea muerte es bella. Y hay una sola saliva y un solo sabor a fruta madura, y yo te siento temblar contra mí como una luna en el agua.

Julio Cortázar.
I

Mets-toi sur ton séant, lève tes yeux, dérange
Ce drap glacé qui fait des plis sur ton front d'ange,
Ouvre tes mains, et prends ce livre : il est à toi.

Ce livre où vit mon âme, espoir, deuil, rêve, effroi,
Ce livre qui contient le spectre de ma vie,
Mes angoisses, mon aube, hélas ! de pleurs suivie,
L'ombre et son ouragan, la rose et son pistil,
Ce livre azuré, triste, orageux, d'où sort-il ?
D'où sort le blême éclair qui déchire la brume ?
Depuis quatre ans, j'habite un tourbillon d'écume ;
Ce livre en a jailli. Dieu dictait, j'écrivais ;
Car je suis paille au vent. Va ! dit l'esprit. Je vais.
Et, quand j'eus terminé ces pages, quand ce livre
Se mit à palpiter, à respirer, à vivre,
Une église des champs, que le lierre verdit,
Dont la tour sonne l'heure à mon néant, m'a dit :
Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poëte.
- Je le réclame, a dit la forêt inquiète ;
Et le doux pré fleuri m'a dit : - Donne-le-moi.
La mer, en le voyant frémir, m'a dit : - Pourquoi
Ne pas me le jeter, puisque c'est une voile !
- C'est à moi qu'appartient cet hymne, a dit l'étoile.
- Donne-le-nous, songeur, ont crié les grands vents.
Et les oiseaux m'ont dit : - Vas-tu pas aux vivants
Offrir ce livre, éclos si **** de leurs querelles ?
Laisse-nous l'emporter dans nos nids sur nos ailes ! -
Mais le vent n'aura point mon livre, ô cieux profonds !
Ni la sauvage mer, livrée aux noirs typhons,
Ouvrant et refermant ses flots, âpres embûches ;
Ni la verte forêt qu'emplit un bruit de ruches ;
Ni l'église où le temps fait tourner son compas ;
Le pré ne l'aura pas, l'astre ne l'aura pas,
L'oiseau ne l'aura pas, qu'il soit aigle ou colombe,
Les nids ne l'auront pas ; je le donne à la tombe.

II

Autrefois, quand septembre en larmes revenait,
Je partais, je quittais tout ce qui me connaît,
Je m'évadais ; Paris s'effaçait ; rien, personne !
J'allais, je n'étais plus qu'une ombre qui frissonne,
Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler,
Sachant bien que j'irais où je devais aller ;
Hélas ! je n'aurais pu même dire : Je souffre !
Et, comme subissant l'attraction d'un gouffre,
Que le chemin fût beau, pluvieux, froid, mauvais,
J'ignorais, je marchais devant moi, j'arrivais.
Ô souvenirs ! ô forme horrible des collines !
Et, pendant que la mère et la soeur, orphelines,
Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noir
Avec l'avidité morne du désespoir ;
Puis j'allais au champ triste à côté de l'église ;
Tête nue, à pas lents, les cheveux dans la bise,
L'oeil aux cieux, j'approchais ; l'accablement soutient ;
Les arbres murmuraient : C'est le père qui vient !
Les ronces écartaient leurs branches desséchées ;
Je marchais à travers les humbles croix penchées,
Disant je ne sais quels doux et funèbres mots ;
Et je m'agenouillais au milieu des rameaux
Sur la pierre qu'on voit blanche dans la verdure.
Pourquoi donc dormais-tu d'une façon si dure
Que tu n'entendais pas lorsque je t'appelais ?

Et les pêcheurs passaient en traînant leurs filets,
Et disaient : Qu'est-ce donc que cet homme qui songe ?
Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge,
Et Vénus, qui pour moi jadis étincela,
Tout avait disparu que j'étais encor là.
J'étais là, suppliant celui qui nous exauce ;
J'adorais, je laissais tomber sur cette fosse,
Hélas ! où j'avais vu s'évanouir mes cieux,
Tout mon coeur goutte à goutte en pleurs silencieux ;
J'effeuillais de la sauge et de la clématite ;
Je me la rappelais quand elle était petite,
Quand elle m'apportait des lys et des jasmins,
Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains,
Gaie, et riant d'avoir de l'encre à ses doigts roses ;
Je respirais les fleurs sur cette cendre écloses,
Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts,
Et par moments, ô Dieu, je voyais, à travers
La pierre du tombeau, comme une lueur d'âme !

Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me réclame
Tintait dans le ciel triste et dans mon coeur saignant,
Rien ne me retenait, et j'allais ; maintenant,
Hélas !... - Ô fleuve ! ô bois ! vallons dont je fus l'hôte,
Elle sait, n'est-ce pas ? que ce n'est pas ma faute
Si, depuis ces quatre ans, pauvre coeur sans flambeau,
Je ne suis pas allé prier sur son tombeau !

III

Ainsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbre
Que je contemplais, pâle, adossé contre un arbre,
Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher,
La nuit, que je voyais lentement approcher,
Ces ifs, ce crépuscule avec ce cimetière,
Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre,
Ô mon Dieu, tout cela, c'était donc du bonheur !

Dis, qu'as-tu fait pendant tout ce temps-là ? - Seigneur,
Qu'a-t-elle fait ? - Vois-tu la vie en vos demeures ?
A quelle horloge d'ombre as-tu compté les heures ?
As-tu sans bruit parfois poussé l'autre endormi ?
Et t'es-tu, m'attendant, réveillée à demi ?
T'es-tu, pâle, accoudée à l'obscure fenêtre
De l'infini, cherchant dans l'ombre à reconnaître
Un passant, à travers le noir cercueil mal joint,
Attentive, écoutant si tu n'entendais point
Quelqu'un marcher vers toi dans l'éternité sombre ?
Et t'es-tu recouchée ainsi qu'un mât qui sombre,
En disant : Qu'est-ce donc ? mon père ne vient pas !
Avez-vous tous les deux parlé de moi tout bas ?

Que de fois j'ai choisi, tout mouillés de rosée,
Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensée !
Que de fois j'ai cueilli de l'aubépine en fleur !
Que de fois j'ai, là-bas, cherché la tour d'Harfleur,
Murmurant : C'est demain que je pars ! et, stupide,
Je calculais le vent et la voile rapide,
Puis ma main s'ouvrait triste, et je disais : Tout fuit !
Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit !
Oh ! que de fois, sentant qu'elle devait m'attendre,
J'ai pris ce que j'avais dans le coeur de plus tendre
Pour en charger quelqu'un qui passerait par là !

Lazare ouvrit les yeux quand Jésus l'appela ;
Quand je lui parle, hélas ! pourquoi les ferme-t-elle ?
Où serait donc le mal quand de l'ombre mortelle
L'amour violerait deux fois le noir secret,
Et quand, ce qu'un dieu fit, un père le ferait ?

IV

Que ce livre, du moins, obscur message, arrive,
Murmure, à ce silence, et, flot, à cette rive !
Qu'il y tombe, sanglot, soupir, larme d'amour !
Qu'il entre en ce sépulcre où sont entrés un jour
Le baiser, la jeunesse, et l'aube, et la rosée,
Et le rire adoré de la fraîche épousée,
Et la joie, et mon coeur, qui n'est pas ressorti !
Qu'il soit le cri d'espoir qui n'a jamais menti,
Le chant du deuil, la voix du pâle adieu qui pleure,
Le rêve dont on sent l'aile qui nous effleure !
Qu'elle dise : Quelqu'un est là ; j'entends du bruit !
Qu'il soit comme le pas de mon âme en sa nuit !

Ce livre, légion tournoyante et sans nombre
D'oiseaux blancs dans l'aurore et d'oiseaux noirs dans l'ombre,
Ce vol de souvenirs fuyant à l'horizon,
Cet essaim que je lâche au seuil de ma prison,
Je vous le confie, air, souffles, nuée, espace !
Que ce fauve océan qui me parle à voix basse,
Lui soit clément, l'épargne et le laisse passer !
Et que le vent ait soin de n'en rien disperser,
Et jusqu'au froid caveau fidèlement apporte
Ce don mystérieux de l'absent à la morte !

Ô Dieu ! puisqu'en effet, dans ces sombres feuillets,
Dans ces strophes qu'au fond de vos cieux je cueillais,
Dans ces chants murmurés comme un épithalame
Pendant que vous tourniez les pages de mon âme,
Puisque j'ai, dans ce livre, enregistré mes jours,
Mes maux, mes deuils, mes cris dans les problèmes sourds,
Mes amours, mes travaux, ma vie heure par heure ;
Puisque vous ne voulez pas encor que je meure,
Et qu'il faut bien pourtant que j'aille lui parler ;
Puisque je sens le vent de l'infini souffler
Sur ce livre qu'emplit l'orage et le mystère ;
Puisque j'ai versé là toutes vos ombres, terre,
Humanité, douleur, dont je suis le passant ;
Puisque de mon esprit, de mon coeur, de mon sang,
J'ai fait l'âcre parfum de ces versets funèbres,
Va-t'en, livre, à l'azur, à travers les ténèbres !
Fuis vers la brume où tout à pas lents est conduit !
Oui, qu'il vole à la fosse, à la tombe, à la nuit,
Comme une feuille d'arbre ou comme une âme d'homme !
Qu'il roule au gouffre où va tout ce que la voix nomme !
Qu'il tombe au plus profond du sépulcre hagard,
A côté d'elle, ô mort ! et que là, le regard,
Près de l'ange qui dort, lumineux et sublime,
Le voie épanoui, sombre fleur de l'abîme !

V

Ô doux commencements d'azur qui me trompiez,
Ô bonheurs ! je vous ai durement expiés !
J'ai le droit aujourd'hui d'être, quand la nuit tombe,
Un de ceux qui se font écouter de la tombe,
Et qui font, en parlant aux morts blêmes et seuls,
Remuer lentement les plis noirs des linceuls,
Et dont la parole, âpre ou tendre, émeut les pierres,
Les grains dans les sillons, les ombres dans les bières,
La vague et la nuée, et devient une voix
De la nature, ainsi que la rumeur des bois.
Car voilà, n'est-ce pas, tombeaux ? bien des années,
Que je marche au milieu des croix infortunées,
Échevelé parmi les ifs et les cyprès,
L'âme au bord de la nuit, et m'approchant tout près,
Et que je vais, courbé sur le cercueil austère,
Questionnant le plomb, les clous, le ver de terre
Qui pour moi sort des yeux de la tête de mort,
Le squelette qui rit, le squelette qui mord,
Les mains aux doigts noueux, les crânes, les poussières,
Et les os des genoux qui savent des prières !

Hélas ! j'ai fouillé tout. J'ai voulu voir le fond.
Pourquoi le mal en nous avec le bien se fond,
J'ai voulu le savoir. J'ai dit : Que faut-il croire ?
J'ai creusé la lumière, et l'aurore, et la gloire,
L'enfant joyeux, la vierge et sa chaste frayeur,
Et l'amour, et la vie, et l'âme, - fossoyeur.

Qu'ai-je appris ? J'ai, pensif , tout saisi sans rien prendre ;
J'ai vu beaucoup de nuit et fait beaucoup de cendre.
Qui sommes-nous ? que veut dire ce mot : Toujours ?
J'ai tout enseveli, songes, espoirs, amours,
Dans la fosse que j'ai creusée en ma poitrine.
Qui donc a la science ? où donc est la doctrine ?
Oh ! que ne suis-je encor le rêveur d'autrefois,
Qui s'égarait dans l'herbe, et les prés, et les bois,
Qui marchait souriant, le soir, quand le ciel brille,
Tenant la main petite et blanche de sa fille,
Et qui, joyeux, laissant luire le firmament,
Laissant l'enfant parler, se sentait lentement
Emplir de cet azur et de cette innocence !

Entre Dieu qui flamboie et l'ange qui l'encense,
J'ai vécu, j'ai lutté, sans crainte, sans remord.
Puis ma porte soudain s'ouvrit devant la mort,
Cette visite brusque et terrible de l'ombre.
Tu passes en laissant le vide et le décombre,
Ô spectre ! tu saisis mon ange et tu frappas.
Un tombeau fut dès lors le but de tous mes pas.

VI

Je ne puis plus reprendre aujourd'hui dans la plaine
Mon sentier d'autrefois qui descend vers la Seine ;
Je ne puis plus aller où j'allais ; je ne puis,
Pareil à la laveuse assise au bord du puits,
Que m'accouder au mur de l'éternel abîme ;
Paris m'est éclipsé par l'énorme Solime ;
La hauteNotre-Dame à présent, qui me luit,
C'est l'ombre ayant deux tours, le silence et la nuit,
Et laissant des clartés trouer ses fatals voiles ;
Et je vois sur mon front un panthéon d'étoiles ;
Si j'appelle Rouen, Villequier, Caudebec,
Toute l'ombre me crie : Horeb, Cédron, Balbeck !
Et, si je pars, m'arrête à la première lieue,
Et me dit: Tourne-toi vers l'immensité bleue !
Et me dit : Les chemins où tu marchais sont clos.
Penche-toi sur les nuits, sur les vents, sur les flots !
A quoi penses-tu donc ? que fais-tu, solitaire ?
Crois-tu donc sous tes pieds avoir encor la terre ?
Où vas-tu de la sorte et machinalement ?
Ô songeur ! penche-toi sur l'être et l'élément !
Écoute la rumeur des âmes dans les ondes !
Contemple, s'il te faut de la cendre, les mondes ;
Cherche au moins la poussière immense, si tu veux
Mêler de la poussière à tes sombres cheveux,
Et regarde, en dehors de ton propre martyre,
Le grand néant, si c'est le néant qui t'attire !
Sois tout à ces soleils où tu remonteras !
Laisse là ton vil coin de terre. Tends les bras,
Ô proscrit de l'azur, vers les astres patries !
Revois-y refleurir tes aurores flétries ;
Deviens le grand oeil fixe ouvert sur le grand tout.
Penche-toi sur l'énigme où l'être se dissout,
Sur tout ce qui naît, vit, marche, s'éteint, succombe,
Sur tout le genre humain et sur toute la tombe !

Mais mon coeur toujours saigne et du même côté.
C'est en vain que les cieux, les nuits, l'éternité,
Veulent distraire une âme et calmer un atome.
Tout l'éblouissement des lumières du dôme
M'ôte-t-il une larme ? Ah ! l'étendue a beau
Me parler, me montrer l'universel tombeau,
Les soirs sereins, les bois rêveurs, la lune amie ;
J'écoute, et je reviens à la douce endormie.

VII

Des fleurs ! oh ! si j'avais des fleurs ! si je pouvais
Aller semer des lys sur ces deux froids chevets !
Si je pouvais couvrir de fleurs mon ange pâle !
Les fleurs sont l'or, l'azur, l'émeraude, l'opale !
Le cercueil au milieu des fleurs veut se coucher ;
Les fleurs aiment la mort, et Dieu les fait toucher
Par leur racine aux os, par leur parfum aux âmes !
Puisque je ne le puis, aux lieux que nous aimâmes,
Puisque Dieu ne veut pas nous laisser revenir,
Puisqu'il nous fait lâcher ce qu'on croyait tenir,
Puisque le froid destin, dans ma geôle profonde,
Sur la première porte en scelle une seconde,
Et, sur le père triste et sur l'enfant qui dort,
Ferme l'exil après avoir fermé la mort,
Puisqu'il est impossible à présent que je jette
Même un brin de bruyère à sa fosse muette,
C'est bien le moins qu'elle ait mon âme, n'est-ce pas ?
Ô vent noir dont j'entends sur mon plafond le pas !
Tempête, hiver, qui bats ma vitre de ta grêle !
Mers, nuits ! et je l'ai mise en ce livre pour elle !

Prends ce livre ; et dis-toi : Ceci vient du vivant
Que nous avons laissé derrière nous, rêvant.
Prends. Et, quoique de ****, reconnais ma voix, âme !
Oh ! ta cendre est le lit de mon reste de flamme ;
Ta tombe est mon espoir, ma charité, ma foi ;
Ton linceul toujours flotte entre la vie et moi.
Prends ce livre, et fais-en sortir un divin psaume !
Qu'entre tes vagues mains il devienne fantôme !
Qu'il blanchisse, pareil à l'aube qui pâlit,
A mesure que l'oeil de mon ange le lit,
Et qu'il s'évanouisse, et flotte, et disparaisse,
Ainsi qu'un âtre obscur qu'un souffle errant caresse,
Ainsi qu'une lueur qu'on voit passer le soir,
Ainsi qu'un tourbillon de feu de l'encensoir,
Et que, sous ton regard éblouissant et sombre,
Chaque page s'en aille en étoiles dans l'ombre !

VIII

Oh ! quoi que nous fassions et quoi que nous disions,
Soit que notre âme plane au vent des visions,
Soit qu'elle se cramponne à l'argile natale,
Toujours nous arrivons à ta grotte fatale,
Gethsémani ! qu'éclaire une vague lueur !
Ô rocher de l'étrange et funèbre sueur !
Cave où l'esprit combat le destin ! ouverture
Sur les profonds effrois de la sombre nature !
Antre d'où le lion sort rêveur, en voyant
Quelqu'un de plus sinistre et de plus effrayant,
La douleur, entrer, pâle, amère, échevelée !
Ô chute ! asile ! ô seuil de la trouble vallée
D'où nous apercevons nos ans fuyants et courts,
Nos propres pas marqués dans la fange des jours,
L'échelle où le mal pèse et monte, spectre louche,
L'âpre frémissement de la palme farouche,
Les degrés noirs tirant en bas les blancs degrés,
Et les frissons aux fronts des anges effarés !

Toujours nous arrivons à cette solitude,
Et, là, nous nous taisons, sentant la plénitude !

Paix à l'ombre ! Dormez ! dormez ! dormez ! dormez !
Êtres, groupes confus lentement transformés !
Dormez, les champs ! dormez, les fleurs ! dormez, les tombes !
Toits, murs, seuils des maisons, pierres des catacombes,
Feuilles au fond des bois, plumes au fond des nids,
Dormez ! dormez, brins d'herbe, et dormez, infinis !
Calmez-vous, forêt, chêne, érable, frêne, yeuse !
Silence sur la grande horreur religieuse,
Sur l'océan qui lutte et qui ronge son mors,
Et sur l'apaisement insondable des morts !
Paix à l'obscurité muette et redoutée,
Paix au doute effrayant, à l'immense ombre athée,
A toi, nature, cercle et centre, âme et milieu,
Fourmillement de tout, solitude de Dieu !
Ô générations aux brumeuses haleines,
Reposez-vous ! pas noirs qui marchez dans les plaines !
Dormez, vous qui saignez ; dormez, vous qui pleurez !
Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrés !
Tout est religio
Krusty Aranda Feb 2017
Gracias a ti aprendí a escuchar la letra de mis canciones.
Me enseñaste a escuchar más allá del ruido,
a entender las emociones que yacen debajo de una melodía,
debajo de una tierna voz.
Aprendí de ti que una palabra no significa nada,
que los besos no temen al mañana,
que un abrazo vive y muere en el hoy.
Gracias a ti aprendí que una amistad no es lo mismo que un amigo.
Una relación carece de calificativo
cuando dos personas conviven,
ríen,
lloran,
beben
y se enamoran
si, al final, todo queda en el olvido.
Comprendí que mis poemas exponen mis mentiras.
No te amo y te enamoro en rimas.
No te busco y aún así te encuentro.
No te sueño y maldigo al amanecer.
Me enseñaste a no llorar,
a engañarme y a herirme.
Que un deseo es un puñal,
un sueño una granada,
un anhelo un exterminio de mi propia sanidad.
Aprendí de ti a no juzgar a una persona.
Que saber su historia no es conocerla.
Que follar no es estar enamorado.
Que un te amo no es igual que otro.
Me enseñaste a caerme y me enseñaste a levantarme.
Me enseñaste a no quererte y a empezar a odiarme.
Me enseñaste y no sabías lo que me estabas haciendo,
a pesar de comentarlo día con día y verso a verso.
Aprendí de ti que la vida no se acaba,
que la muerte no me acecha,
que mi día es eterno,
que para siempre es un segundo
y que un segundo es para siempre,
que el amor no mata,
que los besos no envenenan,
que no eres para mi...

Gracias a ti aprendí a escuchar la letra de mis canciones.
A distinguir entre voces,
entre coros y solistas,
entre emociones ficticias,
entre verdades y mentiras.
Casi mediando por filo
El siglo decimosexto,
Pues sólo faltaba un año
Para diez lustros completos,
Un pregón del Santo Oficio
Puso en gran alarma a México
Asombrando a la nobleza
Y a la plebe dando miedo.
Iban a ser conducidos
Con gran pompa al Quemadero
Más de cien penitenciados,
De grandes crímenes reos.

Herejes y judaizantes,
Desde largo tiempo presos,
Y firmes en las doctrinas
De Moisés y de Lutero,
De sus terribles sentencias
Fijado el lúgubre término
Pronto como relajados
Iban a ser un ejemplo,
Una sagrada enseñanza,
Prueba, verdad y escarmiento
De que los hijos del diablo
Deben morir en el fuego.

Alzáronse inmensas piras
Sobre aquel lugar siniestro,
Donde hallamos una plaza
de mercado en nuestros tiempos,
Al lado sur del Palacio
Donde reside el Gobierno.
Cansáronse muchos hombres,
Gastóse mucho dinero
En los mil preparativos
Del auto de fe más *****
Que la Inquisición registra
En su historia en nuestro suelo.

Y corrió de boca en boca,
Jurando todos ser cierto,
Que ordenaba el Santo Oficio
Que desde el conde al pechero
Revistieran las fachadas
De sus propios aposentos
Con todo lo que mostrase
Aflicción, terror y duelo.

Que en balcones y ventanas
De las casas del trayecto,
Que recorrer deberían
Hasta el suplicio los reos,
Se pusieran crucifijos
Con verdes ceras ardiendo;
Lazos y cortinas negras,
Ramas de ciprés con heno
Y por únicos adornos
Los atributos más tétricos
De estatuas y de retablos
En tumbas y cementerios.

Que al pasar la comitiva,
Con numeroso cortejo
De inquisidores y jueces
Y de verdugos y pueblo,
Ninguno hablara en voz alta
Para no ofender al cielo,
Y que de todas las bocas
Salieran fervientes rezos,
Para así atenuar un tanto
La suerte de los confesos.
Que era obligación de todos
Rezar contritos el Credo
Y repetirlo las veces
Que les permitiera el tiempo
Que tardaran en cambiarse
En cenizas los incrédulos.

Por último el Santo Oficio,
A nobles como a plebeyos,
Ordenaba que llevasen
En torno del Quemadero
A sus esposas e hijos
Para tomar escarmiento
De cómo padece y muere
Y causa terror un réprobo.

Y les previno asimismo
Que aquel que por sentimiento,
Por compasión o ternura
En instantes tan supremos
Solicitara clemencia
O indulto para los reos,
A las terribles hogueras
Fuera arrojado con éstos.

Y se mandó que ninguna
De las gentes de este Reino
Pudiera asistir al auto
Ni conocer a los reos
Sin haber en su parroquia
Cumplidos los sacramentos
Que lavan de toda culpa
Y curan de todo yerro.

Con tan graves prescripciones
Los habitantes de México
Esperaban el instante
En que un castigo tremendo
Iba a cumplirse, llevando
Cien hombres al Quemadero.
No hay plazo que no se cumpla,
Dice un sabido proverbio,
Y al fin llegó la alborada
Que ansioso esperaba el pueblo.
Dentro de las tristes celdas
A los infelices reos
Sus verdugos de rodillas
Estas cosas les dijeron:

«Nosotros, que vuestras vidas
Por mandato cortaremos,
Vuestro perdón demandamos
En nombre del Juez Supremo
A quien también le pedimos
Que os liberte del infierno».

Y esta fórmula cumplida
Visten con hopa a los presos,
Y los disponen y alistan
para caminar al fuego.

Entre todos, allí estaba
Ocupando el primer puesto
Un judaizante muy rico
y de carácter de hierro.

Contaban propios y extraños,
En público y en secreto
Que vino a la Nueva España
A dedicarse al comercio.

Construyó un amplio palacio
Un tanto churrigueresco,
En el barrio más distante
De la capital del reino.

Y arregló en el piso bajo
Una casa de comercio
Con dos puertas, de las cuales
Una tuvo el privilegio

De que si entraba por ella
Un comprador forastero,
Sacaba, sin explicárselo,
Más baratos los efectos.

Así vivió sin zozobras
El mercader mucho tiempo,
Y le debió a una desgracia
Turbar tan dulce sosiego.

Tuvo entre su muchedumbre
A una mujer a quien dieron
Orden de que investigase
De aquel hombre los secretos;
Y ella, astuta y maliciosa,
Y fanática en extremo
Llegaba noche por noche
Junto a la alcoba del dueño,
Y no le vio santiguarse
Ni le escuchó ningún rezo.

Pero sí notó que siempre
Se escucharan raros ecos
De golpes, como si diera
Azotes en algún cuerpo;
Miró por la cerradura
Y vio con asombre inmenso
Que aquel hombre fustigaba
Con un rebenque de cuero
A un Niño Jesús, desnudo
Y tendido sobre el suelo.

Le dio parte a la justicia
Y no pasó mucho tiempo
Sin que al hereje encontrara
El inquisidor Aldeño,
Dando golpes a la imagen
Del Príncipe de los Cielos.

Registrada aquella casa,
Encontraron que el hebreo
En una de las dos puertas
De su casa de comercio
Enterró dos crucifijos
Y formaba su contento
Vender al que los pisaba
Más baratos los efectos.

Por crímenes tan terribles,
Por tan grandes sacrilegios,
Sentenciólo el Santo Oficio
A ser arrojado al fuego,
Con coraza en la cabeza
Y sambenito en el cuerpo,
Conducido con una mula,
Montado en sentido inverso,
Con el rostro hacia la cola,
Custodiado por dos negros.

Y que después de quemado,
Para enseñanza del pueblo,
Se esparcieran las cenizas
En alto a los cuatro vientos,
Confiscándose sus bienes,
Su habitación maldiciendo,
Regando con sal y lumbre
Los muros y los cimientos
Y condenando a sus hijos
A calabozo perpetuo.
Cuentan viejos pergaminos
Que el excomulgado reo,
Cuando al suplicio marchaba
Daba pavor por blasfemo.

Y que la mula elegida
Para conducir su cuerpo
Se encabritó tantas veces
Que dio con él en el suelo;
Y temiéndose que vivo
No llegara al Quemadero,
Ordenaron que subiera
Para sujetarlo un *****,
Que lo estrechó entre sus brazos
En gran parte del trayecto.

El pueblo que contemplaba
Tan espantosos sucesos,
Sin explicarse el motivo,
Dijo para sus adentros:
«Este hereje lleva el diablo
Tan bien metido en el cuerpo,
Que ni la mula aguanta
Para no ofender al cielo».

Por ventanas y balcones,
En vez de salmos y rezos,
Le arrojaban anatemas,
Maldiciones y denuestos;
Y como era mes de julio
En que siempre llueve en México,
Y estaba el cielo nublado
Y nada agradable el cierzo,
Las gentes se sospechaban
Que por no ver al blasfemo,
Entre cenicientas nubes
Permaneció el sol envuelto.

Así al horrible suplicio
Llegaron a pasos lentos
Más de cien excomulgados,
Todos firmes y confesos.

Tocó el turno al israelita
Que fue entre todos aquellos
El primer quemado vivo
Por sus grandes sacrilegios.

Y dicen que al verse atado
Al tosco mástil de hierro
Y cuando ya lo envolvían
Las rojas lenguas del fuego,
Les gritaba a los verdugos
Con tosco y rabioso acento
«Echen más leña, infelices,
Que me cuesta mi dinero».
Han transcurrido dos siglos
Y aún está de pie y entero
El palacio en que habitara
El infortunado reo.

Llamóse Tomás Tremiño;
No murió joven ni viejo
Y fue de carácter firme
Y de condición discreto.

No se ha borrado su nombre
De la memoria del pueblo,
Porque siempre el infortunio
Del cristiano y del hebreo
Hace palpitar llorando
A los corazones buenos.

Y se encomia y se bendice
Y se aplaude con anhelo
La dicha de haber nacido
Con la razón y el derecho
Y sin hogueras que forjen
Los grillos del pensamiento.
rey Aug 2017
gracias a dios
gracias a la tierra
gracias al color de mi piel
gracias a la educación
gracias a mis amigos
gracias a la familia
gracias a la muerte de la ignorancia

la vida es hermosura
facil es ver la vida oscura
y la humanidad

la tristeza
y el odio
nunca vivirá en mi

se que el mundo es fatal
reconozco la humanidad

pero entre el oscurecer se que hay luz
la luz en el amor
entre los abrazos, entre las sonrisas
entre el éxito, entre el trabajo
entre toda las corrientes de la vida

estoy triste ahora pero no vive en mi
tengo fe, siempre tengo fe
entre todo lo que esta pasando. especialmente en los estados unidos. no dejes la tristeza vivir en tu corazón.
Hoy son las manos la memoria.
El alma no se acuerda, está dolida
de tanto recordar. Pero en las manos
queda el recuerdo de lo que han tenido.
Recuerdo de una piedra
que hubo junto a un arroyo
y que cogimos distraídamente
sin darnos cuenta de nuestra ventura.
Pero su peso áspero,
sentir nos hace que por fin cogimos
el fruto más hermoso de los tiempos.
A tiempo sabe
el peso de una piedra entre las manos. 
En una piedra está
la paciencia del mundo, madurada despacio.
Incalculable suma
de días y de noches, sol y agua
la que costó esta forma torpe y dura
que acariciar no sabe y acompaña
tan sólo con su peso, oscuramente.
Se estuvo siempre quieta,
sin buscar, encerrada,
en una voluntad densa y constante
de no volar como la mariposa,
de no ser bella, como el lirio,
para salvar de envidias su pureza.
¡Cuántos esbeltos lirios, cuántas gráciles
libélulas se han muerto, allí, a su lado
por correr tanto hacia la primavera!
Ella supo esperar sin pedir nada
más que la eternidad de su ser puro.
Por renunciar al pétalo, y al vuelo,
está viva y me enseña
que un amor debe estarse quizá quieto, muy quieto,
soltar las falsas alas de la prisa,
y derrotar así su propia muerte.
También recuerdan ellas, mis manos,
haber tenido una cabeza amada entre sus palmas.
Nada más misterioso en este mundo.
Los dedos reconocen los cabellos
lentamente, uno a uno, como hojas
de calendario: son recuerdos
de otros tantos, también innumerables
días felices
dóciles al amor que los revive.
Pero al palpar la forma inexorable
que detrás de la carne nos resiste
las palmas ya se quedan ciegas.
No son caricias, no, lo que repiten
pasando y repasando sobre el hueso:
son preguntas sin fin, son infinitas
angustias hechas tactos ardorosos.
Y nada les contesta: una sospecha
de que todo se escapa y se nos huye
cuando entre nuestras manos lo oprimimos
nos sube del calor de aquella frente.
La cabeza se entrega. ¿Es la entrega absoluta?
El peso en nuestras manos lo insinúa,
los dedos se lo creen,
y quieren convencerse: palpan, palpan.
Pero una voz oscura tras la frente,
-¿nuestra frente o la suya?-
nos dice que el misterio más lejano,
porque está allí tan cerca, no se toca
con la carne mortal con que buscamos
allí, en la ***** de los dedos,
la presencia invisible.
Teniendo una cabeza así cogida
nada se sabe, nada,
sino que está el futuro decidiendo
o nuestra vida o nuestra muerte
tras esas pobres manos engañadas
por la hermosura de lo que sostienen.
Entre unas manos ciegas
que no pueden saber. Cuya fe única
está en ser buenas, en hacer caricias
sin casarse, por ver si así se ganan
cuando ya la cabeza amada vuelva
a vivir otra vez sobre sus hombros,
 y parezca que nada les queda entre las palmas,
el triunfo de no estar nunca vacías.
Yo, Beremundo el Lelo, surqué todas las rutas
y probé todos los mesteres.
Singlando a la deriva, no en orden cronológico ni lógico -en sin orden-
narraré mis periplos, diré de los empleos con que
nutrí mis ocios,
distraje mi hacer nada y enriquecí mi hastío...;
-hay de ellos otros que me callo-:
Catedrático fui de teosofía y eutrapelia, gimnopedia y teogonía y pansofística en Plafagonia;
barequero en el Porce y el Tigüí, huaquero en el Quindío,
amansador mansueto -no en desuetud aún- de muletos cerriles y de onagros, no sé dónde;
palaciego proto-Maestre de Ceremonias de Wilfredo el Velloso,
de Cunegunda ídem de ídem e ibídem -en femenino- e ídem de ídem de Epila Calunga
y de Efestión -alejandrino- el Glabro;
desfacedor de entuertos, tuertos y malfetrías, y de ellos y ellas facedor;
domeñador de endriagos, unicornios, minotauros, quimeras y licornas y dragones... y de la Gran Bestia.

Fui, de Sind-bad, marinero; pastor de cabras en Sicilia
si de cabriolas en Silesia, de cerdas en Cerdeña y -claro- de corzas en Córcega;
halconero mayor, primer alcotanero de Enguerrando Segundo -el de la Tour-Miracle-;
castrador de colmenas, y no de Casanovas, en el Véneto, ni de Abelardos por el Sequana;
pajecillo de altivas Damas y ariscas Damas y fogosas, en sus castillos
y de pecheras -¡y cuánto!- en sus posadas y mesones
-yo me era Gerineldos de todellas y trovador trovadorante y adorante; como fui tañedor
de chirimía por fiestas candelarias, carbonero con Gustavo Wasa en Dalecarlia, bucinator del Barca Aníbal
y de Scipión el Africano y Masinisa, piloto de Erik el Rojo hasta Vinlandia, y corneta
de un escuadrón de coraceros de Westmannlandia que cargó al lado del Rey de Hielo
-con él pasé a difunto- y en la primera de Lutzen.

Fui preceptor de Diógenes, llamado malamente el Cínico:
huésped de su tonel, además, y portador de su linterna;
condiscípulo y émulo de Baco Dionisos Enófilo, llamado buenamente el Báquico
-y el Dionisíaco, de juro-.

Fui discípulo de Gautama, no tan aprovechado: resulté mal budista, si asaz contemplativo.
Hice de peluquero esquilador siempre al servicio de la gentil Dalilah,
(veces para Sansón, que iba ya para calvo, y -otras- depilador de sus de ella óptimas partes)
y de maestro de danzar y de besar de Salomé: no era el plato de argento,
mas sí de litargirio sus caderas y muslos y de azogue también su vientre auri-rizado;
de Judith de Betulia fui confidente y ni infidente, y -con derecho a sucesión- teniente y no lugarteniente
de Holofernes no Enófobo (ni enófobos Judith ni yo, si con mesura, cautos).
Fui entrenador (no estrenador) de Aspasia y Mesalina y de Popea y de María de Mágdalo
e Inés Sorel, y marmitón y pinche de cocina de Gargantúa
-Pantagruel era huésped no nada nominal: ya suficientemente pantagruélico-.
Fui fabricante de batutas, quebrador de hemistiquios, requebrador de Eustaquias, y tratante en viragos
y en sáficas -algunas de ellas adónicas- y en pínnicas -una de ellas super-fémina-:
la dejé para mí, si luego ancló en casorio.
A la rayuela jugué con Fulvia; antes, con Palamedes, axedrez, y, en época vecina, con Philidor, a los escaques;
y, a las damas, con Damas de alto y bajo coturno
-manera de decir: que para el juego en litis las Damas suelen ir descalzas
y se eliden las calzas y sustentadores -no funcionales- en las Damas y las calzas en los varones.

Tañí el rabel o la viola de amor -casa de Bach, búrguesa- en la primicia
de La Cantata del Café (pre-estreno, en familia protestante, privado).
Le piqué caña jorobeta al caballo de Atila
-que era un morcillo de prócer alzada: me refiero al corcel-;
cambié ideas, a la par, con Incitato, Cónsul de Calígula, y con Babieca,
-que andaba en Babia-, dándole prima
fui zapatero de viejo de Berta la del gran pie (buen pie, mejor coyuntura),
de la Reina Patoja ortopedista; y hortelano y miniaturista de Pepino el Breve,
y copero mayor faraónico de Pepe Botellas, interino,
y porta-capas del Pepe Bellotas de la esposa de Putifar.

Viajé con Julio Verne y Odiseo, Magallanes y Pigafetta, Salgan, Leo e Ibn-Batuta,
con Melville y Stevenson, Fernando González y Conrad y Sir John de Mandeville y Marco Polo,
y sólo, sin De Maistre, alredor de mi biblioteca, de mi oploteca, mi mecanoteca y mi pinacoteca.
Viajé también en tomo de mí mismo: asno a la vez que noria.

Fui degollado en la de San Bartolomé (post facto): secundaba a La Môle:
Margarita de Valois no era total, íntegramente pelirroja
-y no porque de noche todos los gatos son pardos...: la leoparda,
las tres veces internas, íntimas, peli-endrina,
Margarita, Margotón, Margot, la casqui-fulva...-

No estuve en la nea nao -arcaica- de Noé, por manera
-por ventura, otrosí- que no fui la paloma ni la medusa de esa almadía: mas sí tuve a mi encargo
la selección de los racimos de sus viñedos, al pie del Ararat, al post-Diluvio,
yo, Beremundo el Lelo.

Fui topógrafo ad-hoc entre El Cangrejo y Purcoy Niverengo,
(y ad-ínterim, administré la zona bolombólica:
mucho de anís, mucho de Rosas del Cauca, versos de vez en cuando),
y fui remero -el segundo a babor- de la canoa, de la piragua
La Margarita (criolla), que navegó fluvial entre Comiá, La Herradura, El Morito,
con cargamentos de contrabando: blancas y endrinas de Guaca, Titiribí y Amagá, y destilados
de Concordia y Betulia y de Urrao...
¡Urrao! ¡Urrao! (hasta hace poco lo diríamos con harta mayor razón y con aquese y este júbilos).
Tras de remero de bajel -y piloto- pasé a condueño, co-editor, co-autor
(no Coadjutor... ¡ni de Retz!) en asocio de Matías Aldecoa, vascuence, (y de un tal Gaspar von der Nacht)
de un Libraco o Librículo de pseudo-poemas de otro quídam;
exploré la región de Zuyaxiwevo con Sergio Stepánovich Stepansky,
lobo de donde se infiere, y, en más, ario.

Fui consejero áulico de Bogislao, en la corte margravina de Xa-Netupiromba
y en la de Aglaya crisostómica, óptima circezuela, traidorcilla;
tañedor de laúd, otra vez, y de viola de gamba y de recorder,
de sacabuche, otrosí (de dulzaina - otronó) y en casaciones y serenatas y albadas muy especializado.
No es cierto que yo fuera -es impostura-
revendedor de bulas (y de mulas) y tragador defuego y engullidor de sables y bufón en las ferias
pero sí platiqué (también) con el asno de Buridán y Buridán,
y con la mula de Balaám y Balaám, con Rocinante y Clavileño y con el Rucio
-y el Manco y Sancho y don Quijote-
y trafiqué en ultramarinos: ¡qué calamares -en su tinta-!,
¡qué Anisados de Guarne!, ¡qué Rones de Jamaica!, ¡qué Vodkas de Kazán!, ¡qué Tequilas de México!,
¡qué Néctares de Heliconia! ¡Morcillas de Itagüí! ¡Torreznos de Envigado! ¡Chorizos de los Ballkanes! ¡Qué Butifarras cataláunicas!
Estuve en Narva y en Pultawa y en las Queseras del Medio, en Chorros Blancos
y en El Santuario de Córdova, y casi en la de San Quintín
(como pugnaban en el mismo bando no combatí junto a Egmont por no estar cerca al de Alba;
a Cayetana sí le anduve cerca tiempo después: preguntádselo a Goya);
no llegué a tiempo a Waterloo: me distraje en la ruta
con Ida de Saint-Elme, Elselina Vanayl de Yongh, viuda del Grande Ejército (desde antaño... más tarde)
y por entonces y desde años antes bravo Edecán de Ney-:
Ayudante de Campo... de plumas, gongorino.
No estuve en Capua, pero ya me supongo sus mentadas delicias.

Fabriqué clavicémbalos y espinetas, restauré virginales, reparé Stradivarius
falsos y Guarnerius apócrifos y Amatis quasi Amatis.
Cincelé empuñaduras de dagas y verduguillos, en el obrador de Benvenuto,
y escriños y joyeles y guardapelos ad-usum de Cardenales y de las Cardenalesas.
Vendí Biblias en el Sinú, con De la Rosa, Borelly y el ex-pastor Antolín.
Fui catador de tequila (debuté en Tapachula y ad-látere de Ciro el Ofiuco)
y en México y Amecameca, y de mezcal en Teotihuacán y Cuernavaca,
de Pisco-sauer en Lima de los Reyes,
y de otros piscolabis y filtros muy antes y después y por Aná del Aburrá, y doquiérase
con El Tarasco y una legión de Bacos Dionisos, pares entre Pares.
Vagué y vagué si divagué por las mesillas del café nocharniego, Mil Noches y otra Noche
con el Mago de lápiz buido y de la voz asordinada.
Antes, muy antes, bebí con él, con Emmanuel y don Efe y Carrasca, con Tisaza y Xovica y Mexía y los otros Panidas.
Después..., ahora..., mejor no meneallo y sí escanciallo y persistir en ello...

Dicté un curso de Cabalística y otro de Pan-Hermética
y un tercero de Heráldica,
fuera de los cursillos de verano de las literaturas bereberes -comparadas-.
Fui catalogador protonotario en jefe de la Magna Biblioteca de Ebenezer el Sefardita,
y -en segundo- de la Mínima Discoteca del quídam en referencia de suso:
no tenía aún las Diabelli si era ya dueño de las Goldberg;
no poseía completa la Inconclusa ni inconclusa la Décima (aquestas Sinfonías, Variaciones aquesas:
y casi que todello -en altísimo rango- tan Variaciones Alredor de Nada).

Corregí pruebas (y dislates) de tres docenas de sota-poetas
-o similares- (de los que hinchen gacetilleros a toma y daca).
Fui probador de calzas -¿prietas?: ceñidas, sí, en todo caso- de Diana de Meridor
y de justillos, que así veníanle, de estar atán bien provista
y atán rebién dotada -como sabíalo también y así de bien Bussy d'Amboise-.
Temperé virginales -ya restaurados-, y clavecines, si no como Isabel, y aunque no tan baqueano
como ése de Eisenach, arroyo-Océano.
Soplé el ***** bufón, con tal cual incongruencia, sin ni tal cual donaire.
No aporreé el bombo, empero, ni entrechoqué los címbalos.

Les saqué puntas y les puse ribetes y garambainas a los vocablos,
cuando diérame por la Semasiología, cierta vez, en la Sorbona de Abdera,
sita por Babia, al pie de los de Úbeda, que serán cerros si no valen por Monserrates,
sin cencerros. Perseveré harto poco en la Semántica -por esa vez-,
si, luego retorné a la andadas, pero a la diabla, en broma:
semanto-semasiólogo tarambana pillín pirueteante.
Quien pugnó en Dénnevitz con Ney, el peli-fulvo
no fui yo: lo fue mi bisabuelo el Capitán...;
y fue mi tatarabuelo quien apresó a Gustavo Cuarto:
pero sí estuve yo en la Retirada de los Diez Mil
-era yo el Siete Mil Setecientos y Setenta y Siete,
precisamente-: releed, si dudaislo, el Anábasis.
Fui celador intocable de la Casa de Tócame-Roque, -si ignoré cuyo el Roque sería-,
y de la Casa del Gato-que-pelotea; le busqué tres pies al gato
con botas, que ya tenía siete vidas y logré dar con siete autores en busca de un personaje
-como quien dice Los Siete contra Tebas: ¡pobre Tebas!-, y ya es jugar bastante con el siete.
No pude dar con la cuadratura del círculo, que -por lo demás- para nada hace falta,
mas topé y en el Cuarto de San Alejo, con la palanca de Arquimedes y con la espada de Damocles,
ambas a dos, y a cual más, tomadas del orín y con más moho
que las ideas de yo si sé quién mas no lo digo:
púsome en aprietos tal doble hallazgo; por más que dije: ¡Eureka! ...: la palanca ya no servía ni para levantar un falso testimonio,
y tuve que encargarme de tener siempre en suspenso y sobre mí la espada susodicha.

Se me extravió el anillo de Saturno, mas no el de Giges ni menos el de Hans Carvel;
no sé qué se me ficieron los Infantes de Aragón y las Nieves de Antaño y el León de Androcles y la Balanza
del buen Shylock: deben estar por ahí con la Linterna de Diógenes:
-¿mas cómo hallarlos sin la linterna?

No saqué el pecho fuera, ni he sido nunca el Tajo, ni me di cuenta del lío de Florinda,
ni de por qué el Tajo el pecho fuera le sacaba a la Cava,
pero sí vi al otro don Rodrigo en la Horca.
Pinté muestras de posadas y mesones y ventas y paradores y pulquerías
en Veracruz y Tamalameque y Cancán y Talara, y de riendas de abarrotes en Cartagena de Indias, con Tisaza-,
si no desnarigué al de Heredia ni a López **** tuerto -que era bizco-.
Pastoreé (otra vez) el Rebaño de las Pléyades
y resultaron ser -todellas, una a una- ¡qué capretinas locas!
Fui aceitero de la alcuza favorita del Padre de los Búhos Estáticos:
-era un Búho Sofista, socarrón soslayado, bululador mixtificante-.
Regí el vestier de gala de los Pingüinos Peripatéticos,
(precursores de Brummel y del barón d'Orsay,
por fuera de filósofos, filosofículos, filosofantes dromomaníacos)
y apacenté el Bestiario de Orfeo (delegatario de Apollinaire),
yo, Beremundo el Lelo.

Nada tuve que ver con el asesinato de la hija del corso adónico Sebastiani
ni con ella (digo como pesquisidor, pesquisante o pesquisa)
si bien asesoré a Edgar Allan Poe como entomólogo, cuando El Escarabajo de Oro,
y en su investigación del Doble Asesinato de la Rue Morgue,
ya como experto en huellas dactilares o quier digitalinas.
Alguna vez me dio por beberme los vientos o por pugnar con ellos -como Carolus
Baldelarius- y por tomar a las o las de Villadiego o a las sus calzas:
aquesas me resultaron harto potables -ya sin calzas-; ellos, de mucho volumen
y de asaz poco cuerpo (si asimilados a líquidos, si como justadores).
Gocé de pingües canonjías en el reinado del bonachón de Dagoberto,
de opíparas prebendas, encomiendas, capellanías y granjerías en el del Rey de los Dipsodas,
y de dulce privanza en el de doña Urraca
(que no es la Gazza Ladra de Rossini, si fuéralo
de corazones o de amantes o favoritos o privados o martelos).

Fui muy alto cantor, como bajo cantante, en la Capilla de los Serapiones
(donde no se sopranizaba...); conservador,
conservador -pero poco- de Incunables, en la Alejandrina de Panida,
(con sucursal en El Globo y filiales en el Cuarto del Búho).

Hice de Gaspar Hauser por diez y seis hebdémeros
y por otras tantas semanas y tres días fui la sombra,
la sombra misma que se le extravió a Peter Schlémil.

Fui el mozo -mozo de estribo- de la Reina Cristina de Suecia
y en ciertas ocasiones también el de Ebba Sparre.
Fui el mozo -mozo de estoques- de la Duquesa de Chaumont
(que era de armas tomar y de cálida sélvula): con ella pus mi pica en Flandes
-sobre holandas-.

Fui escriba de Samuel Pepys -¡qué escabroso su Diario!-
y sustituto suyo como edecán adjunto de su celosa cónyuge.
Y fuí copista de Milton (un poco largo su Paraíso Perdido,
magüer perdido en buena parte: le suprimí no pocos Cantos)
y a la su vera reencontré mi Paraíso (si el poeta era
ciego; -¡qué ojazos los de su Déborah!).

Fui traductor de cablegramas del magnífico Jerjes;
telefonista de Artajerjes el Tartajoso; locutor de la Esfinge
y confidente de su secreto; ventrílocuo de Darío Tercero Codomano el Multilocuo,
que hablaba hasta por los codos;
altoparlante retransmisor de Eubolio el Mudo, yerno de Tácito y su discípulo
y su émulo; caracola del mar océano eólico ecolálico y el intérprete
de Luis Segundo el Tartamudo -padre de Carlos el Simple y Rey de Gaula.
Hice de andante caballero a la diestra del Invencible Policisne de Beocia
y a la siniestra del Campeón olímpico Tirante el Blanco, tirante al blanco:
donde ponía el ojo clavaba su virote;
y a la zaga de la fogosa Bradamante, guardándole la espalda
-manera de decir-
y a la vanguardia, mas dándole la cara, de la tierna Marfisa...

Fui amanuense al servicio de Ambrosio Calepino
y del Tostado y deMatías Aldecoa y del que urdió el Mahabarata;
fui -y soylo aún, no zoilo- graduado experto en Lugares Comunes
discípulo de Leon Bloy y de quien escribió sobre los Diurnales.
Crucigramista interimario, logogrifario ad-valorem y ad-placerem
de Cleopatra: cultivador de sus brunos pitones y pastor de sus áspides,
y criptogramatista kinesiólogo suyo y de la venus Calipigia, ¡viento en popa a toda vela!
Fui tenedor malogrado y aburrido de libros de banca,
tenedor del tridente de Neptuno,
tenedor de librejos -en los bolsillos del gabán (sin gabán) collinesco-,
y de cuadernículos -quier azules- bajo el ala.
Sostenedor de tesis y de antítesis y de síntesis sin sustentáculo.
Mantenedor -a base de abstinencias- de los Juegos Florales
y sostén de los Frutales -leche y miel y cerezas- sin ayuno.
Porta-alfanje de Harún-al-Rashid, porta-mandoble de Mandricardo el Mandria,
porta-martillo de Carlos Martel,
porta-fendiente de Roldán, porta-tajante de Oliveros, porta-gumía
de Fierabrás, porta-laaza de Lanzarote (¡ búen Lancelot tan dado a su Ginevra!)
y a la del Rey Artús, de la Ca... de la Mesa Redonda...;
porta-lámpara de Al-Eddin, el Loca Suerte, y guardián y cerbero de su anillo
y del de los Nibelungos: pero nunca guardián de serrallo ni cancerbero ni evirato de harem...
Y fui el Quinto de los Tres Mosqueteros (no hay quinto peor) -veinte años después-.

Y Faraute de Juan Sin Tierra y fiduciario de
Manuel del Río, natural
de España, ha fallecido el sábado
11 de mayo, a consecuencia
de un accidente. Su cadáver
está tendido en D'Agostino
Funeral Home. Haskell. New Jersey.
Se dirá una misa cantada
a las 9,30 en St. Francis.

Es una historia que comienza
con sol y piedra, y que termina
sobre una mesa, en D'Agostino,
con flores y cirios eléctricos.
Es una historia que comienza
en una orilla del Atlántico.
Continúa en un camarote
de tercera, sobre las olas
-sobre las nubes- de las tierras
sumergidas ante Poseidón.
Halla en América su término
con una grúa y una clínica,
con una esquela y una misa
cantada, en la iglesia de St. Francis.

Al fin y al cabo, cualquier sitio
da lo mismo para morir:
el que se aroma de romero,
el tallado en piedra o en nieve,
el empapado de petróleo.
Da lo mismo que un cuerpo se haga
piedra, petróleo, nieve, aroma.
Lo doloroso no es morir
acá o allá...

                 
Requiem æternam,

Manuel del Río. Sobre el mármol
en D'Agostino, pastan toros
de España, Manuel, y las flores
(funeral de segunda, caja
que huele a abetos del invierno)
cuarenta dólares. Y han puesto
unas flores artificiales
entre las otras que arrancaron
al jardín... Libera me domine
de morte æterna...
Cuando mueran
James o Jacob verán las flores
que pagaron Giulio o Manuel...

Ahora descienden a tus cumbres
garras de águila. Dies irae.

Lo doloroso no es morir
Dies illa acá o allá;
sino sin gloria...

                      Tus abuelos
fecundaron la tierra toda,
la empaparon de la aventura.
Cuando caía un español
se mutilaba el Universo.
Los velaban no en D'Agostino
Funeral Home, sino entre hogueras,
entre caballos y armas. Héroes
para siempre. Estatuas de rostro
borrado. Vestidos aún
sus colores de papagayo,
de poder y de fantasía.

Él no ha caído así. No ha muerto
por ninguna locura hermosa.
(Hace mucho que el español
muere de anónimo y cordura,
o en locuras desgarradoras
entre hermanos: cuando acuchilla
pellejos de vino derrama
sangre fraterna). Vino un día
porque su tierra es pobre. El Mundo,
Liberanos Domine, es patria.
Y ha muerto. No fundó ciudades.
No dio su nombre a un mar. No hizo
más que morir por diecisiete
dólares (él los pensaría
en pesetas). Requiem æternam.

Y en D'Agostino lo visitan
los polacos, los irlandeses,
los españoles, los que mueren
en el week-end.

                        Requiem æternam.

Definitivamente todo
ha terminado. Su cadáver
está tendido en D'Agostino
Funeral Home. Haskell. New Jersey.
Se dirá una misa cantada
por su alma.

                  Me he limitado
a reflejar aquí una esquela
de un periódico de New York.
Objetivamente. Sin vuelo
en el verso. Objetivamente.
Un español como millones
de españoles. No he dicho a nadie
que estuve a punto de llorar.
He vivido entre fronteras
entre personas de distintos acentos
entre discusiones de quien es mejor
entre inmigrante y emigrante.

¿Entre quien es el malo?
¿quien es el ladrón?
¿quien es buen?
¿quien discrimina a quien?

¿Saben?
cuando cruzo la frontera
veo lo mismo.
La misma gente.
DAVID Jun 2017
beber de tu fuente, ahogado
entre tus ojos

tu verdad es la religion
de un orate en ciernes

beberte lentamente, a tu
piel adicto

mas alla de pasiones y desdenes,
la ferocidad y la ternura

el deseo inherente a tus ojos, pegado a mi
anquilosado al alma

una voz y una vision, en mi oasis
de verdades y pesares

perdido y encontrado, entre tus
manos de artemisa

beber de tu fuente, sediento y
muriente de tu escensia

y como una diosa, yo soy
tu ethereo devoto

artemisa, que cazaste el alma de
leon de un caminante

perdido entre becerros, y cazado
por la DIOSA

a los ojos del padre, y entre sus hijos
eres mi artemisa, cazadora de leones

entre sueños y visiones, el padre
permita y bendiga

alejados de mundo, en el reino de los
sueños, yacer en tus brazos, sereno

en paz alejado de su maldad, perdido en
tus ojos grandes, bajo los cielos

y frente a la maldad, solo beber de tu fuente
mi saciedad y serenidad
En el ártico mar, bajo la grave,
fría techumbre del borrado cielo,
rota la proa, yace antigua nave,
prisionera entre témpanos de hielo.

A do vayan inquietas las miradas
en esa soledad do el hielo impera,
tan solo ven llanuras desoladas,
rocas de hielo... hielo donde quiera.

Entre las sombras de la noche bruma,
Del horizonte en el confín distante;
turbio aparece el sol, fosca la luna,
y en el cielo se ven solo un instante.

De la llanura en la extensión inerte
jamás de vida palpitó un aliento,
y no flota en la calma de esa muerte,
sobre ese horror, ni voz ni movimiento.

Antes de que sus flancos destrozados
fueran allá donde la nave mora,
de los rugientes mares dilatados
todas las playas conoció su prora.

De las hijas del viento en compañía
la vio del ecuador el cielo urgente,
y cruzó con gallarda bizarría
los mares todos, desde Ocaso a Oriente.

Vió la boca del Ganges; el distante
Cabo de la Esperanza; surcó el seno
del Mar de las Antillas resonante,
y su bandera recorrió el Tirreno.

Era su nombre PORVENIR; su vida
fue el libre y ancho mar; y yace ahora
por témpanos de hielo detenida,
e inmóvil yace su volante prora.

Los años pasan. Desde el turbio Oriente
la mira un sol de luz amortiguada,
y una luna sin brillo... y lentamente
la nave se deshace abandonada.

Ya derribó los mástiles el noto;
la quilla, entre los hielos, yace endida;
se hunde el puente... el timón está roto,
y cayó al mar el ancla desprendida.

¡Arriba, el cielo tenebroso y frío
y el desierto en redor, mudo y sombrío!
Don Juan Rodríguez Fresle... sabréis quién fue Don Juan,
No aquel de la leyenda, sevillano galán
Que escalaba conventos, sino el burlón vejete,
Buen cristiano, que oía siempre misa de siete,
La ancha capa luciendo, ya un poco deslustrada,
Que le dejó en herencia Jiménez de Quesada;
Que fue amigo de Oidores, vivaz, dicharachero,
Que escribió muchas resmas de papel, y «El Carnero»;
Que de un tiempo lejano, casi desconocido,
Supo enredos y chismes, que narró y se han perdido;
Tiempo dichoso, cuando (lo que es y lo que fue)
tan sólo tres mil almas tenía Santa Fe,
Y ahora, según dicen, casi 300.000,
Con «dancings», automóviles, cines, ferrocarril
Al río, clubs, y todo lo que la mente fragua
En «confort» y progreso, verdad... ¡pero sin agua!
Tiempo de las Jerónimas, Tomasas, Teodolindas,
De nombres archifeos, pero de cara, lindas,
Y que además tenían, de Oidores atractivo,
Lo que en todas las épocas llaman «lo positivo»;
Cuando no acontecía nada de extraordinario,
Y a las seis, en las casas, se rezaba el rosario;
Días siempre tranquilos y de hábitos metódicos,
Sin petróleos, reclamos de ingleses ni periódicos,
Y cuando con pañuelos, damas de alcurnias rancias
Tapaban, en el cuello, ciertas protuberancias,
Que alguien llamó «colgantes, molestos arrequives»,
Causados por las aguas llovidas o de aljibes;
Cuando como en familia se arreglaban las litis
Y nadie sospechaba que hubiera apendicitis;
Cuando en vez de champaña se obsequiaba masato
De Vélez, y era todo barato, muy barato,
Y tanto, que un ternero (y eso era «toma y daca»)
Lo daban por un peso y encimaban la vaca;
Cuando las calles eran iguales en un todo
A éstas, polvo en verano, y en el invierno, lodo,
Por donde hoy es difícil que los «autos» circulen,
Y esto, cual muchos dicen, por culpa de la Ulen,
Mas afirman (en crónicas muchas cosas yo hallo)
Que entonces las visitas se hacían a caballo,
Y hoy ni así, pues es tanta la tierra que bazucan
Que en tan grandes zanjones los perros se desnucan.

Pero basta de «Introito», porque caigo en la cuenta
De que esto ya está largo...
                                                    Fue en 1630
O 31. A veces se me va la memoria
Y siempre quitan tiempo las consultas de Historia,
Y en años -no habrá nadie que a mal mi dicho tome-
Una cuarta de menos o de más no es desplome.
(Y antes de que los críticos se me vengan encima
Digo que «treinta» y «cuenta» no son perfecta rima,
Pero tengo en mi abono que ingenios del Parnaso,
Por descuido, o capricho, o por salir del paso,
Que es lo que yo confieso me ocurre en este instante,
Hicieron «mente» y «frente», de «veinte» consonante).

Diré, pues: «Hace siglos». Mi narración, exacta
Será, cual de elecciones ha sido siempre una acta,
Y escribiendo: «Hace siglos», nadie dirá que invento
O adultero las crónicas.
                                            Y sigo con mi cuento.
Don Juan Rodríguez Fresle (así yo di principio
A esta historia, que alguno dirá que es puro ripio);
Don Juan, en aquel día (la fecha no recuerdo
Pues en fechas y números el hilo siempre pierdo,
Aunque ya es necesario que la atención concentre
Y de lleno, en materia, sin más preámbulos entre).

Don Juan, el de «El Carnero», yendo para la Audiencia,
Donde copiaba Cédulas, le hizo gran reverencia
Al Arzobispo Almansa, que en actitud tranquila
A los trabajadores en el atrio vigila.
(Se decía «altozano», pero «atrio»
escribo, porque
No quiero que un «magíster» por tan poco me ahorque).

Debéis saber que entonces, frente a la Catedral
El agua de las lluvias formaba un barrizal,
Y para que los fieles cuando entraban a misa
Evitaran el barro de las charcas, aprisa
Puentecitos hacían frailes y monaguillos
Con tablas y cajones y piedras y ladrillos.

(Pobres santafereñas: tendrían malos ratos
Cuando allí se embarraban enaguas y zapatos,
Y también los tendrían los pobres «chapetones»
Porque sabréis que entonces no había zapatones.
Que yo divago mucho, me diréis impacientes;
Es verdad, pero tengo buenos antecedentes,
Como Byron, y Batres y Casti, el italiano,
A quienes en tal vicio se les iba la mano;
Mas sé que al que divaga poca atención se presta,
Y os prometo que mi última divagación es ésta).

Y sigo: El Arzobispo con el breviario en mano,
El atrio dirigía -que él llamaba «altozano».
Aquéllo a todas horas parecía colmena:
Unos, la piedra labran, traen otros arena
Del San Francisco, río donde pescando en corro
Se veía a los frailes, y que hoy es simple chorro.
Apresurados, otros, traen cal y guijarros.
Grandes yuntas de bueyes, tirando enormes carros
Llegan.
              El Arzobispo, puesta en Dios la esperanza,
Ve que es buena su obra. Y el altozano avanza.

Don Juan Rodríguez Fresle, la tarde de aquel día,
«Estas misas parece que acaban mal», decía.
Luego se santiguaba, pues no sé de qué modo,
De la vida de entonces era el sabelotodo.

El Marqués de Sofraga, Don Sancho; a quien repugna
Santa Fe; con Oidores y vasallos en pugna
Y con el Arzobispo, sale al balcón, y airado,
Airado como siempre, viendo que el empedrado
A su palacio llega cerrándole la entrada
A su carroza, grita con voz entrecortada
Por la cólera: «¡Basta! Se ha visto tal descaro?
Al que no me obedezca le costará muy caro.
Quiero franca mi puerta!»
                                                  Todos obedecieron,
Y dejando herramientas, aquí y allá corrieron.

Viendo esto los Canónigos que salían del coro,
Tiraron los manteos, y sin juzgar desdoro
El trabajo, que sólo a débiles arredra,
La herramienta empuñaron para labrar la piedra.
Luego vinieron frailes, vinieron monaguillos;
Y sonaban palustres, escoplos y martillos.

Don Juan Rodríguez Fresle, la tarde de aquel día,
De paseo a San Diego, burlón se sonreía,
Pensando en los Canónigos que en trabajos serviles
Estaban ocupados cual simples albañiles.

Ya de noche, a su casa fue y encendió su lámpara.
Cenó, rezó el rosario, después apartó el pan para
Su desayuno. (Advierto como cosa importante
Que «pan» y «para», juntos, son un buen consonante
De «lámpara». Es sabido que nuestra lengua, sobre
Ser difícil, en rimas esdrújulas es pobre,
Mas cargando el acento sobre «pan», y si «para»
Sigue, las dos palabras sirven de rima rara).

(Y el pan guardaba, porque con el vientre vacío
No gustaba ir a misa, y entonces por el frío
O miedo a pulmonías, en esta andina zona
Eran los panaderos gente muy dormilona;
Y Don Juan que fue en todo previsor cual ninguno,
No salía a la calle jamás sin desayuno).
Prometí los paréntesis suprimir, y estoy viendo
Que en esto de promesas ya me voy pareciendo
A todos los políticos tras la curul soñada:
Que prometen... prometen, pero no cumplen nada.

«¿Y qué fin tuvo el atrio?» diréis quizás a dúo.
Es verdad. Lo olvidaba. La historia continúo,
Sin que nada suprima ni cambie, pues me jacto
De ser de viejas crónicas siempre copista exacto,
Y porque a mano tengo de apuntes buen acopio
Que en polvosos archivos con buen cuidado copio.
Y como aquí pululan gentes asaz incrédulas,
Me apoyo siempre en libros, o Crónicas o Cédulas;
Y para que no afirmen que es relumbrón de talco
Cuanto escribo, mis dichos en la verdad yo calco,
Pues perdón no merece quien por la rima rica
A pasajero aplauso la Historia sacrifica,
La Historia, que es la base del patrimonio patrio...

Y os oigo ya impacientes decirme:
                                                              -«¿Pero el atrio?»
El atrio... Lo olvidaba, y hasta a Rodríguez Fresle;
Mas sabed que en Colombia, y en todas partes, esle
Necesario al poeta que busque algún remanso
En las divagaciones, y es divagar, descanso;
Porque es tarea dura, que aterra y que contrista,
Pasar a rima, y verso la prosa ele un cronista,
Que tan sólo a la prosa de diaristas iguala,
La que en todos los tiempos ha sido prosa mala;
Y aunque en rimas y verso yo sé que poco valgo,
Veré si de este apuro con buena suerte salgo...
Y en olla fío, porque... repararéis, supongo,
Que nunca entre hemistiquios, palabra aguda pongo,
Ni hiato, y de dos llenas no formo yo diptongo
Como hizo Núñez ele Arce (Núñez de Arce ¡admiraos!
Que en dos o tres estrofas nos dijo «cáus» por «caos»,
Y hay poetas, y buenos, de fuste y nombradía,
Que hasta en la misma España ¡qué horror! dicen
«puesía»,
Cual si del Arte fuera, para ellos, la Prosodia
De nuestra hermosa lengua, ridícula parodia);
Que duras sinalefas nunca en un verso junto
Y que jamás el ritmo, cual otros, descoyunto,
Porque eso siempre indica pereza o ningún tino,
Y al verso quita encanto, más al alejandrino,
Que es sin duela el más bello, que más gracia acrisola,
Entre todos los versos en Métrica española.
Que lo digan Valencia, Lugones y Chocano,
todos ellos artífices del verso castellano,
Y que al alejandrino, que es rítmico aleteo,
Dan el garbo y la música que adivinó Berceo.

Y sigo con el atrio.
                                Después de madrugada
Volvieron los canónigos a la obra empezada.

Al Marqués de Sofraga la ira lo sofoca.
Alcaldes, Regidores al Palacio convoca;
Y Alcaldes, Regidores, ante él vienen temblando,
Y díceles colérico: «¡A obedecer! Os mando
Que a todos los Canónigos llevéis a la prisión.
Mis órdenes, oídlo, mandatos del Rey son».

Don Juan Rodríguez Fresle rezó cual buen cristiano;
No escribió, y sin reírse se acostó muy temprano,
Porque muy bien sabía que el Marqués no se anda
Por las ramas, con bromas, y cuando manda, manda.
Mas desvelado estuvo pensando y repensando
En la noche espantosa que estarían pasando
Sin dormir, los Canónigos, en cuartucho sombrío
De la cárcel, sin camas, y temblando de frío.

La siguiente mañana no hubo sol.
                                                              Turbio velo
De llovizna y de brumas encapotaba el cielo.

Fray Bernardino Almansa llega a la Catedral.
Está sobrecogida la ciudad colonial.
Salmos penitenciales se elevan desde el coro,
Y en casullas y capas brilla a la luz el oro.
El Prelado aparece como en unción divina
En el altar, y toda la multitud se inclina;
Entre luces ele cirios destella el tabernáculo;
Hay indecible angustia y hay dolor. Alza el báculo,
Y mientras que en la torre se oye el gran esquilón,
Erguido el Arzobispo lanza la excomunión.
Alcaldes, Regidores, todos excomulgados
Porque al Cielo ofendieron.
                                                  Los fieles congregados
En la Iglesia, de hinojos, y en cruz oraban.

                                                                            Fue
Aquel día de llanto y duelo en Santa Fe.
Cerradas se veían las puertas y ventanas,
Y en todas las iglesias doblaban las campanas.

Don Juan Rodríguez Fresle se dijo: «¡Ya está hecho!»
Se dio, cual buen cristiano, tres golpes en el pecho;
Pero volvió de pronto su espíritu zumbón,
Y pensando en la hora suprema del perdón,
Vio a los excomulgados con sus blancos ropones,
Al cuello sendas sogas, y en las manos blandones,
Y murmuró: «Del cielo la voluntad se haga,
Donde las dan, las toman. Quien la debo la paga».

Y escribiendo, escribiendo, la noche de aquel día,
De los excomulgados, socarrón se reía,
Porque le fue imposible su sueño conciliar
Sin que viera en las sombras por su mente pasar
Regidores y Alcaldes, cada uno en su ropón,
Cual niños que reciben primera comunión.

Don Juan Rodríguez Fresle, siempre que los veía,
Del ropón se acordaba y a solas se reía.
Entre la noche y el día
hay un territorio indeciso.
No es luz ni sombra:
                                      es tiempo.
Hora, pausa precaria,
página que se obscurece,
página en la que escribo,
despacio, estas palabras.
                                                La tarde
es una brasa que se consume.
El día gira y se deshoja.
Lima los confines de las cosas
un río obscuro.
                            Terco y suave
las arrastra, no sé adónde.
La realidad se aleja.
                                    Yo escribo:
hablo conmigo
                          -hablo contigo.

Quisiera hablarte
como hablan ahora,
casi borrados por las sombras
el arbolito y el aire;
como el agua corriente,
soliloquio sonámbulo;
como el charco callado,
reflector de instantáneos simulacros;
como el fuego:
lenguas de llama, baile de chispas,
cuentos de humo.
                                  Hablarte
con palabras visibles y palpables,
con peso, sabor y olor
como las cosas.
                              Mientras lo digo
las cosas, imperceptiblemente,
se desprenden de sí mismas
y se fugan hacia otras formas,
hacia otros nombres.
                                        Me quedan
estas palabras: con ellas te hablo.

Las palabras son puentes.
También son trampas, jaulas, pozos.
Yo te hablo: tú no me oyes.
No hablo contigo:
                                  hablo con una palabra,
Esa palabra eres tú,
                                        esa palabra
te lleva de ti misma a ti misma.
La hicimos tú, yo, el destino.
La mujer que eres
es la mujer a la que hablo:
estas palabras son tu espejo,
eres tú misma y el eco de tu nombre.
Yo también,
                        al hablarte,
me vuelvo un murmullo,
aire y palabras, un soplo,
un fantasma que nace de estas letras.

Las palabras son puentes:
la sombra de las colinas de Meknès
sobre un campo de girasoles estáticos
es un golfo violeta.
Son las tres de la tarde,
tienes nueve años y te has adormecido
entre los brazos frescos de la rubia mimosa.
Enamorado de la geometría
un gavilán dibuja un círculo.
Tiembla en el horizonte
la mole cobriza de los cerros.
Entre peñascos vertiginosos
los cubos blancos de un poblado.
Una columna de humo sube del llano
y poco a poco se disipa, aire en el aire,
como el canto del muecín
que perfora el silencio, asciende y florece
en otro silencio.
                              Sol inmóvil,
inmenso espacio de alas abiertas;
sobre llanuras de reflejos
la sed levanta alminares transparentes.
Tú no estás dormida ni despierta:
tú flotas en un tiempo sin horas.
Un soplo apenas suscita
remotos países de menta y manantiales.
Déjate llevar por estas palabras
hacia ti misma.
Las palabras son inciertas
y dicen cosas inciertas.
Pero digan esto o aquello,
                                                nos dicen.
Amor es una palabra equívoca,
como todas.
                        No es palabra,
dijo el Fundador:
                                  es visión,
comienzo y corona
de la escala de la contemplación
-y el florentino:
                              es un accidente
-y el otro:
                      no es la virtud
pero nace de aquello que es la perfección
-y los otros:
                          una fiebre, una dolencia,
un combate, un frenesí, un estupor,
una quimera.
                          El deseo lo inventa,
lo avivan ayunos y laceraciones,
los celos lo espolean,
la costumbre lo mata.
                                        Un don,
una condena.
                          Furia, beatitud.
Es un nudo: vida y muerte.
                                                  Una llaga
que es rosa de resurrección.
Es una palabra:
                              al decirla, nos dice.

El amor comienza en el cuerpo
¿dónde termina?
                                Si es fantasma,
encarna en un cuerpo;
                                        si es cuerpo,
al tocarlo se disipa.
                                    Fatal espejo:
la imagen deseada se desvanece,
tú te ahogas en tus propios reflejos.
Festín de espectros.

Aparición:
                    el instante tiene cuerpo y ojos,
me mira.
                  Al fin la vida tiene cara y nombre.
Amar:
              hacer de un alma un cuerpo,
hacer de un cuerpo un alma,
hacer un tú de una presencia.
                                                          Amar:
abrir la puerta prohibida,
                                             
pasaje
que nos lleva al otro lado del tiempo.
Instante:
                  reverso de la muerte,
nuestra frágil eternidad.

Amar es perderse en el tiempo,
ser espejo entre espejos.
                                                Es idolatría:
endiosar una criatura
y a lo que es temporal llamar eterno.
Todas las formas de carne
son hijas del tiempo,
                                      simulacros.
El tiempo es el mal,
                                      el instante
es la caída;
                      amar es despeñarse:
caer interminablemente,
                                             
nuestra pareja
es nuestro abismo.
                                    El abrazo:
jeroglífico de la destrucción.
Lascivia: máscara de la muerte.

Amar: una variación,
                                        apenas un momento
en la historia de la célula primigenia
y sus divisiones incontables.
                                                      Eje
de la rotación de las generaciones.

Invención, transfiguración:
la muchacha convertida en fuente,
la cabellera en constelación,
en isla la mujer dormida.
                                             
La sangre:
música en el ramaje de las venas;
                                                              el tacto:
luz en la noche de los cuerpos.

                                                        Trasgresión
de la fatalidad natural,
                                          bisagra
que enlaza destino y libertad,
                                                      pregunta
grabada en la frente del deseo:
¿accidente o predestinación?

Memoria, cicatriz:
-¿de dónde fuimos arrancados?,
memoria: sed de presencia,
                                                    querencia
de la mitad perdida.
                                      El Uno
es el prisionero de sí mismo,
                                                      es,
solamente es,
                            no tiene memoria,
no tiene cicatriz:
                                amar es dos,
siempre dos,
                        abrazo y pelea,
dos es querer ser uno mismo
y ser el otro, la otra;
                                      dos no reposa,
no está completo nunca,
                                          gira
en torno a su sombra,
                                        busca
lo que perdimos al nacer;
la cicatriz se abre:
                                  fuente de visiones;
dos: arco sobre el vacío,
puente de vértigos;
                                    dos:
Espejo de las mutaciones.
Amor, isla sin horas,
isla rodeada de tiempo,
                                            claridad
sitiada de noche.
                                Caer
es regresar,
                        caer es subir.
Amar es tener ojos en las yemas,
palpar el nudo en que se anudan
quietud y movimiento.
                                          El arte de amar
¿es arte de morir?
                                  Amar
es morir y revivir y remorir:
es la vivacidad.
                            Te quiero
porque yo soy mortal
y tú lo eres.
                        El placer hiere,
la herida florece.
En el jardín de las caricias
corté la flor de sangre
para adornar tu pelo.
La flor se volvió palabra.
La palabra arde en mi memoria.

Amor:
              reconciliación con el Gran
todo
y con los otros,
                              los diminutos todos
innumerables.
                            Volver al día del comienzo.
Al día de hoy.

La tarde se ha ido a pique.
Lámparas y reflectores
perforan la noche.
                                  Yo escribo:
hablo contigo:
                            hablo conmigo.
Con palabras de agua, llama, aire y tierra
inventamos el jardín de las miradas.
Miranda y Fernand se miran,
interminablemente, en los ojos
-hasta petrificarse.
                                      Una manera de morir
como las otras.
                              En la altura
las constelaciones escriben siempre
la misma palabra;
                                  nosotros,
aquí abajo, escribimos
nuestros nombres mortales.
                                                    La pareja
es pareja porque no tiene Edén.
Somos los expulsados del Jardín,
estamos condenados a inventarlo
y cultivar sus flores delirantes,
joyas vivas que cortamos
para adornar un cuello.
                                            Estamos condenados
a dejar el Jardín:
                                delante de nosotros
está el mundo.
Tal vez amar es aprender
a caminar por este mundo.
Aprender a quedarnos quietos
como el tilo y la encina de la fábula.
Aprender a mirar.
Tu mirada es sembradora.
Plantó un árbol.
                              Yo hablo
porque tú meces los follajes.
A la luz de la tarde moribunda
Recorro el olvidado cementerio,
Y una dulce piedad mi pecho inunda
Al pensar de la muerte en el misterio.

Del occidente a las postreras luces
Mi errabunda mirada sólo advierte
Los toscos leños de torcidas cruces,
Despojos en la playa de la Muerte.

De madreselvas que el Abril enflora,
Cercado humilde en torno se levanta,
Donde vierte sus lágrimas la aurora,
Y donde el ave, por las tardes, canta.

Corre cerca un arroyo en hondo cauce
Que a trechos lama verdinegra viste,
Y de la orilla se levanta un sauce,
Cual de la Muerte centinela triste.

Y al oír el rumor en la maleza,
Mi mente inquiere, de la sombra esclava,
Si es rumor de la vida que ya empieza,
O rumor de la vida que se acaba.

«¿Muere todo?» me digo. En el instante
Alzarse veo de las verdes lomas,
Para perderse en el azul radiante,
Una blanca bandada de palomas.

Y del bardo sajón el hondo verso,
Verso consolador, mi oído hiere:
No hay muerte porque es vida el universo;
Los muertos no están muertos...  ¡Nada muere!
¡No hay muerte! ¡todo es vida!...
                                                     
El sol que ahora,
Por entre nubes de encendida grana
Va llegando al ocaso, ya es aurora
Para otros mundos, en región lejana.

Peregrina en la sombra, el alma yerra
Cuando un perdido bien llora en su duelo.
Los dones de los cielos a la tierra
No mueren... ¡Tornan de la tierra al cielo!
Si ya llegaron a la eterna vida
Los que a la sima del sepulcro ruedan,
Con júbilo cantemos su partida,
¡Y lloremos más bien por los que quedan!

Sus ojos vieron, en la tierra, cardos,
Y sangraron sus pies en los abrojos...
¡Ya los abrojos son fragantes nardos,
Y todo es fiesta y luz para sus ojos!

Su pan fue duro, y largo su camino,
Su dicha terrenal fue transitoria...
Si ya la muerte a libertarlos vino,
¿Porqué no alzarnos himnos de victoria?
La dulce faz en el hogar querida,
Que fue en las sombras cual polar estrella:
La dulce faz, ausente de la vida,
¡Ya sonríe más fúlgida y más bella!

La mano que posada en nuestra frente,
En horas de dolor fue blanda pluma,
Transfigurada, diáfana, fulgente,
Ya como rosa de Sarón perfuma.

Y los ojos queridos, siempre amados,
Que alegraron los páramos desiertos,
Aunque entre sombras los miréis cerrados,
¡Sabed que están para la luz abiertos!

Y el corazón que nos amó, santuario
De todos nuestros sueños terrenales,
Al surgir de la noche del osario,
Es ya vaso de aromas edenales.

Para la nave errante ya hay remanso;
Para la mente humana, un mundo abierto;
Para los pies heridos... ya hay descanso,
Y para el pobre náufrago... ya hay puerto.
No hay muerte, aunque se apague a nuestros ojos
Lo que dio a nuestra vida luz y encanto;
¡Todo es vida, aunque en míseros despojos
Caiga en raudal copioso nuestro llanto!

No hay muerte, aunque a la tumba a los que amamos
(La frente baja y de dolor cubiertos),
Llevemos a dormir... y aunque creamos
Que los muertos queridos están muertos.

Ni fue su adiós eterna despedida...
Como buscando un sol de primavera
Dejaron las tinieblas de la vida
Por nueva vida, en luminosa esfera.

Padre, madre y hermanos, de fatigas
En el mundo sufridos compañeros,
Grermen fuisteis ayer... ¡hoy sois espigas,
Espigas del Señor en los graneros!

Dejaron su terrena vestidura
Y ya lauro inmortal radia en sus frentes;
Y aunque partieron para excelsa altura,
Con nosotros están... no están ausentes!
Son luz para el humano pensamiento,
Rayo en la estrella y música en la brisa.
¿Canta el aura en las frondas?...  ¡Es su acento!
¿Una estrella miráis?...  ¡Es su sonrisa!

Por eso cuando en horas de amargura
El horizonte ennegrecido vemos,
Oímos como voces de dulzura
Pero de dónde vienen... ¡no sabemos!

¡Son ellos... cerca están!  Y aunque circuya
Luz eterna a sus almas donde moran
En el placer nuestra alegría es suya,
Y en el dolor, con nuestro llanto lloran.

A nuestro lado van.  Son luz y egida
De nuestros pasos débiles e inciertos
No hay muerte...  ¡Todo alienta, todo es vida!
¡Y los muertos queridos no están muertos!

Porque al caer el corazón inerte
Un mundo se abre de infinitas galas,
¡Y como eterno galardón, la Muerte
Cambia el sudario del sepulcro, en alas!
¿Qué o quién me guiaba? No buscaba a nadie, buscaba todo y a todos:
    vegetación de cúpulas azules y campanarios blancos, muros color de sangre seca, arquitecturas:
    festín de formas, danza petrificada bajo las nubes que se hacen y se deshacen y no acaban de hacerse, siempre en tránsito hacia su forma venidera,
    piedras ocres tatuadas por un astro colérico, piedras lavadas por el agua de la luna;
    los parques y las plazuelas, las graves poblaciones de álamos cantantes y lacónicos olmos, niños y gorriones y cenzontles,
    los corros de ancianos, ahuehuetes cuchicheantes, y los otros, apeñuscados en los bancos, costales de huesos, tiritando bajo el gran sol del altiplano, patena incandescente;
    calles que no se acaban nunca, calles caminadas como se lee un libro o se recorre un cuerpo;
    patios mínimos, con madreselvas y geranios generosos colgando de los barandales, ropa tendida, fantasma inocuo que el viento echa a volar entre las verdes interjecciones del loro de ojo sulfúreo y, de pronto, un delgado chorro de luz: el canto del canario;
    los figones celeste y las cantinas solferino, el olor del aserrín sobre el piso de ladrillo, el mostrador espejeante, equívoco altar en donde los genios de insidiosos poderes duermen encerrados en botellas multicolores;
    la carpa, el ventrílocuo y sus muñecos procaces, la bailarina anémica, la tiple jamona, el galán carrasposo;
    la feria y los puestos de fritangas donde hierofantas de ojos canela celebran, entre brasas y sahumerios, las nupcias de las substancias y la transfiguración de los olores y los sabores mientras destazan carnes, espolvorean sal y queso cándido sobre nopales verdeantes, asperjan lechugas donadoras del sueño sosegado, muelen maíz solar, bendicen manojos de chiles tornasoles;
    las frutas y los dulces, montones dorados de mandarinas y tejocotes, plátanos áureos, tunas sangrientas, ocres colinas de nueces y cacahuetes, volcanes de azúcar, torreones de alegrías, pirámides transparentes de biznagas, cocadas, diminuta orografía de las dulzuras terrestres, el campamento militar de las cañas, las jícamas blancas arrebujadas en túnicas color de tierra, las limas y los limonones: frescura súbita de risas de mujeres que se bañan en un río verde;
    las guirnaldas de papel y las banderitas tricolores, arcoiris de juguetería, las estampas de la Guadalupe y las de los santos, los mártires, los héroes, los campeones, las estrellas;
    el enorme cartel del próximo estreno y la ancha sonrisa, bahía extática, de la actriz en cueros y redonda como la luna que rueda por las azoteas, se desliza entre las sábanas y enciende las visiones rijosas;
    las tropillas y vacadas de adolescentes, palomas y cuervos, las tribus dominicales, los náufragos solitarios y los viejos y viejas, ramas desgajadas del árbol del siglo;
    la musiquita rechinante de los cabellitos, la musiquita que da vueltas y vueltas en el cráneo como un verso incompleto en busca de una rima;
    y al cruzar la calle, sin razón, porque sí, como un golpe de mar o el ondear súbito de un campo de maíz, como el sol que rompe entre nubarrones: la alegría, el surtidor de la dicha instantánea, ¡ah, estar vivo, desgranar la granada de esta hora y comerla grano a grano!!;
    el atardecer como una barca que se aleja y no acaba de perderse en el horizonte indeciso;
    la luz anclada en el atrio del templo y el lento oleaje de la hora vencida puliendo cada piedra, cada arista, cada pensamiento hasta que todo no es sino una transparencia insensiblemente disipada;
    la vieja cicatriz que, sin aviso, se abre, la gota que taladra, el surco quemado que deja el tiempo en la memoria, el tiempo sin cara: presentimiento de vómito y caída, el tiempo que ha ido y regresa, el tiempo que nunca se ha ido y está aquí desde el principio, el par de ojos agazapados en un rincón del ser: la seña de nacimiento;
    el rápido desplome de la noche que borra las caras y las casas, la tinta negra de donde salen las trompas y los colmillos, el tentáculo y el dardo, la ventosa y la naceta, el rosario de las cacofonías;
    la noche poblada cuchicheos y allá lejos un rumor de voces de mujeres, vagos follajes movidos por el viento;
    la luz brusca de los faros del auto sobre la pared afrentada, la luz navajazo, la luz escupitajo, la reliquia escupida;
    el rostro terrible de la vieja al cerrar la ventana santiguándose, el ladrido del alma en pena del perro en el callejón como una herida que se encona;
    las parejas en las bancas de los parques o de pie en los repliegues de los quicios, los cuatro brazos anudados, árboles incandescentes sobre los que reposa la noche,
    las parejas, bosques de febriles columnas envueltas por la resiración del animal deseante de mil ojos y mil manos y una sola imagen clavad en la frente,
    las quietas parejas que avanzan sin moverse con los ojos cerrados y caen interminablemente en sí mismas;
    el vértigo inmóvil del adolescente desenterrado que rompe por mi frente mientras escribo
    y camina de nuevo, multisolo en su soledumbre, por calles y plazas desmoronadas apenas las digo
    y se pierde de nuevo en busca de todo y de todos, de nada y de nadie
Laurent Oct 2015
J’ai regardé devant moi
Dans la foule je t’ai vue
Parmi les blés je t’ai vue
Sous un arbre je t’ai vue
Au bout de tous mes voyages
Au fond de tous mes tourments
Au tournant de tous les rires
Sortant de l’eau et du feu
L’été l’hiver je t’ai vue
Dans ma maison je t’ai vue
Entre mes bras je t’ai vue
Dans mes rêves je t’ai vue
Je ne te quitterai plus.

In English :

I looked in front of me
In the crowd I saw you
Among the wheat I saw you
Beneath a tree I saw you
At the end of my journeys
In the depths of my torment
At the corner of every smile
Emerging from water and fire
Summer and winter I saw you
All through my house I saw you
In my arms I saw you
In my dreams I saw you
I will never leave you.
Paul Éluard born Eugène Émile Paul Grindel 
(14 December 1895 – 26 November 1952), was a French poet who was one of the founders of the surrealist movement.
Leo Janowick Nov 2018
No me aconstumbro, ah desperta sin ti
Quizas el olvido llegó alos lazos del amor,
No me aconstumbro a vivir sin amor ,
En estas noches tan fria, como el invierno, ..
No me acostumbro a vivir entre la odscuridad sin los lamentós al ser penetrenada en esta imensa... odscurida, donde te colmó de besos y gemidos ,levantando el alba entre mis ganas te pintó mi alma como tatuajes en tu ser,
No me aconstumbro a dejar de saborear, tu eròstimo entre mis labios , suncumbe los sentidos , al desperta con mis besos las partes erógenas y los rincónes de tu cuerpo.. quien esparce mi lengua su deleite , humedad entre mis labios, que acaricia saciandote, en cada exclamò de placer, ...
no me aconstumbro...
Ah vivir sin amor, en esta noches, que despierta mi ansieda de ser mujer...
entre mis labios jugosos y humedos suncunbem
que hoy entrego en tus labios, que juegas con mis ganas no me acostumbro entre mis gemidos gritando en el silencio de mi cuerpo, quien difruta de tu erótismo , grande y gruesp penetrandome , con el vaiven de tu cuerpo. Metiendo, y sacando mis ganas de mi cuerpo ,que sube en ti donde mi húmeda difruta su baile de erotico, jugando con tus dedos en mi cavida sale un gemido de placer, que grito al cielo , implorando no terminar , no me aconstumbro a vivir sin ti
¿Quién canta en las orillas del papel?
Inclinado, de pechos sobre el río
de imágenes, me veo, lento y solo,
de mí mismo alejarme: letras puras,
constelación de signos, incisiones
en la carne del tiempo, ¡oh escritura,
raya en el agua!

                            Voy entre verdores
enlazados, voy entre transparencias,
río que se desliza y no transcurre;
me alejo de mí mismo, me detengo
sin detenerme en una orilla y sigo,
río abajo, entre arcos de enlazadas
imágenes, el río pensativo.
Sigo, me espero allá, voy a mi encuentro,
río feliz que enlaza y desenlaza
un momento de sol entre dos álamos,
en la pulida piedra se demora,
y se desprende de sí mismo y sigue,
río abajo, al encuentro de sí mismo.
Ardiente juventud, tú que la herencia
Recoges ya del siglo diez y nueve,
Y que el maduro fruto de la ciencia
Llevas al porvenir con planta breve;
Tú que en la edad viril, la limpia aurora
Verás del nuevo siglo, en que, alentado
Por el rico saber que hoy atesora,
Tu espíritu esforzado,
Al saludar gozosa el sol naciente,
Honrarás las conquistas del presente
Con las sabias lecciones del pasado:

Atiende aquí a mi voz; vibre mi acento
Como un canto triunfal en tus oídos;
Y en noble sentimiento,
Como al sonar de bélico instrumento,
Los generosos pechos encendidos,
Al escucharse de la lira mía
Las toscas pulsaciones,
La acompañen en rítmica armonía
Latiendo vuestros nobles corazones.

Madre es la Patria, que confiada espera,
Al contemplaros, de su amor ufana,
En la marcial carrera,
Su porvenir, su nombre y su bandera
En vuestras manos entregar mañana;
Y, escudos de la ley y del derecho,
La mente con la ciencia engalanada,
Las patricias virtudes en el pecho,
Podréis decir que irradia vuestra espada
Aquella luz que en África una noche
Vieron brillar de César los guerreros
Como lenguas de fuego en sus aceros.

Que no siempre el aliento de la guerra
Fue engendro del rencor y la venganza;
Ni el odio y la matanza
Sobre la faz de la extendida tierra
Han llevado las huestes victoriosas
Que, cual fieros torrentes desbordados,
Destruyeron naciones poderosas
En los heroicos tiempos ya pasados.

El saber, las costumbres, las ideas;
El rico idioma que a mezclarse llega
Con ignotos idiomas escondidos;
La extraña actividad que se desplega,
Al formar vencedores y vencidos
Nuevos pueblos, y razas, y naciones,
Con más altas tendencias,
Con más nobles creencias,
Y más rico caudal de aspiraciones:

Esta la guerra fue. ¡Cuán grande miro,
Sobre la deslumbrante Babilonia,
Su poderoso imperio alzando Ciro!
¡Y al hundirse la asiría monarquía,
De sus escombros de oro y alabastro
Surgir una era nueva, como un astro
Derramando la luz del nuevo día!

El espíritu helénico ¿a quién debe
Su más alto esplendor? Se alza primero
Como lejana luz brillando leve;
Lo trasforma en un sol la voz de Homero;
Y su inmortal fulgor, grande y fecundo,
Viene a alumbrar la historia,
Cuando Alejandro, en alas de la gloria,
Lo extiende en sus conquistas por el mundo.

Predilecto del genio y la victoria,
Por donde quiera que la firme planta
Asienta el hijo de Filipo, un templo
Para honrar el progreso se levanta.
¡Oh caudillo esforzado y sin ejemplo!
Su triunfal estandarte
Pueblos, reyes y obstáculos desprecia,
Porque lleva con él la fe de Grecia,
La voz del genio y el poder del arte.
Y al calor de la lucha y de las armas,
Y a la sombra del águila altanera
Que hacia el Oriente sus legiones guía,
Cifra imperecedera
De inmensa gloria, nace Alejandría.

¡Augusto emporio del saber humano,
Irguióse altiva entre la mar y el Nilo,
Siguiendo el trazo que con diestra mano
Supo copiar Dinócrates tranquilo
Del manto militar del soberano!

Ved: las romanas picas aparecen
Anunciando a la tierra
Que otros gérmenes crecen;
Que en la ciudad de Rómulo se encierra
El porvenir de cien generaciones,
Que llevarán, en alas de la guerra,
Fuertes y victoriosas sus legiones.
Y bajo el sol ardiente de Cartago,
Y en la margen del Támesis sombrío,
Y del Danubio entre el murmullo vago,
Y al pintoresco pie del Alpe frío,
Con César y Pompeyo soberanas,
Llevando al mundo entre sus garras preso,
De la victoria al encendido beso,
Se han de cernir las águilas romanas.

Y al cruzar esas huestes, anchas vías
Se abren para el viajero;
Despiertan en los pueblos simpatías,
Del mercader audaz rico venero;
Surcan tendidos mares los bajeles,
Y, nuevo Deucalión, Roma dejando
Su camino regado de laureles,
Fantásticas ciudades van brotando;
Y, el polvo que levantan los corceles,
Al disipar los vientos,
Dejan ver, como huellas de su paso,
Soberbios monumentos
Desde do nace el sol hasta el ocaso.

Después de tantos siglos de victoria
Roma también inclina su bandera;
Y los últimos fastos de su historia
El triunfo son de muchedumbre fiera
Atravesando con feroz encono
Los lejanos y estériles desiertos,
Y en numerosas hordas conducidos
Por caminos inciertos.
Cual de mares que están embravecidos,
Su espuma salpicando en las arenas
Las gigantescas olas,
Llegan a sepultar playas serenas:
Así vienen, ardientes y terribles,
Hunos, godos, alanos y lombardos,
Vándalos, francos, suevos, burguiñones,
Galos y anglo-sajones;
Y de ese hervor de muchedumbre extraña
Surgen nuevas naciones:
Inglaterra, Alemania, Francia, España.

Del escondido seno de la Arabia
Brota un incendio nuevo que devora
Al mundo ya cristiano;
Brilla la media luna aterradora;
Lanza un grito de guerra el africano;
Y Europa, en otro tiempo vencedora,
Trémula mira la atrevida mano
Del hijo del profeta,
Que, incontrastable, vino
A clavar su pendón sobre los muros
De la imperial ciudad de Constantino.
Su irresistible empuje
Hace rodar el trono de los godos;
Al paso del islam la tierra cruje,
Y al cielo de la ciencia tres estrellas
En tan sangrienta y trágica demanda
Asoman luego espléndidas y bellas:
Son Córdoba, Bagdad y Samarcanda.

Y en esa larga noche tenebrosa
Del espíritu humano, en la Edad Media,
Esos astros de luz esplendorosa
Guardan el sacro fuego
Que el mundo entonces desconoce ciego,
Y que otra culta edad mira asombrada,
Cuando su noble admiración excita
De Córdoba la arábiga Mezquita,
Y la soberbia Alhambra de Granada.

Siempre tras de la guerra,
Más vigorosa llega la cultura:
Así sobre la tierra
La negra tempestad ruge en la altura;
Tremenda se desata
De su seno la hirviente catarata;
El formidable rayo serpentea;
El relámpago incendia el horizonte;
El huracán los ámbitos pasea,
Infundiendo el terror del prado al monte
Y aquella confusión que, estremecida
Y acobardada ve Naturaleza,
Es nueva fuente de vigor y vida,
Y manantial de amor y de belleza.

Recordadlo vosotros, cuyo pecho
Desde temprana edad honra la insignia
Del soldado del pueblo y del derecho;
Y no olvidéis jamás, si acaso un día,
Siguiendo con valor vuestra bandera.
Lleváis o resistís la guerra impía
De nación extranjera,
Sin consentir jamás infame yugo,
Que la espada esgrimís del ciudadano,
No el hacha del verdugo:
Que el pendón que enarbola vuestra mano,
Es la antorcha de luz, y no la tea
Del incendiario vil: que los desvelos
De esta patria, tan tiernos y prolijos,
Es hallar en vosotros dignos hijos
De Hidalgo, de Guerrero y de Morelos.

No olvidéis que mecióse vuestra cuna
En el mismo recinto
Sobre el cual resistieron los aztecas
A las huestes del César Carlos Quinto;
Y que el indio jamás huyó cobarde,
Ni al ver flotando espléndidos palacios
En el revuelto mar, de audacia alarde;
Ni al ver cruzar, silbando en el espacio,
El duro proyectil; ni ante el ruido
Atronador del arcabuz ibero;
Ni al conocer el ágil y ligero
Corcel, que, resoplando entre la espuma
De sus hinchadas fauces, parecía
Hundir el virgen suelo que regía
Con su dorado cetro Moctezuma.
Recordad que a los golpes de la espada,
Y de las lanzas a los botes rudos,
Nunca temió la raza denodada,
Cuyos pechos desnudos
Puso ante los cañones por escudos.
Recordad que este pueblo, cuando siente
Herir su dignidad, fulmina el rayo,
Lo mismo en las montañas insurgente,
Que en los baluartes bajo el sol de mayo:
Que, en páginas de luz dejando escritas,
Glorias que nunca empañará la niebla,
Hidalgo fue un titán de Granaditas,
Y fue un gigante Zaragoza en Puebla:
Que merece en la historia eterna vida
La guerra al invasor osado y fiero,
Cual merece la guerra fratricida
La maldición del Universo entero:
Que una docta experiencia
Dicen que dan el triunfo ambicionado,
Más que las toscas armas del soldado,
Las invencibles armas de la ciencia;
Y, sabios y prudentes,
Al recoger la enseña sacrosanta
De esta patria, que hoy ciñe vuestras frentes
Con el lauro debido a vuestro celo,
Veladla siempre con amor profundo;
Y así cual brilla el sol sobre la esfera,
Mire brillar en vuestra mano el mundo,
Libre y llena de honor, nuestra bandera.
Dad de firmeza y de heroísmo ejemplo;
Nunca luchéis hermano contra hermano;
Amad la patria: y hallaréis por templo
El corazón del pueblo mejicano.
Es la tierra de Soria árida y fría.
Por las colinas y las sierras calvas,
verdes pradillos, cerros cenicientos,
la primavera pasa
dejando entre las hierbas olorosas
sus diminutas margaritas blancas.   La tierra no revive, el campo sueña.
Al empezar abril está nevada
la espalda del Moncayo;
el caminante lleva en su bufanda
envueltos cuello y boca, y los pastores
pasan cubiertos con sus luengas capas.  Las tierras labrantías,
como retazos de estameñas pardas,
el huertecillo, el abejar, los trozos
de verde obscuro en que el merino pasta,
entre plomizos peñascales, siembran
el sueño alegre de infantil Arcadia.En los chopos lejanos del camino,
parecen humear las yertas ramas
como un glauco vapor -las nuevas hojas-
y en las quiebras de valles y barrancas
blanquean los zarzales florecidos,
y brotan las violetas perfumadas.Es el campo undulado, y los caminos
ya ocultan los viajeros que cabalgan
en pardos borriquillos,
ya al fondo de la tarde arrebolada
elevan las plebeyas figurillas,
que el lienzo de oro del ocaso manchan.Mas si trepáis a un cerro y veis el campo
desde los picos donde habita el águila,
son tornasoles de carmín y acero,
llanos plomizos, lomas plateadas,
circuidos por montes de violeta,
con las cumbres de nieve sonrosado.¡Las figuras del campo sobre el cielo!Dos lentos bueyes aran
en un alcor, cuando el otoño empieza,
y entre las negras testas doblegadas
bajo el pesado yugo,
pende un cesto de juncos y retama,
que es la cuna de un niño;y tras la yunta marcha
un hombre que se inclina hacia la tierra,
y una mujer que en las abiertas zanjas
arroja la semilla.Bajo una nube de carmín y llama,
en el oro fluido y verdinoso
del poniente, las sombras se agigantan.La nieve. En el mesón al campo abierto
se ve el hogar donde la leña humea
y la olla al hervir borbollonea.El cierzo corre por el campo yerto,
alborotando en blancos torbellinos
la nieve silenciosa.La nieve sobre el campo y los caminos,
cayendo está como sobre una fosa.Un viejo acurrucado tiembla y tose
cerca del fuego; su mechón de lana
la vieja hila, y una niña cose
verde ribete a su estameña grana.Padres los viejos son de un arriero
que caminó sobre la blanca tierra,
y una noche perdió ruta y sendero,
y se enterró en las nieves de la sierra.En torno al fuego hay un lugar vacío
y en la frente del viejo, de hosco ceño,
como un tachón sombrío
-tal el golpe de un hacha sobre un leño-.
La vieja mira al campo, cual si oyera
pasos sobre la nieve. Nadie pasa.Desierta la vecina carretera,
desierto el campo en torno de la casa.La niña piensa que en los verdes prados
ha de correr con otras doncellitas
en los días azules y dorados,
cuando crecen las blancas margaritas.  ¡Soria fría, Soria pura,
cabeza de Extremadura,
con su castillo guerrero
arruinado, sobre el Duero;
con sus murallas roídas
y sus casas denegridas!   ¡Muerta ciudad de señores
soldados o cazadores;
de portales con escudos
de cien linajes hidalgos,
y de famélicos galgos,
de galgos flacos y agudos,
que pululan
por las sórdidas callejas,
y a la medianoche ululan,
cuando graznan las cornejas!   ¡Soria fría!  La campana
de la Audiencia da la una.
Soria, ciudad castellana
¡tan bella! bajo la luna.¡Colinas plateadas,
grises alcores, cárdenas roquedas
por donde traza el Duero
su curva de ballesta
en torno a Soria, obscuros encinares,
ariscos pedregales, calvas sierras,
caminos blancos y álamos del río,
tardes de Soria, mística y guerrera,
hoy siento por vosotros, en el fondo
del corazón, tristeza,
tristeza que es amor! ¡Campos de Soria
donde parece que las rocas sueñan,
conmigo vais! ¡Colinas plateadas,
grises alcores, cárdenas roquedas!...He vuelto a ver los álamos dorados,
álamos del camino en la ribera
del Duero, entre San Polo y San Saturio,
tras las murallas viejas
de Soria -barbacana
hacia Aragón, en castellana tierra-.Estos chopos del río, que acompañan
con el sonido de sus hojas secas
el son del agua, cuando el viento sopla,
tienen en sus cortezas
grabadas iniciales que son nombres
de enamorados, cifras que son fechas.¡Álamos del amor que ayer tuvisteis
de ruiseñores vuestras ramas llenas;
álamos que seréis mañana liras
del viento perfumado en primavera;
álamos del amor cerca del agua
que corre y pasa y sueña,
álamos de las márgenes del Duero,
conmigo vais, mi corazón os lleva!¡Oh, sí!  Conmigo vais, campos de Soria,
tardes tranquilas, montes de violeta,
alamedas del río, verde sueño
del suelo gris y de la parda tierra,
agria melancolía
de la ciudad decrépita.Me habéis llegado al alma,
¿o acaso estabais en el fondo de ella?¡Gentes del alto llano numantino
que a Dios guardáis como cristianas viejas,
que el sol de España os llene
de alegría, de luz y de riqueza!
Cantar a ese gigante soberano
Que al soplo de su espíritu fecundo
Hizo triunfar el pensamiento humano,
Arrebatando al mar un nuevo mundo;
Cantar al que fue sabio entre los sabios,
Cantar al débil que humilló a los grandes,
Nunca osarán mi lira ni mis labios.
Forman su eterno pedestal los Andes,
El Popocatepelt su fe retrata,
Las pampas son sus lechos de coronas,
Su majestad refleja el Amazonas,
Y un himno a su poder tributa el Plata.

No es la voz débil que al vibrar expira,
La digna de su nombre; ¿puede tanto
La palabra fugaz?... ¿Quién no lo admira?
La mar, la inmensa mar, ésa es su lira,
Su Homero el sol, la tempestad su canto.

Cuando cual buzo audaz, mi pensamiento
Penetra del pasado en las edades,
Y mira bajo el ancho firmamento
De América las vastas soledades:
El inca dando al sol culto ferviente,
El araucano indómito y bravío,
El azteca tenaz que afirma el trono,
Adunando al saber el poderío:
¡A cuántas reflexiones me abandono!...
Todas esas sabanas calentadas
Por la luz tropical, llenas de flores,
Con sus selvas incultas, y sus bosques
Llenos de majestad; con sus paisajes
Cerrados por azules horizontes,
Sus montes de granito,
Sus volcanes de nieve coronados,
Semejando diamantes engarzados
En el esmalte azul del infinito;

Las llanuras soberbias e imponentes,
Que puebla todavía
En la noche sombría
El eco atronador de los torrentes;
Los hondos ventisqueros,
Las cordilleras siempre amenazantes,
Y al aire sacudiéndose arrogantes,
Abanicos del bosque, los palmeros;
No miro con mi ardiente fantasía
Sólo una tierra virgen que podría
Ser aquel legendario paraíso
Que sólo Adán para vivir tenía;
Miro las nuevas fecundantes venas
De un mundo a las grandezas destinado,
Con su Esparta y su Atenas,
Tan grande y tan feliz como ignorado.
Para poder cantarlo, busca el verso
Una lira con cuerdas de diamante,
Por único escenario el Universo,
Voz de huracán y aliento de gigante.

Que destrence la aurora
Sus guedejas de rayos en la altura:
Que los tumbos del mar con voz sonora
Pueblen con ecos dulces la espesura:
Que las aves del trópico, teñidas
Sus alas en el iris, su contento
Den con esas cadencias tan sentidas
Que van de selva en selva repetidas
Sobre las arpas que columpia el viento.
Venid conmigo a descorrer osados
El velo de los siglos ya pasados.

Tuvo don Juan Segundo
En Isabel de Portugal, la bella,
Un ángel, que más tarde fue la estrella
Que guió a Colón a descubrir un mundo.
El claro albor de su niñez tranquila
Se apagó en la tristeza y en el llanto.
En el triste y oscuro monasterio
Donde, envuelta en el luto y el misterio,
Fue Blanca de Borbón a llorar tanto.
Allí Isabel fortaleció su mente,
Y aquel claustro de Arévalo imponente
Fe le dio para entrar al mundo humano,
Dio vigor a su espíritu intranquilo,
Fue su primer asilo soberano,
Cual la Rábida fue primer asilo
Del Vidente del mundo americano.
Muerto Alfonso, su hermano,
En el convento de Ávila se encierra,
Y hasta allí van los grandes de la tierra,
Llenos de amor, a disputar su mano.
Ella da el triunfo de su amor primero
A su igual en grandeza y en familia,
Al que, rey de Sicilia,
Es de Aragón el príncipe heredero.
A tan gentil pareja
Con ensañado afán persigue y veja
De Enrique Cuarto la orgullosa corte;
Pero palpita el alma castellana
Que de Isabel en la gentil persona,
Más que la majestad de la corona,
Ve la virtud excelsa y soberana.
La España en Guadalete decaída,
Y luego en Covadonga renacida,
No vuelve a unirse, ni por grande impera,
Hasta que ocupa, sin rencor ni encono,
De Berenguela y Jaime el áureo trono,
El genio augusto de Isabel Primera.
Grande en su sencillez, es cual la aurora
Que al asomarse, todo lo ilumina;
Humilde en su piedad, cual peregrina
Va al templo en cada triunfo, y reza, y llora;
Nada a su gran espíritu le agobia:
Desbarata en Segovia
La infiel conjuración: libra a Toledo,
Fija de las costumbres la pureza,
El crimen blasonando en la nobleza
Castiga, vindicando al pueblo ibero:
Por todos con el alma bendecida,
Por todos con el alma idolatrada,
Rinde y toma vencida,
Edén de amores, la imperial Granada.
Dejadme que venere
A esa noble mujer... Llegóse un dia
En que un errante loco le pedía,
Ya por todos los reyes desdeñado,
Buscar un hemisferio, que veía
Allá en sus sueños por el mar velado.
No intento escudriñar el pensamiento
Del visionario que a Isabel se humilla.
¿La América es la Antilla
En que soñó Aristóteles? ¿La
Atlántida
Que Platón imagina en su deseo,
Y menciona en su diálogo el Timeo?
¿Escandinavos son los navegantes
Que cinco siglos antes
De que el insigne genovés naciera,
Fijo en Islandia su anhelar profundo,
Al piélago se arrojan animados,
Y son por ruda tempestad lanzados
A la región boreal del Nuevo Mundo?...
¡Yo no lo sé! Se ofusca la memoria
Entre la noche de la edad pasada;
Sólo hay tras esa noche una alborada:
Isabel y Colón: ¡la Fe y la Gloria!
¡Cuántos hondos martirios, cuántas penas
Sufrió Colón! ¡El dolo y la perfidia
Le siguen por doquier! ¡La negra envidia
Al vencedor del mar puso cadenas!
Maldice a Bobadilla y a Espinosa
La humanidad que amamantarlos plugo...
¡El hondo mar con voz estrepitosa
Aun grita maldición para el verdugo!
El mundo descubierto,
A hierro y viva sangre conquistado,
¿Fue solamente un lóbrego desierto?
¿Vive? ¿palpita? ¿crece? ¿ha progresado?
¡Ah sí! Tended la vista... Cien naciones,
Grandes en su riqueza y poderío,
Responden con sonoras pulsaciones
Al eco tosco del acento mío.
El suelo que Cortés airado y fiero,
Holló con planta osada,
Templando lo terrible de su espada
La dulzura y bondad del misionero,
Cual tuvo en Cuauhtemoc, que al mundo asombra
Tuvo después cien héroes: un Hidalgo,
Cuya palabra sempiterna vibra;
Un Morelos, en genio esplendoroso;
¡Un Juárez, el coloso
Que de la Europa y su invasión lo libra!
Bolívar, en Santa Ana y Carabobo,
Y en Ayacucho Sucre, son dos grandes,
Son dos soles de América en la historia,
Que tienen hoy por pedestal de gloria
Las cumbres gigantescas de los Andes.
¡Junín! el solo nombre
De esta epopeya mágica engrandece
El lauro inmarcesible de aquel hombre,
Que un semidiós al combatir parece.
Sucre, Silva, Salom, Córdoba y Flores,
Colombia, Lima, Chile, Venezuela,
En el Olimpo para todos vuela
La eterna fama, y con amor profundo
La ciñe eterna y fúlgida aureola:
¡Gigantes de la América española,
Hoy tenéis por altar al Nuevo Mundo!
Ningún rencor nuestro cariño entraña:
Del Chimborazo, cuya frente baña
El astro que a Colombia vivifica,
A la montaña estrella,
Que frente al mar omnipotente brilla,
Resuena dulce, sonorosa y bella
El habla de Castilla:
Heredamos su arrojo, su fe pura,
Su nobleza bravía.

¡Oh, España! juzgo mengua
Lanzarte insultos con tu propia lengua;
Que no cabe insultar a la hidalguía.
En nombre de Isabel, justa y piadosa,
En nombre de Colón, ningún agravio
Para manchar tu historia esplendorosa
Verás brotar de nuestro humilde labio.
¡A Colón, a Isabel el lauro eterno!
Abra el Olimpo su dorada puerta,
Y ofrezca un trono a su sin par grandeza:
Resuene en nuestros bosques el arrullo
Del aura errante entre doradas pomas:
Las flores en capullo
Denles por grato incienso sus aromas:
El volcán, pebetero soberano,
Arda incesante en blancas aureolas,
Y un himno cadencioso el mar indiano
Murmure eterno con sus verdes olas...
El universo en coro
Con arpas de cristal, con liras de oro,
Al ver a los latinos congregados,
Ensalce ante los pueblos florecientes
Por la América misma libertados,
Aquellos genios, soles esplendentes
De Colón e Isabel, y con profundo
Respeto santo y con amor bendito,
Libre, sereno, eterno, sin segundo,
Resuene sobre el Cosmos este grito:
¡Gloria al descubridor del Nuevo Mundo!
¡Gloria a Isabel, por quien miró cumplida
Su gigantesca empresa soberana!
¡Gloria, en fin, a la tierra prometida,
La libre y virgen tierra americana!
Juegas todos los días con la luz del universo.
Sutil visitadora, llegas en la flor y en el agua.
Eres más que esta blanca cabecita que aprieto
como un racimo entre mis manos cada día.

A nadie te pareces desde que yo te amo.
Déjame tenderte entre guirnaldas amarillas.
Quién escribe tu nombre con letras de humo entre las estrellas del sur?
Ah déjame recordarte cómo eras entonces, cuando aún no existías.

De pronto el viento aúlla y golpea mi ventana cerrada.
El cielo es una red cuajada de peces sombríos.
Aquí vienen a dar todos los vientos, todos.
Se desviste la lluvia.

Pasan huyendo los pájaros.
El viento. El viento.
Yo sólo puedo luchar contra la fuerza de los hombres.
El temporal arremolina hojas oscuras
y suelta todas las barcas que anoche amarraron al cielo.

Tú estás aquí. Ah tú no huyes.
Tú me responderás hasta el último grito.
Ovíllate a mi lado como si tuvieras miedo.
Sin embargo alguna vez corrió una sombra extraña por tus ojos.

Ahora, ahora también, pequeña, me traes madreselvas,
y tienes hasta los senos perfumados.
Mientras el viento triste galopa matando mariposas
yo te amo, y mi alegría muerde tu boca de ciruela.

Cuanto te habrá dolido acostumbrarte a mí,
a mi alma sola y salvaje, a mi nombre que todos ahuyentan.
Hemos visto arder tantas veces el lucero besándonos los ojos
y sobre nuestras cabezas destorcerse los crepúsculos en abanicos girantes.

Mis palabras llovieron sobre ti acariciándote.
Amé desde hace tiempo tu cuerpo de nácar soleado.
Hasta te creo dueña del universo.
Te traeré de las montañas flores alegres, copihues,
avellanas oscuras, y cestas silvestres de besos.

Quiero hacer contigo
lo que la primavera hace con los cerezos.
Aventurier conduit par le louche destin,
Pour y passer la nuit, jusqu'à demain matin,
Entre à l'auberge Louvre avec ta rosse Empire.
Molière te regarde et fait signe à Shakspeare ;
L'un te prend pour Scapin, l'autre pour Richard trois.
Entre en jurant, et fais le signe de la croix.
L'antique hôtellerie est toute illuminée.
L'enseigne, par le temps salie et charbonnée,
Sur le vieux fleuve Seine, à deux pas du Pont-Neuf,
Crie et grince au balcon rouillé de Charles neuf ;
On y déchiffre encor ces quelques lettres : - Sacre ; -
Texte obscur et tronqué, reste du mot Massacre.

Un fourmillement sombre emplit ce noir logis.

Parmi les chants d'ivresse et les refrains mugis,
On rit, on boit, on mange, et le vin sort des outres.
Toute une boucherie est accrochée aux poutres.
Ces êtres triomphants ont fait quelque bon coup.
L'un crie : assommons tout ! et l'autre : empochons tout !
L'autre agite une torche aux clartés aveuglantes.
Par places sur les murs on voit des mains sanglantes.
Les mets fument ; la braise aux fourneaux empourprés
Flamboie ; on voit aller et venir affairés,
Des taches à leurs mains, des taches à leurs chausses,
Les Rianceys marmitons, les Nisards gâte-sauces ;
Et, - derrière la table où sont assis Fortoul,
Persil, Piétri, Carlier, Chapuys le capitoul,
Ducos et Magne au meurtre ajoutant leur paraphe,
Forey dont à Bondy l'on change l'orthographe,
Rouher et Radetzky, Haynau près de Drouyn, -
Le porc Sénat fouillant l'ordure du grouin.
Ces gueux ont commis plus de crimes qu'un évêque
N'en bénirait. Explore, analyse, dissèque,
Dans leur âme où de Dieu le germe est étouffé,
Tu ne trouveras rien. - Sus donc, entre coiffé
Comme Napoléon, botté comme Macaire.
Le général Bertrand te précède ; tonnerre
De bravos. Cris de joie aux hurlements mêlés.
Les spectres qui gisaient dans l'ombre échevelés
Te regardent entrer et rouvrent leurs yeux mornes
Autour de toi s'émeut l'essaim des maritornes,
À beaucoup de jargon mêlant un peu d'argot ;
La marquise Toinon, la duchesse Margot,
Houris au cœur de verre, aux regards d'escarboucles.
Maître, es-tu la régence ? on poudrera ses boucles
Es-tu le directoire ? on mettra des madras.
Fais, ô bel étranger, tout ce que tu voudras.
Ton nom est million, entre ! - Autour de ces belles
Colombes de l'orgie, ayant toutes des ailes,
Folâtrent Suin, Mongis, Turgot et d'Aguesseau,
Et Saint-Arnaud qui vole autrement que l'oiseau.
Aux trois quarts gris déjà, Reibell le trabucaire
Prend Fould pour un curé dont Sibour est vicaire.

Regarde, tout est prêt pour te fêter, bandit.

L'immense cheminée au centre resplendit.
Ton aigle, une chouette, en blasonne le plâtre.
Le bœuf Peuple rôtit tout entier devant l'âtre
La lèchefrite chante en recevant le sang ;
À côté sont assis, souriant et causant,
Magnan qui l'a tué, Troplong qui le fait cuire.
On entend cette chair pétiller et bruire,
Et sur son tablier de cuir, joyeux et las,
Le boucher Carrelet fourbit son coutelas.
La marmite budget pend à la crémaillère.
Viens, toi qu'aiment les juifs et que l'église éclaire,
Espoir des fils d'Ignace et des fils d'Abraham,
Qui t'en vas vers Toulon et qui t'en viens de Ham,
Viens, la journée est faite et c'est l'heure de paître.
Prends devant ce bon feu ce bon fauteuil, ô maître.
Tout ici te vénère et te proclame roi ;
Viens ; rayonne, assieds-toi, chauffe-toi, sèche-toi,
Sois bon prince, ô brigand ! ô fils de la créole,
Dépouille ta grandeur, quitte ton auréole ;
Ce qu'on appelle ainsi dans ce nid de félons,
C'est la boue et le sang collés à tes talons,
C'est la fange rouillant ton éperon sordide.
Les héros, les penseurs portent, groupe splendide,
Leur immortalité sur leur radieux front ;
Toi, tu traînes ta gloire à tes pieds. Entre donc,
Ote ta renommée avec un tire-bottes.

Vois, les grands hommes nains et les gloires nabotes
T'entourent en chantant, ô Tom-Pouce Attila !
Ce bœuf rôtit pour toi ; Maupas, ton nègre, est là ;
Et, jappant dans sa niche au coin du feu, Baroche
Vient te lécher les pieds tout en tournant la broche.

Pendant que dans l'auberge ils trinquent à grand bruit,
Dehors, par un chemin qui se perd dans la nuit,
Hâtant son lourd cheval dont le pas se rapproche,
Muet, pensif, avec des ordres dans sa poche,
Sous ce ciel noir qui doit redevenir ciel bleu,
Arrive l'avenir, le gendarme de Dieu.
Mes de rosas. Van mis rimas
en ronda, a la vasta selva,
a recoger miel y aromas
en las flores entreabiertas.
Amada, ven. El gran bosque
es nuestro templo; allí ondea
y flota un santo perfume
de amor. El pájaro vuela
de un árbol a otro y saluda
la frente rosada y bella
como a un alba; y las encinas
robustas, altas, soberbias,
cuando tú pasas agitan
de los himnos de esa lengua;
sus hojas verdes y trémulas,
y enarcan sus ramas como
para que pase una reina.
¡Oh amada mía! Es el dulce
tiempo de la primavera.

Mira: en tus ojos, los míos;
da al viento la cabellera,
y que bañe el sol ese aro
de luz salvaje y espléndida.
Dame que aprieten mis manos
las tuyas de rosa y seda,
y ríe, y muestren  tus labios
su púrpura húmeda y fresca.
Yo voy a decirte rimas,
tú vas a escuchar risueña;
si acaso algún ruiseñor
viniese a posarse cerca
y a contar alguna historia
de ninfas, rosas o estrellas,
tú no oirás notas ni trinos,
sino enamorada y regia,
escucharás mis canciones
fija en mis labios que tiemblan.
¡Oh amada mía! Es el dulce
tiempo de la primavera.

Allá hay una clara fuente
que brota de una caverna,
donde se bañan desnudas
las blancas ninfas que juegan.
Ríen al son de la espuma,
hienden la linfa serena;
entre polvo cristalino
esponjan sus cabelleras,
y saben himnos de amores
en hermosa lengua griega,
que en glorioso tiempo antiguo
Pan inventó en las florestas.
Amada, pondré en mis rimas
la palabra más soberbia
de las frases de los versos
de los himnos de la lengua;
y te diré esa palabra
empapada en miel hiblea...
¡Oh, amada mía! Es el dulce
tiempo de la primavera.

Van en sus grupos vibrantes
revolando las abejas
como un áureo torbellino
que la blanca luz alegra,
y sobre el agua sonora
pasan radiantes, ligeras,
con sus alas cristalinas
las irisadas libélulas.
Oye: canta la cigarra
porque ama al sol, que en la selva
su polvo de oro tamiza
entre las hojas espesas.
Su aliento nos da en un soplo
fecundo la madre tierra,
con el alma de los cálices
y el aroma de las yerbas.

¿Ves aquel nido? Hay un ave.
Son dos: el macho y la hembra.
Ella tiene el buche blanco,
él tiene las plumas negras.
En la garganta el gorjeo,
las alas blancas y trémulas;
y los picos que se chocan
como labios que se besan.
El nido es cántico. El ave
incuba el trino, ¡oh poetas!
de la lira universal
el ave pulsa una cuerda.
Bendito el calor sagrado
que hizo reventar las yemas,
¡oh, amada mía, Es el dulce
tiempo de la primavera.

Mi dulce musa Delicia
me trajo un ánfora griega
cincelada en alabastro,
de vino de Naxos llena;
y una hermosa copa de oro,
la base henchida de perlas,
para que bebiese el vino
que es propicio a los poetas.
En la ánfora está Diana,
real, orgullosa y esbelta,
con su desnudez divina
y en actitud cinegética.
Y en la copa luminosa
está Venus Citerea
tendida cerca de Adonis
que sus caricias desdeña.
No quiere el vino de Naxos
ni el ánfora de ansas bellas,
ni la copa donde Cipria
al gallardo Adonis ruega.
Quiero beber del amor
sólo en tu boca bermeja.
¡Oh amada mía! Es el dulce
tiempo de la primavera.
Dani Just Dani Dec 2023
Inclinado en una tarde sombría,
Entre tinieblas y la falta de calor,
Te solté como un pájaro nocturno
Y te vi volar entre las primeras
Estrellas que centellan tú llegada
Como mi alma cuando la tocastes
Por primate vez Amor mío.

Y aunque fui yo quien te solté,
Eh ido marcando con antorchas
Tu llegada inesperada.

Tengo historias que contarte,
Comida para enseñarte,
Besos que regalarte,
Callados, delirantes
Se pierden en este pueblo
En donde te amaba.

Oh mi vida,
Entre el silencio que me arropa
Y la voz algo se va muriendo,
Algo de angustia y olvido,
Algo entre las nubes y las estrellas,
Algo como la caída de un árbol.

Sin embargo, mis cuerdas vocales
Se bañan entren estas palabras fugaces,
Algo canta entre señales de humo,
Gritar, cantar, huir entre hojas
Marchitas del invierno.

Tú estás aquí, tú no huyes,
Tú me responderás hasta el último grito,
Sin embargo, alguna vez vi como corría
La tristeza debajo de las olas de tus ojos,
Y mi todo, apenas quedan gotas temblando.

Y triste y fuerte amor mío,
Que haces de repente que no llegas?
Esta vista cansada
que te sigue al caminar,
esta lengua antigua
que te intenta atrapar.

Siempre has sabido
como hacerme esperar,
para luego dejarme
como perro con hambre.

Me gusta besarte
con cada mirar,
me gusta tus alas
que brillan a la mar.

Estoy rendido
al sabor de tu amor,
estoy perdido
como niño en la plaza,
me siento lleno cuando
estoy contigo
y siento un vacío
cuando no estas conmigo.

La luna brilla a lejos
como queriendo
decir tu nombre
sabe que es amor
lo que se esconde
entre el mar,
tus labios y yo.

Sabe que son tus besos
los que me roban el alma,
sabe que es tu aroma
el que arrastra las olas,
sabe que tu cabello *****
cubre la noche,
sabe que es tu lápiz afilado
el que dibuja las estrellas,
sabe que tu voz
ilumina mis noches
y que mi vista cansada
te sigue sin medida.

Sabe que es amor
lo que se esconde
entre tus pechos,
sabe que en mi mente
se ocultan los secretos
del mar, tú… y yo….
sometimes i miss you, sometimes i want you, sometimes i need you...
La mirada interior se despliega y un mundo de vértigo y llama nace bajo la frente del que sueña:
soles azules, verdes remolinos, picos de luz que abren astros como granadas,
tornasol solitario, ojo de oro girando en el centro de una explanada calcinada,
bosques de cristal de sonido, bosques de ecos y respuestas y ondas, diálogo de transparencias,
¡viento, galope de agua entre los muros interminables de una garganta de azabache,
caballo, cometa, cohete que se clava justo en el corazón de la noche, plumas, surtidores,
plumas, súbito florecer de las antorchas, velas, alas, invasión de lo blanco,
pájaros de las islas cantando bajo la frente del que sueña!Abrí los ojos, los alcé hasta el cielo y vi cómo la noche se cubría de estrellas.
¡Islas vivas, brazaletes de islas llameantes, piedras ardiendo, respirando, racimos de piedras vivas,
cuánta fuente, qué claridades, qué cabelleras sobre una espalda oscura,
cuánto río allá arriba, y ese sonar remoto de agua junto al fuego, de luz contra la sombra!
Harpas, jardines de harpas.Pero a mi lado no había nadie.
Sólo el llano: cactus, huizaches, piedras enormes que estallan bajo el sol.
No cantaba el grillo,
había un vago olor a cal y semillas quemadas,
las calles del poblado eran arroyos secos
y el aire se habría roto en mil pedazos si alguien hubiese gritado: ¿quién vive?
Cerros pelados, volcán frío, piedra y jadeo bajo tanto esplendor, sequía, sabor de polvo,
rumor de pies descalzos sobre el polvo, ¡y el pirú en medio del llano como un surtidor petrificado!Dime, sequía, dime, tierra quemada, tierra de huesos remolidos, dime, luna agónica,
¿no hay agua,
hay sólo sangre, sólo hay polvo, sólo pisadas de pies desnudos sobre la espina,
sólo andrajos y comida de insectos y sopor bajo el mediodía impío como un cacique de oro?
¿No hay relinchos de caballos a la orilla del río, entre las grandes piedras redondas y relucientes,
en el remanso, bajo la luz verde de las hojas y los gritos de los hombres y las mujeres bahándose al alba?
El dios-maíz, el dios-flor, el dios-agua, el dios-sangre, la Virgen,
¿todos se han muerto, se han ido, cántaros rotos al borde de la fuente cegada?
¿Sólo está vivo el sapo,
sólo reluce y brilla en la noche de México el sapo verduzco,
sólo el cacique gordo de Cempoala es inmortal?Tendido al pie del divino árbol de jade regado con sangre, mientras dos esclavos jóvenes lo abanican,
en los días de las grandes procesiones al frente del pueblo, apoyado en la cruz: arma y bastón,
en traje de batalla, el esculpido rostro de silex aspirando como un incienso precioso el humo de los fusilamientos,
los fines de semana en su casa blindada junto al mar, al lado de su querida cubierta de joyas de gas neón,
¿sólo el sapo es inmortal?He aquí a la rabia verde y fría y a su cola de navajas y vidrio cortado,
he aqui al perro y a su aullido sarnoso,
al maguey taciturno, al nopal y al candelabro erizados, he aquí a la flor que sangra y hace sangrar,
la flor de inexorable y tajante geometría como un delicado instrumento de tortura,
he aquí a la noche de dientes largos y mirada filosa, la noche que desuella con un pedernal invisible,
oye a los dientes chocar uno contra otro,
oye a los huesos machacando a los huesos,
al tambor de piel humana golpeado por el fémur,
al tambor del pecho golpeado por el talón rabioso,
al tam-tam de los tímpanos golpeados por el sol delirante,
he aqui al polvo que se levanta como un rey amarillo y todo lo descuaja y danza solitario y se derrumba
como un árbol al que de pronto se le han secado las raíces, como una torre que cae de un solo tajo,
he aquí al hombre que cae y se levanta y come polvo y se arrastra,
al insecto humano que perfora la piedra y perfora los siglos y carcome la luz,
he aquí a la piedra rota, al hombre roto, a la luz rota.¿Abrir los ojos o cerrarlos, todo es igual?
Castillos interiores que incendia el pensamiento porque otro más puro se levante, sólo fulgor y llama,
semilla de la imagen que crece hasta ser árbol y hace estallar el cráneo,
palabra que busca unos labios que la digan,
sobre la antigua fuente humana cayeron grandes piedras,
hay siglos de piedras, años de losas, minutos espesores sobre la fuente humana.Dime, sequía, piedra pulida por el tiempo sin dientes, por el hambre sin dientes,
polvo molido por dientes que son siglos, por siglos que son hambres,
dime, cántaro roto caído en el polvo, dime,
¿la luz nace frotando hueso contra hueso, hombre contra hombre, hambre contra hambre,
hasta que surja al fin la chispa, el grito, la palabra,
hasta que brote al fin el agua y crezca el árbol de anchas hojas de turquesa?Hay que dormir con los ojos abiertos, hay que soñar con las manos,
soñemos sueños activos de río buscando su cauce, sueños de sol soñando sus mundos,
hay que soñar en voz alta, hay que cantar hasta que el canto eche raíces, tronco, ramas, pájaros, astros,
cantar hasta que el sueño engendre y brote del costado del dormido la espiga roja de la resurrección,
el agua de la mujer, el manantial para beber y mirarse y reconocerse y recobrarse,
el manantial para saberse hombre, el agua que habla a solas en la noche y nos llama con nuestro nombre,
el manantial de las palabras para decir yo, tú, él, nosotros, bajo el gran árbol viviente estatua de la lluvia,
para decir los pronombres hermosos y reconocernos y ser fieles a nuestros nombres
hay que soñar hacia atrás, hacia la fuente, hay que remar siglos arriba,
más allá de la infancia, más allá del comienzo, más allá de las aguas del bautismo,
echar abajo las paredes entre el hombre y el hombre, juntar de nuevo lo que fue separado,
vida y muerte no son mundos contrarios, somos un solo tallo con dos flores gemelas,
hay que desenterrar la palabra perdida, soñar hacia dentro y también hacia afuera,
descifrar el tatuaje de la noche y mirar cara a cara al mediodía y arrancarle su máscara,
bañarse en luz solar y comer los frutos nocturnos, deletrear la escritura del astro y la del río,
recordar lo que dicen la sangre y la marea, la tierra y el cuerpo, volver al punto de partida,
ni adentro ni afuera, ni arriba ni abajo, al cruce de caminos, adonde empiezan los caminos,
porque la luz canta con un rumor de agua, con un rumor de follaje canta el agua
y el alba está cargada de frutos, el día y la noche reconciliados fluyen como un río manso,
el día y la noche se acarician largamente como un hombre y una mujer enamorados,
como un solo río interminable bajo arcos de siglos fluyen las estaciones y los hombres,
hacia allá, al centro vivo del origen, más allá de fin y comienzo.
Entre le sac et le ressac
Ma muse nage nue
Au cœur des vagues
De neige immortelle
De la nuit tropicale.
C'est un mélange de sirène
Et de sauterelle
A la queue papillonnante bleue verte et grise
Qui plonge à intervalles réguliers
Dans le sauna des abysses
A la recherche des sources chaudes
Des volcans sous-marins
Où dorment les champignons sauvages
Et où paissent les rennes
En attendant le moka saveur airelles
D'un Petit Prince abscons portant masque, palmes et tuba
Qui danse la rumba cubaine.
Quand ma très chère se déhanche
Elle skie elle patine elle surfe
Elle nage elle plonge elle sue
Entre les battements de conga,
Les glissés et les déliés de son partenaire
Tout en tricotant des pas humides de calypso vierge
Ad libitum.
Jean Cocteau es un ruiseñor mecánico a quien le ha dado cuerda Ronsard.

Los únicos brazos entre los cuales nos resignaríamos a pasar la vida, son los brazos de las Venus que han perdido los brazos.

Si los pintores necesitaran, como Delacroix, asistir al degüello de 400 odaliscas para decidirse a tomar los pinceles... Si, por lo menos, sólo fuesen capaces de empuñarlos antes de asesinar a su idolatrada Mamá...

Musicalmente, el clarinete es un instrumento muchísimo más rico que el diccionario.

Aunque se alteren todas nuestras concepciones sobre la Vida y la Muerte, ha llegado el momento de denunciar la enorme superchería de las "Meninas" que -siendo las propias "Meninas" de carne y hueso- colgaron un letrerito donde se lee Velázquez, para que nadie descubra el auténtico y secular milagro de su inmortalidad.

Nadie escuchó con mayor provecho que Debussy, los arpegios que las manos traslúcidas de la lluvia improvisan contra el teclado de las persianas.

Las frases, las ideas de Proust, se desarrollan y se enroscan, como las anguilas que nadan en los acuarios; a veces deformadas por un efecto de refracción, otras anudadas en acoplamientos viscosos, siempre envueltas en esa atmósfera que tan solo se encuentra en los acuarios y en el estilo de Proust.

¡La "Olimpia" de Manet está enferma de "mal de Pott"! ¡Necesita aire de mar!... ¡Urge que Goya la examine!...

En ninguna historia se revive, como en las irisaciones de los vidrios antiguos, la fugaz y emocionante historia de setecientos mil crepúsculos y auroras.

¡Las lágrimas lo corrompen todo! Partidarios insospechables de un "régimen mejorado", ¿tenemos derecho a reclamar una "ley seca" para la poesía... para una poesía "extra dry", gusto americano?

Todo el talento del "douannier" Rousseau estribó en la convicción con que, a los sesenta años, fue capaz de prenderse a un biberón.

La disección de los ojos de Monet hubiera demostrado que Monet poseía ojos de mosca; ojos forzados por innumerables ojitos que distinguen con nitidez los más sutiles matices de un color pero que, siendo ojos autónomos, perciben esos matices independientemente, sin alcanzar una visión sintética de conjunto.

Las frases de Oscar Wilde no necesitan red. ¡Lástima que al realizar sus más arriesgadas acrobacias, nos dejen la incertidumbre de su ****!

El cúmulo de atorrantismo y de burdel, de uso y abuso de limpiabotas, de sensiblería engominada, de ojo en compota, de retobe y de tristeza sin razón -allí está la pampa... más allá el indio... la quena... el tamboril -que se espereza y canta en los acordes del tango que improvisa cualquier lunfardo.

Es necesario procurarse una vestimenta de radiógrafo (que nos proteja del contacto demasiado brusco con lo sobrenatural), antes de aproximarnos a los rayos ultravioletas que iluminan los paisajes de Patinir.

No hay crítico comparable al cajón de nuestro escritorio.

Entre otras... ¡la más irreductible disidencia ortográfica! Ellos: Padecen todavía la superstición de las Mayúsculas.

Nosotros: Hace tiempo que escribimos: cultura, arte, ciencia, moral y, sobre todo y ante todo, poesía.

Los cubistas cometieron el error de creer que una manzana era un tema menos literario y frugal que las nalgas de madame Recamier.

¡Sin pie, no hay poesía! -exclaman algunos. Como si necesitásemos de esa confidencia para reconocerlos.

Esos tinteros con un busto de Voltaire, ¿no tendrán un significado profundo? ¿No habrá sido Voltaire una especie de Papa (*****) de la tinta?

En música, al pleonasmo se le denomina: variación.

Seurat compuso los más admirables escaparates de juguetería.

La prosa de Flaubert destila un sudor tan frío que nos obliga a cambiarnos de camiseta, si no podemos recurrir a su correspondencia.

El silencio de los cuadros del Greco es un silencio ascético, maeterlinckiano, que alucina a los personajes del Greco, les desequilibra la boca, les extravía las pupilas, les diafaniza la nariz.

Los bustos romanos serían incapaces de pensar si el tiempo no les hubiera destrozado la nariz.

No hay que admirar a Wagner porque nos aburra alguna vez, sino a pesar de que nos aburra alguna vez.

Europa comienza a interesarse por nosotros. ¡Disfrazados con las plumas o el chiripá que nos atribuye, alcanzaríamos un éxito clamoroso! ¡Lástima que nuestra sinceridad nos obligue a desilusionarla... a presentarnos como somos; aunque sea incapaz de diferenciarnos... aunque estemos seguros de la rechifla!

Aunque la estilográfica tenga reminiscencias de lagrimatorio, ni los cocodrilos tienen derecho a confundir las lágrimas con la tinta.

Renán es un hombre tan bien educado que hasta cuando cree tener razón, pretende demostrarnos que no la tiene.

Las Venus griegas tienen cuarenta y siete pulsaciones. Las Vírgenes españolas, ciento tres.

¡Sepamos consolarnos! Si las mujeres de Rubens pesaran 27 kilos menos, ya no podríamos extasiarnos ante los reflejos nacarados de sus carnes desnudas.

Llega un momento en que aspiramos a escribir algo peor.

El ombligo no es un órgano tan importante como imaginan ustedes... ¡Señores poetas!

¿Estupidez? ¿Ingenuidad? ¿Política?... "Seamos argentinos", gritan algunos... sin advertir que la nacionalidad es algo tan fatal como la conformación de nuestro esqueleto.

Delatemos un onanismo más: el de izar la bandera cada cinco minutos.

Lo primero que nos enseñan las telas de Chardin es que, para llegar a la pulcritud, al reposo, a la sensatez que alcanzó Chardin, no hay más remedio que resignarnos a pasar la vida en zapatillas.

Facilísimo haber previsto la muerte de Apollinaire, dado que el cerebro de Apollinaire era una fábrica de pirotecnia que constantemente inventaba los más bellos juegos de artificio, los cohetes de más lindo color, y era fatal que al primero que se le escapara entre el fango de la trinchera, una granada le rebanara el cráneo.

Los esclavos miguelangelescos poseen un olor tan iodado, tan acre que, por menos paladar que tengamos basta gustarlo alguna vez para convencerse de que fueron esculpidos por la rompiente. (No me refiero a los del Louvre; modelados por el mar, un día de esos en que fabrica merengues sobre la arena).

¡La opinión que se tendrá de nosotros cuando sólo quede de nosotros lo que perdura de la vieja China o del viejo Egipto!

¡Impongámosnos ciertas normas para volver a experimentar la complacencia ingenua de violarlas! La rehabilitación de la infidelidad reclama de nosotros un candor semejante. ¡Ruboricémonos de no poder ruborizarnos y reinventemos las prohibiciones que nos convengan, antes de que la libertad alcance a esclavizarnos completamente!

El cemento armado nos proporciona una satisfacción semejante a la de pasarnos la mano por la cara, después de habernos afeitado.

¡Los vidrios catalanes y las estalactitas de Mallorca con que Anglada prepara su paleta!

Los cubistas salvaron a la pintura de las corrientes de aire, de los rayos de sol que amenazaban derretirla pero -al cerrar herméticamente las ventanas, que los impresionistas habían abierto en un exceso de entusiasmo- le suministraron tal cúmulo de recetas, una cantidad tan grande de ventosas que poco faltó para que la asfixiaran y la dejasen descarnada, como un esqueleto.

Hay poetas demasiado inflamables. ¿Pasan unos senos recién inaugurados? El cerebro se les incendia. ¡Comienza a salirles humo de la cabeza!

"La Maja Vestida" está más desnuda que la "maja desnuda".

Las telas de Velázquez respiran a pleno pulmón; tienen una buena tensión arterial, una temperatura normal y una reacción Wasserman negativa.

¡Quién hubiera previsto que las Venus griegas fuesen capaces de perder la cabeza!

Hay acordes, hay frases, hay entonaciones en D'Annunzio que nos obligan a perdonarle su "fiatto", su "bella voce", sus actitudes de tenor.

Azorín ve la vida en diminutivo y la expresa repitiendo lo diminutivo, hasta darnos la sensación de la eternidad.

¡El Arte es el peor enemigo del arte!... un fetiche ante el que ofician, arrodillados, quienes no son artistas.

Lo que molesta más en Cézanne es la testarudez con que, delante de un queso, se empeña en repetir: "esto es un queso".

El espesor de las nalgas de Rabelais explica su optimismo. Una visión como la suya, requiere estar muellemente sentada para impedir que el esqueleto nos proporcione un pregusto de muerte.

La arquitectura árabe consiguió proporcionarle a la luz, la dulzura y la voluptuosidad que adquiere la luz, en una boca entreabierta de mujer.

Hasta el advenimiento de Hugo, nadie sospechó el esplendor, la amplitud, el desarrollo, la suntuosidad a que alcanzaría el genio del "camelo".

Es tanta la mala educación de Pió Baroja, y es tan ingenua la voluptuosidad que siente Pío Baroja en ser mal educado, que somos capaces de perdonarle la falta de educación que significa llamarse: Pío Baroja.

No hay que confundir poesía con vaselina; vigor, con camiseta sucia.

El estilo de Barres es un estilo de onda, un estilo que acaba de salir de la peluquería.

Lo único que nos impide creer que Saint Saens haya sido un gran músico, es haber escuchado la música de Saint Sáéns.

¿Las Vírgenes de Murillo?

Como vírgenes, demasiado mujeres.

Como mujeres, demasiado vírgenes.

Todas las razones que tendríamos para querer a Velázquez, si la única razón del amor no consistiera en no tener ninguna.

Los surtidores del Alhambra conservan la versión más auténtica de "Las mil y una noches", y la murmuran con la fresca monotonía que merecen.

Si Rubén no hubiera poseído unas manos tan finas!... ¡Si no se las hubiese mirado tanto al escribir!...

La variedad de cicuta con que Sócrates se envenenó se llamaba "Conócete a ti mismo".

¡Cuidado con las nuevas recetas y con los nuevos boticarios! ¡Cuidado con las decoraciones y "la couleur lócale"! ¡Cuidado con los anacronismos que se disfrazan de aviador! ¡Cuidado con el excesivo dandysmo de la indumentaria londinense! ¡Cuidado -sobre todo- con los que gritan: "¡Cuidado!" cada cinco minutos!

Ningún aterrizaje más emocionante que el "aterrizaje" forzoso de la Victoria de Samotracia.

Goya grababa, como si "entrara a matar".

El estilo de Renán se resiente de la flaccidez y olor a sacristía de sus manos... demasiado aficionadas "a lavarse las manos".

La Gioconda es la única mujer viviente que sonríe como algunas mujeres después de muertas.

Nada puede darnos una certidumbre más sensual y un convencimiento tan palpable del origen divino de la vida, como el vientre recién fecundado de la Venus de Milo.

El problema más grave que Goya resolvió al pintar sus tapices, fue el dosaje de azúcar; un terrón más y sólo hubieran podido usarse como tapas de bomboneras.

Los rizos, las ondulaciones, los temas "imperdibles" y, sobre todo, el olor a "vera violetta" de las melodías italianas.

Así como un estiló maduro nos instruye -a través de una descripción de Jerusalén- del gesto con que el autor se anuda la corbata, no existirá un arte nacional mientras no sepamos pintar un paisaje noruego con un inconfundible sabor a carbonada.

¿Por qué no admitir que una gallina ponga un trasatlántico, si creemos en la existencia de Rimbaud, sabio, vidente y poeta a los 12 años?

¡El encarnizamiento con que hundió sus pitones, el toro aquél, que mató a todos los Cristos españoles!

Rodin confundió caricia con modelado; espasmo con inspiración; "atelier" con alcoba.

Jamás existirán caballos capaces de tirar un par de patadas que violenten, más rotundamente, las leyes de la perspectiva y posean, al mismo tiempo, un concepto más equilibrado de la composición, que el par de patadas que tiran los heroicos percherones de Paolo Uccello.

Nos aproximamos a los retratos del Greco, con el propósito de sorprender las sanguijuelas que se ocultan en los repliegues de sus golillas.

Un libro debe construirse como un reloj, y venderse como un salchichón.

Con la poesía sucede lo mismo que con las mujeres: llega un momento en que la única actitud respetuosa consiste en levantarles la pollera.

Los críticos olvidan, con demasiada frecuencia, que una cosa es cacarear, otra, poner el huevo.

Trasladar al plano de la creación la fervorosa voluptuosidad con que, durante nuestra infancia, rompimos a pedradas todos los faroles del vecindario.

¡Si buena parte de nuestros poetas se convenciera de que la tartamudez es preferible al plagio!

Tanto en arte, como en ciencia, hay que buscarle las siete patas al gato.

El barroco necesitó cruzar el Atlántico en busca del trópico y de la selva para adquirir la ingenuidad candorosa y llena de fasto que ostenta en América.

¿Cómo dejar de admirarla prodigalidad y la perfección con que la mayoría de nuestros poetas logra el prestigio de realizar el vacío absoluto?

A fuerza de gritar socorro se corre el riesgo de perder la voz.

En los mapas incunables, África es una serie de islas aisladas, pero los vientos hinchan sus cachetes en todas direcciones.

Los paréntesis de Faulkner son cárceles de negros.

Estamos tan pervertidos que la inhabilidad de lo ingenuo nos parece el "sumun" del arte.

La experiencia es la enfermedad que ofrece el menor peligro de contagio.

En vez de recurrir al whisky, Turner se emborracha de crepúsculo.

Las mujeres modernas olvidan que para desvestirse y desvestirlas se requiere un mínimo de indumentaria.

La vida es un largo embrutecimiento. La costumbre nos teje, diariamente, una telaraña en las pupilas; poco a poco nos aprisiona la sintaxis, el diccionario; los mosquitos pueden volar tocando la corneta, carecemos del coraje de llamarlos arcángeles, y cuando deseamos viajar nos dirigimos a una agencia de vapores en vez de metamorfosear una silla en un trasatlántico.

Ningún Stradivarius comparable en forma, ni en resonancia, a las caderas de ciertas colegialas.

¿Existe un llamado tan musicalmente emocionante como el de la llamarada de la enorme gasa que agita Isolda, reclamando desesperadamente la presencia de Tristán?

Aunque ellos mismos lo ignoren, ningún creador escribe para los otros, ni para sí mismo, ni mucho menos, para satisfacer un anhelo de creación, sino porque no puede dejar de escribir.

Ante la exquisitez del idioma francés, es comprensible la atracción que ejerce la palabra "merde".

El adulterio se ha generalizado tanto que urge rehabilitarlo o, por lo menos, cambiarle de nombre.

Las distancias se han acortado tanto que la ausencia y la nostalgia han perdido su sentido.

Tras todo cuadro español se presiente una danza macabra.

Lo prodigioso no es que Van Gogh se haya cortado una oreja, sino que conservara la otra.

La poesía siempre es lo otro, aquello que todos ignoran hasta que lo descubre un verdadero poeta.

Hasta Darío no existía un idioma tan rudo y maloliente como el español.

Segura de saber donde se hospeda la poesía, existe siempre una multitud impaciente y apresurada que corre en su busca pero, al llegar donde le han dicho que se aloja y preguntar por ella, invariablemente se le contesta: Se ha mudado.

Sólo después de arrojarlo todo por la borda somos capaces de ascender hacia nuestra propia nada.

La serie de sarcófagos que encerraban a las momias egipcias, son el desafío más perecedero y vano de la vida ante el poder de la muerte.

Los pintores chinos no pintan la naturaleza, la sueñan.

Hasta la aparición de Rembrandt nadie sospechó que la luz alcanzaría la dramaticidad e inagotable variedad de conflictos de las tragedias shakespearianas.

Aspiramos a ser lo que auténticamente somos, pero a medida que creemos lograrlo, nos invade el hartazgo de lo que realmente somos.

Ambicionamos no plagiarnos ni a nosotros mismos, a ser siempre distintos, a renovarnos en cada poema, pero a medida que se acumulan y forman nuestra escueta o frondosa producción, debemos reconocer que a lo largo de nuestra existencia hemos escrito un solo y único poema.
Bastian M Pop Dec 2020
con narciso por labios
&
pupilas de azúcar
me encontraste

entre rechinantes mares hechos tabique
asfalto
&
vagones sin vía
sus obreros en gabán
entre gritos encerraron a mi serafín

el titilar de un palpitar amado
mis pasos no llevan a casa
llevan a un sonreír entre sabanas ajenas

eco de mis pétalos
ni mis ternuras reconozco
cuando tus pieles fueron filmadas
por caricia de crepitar ocre
&
mis pupilas de azúcar

me hiere el corazón
en pedacitos que reconozco

narciso por labios
&
dulces nuestras distancias

podría haberme arrojado
entre aguas cristalinas
si los pasos del hastío
no llevasen miel

pero es como sé
ahogado en mi reflejo
&
mares hechos tabique

pero es como
distinguir entre
jardines
&
flores
&
escuchar su eco

mis cristales ya no guían
arrojado entre aguas cristalinas
narciso por labios
A un niño, a un solo niño que iba para piedra nocturna,
para ángel indiferente de una escala sin cielo...
Mirad. Conteneos la sangre, los ojos.
A sus pies, él mismo, sin vida.
  No aliento de farol moribundo,
ni jadeada amarillez de noche agonizante,
sino dos fósforos fijos de pesadilla eléctrica,
clavados sobre su tierra en polvo, juzgándola.
Él, resplandor sin salida, lividez sin escape, yacente,
juzgándose.

  Tizo electrocutado, infancia mía de ceniza, a mis pies, tizo yacente.
Carbunclo hueco, *****, desprendido de un ángel que iba para piedra nocturna,
para límite entre la muerte y la nada.
Tú: yo: niño.
  Bambolea el viento un vientre de gritos anteriores al mundo
a la sorpresa de la luz en los ojos de los reciennacidos,
al descenso de la vía láctea a las gargantas terrestres.
Niño.
  Una cuna de llamas de norte a sur,
de frialdad de tiza amortajada en los yelos,
a fiebre de paloma agonizando en el área de una bujía;
una cuna de llamas meciéndote las sonrisas, los llantos.
Niño.
  Las primeras palabras abiertas en las penumbras de los sueños sin nadie,
en el silencio rizado de las albercas o en el eco de los jardines,
devoradas por el mar y ocultas hoy en un hoyo sin viento.
Muertas, como el estreno de tus pies en el cansancio frío de una escalera.
Niño.
Las flores, sin piernas para huir de los aires crueles,
de su espoleo continuo al corazón volante de las nieves y los pájaros,
desangradas en un aburrimiento de cartillas y pizarrines.
4 y 4 son 18. Y la X, una K, una H, una J.
Niño.
En un trastorno de ciudades marítimas sin escrúpulos,
de mapas confundidos y desiertos barajados,
atended a unos ojos que preguntan por los afluentes del cielo,
a una memoria extraviada entre nombres y fechas.
Niño.
Perdido entre ecuaciones, triángulos, fórmulas y precipitados azules,
entre el suceso de la sangre, los escombros y las coronas caídas,
cuando los cazadores de oro y el asalto a la banca,
en el rubor tardío de las azoteas
voces de ángeles te anunciaron la botadura y pérdida de tu alma.
Niño.
Y como descendiste al fondo de las mareas,
a las urnas donde el azogue, el plomo y el hierro pretenden ser humanos,
tener honores de vida,
a la deriva de la noche tu traje fue dejándote solo.
Niño.
Desnudo, sin los billetes de inocencia fugados en sus bolsillos,
derribada en tu corazón y sola su primera silla,
no creíste ni en Venus, que nacía en el compás abierto de tus brazos.
ni en la escala de plumas que tiende el sueño de Jacob al de Julio Verne.
Niño.
Para ir al infierno no hace falta cambiar de sitio ni postura.
Cuando la tierra llena de párpados mojados
se haga ceniza y duro aire cernido,
y los terrones secos y las aguas,
los pozos, los metales,
por fin devuelvan sus gastados muertos,
quiero una oreja, un ojo,
un corazón herido dando tumbos,
un hueco de puñal hace ya tiempo hundido
en un cuerpo hace tiempo exterminado y solo,
quiero unas manos, una ciencia de uñas,
una boca de espanto y amapolas muriendo,
quiero ver levantarse del polvo inútil
un ronco árbol de venas sacudidas,
yo quiero de la tierra más amarga,
entre azufre y turquesa y olas rojas
y torbellinos de carbón callado,
quiero una carne despertar sus huesos
aullando llamas,
y un especial olfato correr en busca de algo,
y una vista cegada por la tierra
correr detrás de dos ojos oscuros,
y un oído, de pronto, como una ostra furiosa,
rabiosa, desmedida,
levantarse hacia el trueno,
y un tacto puro, entre sales perdido,
salir tocando pechos y azucenas, de pronto.

Oh día de los muertos! oh distancia hacia donde
la espiga muerta yace con su olor a relámpago,
oh galerías entregando un nido
y un pez y una mejilla y una espada,
todo molido entre las confusiones,
todo sin esperanzas decaído,
todo en la sima seca alimentado
entre los dientes de la tierra dura.

Y la pluma a su pájaro suave,
y la luna a su cinta, y el perfume a su forma,
y, entre las rosas, el desenterrado,
el hombre lleno de algas minerales,
y a sus dos agujeros sus ojos retornando.

Está desnudo,
sus ropas no se encuentran en el polvo,
y su armadura rota se ha deslizado al fondo del infierno,
y su barba ha crecido como el aire en otoño,
y hasta su corazón quiere morder manzanas.

Cuelgan de sus rodillas y sus hombros
adherencias de olvido, hebras del suelo,
zonas de vidrio roto y aluminio,
cáscaras de cadáveres amargos,
bolsillos de agua convertida en hierro:
y reuniones de terribles bocas
derramadas y azules,
y ramas de coral acongojado
hacen corona a su cabeza verde,
y tristes vegetales fallecidos
y maderas nocturnas le rodean,
y en él aún duermen palomas entreabiertas
con ojos de cemento subterráneo.

Conde dulce, en la niebla,
oh recién despertado de las minas,
oh recién seco del agua sin río,
oh recién sin arañas!

Crujen minutos en tus pies naciendo,
tu **** asesinado se incorpora,
y levantas la mano en donde vive
todavía el secreto de la espuma.
Sputnik Andrade Oct 2012
Te voy a escribir un poema, dice la voz grave, de padre severo, la que te da miedo, porque eso es lo que hago.

Porque así hiero, así deshumanizo, así  vuelvo invisible lo delineado, lo certero. Escribiendo transformo la carne y la sangre y los huesos en grafito que se borra, en caracteres que vuelan y se pierden.

Así te vuelvo a ti, todo, en nada.

Eras un gato. Eras lluvia ominosa. Fuentes sin agua, mar encerrado. Eras belleza donde nadie quería mirar. Nadie se acerca jamás a lo derruido y a lo gris a lo que huele a abandonado, extranjero.

Me gustaba llorar en tu desolación. En la tierra húmeda que estaba bajo tus pies. En las manos siempre vacías.

Eras extraordinario.

Un caballero exiliado, un detective medieval, un magnate honesto.

Eras, eras, eras.

Déjame convertirte, ahora, en algo más. Ahora que has dejado de ser, que incluso perdiste la piel, el cabello, el brillo.

Eres Siddharta, joven de nuevo camino. Eres el Buda. Renunciaste a todo [polvo, ropa usada, brillo] Te volviste nada. Un mesías. El Uno.

Poesía. ¿Tú?

Tú no eres poesía, tu no eres las copas de los árboles que se mecen [se mecen] junto con el caprichoso baile del viento. ¿Tú?

Comes y amas y vives y haces y dejas de hacer porque ya es de día y ya es de noche. ¿Tú?

Siddharta Eclipsado por la Luz. Siddharta sin voz. Sólo Om. Om. Om.

Eras el soldado sin nombre. Todos ellos, deshechos por la guerra, con lámparas de aceite en la mirada, pasos tenues.

Eras.

Eso es lo que eres. La exaltación [mía] del pasado, el vivir en los recuerdos, la nostalgia, la niñez difuminada, antes de anochecer, una sonrisa inocente. No es un vacío o un espacio sin polvo entre los libros, la marca de que un cuerpo que estuvo entre las sábanas.

Eres el pasado que murió y ya no existe. No eres, dios reencarnado.

Te volviste santo, te sentaste y te transformaste en piedra tallada, te cubriste de musgo y de olvido, solamente. Todo lo demás es demasiado humano.

Siddharta, inútil cualquier intento. Porque no puedes ganarme. Yo soy la pluma que escribe. Yo te invento, yo te insuflo vida y yo ya no quiero dártela, porque estás intentando escribir y eso no te lo puedo permitir. Eso no lo puede hacer.

Yo soy Jesús de Judea, vivo, muerto, con luz propia, crucificado, envuelto en rosas, en todas partes, los puentes, las manchas, los cuellos, las malas palabras, el ****, el día y la noche, tinta, papel de arroz, copal y oro. Todo, todos.

[

Entre dos montañas y un río,
el Buda más grande de la Tierra se sienta.
En su oreja izquierda, sin embargo,
vive una familia de golondrinas.

]

Esta es mi venganza, piedra verde, chiquillo de la nada.

— The End —