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marriegegirl Jun 2014
Fait

: La Californie est un endroit magnifique pour se marier fou .Donc voyager à Palm Desert pour une affaire élégante à la



Ironwood Country Club .orné de jolies fleurs de ARTISAN événement .Floral .Décor ?Meilleure idée jamais .Comme il est de passer la journée s'est terminée dans la galerie capturé par Kate Prix .Parce que si quelque chose va faire entièrement votre mardi robe de mariée courte .c'est cette affaire complexe .Voir tous ici .\u003cp\u003eColorsSeasonsFallSettingsChurchCountry ClubStylesCasual Elegance
de la mariée .Après avoir été né et a grandi à Seattle .j'ai toujours pensé que je finirais par se marier là un jour .mais après Cory a proposé .le concept d'un mariage à destination devenu très attrayant .J'ai immédiatement pensé à Palm Desert serait l'emplacement de destination parfaite parce que ma famille a été partagerai le temps entre là et Seattle pour les 10 dernières années .Il est assez **** pour profiter du soleil de la Californie à l'automne .mais pas si **** que la planification et Voyage serait trop difficile .Il est l'évasion parfaite .

Dès le début .Cory et moi étions sûrs de deux choses : nous voulions Kate Prix que notre photographe et musique en direct pendant l'heure du cocktail .On nous a présenté Michael Tiernan .un musicien incroyable et DJ qui fait appris comment effectuer une chanson de Dave Matthews pour notre première danse .Il a complété le tout en effectuant Jimmy Buffet et Tom Petty pour les père -fille et mère - fils danses .C'était exactement ce que Cory et moi avions prévu .mais en mieux!

Ironwood Country Club est un lieu étonnant pour notre mariage .Non seulement le club absolument magnifique .mais leur personnel de l'événement a dépassé toutes nos attentes .s'assurer que tout s'est bien passé .La journée s'est déroulée sans accroc.Nous avons loué la鈥 淭il鈥Oui filles pour notre jour de coordination et ils ont fait un travail fabuleux et fait en sorte que la seule chose Cory et moi avons eu à se concentrer sur l'autre était sur ​​notre journée spéciale .Notre fleuriste était Joey lors d'événements Artisan .Je savais que je pouvais lui faire confiance pour prendre le peu de vision que j'ai eue et créer des arrangements de l'église ainsi que de belles pièces du centre d'accueil robes demoiselles d honneur qui a brillé tout au long de la nuit .

Nous n'aurions jamais pensé que notre mariage se révélerait être si belle .détendue .et qui aime s'amuser .Nous savons que nous avons notre photographe incroyable .musicien .coordinateurs et fleuriste à remercier pour cela .C'était vraiment le jour le plus inoubliable de notre vie .et le sera toujours.

Photographie : Kate Prix Photographie robe de mariée courte | Floral Design : ARTISAN événement .Floral .Décor | Robe de mariée : Claire Pettibone | Cérémonie : Sacred Heart Church | Réception: Ironwood Country Club | DJ : Michael Tiernan | calligraphie .invitations .cartes de nom : La Happy | Coordination : Les filles Oui | Dress Shop : La théorie robeARTISAN événement .Floral .Le décor est un membre de notre Little Black Book .Découvrez comment les membres sont choisis en visitant notre page de FAQ .ARTISAN événement floralDécor ... voir le

http://modedomicile.com/goods.php?id=2363
Le bras sur un marteau gigantesque, effrayant
D'ivresse et de grandeur, le front vaste, riant
Comme un clairon d'airain, avec toute sa bouche,
Et prenant ce gros-là dans son regard farouche,
Le Forgeron parlait à Louis Seize, un jour
Que le Peuple était là, se tordant tout autour,
Et sur les lambris d'or traînant sa veste sale.
Or le bon roi, debout sur son ventre, était pâle,
Pâle comme un vaincu qu'on prend pour le gibet,
Et, soumis comme un chien, jamais ne regimbait,
Car ce maraud de forge aux énormes épaules
Lui disait de vieux mots et des choses si drôles,
Que cela l'empoignait au front, comme cela !
" Or tu sais bien, Monsieur, nous chantions tra la la
Et nous piquions les boeufs vers les sillons des autres :
Le Chanoine au soleil filait des patenôtres
Sur des chapelets clairs grenés de pièces d'or
Le Seigneur, à cheval, passait, sonnant du cor
Et l'un avec la hart, l'autre avec la cravache
Nous fouaillaient. - Hébétés comme des yeux de vache,
Nos yeux ne pleuraient plus ; nous allions, nous allions,
Et quand nous avions mis le pays en sillons,
Quand nous avions laissé dans cette terre noire
Un peu de notre chair.., nous avions un pourboire :
On nous faisait flamber nos taudis dans la nuit ;
Nos petits y faisaient un gâteau fort bien cuit. ...
" Oh ! je ne me plains pas. Je te dis mes bêtises,
C'est entre nous. J'admets que tu me contredises.
Or n'est-ce pas joyeux de voir au mois de juin
Dans les granges entrer des voitures de foin
Énormes ? De sentir l'odeur de ce qui pousse,
Des vergers quand il pleut un peu, de l'herbe rousse ?
De voir des blés, des blés, des épis pleins de grain,
De penser que cela prépare bien du pain ?...
Oh ! plus fort, on irait, au fourneau qui s'allume,
Chanter joyeusement en martelant l'enclume,
Si l'on était certain de pouvoir prendre un peu,
Étant homme, à la fin ! de ce que donne Dieu !
- Mais voilà, c'est toujours la même vieille histoire !

" Mais je sais, maintenant ! Moi, je ne peux plus croire,
Quand j'ai deux bonnes mains, mon front et mon marteau,
Qu'un homme vienne là, dague sur le manteau,
Et me dise : Mon gars, ensemence ma terre ;
Que l'on arrive encor quand ce serait la guerre,
Me prendre mon garçon comme cela, chez moi !
- Moi, je serais un homme, et toi, tu serais roi,
Tu me dirais : Je veux !... - Tu vois bien, c'est stupide.
Tu crois que j'aime voir ta baraque splendide,
Tes officiers dorés, tes mille chenapans,
Tes palsembleu bâtards tournant comme des paons :
Ils ont rempli ton nid de l'odeur de nos filles
Et de petits billets pour nous mettre aux Bastilles,
Et nous dirons : C'est bien : les pauvres à genoux !
Nous dorerons ton Louvre en donnant nos gros sous !
Et tu te soûleras, tu feras belle fête.
- Et ces Messieurs riront, les reins sur notre tête !

" Non. Ces saletés-là datent de nos papas !
Oh ! Le Peuple n'est plus une putain. Trois pas
Et, tous, nous avons mis ta Bastille en poussière.
Cette bête suait du sang à chaque pierre
Et c'était dégoûtant, la Bastille debout
Avec ses murs lépreux qui nous racontaient tout
Et, toujours, nous tenaient enfermés dans leur ombre !

- Citoyen ! citoyen ! c'était le passé sombre
Qui croulait, qui râlait, quand nous prîmes la tour !
Nous avions quelque chose au coeur comme l'amour.
Nous avions embrassé nos fils sur nos poitrines.
Et, comme des chevaux, en soufflant des narines
Nous allions, fiers et forts, et ça nous battait là...
Nous marchions au soleil, front haut, - comme cela, -
Dans Paris ! On venait devant nos vestes sales.
Enfin ! Nous nous sentions Hommes ! Nous étions pâles,
Sire, nous étions soûls de terribles espoirs :
Et quand nous fûmes là, devant les donjons noirs,
Agitant nos clairons et nos feuilles de chêne,
Les piques à la main ; nous n'eûmes pas de haine,
- Nous nous sentions si forts, nous voulions être doux !

" Et depuis ce jour-là, nous sommes comme fous !
Le tas des ouvriers a monté dans la rue,
Et ces maudits s'en vont, foule toujours accrue
De sombres revenants, aux portes des richards.
Moi, je cours avec eux assommer les mouchards :
Et je vais dans Paris, noir marteau sur l'épaule,
Farouche, à chaque coin balayant quelque drôle,
Et, si tu me riais au nez, je te tuerais !
- Puis, tu peux y compter tu te feras des frais
Avec tes hommes noirs, qui prennent nos requêtes
Pour se les renvoyer comme sur des raquettes
Et, tout bas, les malins ! se disent : " Qu'ils sont sots ! "
Pour mitonner des lois, coller de petits pots
Pleins de jolis décrets roses et de droguailles,
S'amuser à couper proprement quelques tailles.
Puis se boucher le nez quand nous marchons près d'eux,
- Nos doux représentants qui nous trouvent crasseux ! -
Pour ne rien redouter, rien, que les baïonnettes...,
C'est très bien. Foin de leur tabatière à sornettes !
Nous en avons assez, là, de ces cerveaux plats
Et de ces ventres-dieux. Ah ! ce sont là les plats
Que tu nous sers, bourgeois, quand nous sommes féroces,
Quand nous brisons déjà les sceptres et les crosses !... "
Il le prend par le bras, arrache le velours
Des rideaux, et lui montre en bas les larges cours
Où fourmille, où fourmille, où se lève la foule,
La foule épouvantable avec des bruits de houle,
Hurlant comme une chienne, hurlant comme une mer,
Avec ses bâtons forts et ses piques de fer
Ses tambours, ses grands cris de halles et de bouges,
Tas sombre de haillons saignant de bonnets rouges :
L'Homme, par la fenêtre ouverte, montre tout
Au roi pâle et suant qui chancelle debout,
Malade à regarder cela !
" C'est la Crapule,
Sire. Ça bave aux murs, ça monte, ça pullule :
- Puisqu'ils ne mangent pas, Sire, ce sont des gueux !
Je suis un forgeron : ma femme est avec eux,
Folle ! Elle croit trouver du pain aux Tuileries !
- On ne veut pas de nous dans les boulangeries.
J'ai trois petits. Je suis crapule. - Je connais
Des vieilles qui s'en vont pleurant sous leurs bonnets
Parce qu'on leur a pris leur garçon ou leur fille :
C'est la crapule. - Un homme était à la Bastille,
Un autre était forçat : et tous deux, citoyens
Honnêtes. Libérés, ils sont comme des chiens :
On les insulte ! Alors, ils ont là quelque chose
Qui leur l'ait mal, allez ! C'est terrible, et c'est cause
Que se sentant brisés, que, se sentant damnés,
Ils sont là, maintenant, hurlant sous votre nez !
Crapule. - Là-dedans sont des filles, infâmes ,
Parce que, - vous saviez que c'est faible, les femmes, -
Messeigneurs de la cour, - que ça veut toujours bien, -
Vous avez craché sur l'âme, comme rien !
Vos belles, aujourd'hui, sont là. C'est la crapule.

" Oh ! tous les Malheureux, tous ceux dont le dos brûle
Sous le soleil féroce, et qui vont, et qui vont,
Qui dans ce travail-là sentent crever leur front...
Chapeau bas, mes bourgeois ! Oh ! ceux-là, sont les Hommes !
Nous sommes Ouvriers, Sire ! Ouvriers ! Nous sommes
Pour les grands temps nouveaux où l'on voudra savoir,
Où l'Homme forgera du matin jusqu'au soir
Chasseur des grands effets, chasseur des grandes causes,
Où, lentement vainqueur il domptera les choses
Et montera sur Tout, comme sur un cheval !
Oh ! splendides lueurs des forges ! Plus de mal,
Plus ! - Ce qu'on ne sait pas, c'est peut-être terrible :
Nous saurons ! - Nos marteaux en main, passons au crible
Tout ce que nous savons : puis, Frères, en avant !
Nous faisons quelquefois ce grand rêve émouvant
De vivre simplement, ardemment, sans rien dire
De mauvais, travaillant sous l'auguste sourire
D'une femme qu'on aime avec un noble amour :
Et l'on travaillerait fièrement tout le jour
Écoutant le devoir comme un clairon qui sonne :
Et l'on se sentirait très heureux ; et personne,
Oh ! personne, surtout, ne vous ferait ployer !
On aurait un fusil au-dessus du foyer...

" Oh ! mais l'air est tout plein d'une odeur de bataille !
Que te disais-je donc ? Je suis de la canaille !
Il reste des mouchards et des accapareurs.
Nous sommes libres, nous ! Nous avons des terreurs
Où nous nous sentons grands, oh ! si grands ! Tout à l'heure
Je parlais de devoir calme, d'une demeure...
Regarde donc le ciel ! - C'est trop petit pour nous,
Nous crèverions de chaud, nous serions à genoux !
Regarde donc le ciel ! - Je rentre dans la foule,
Dans la grande canaille effroyable, qui roule,
Sire, tes vieux canons sur les sales pavés :
- Oh ! quand nous serons morts, nous les aurons lavés
- Et si, devant nos cris, devant notre vengeance,
Les pattes des vieux rois mordorés, sur la France
Poussent leurs régiments en habits de gala,
Eh bien, n'est-ce pas, vous tous ? - Merde à ces chiens-là ! "

- Il reprit son marteau sur l'épaule.
La foule
Près de cet homme-là se sentait l'âme soûle,
Et, dans la grande cour dans les appartements,
Où Paris haletait avec des hurlements,
Un frisson secoua l'immense populace.
Alors, de sa main large et superbe de crasse,
Bien que le roi ventru suât, le Forgeron,
Terrible, lui jeta le bonnet rouge au front !
Eppilihp Psy Mar 2015
Hey, bab', what's up today?
I don't know, let us play!

Connais-tu l'histoire des enfants qui jouaient à l'humain ?

Leurs parents les avaient abandonnés
Ils ne savaient pas comment s'occuper.

C'est alors que l'un dit :
"Allumons la télé !"

Et tous crièrent : "Oh oui,
Allons nous amuser !"

Au bout d'un temps certains pleurèrent
Les autres ne comprenèrent
Alors ils firent comme à la télé.

Au bout d'un temps certains rièrent
Les autres ne comprenèrent
Alors ils firent comme à la télé.

Au bout d'un temps certains se chamaillèrent
Les autres ne comprenèrent
Alors ils firent comme à la télé.

Au bout d'un temps, tous devenus grands
Personne ne se comprenait
Alors ils furent comme à la télé !
Education, Television, Empathy, Children, Humanity, Gaming, Mimicry, Culture, Alienation, Understanding
SHAKESPEARE.
À lui la baguette magique
Le pouvoir de tout enchaîner ;
Il riva la Nature aux plis de sa tunique,
Et la Création a su le couronner.

MILTON.
Son esprit était un pactole
Dont les flots roulaient de l'or pur,
Un temple à la vertu dont la vaste coupole
Se perdait dans les cieux au milieu de l'azur.

THOMPSON.
Après le jour la nuit obscure,
Après les saisons les saisons,
Ses chants qui sont gravés au sein de la nature
Iront de l'avenir dorer les horizons.

GRAY.
D'un vol grandiose il s'élève,
La foudre il la brave de l'œil,
Le nuage orageux il le passe, puis s'enlève
Lumineuse trainée au sein de son orgueil.

BURNS.
De la lyre de sa patrie
Il fit vibrer les plus doux sons,
Et son âme de feu, céleste rêverie
Se fondit dans des flots d'admirables chansons.

SOUTHEY.
Où règne la nécromancie
Dans les pays orientaux,
Il aimait promener sa riche fantaisie,
Son esprit à cheval sur les vieux fabliaux.

COLERIDGE.
Par le charme de sa magie
Au clair de la lune le soir
Il évoquait le preux, et du preux la vigie,
La superstition, hôte du vieux manoir.

WORDSWORTH.
Au livre de philosophie
Il suspendit sa harpe un jour,
Là, placé près des lacs, il chante, il magnifie
Dans ses paisibles vers la nature et l'amour.

CAMPBELL.
Enfant gâté de la nature
L'art polit son vers enchanteur,
Il sut pincer sa lyre et gracieuse et pure,
Pour amuser l'esprit, et réchauffer le cœur.

SCOTT.
Il chante, et voyez ! là s'élance
Le Roman que l'on croyait mort,
Et la Chevalerie et la Dague et la Lance,
Sortent de l'Arsenal poussés par son ressort !

WILSON.
Son chant comme une hymne sacrée
S'infiltre de l'oreille au cœur ;
On croirait qu'il vous vient de la voûte éthérée
La voix d'un chérubin, d'un saint enfant de chœur.

HEMANS.
Elle ouvre la source des larmes
Et les fait doucement couler,
La pitié dans ses vers elle a les plus doux charmes
Et le lecteur ému s'y laisse affrioler.

SHELLEY.
Un rocher nu, bien solitaire
Au **** par de là l'océan,
Crévassé par le choc des volcans, du tonnerre,
Voilà quel fut Shelley, l'audacieux Titan !

HOGG.
Vêtu d'un rayon de lumière
Qu'il sut voler à l'arc-en-ciel,
Il voit fée et lutin danser dans la clairière,
Et faire le sabbat **** de tout œil mortel.

BYRON.
La tête ceinte de nuages,
Ses pieds étaient jonchés de fleurs,
L'ivresse et la gaité, le calme et les orages
Trouvent en ses beaux vers un écho dans les cœurs.

MOORE.
Couronné de vertes louanges
Et pour chaque œuvre tour à tour,
Moore dans les bosquets se plait avec les anges
À chanter les plaisirs de son Dieu... de l'Amour !
Cris muets Taffetas noirs Redingotes Crimes
Tous les mannequins ont le même regard gris

Mais ce lord a dansé dans un bouge à Paris
Il a des dents d'or et des favoris
Sales

Le Strand me suit de brouillard jaune dans les
Salles

Les plastrons se marquant aux plis poussiéreux
Ces gentlemen se négligèrent Trop heureux
D'assassiner une demi-mondaine
D'assassiner une demi-mondaine Aux Indes
Ces officiers firent des fredaines
Ils ont quitté leur morgue pour un mariage
Morganatique
Morganatique On peut s'amuser en voyage
Si l'on ne salit pas ses escarpins vernis
À l'étranger les meurtres restent impunis
Je tuerais volontiers cette reine d'Écosse
Qui regarde la France en récitant des vers

Mais je troublerais le négoce.
Olivia Kent Sep 2015
He likes pretty blondes with painted faces.
Long legs, open purses.
Smiles wide, teeth a little like diamante.
Superficial features, almost made of wax.
Melting in the summer's heat
Hot bath makes her glisten.
Friends told her but, she wouldn't listen.

He's just a user, an abuser.
An amuser, who plays with himself regularly.
He'll scribble his name on your bedroom wall.
Reminds you, he's been there before.
Keeps a tally graph, inside his bedroom drawer.

He'll etch his name in scented blood upon your bedstead.
While you're playing with his head.
He'll play with yours as well instead.
In and out of opening doors.
Never ending flirting circles.

Wanted yet another lover, found a blonde.
Another one with a melting face, made out of wax.

You love him, you pay.
That's the only way.
For in the coldest light of day, the plain girl with the auburn hair skin one lovely gets his care and makes his day.
She's another sucker.
Being played as always, by her ever loving leech.
(c)Livvi
Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses, servent à entretenir dans l'âme le goût du rythme et de la beauté. Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n'a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s'enrichir.
I.

Bien ! pillards, intrigants, fourbes, crétins, puissances !
Attablez-vous en hâte autour des jouissances !
Accourez ! place à tous !
Maîtres, buvez, mangez, car la vie est rapide.
Tout ce peuple conquis, tout ce peuple stupide,
Tout ce peuple est à vous !

Vendez l'état ! coupez les bois ! coupez les bourses !
Videz les réservoirs et tarissez les sources !
Les temps sont arrivés.
Prenez le dernier sou ! prenez, gais et faciles,
Aux travailleurs des champs, aux travailleurs des villes !
Prenez, riez, vivez !

Bombance ! allez ! c'est bien ! vivez ! faites ripaille !
La famille du pauvre expire sur la paille,
Sans porte ni volet.
Le père en frémissant va mendier dans l'ombre ;
La mère n'ayant plus de pain, dénûment sombre,
L'enfant n'a plus de lait.

II.

Millions ! millions ! châteaux ! liste civile !
Un jour je descendis dans les caves de Lille
Je vis ce morne enfer.
Des fantômes sont là sous terre dans des chambres,
Blêmes, courbés, ployés ; le rachis tord leurs membres
Dans son poignet de fer.

Sous ces voûtes on souffre, et l'air semble un toxique
L'aveugle en tâtonnant donne à boire au phtisique
L'eau coule à longs ruisseaux ;
Presque enfant à vingt ans, déjà vieillard à trente,
Le vivant chaque jour sent la mort pénétrante
S'infiltrer dans ses os.

Jamais de feu ; la pluie inonde la lucarne ;
L'œil en ces souterrains où le malheur s'acharne
Sur vous, ô travailleurs,
Près du rouet qui tourne et du fil qu'on dévide,
Voit des larves errer dans la lueur livide
Du soupirail en pleurs.

Misère ! l'homme songe en regardant la femme.
Le père, autour de lui sentant l'angoisse infâme
Etreindre la vertu,
Voit sa fille rentrer sinistre sous la porte,
Et n'ose, l'œil fixé sur le pain qu'elle apporte,
Lui dire : D'où viens-tu ?

Là dort le désespoir sur son haillon sordide ;
Là, l'avril de la vie, ailleurs tiède et splendide,
Ressemble au sombre hiver ;
La vierge, rose au jour, dans l'ombre est violette ;
Là, rampent dans l'horreur la maigreur du squelette,
La nudité du ver ;

Là frissonnent, plus bas que les égouts des rues,
Familles de la vie et du jour disparues,
Des groupes grelottants ;
Là, quand j'entrai, farouche, aux méduses pareille,
Une petite fille à figure vieille
Me dit : J'ai dix-huit ans !

Là, n'ayant pas de lit, la mère malheureuse
Met ses petits enfants dans un trou qu'elle creuse,
Tremblants comme l'oiseau ;
Hélas ! ces innocents aux regards de colombe
Trouvent en arrivant sur la terre une tombe
En place d'un berceau !

Caves de Lille ! on meurt sous vos plafonds de pierre !
J'ai vu, vu de ces yeux pleurant sous ma paupière,
Râler l'aïeul flétri,
La fille aux yeux hagards de ses cheveux vêtue,
Et l'enfant spectre au sein de la mère statue !
Ô Dante Alighieri !

C'est de ces douleurs-là que sortent vos richesses,
Princes ! ces dénûments nourrissent vos largesses,
Ô vainqueurs ! conquérants !
Votre budget ruisselle et suinte à larges gouttes
Des murs de ces caveaux, des pierres de ces voûtes,
Du cœur de ces mourants.

Sous ce rouage affreux qu'on nomme tyrannie,
Sous cette vis que meut le fisc, hideux génie,
De l'aube jusqu'au soir,
Sans trêve, nuit et jour, dans le siècle où nous sommes
Ainsi que des raisins on écrase des hommes,
Et l'or sort du pressoir.

C'est de cette détresse et de ces agonies,
De cette ombre, où jamais, dans les âmes ternies,
Espoir, tu ne vibras,
C'est de ces bouges noirs pleins d'angoisses amères,
C'est de ce sombre amas de pères et de mères
Qui se tordent les bras,

Oui, c'est de ce monceau d'indigences terribles
Que les lourds millions, étincelants, horribles,
Semant l'or en chemin,
Rampant vers les palais et les apothéoses,
Sortent, monstres joyeux et couronnés de roses,
Et teints de sang humain !

III.

Ô paradis ! splendeurs ! versez à boire aux maîtres !
L'orchestre rit, la fête empourpre les fenêtres,
La table éclate et luit ;
L'ombre est là sous leurs pieds ! les portes sont fermées
La prostitution des vierges affamées
Pleure dans cette nuit !

Vous tous qui partagez ces hideuses délices,
Soldats payés, tribuns vendus, juges complices,
Évêques effrontés,
La misère frémit sous ce Louvre où vous êtes !
C'est de fièvre et de faim et de mort que sont faites
Toutes vos voluptés !

À Saint-Cloud, effeuillant jasmins et marguerites,
Quand s'ébat sous les fleurs l'essaim des favorites,
Bras nus et gorge au vent,
Dans le festin qu'égaie un lustre à mille branches,
Chacune, en souriant, dans ses belles dents blanches
Mange un enfant vivant !

Mais qu'importe ! riez ! Se plaindra-t-on sans cesse ?
Serait-on empereur, prélat, prince et princesse,
Pour ne pas s'amuser ?
Ce peuple en larmes, triste, et que la faim déchire,
Doit être satisfait puisqu'il vous entend rire
Et qu'il vous voit danser !

Qu'importe ! Allons, emplis ton coffre, emplis ta poche.
Chantez, le verre en main, Troplong, Sibour, Baroche !
Ce tableau nous manquait.
Regorgez, quand la faim tient le peuple en sa serre,
Et faites, au -dessus de l'immense misère,
Un immense banquet !

IV.

Ils marchent sur toi, peuple ! Ô barricade sombre,
Si haute hier, dressant dans les assauts sans nombre
Ton front de sang lavé,
Sous la roue emportée, étincelante et folle,
De leur coupé joyeux qui rayonne et qui vole,
Tu redeviens pavé !

À César ton argent, peuple ; à toi la famine.
N'es-tu pas le chien vil qu'on bat et qui chemine
Derrière son seigneur ?
À lui la pourpre ; à toi la hotte et les guenilles.
Peuple, à lui la beauté de ces femmes, tes filles,
À toi leur déshonneur !

V.

Ah ! quelqu'un parlera. La muse, c'est l'histoire.
Quelqu'un élèvera la voix dans la nuit noire.
Riez, bourreaux bouffons !
Quelqu'un te vengera, pauvre France abattue,
Ma mère ! et l'on verra la parole qui tue
Sortir des cieux profonds !

Ces gueux, pires brigands que ceux des vieilles races,
Rongeant le pauvre peuple avec leurs dents voraces,
Sans pitié, sans merci,
Vils, n'ayant pas de cœur, mais ayant deux visages,
Disent : - Bah ! le poète ! il est dans les nuages ! -
Soit. Le tonnerre aussi.

Le 19 janvier 1853.
Quelqu'un qui jamais ne se trompe,
M'appelle juif... Moi, juif ? Pourquoi ?
Je suis chrétien, sans que je rompe
Le pain bénit à son de trompe,
Bien qu'en mon trou... je reste coi.

Je sais juif, ah ! c'est bien possible !
Je n'ai le nez spirituel
Ni l'air résigné d'une cible ;
Je ne montre un cœur insensible.
Tout juif est-il en Israël ?

Mais si juif signifie avare
Économisant sur le suif,
Sur l'eau qui pourtant n'est pas rare
Sur une corde de guitare,
Je me fais honneur d'être juif.

Je prends pour moi seul cette injure,
Quoique je ne possède rien ;
Je me l'écris sur la figure
En trois mots, sans une rature ;
Voyez : je suis juif. Lisez bien.

Regardez-moi : ma barbe est sale
Comme en chaire un prédicateur
Qui vide une fosse nasale,
Et j'ai l'aspect froid d'une stalle,
Dans le temple où prêche un pasteur.

Moi, juif, je mens, je calomnie,
Comme un misérable chrétien,
Lorsqu'à tort il affirme ou nie,
Ou qu'il dispute, ô vilenie !
En parlant du mien et du tien ;

J'adore un veau d'or... dans ma bague,
Le veau qu'on débite en bijoux ;
Au seul mot d'argent, je divague,
Comme le catholique vague
Qui ne se passe de joujoux ;

Moi, fils de ceux qui portaient l'Arche,
Je ris, et je laisse périr,
Je perds la foi du patriarche,
Comme tout un peuple qui marche
Vers l'ombre où le corps doit pourrir.

Moi, juif, je doute de mon âme,
Moi, juif, je doute de l'Amour,
Je ne suis sûr que de ma femme,
(N'est-ce pas étrange, Madame ?)
Comme bien des... maris du jour.

Car elle se fout de la vogue
Qu'a tout argument inventé
Par notre science un peu rogne ;
Elle aime mieux la synagogue
Si fraîche, dès l'aube, en été.

Elle est blanche, elle a sur les tempes
Une perruque où rit sa fleur ;
Faite à souhait pour les estampes ;
Quand elle adore sous les lampes
Dans ses voiles d'une couleur ;

Elle se consume en prières,
Conservant, sans en rien verser,
L'eau de ses croyances entières,
Car... une douzaine de pierres
Ça suffit pour recommencer.

Jérusalem les garde encore,
Salomon les reçut du Ciel
Qu'avec des larmes elle implore ;
Comme une juive que j'adore,
L'épouse de Nathaniel.

Ce qu'on admire fort sur elle,
C'est l'honneur de faire de l'art
Par une pente naturelle,
Pas pour vendre son aquarelle,
Ni pour manger un peu de lard.

J'ai pu contempler sa peinture,
Dans une salle au Luxembourg :
C'est très bien peint d'après nature ;
C'est avec l'eau, sous la toiture,
Ça me semble, un coin de faubourg.

Sur la cimaise elle est sous verre,
Je puis donc y mettre un baiser
**** des yeux du gardien sévère ;
Bref, l'art charmant qu'elle sait faire,
C'est, comme il sied, pour s'amuser.

Cela ne fait l'ombre d'un doute
Pour tous, dans la société ;
Oui, ma belle Mignonne, écoute,
Elle pourrait épater toute
La pâle catholicité.

Tiens ! En veux-tu rien qu'un exemple ?
Que le sultan soit décavé,
Et trouve sa poche bien ample :
« Vends-les-nous, ces pierres du Temple »,
Et Notre-Seigneur a rêvé !

Je suis juif ! ah ! ce nom m'inonde
De sa plus sainte émotion !
Souffre que pour eux je réponde :
La plus noble race du monde,
Ce sont les juifs de nation.

Eux, au moins, ont du caractère ;
Ils sont, oui, par les traits de feu
Du Décalogue salutaire,
Le plus grand peuple de la Terre !
N'est-ce pas vrai, ça, nom de Dieu !

Sotte habitude, oui, sur mon âme,
Bonne au plus pour les ateliers ;
Excusez moi, si je m'en blâme.
Et si vous m'entendez, Madame,
Que je me prosterne à vos pieds.
Le bras sur un marteau gigantesque, effrayant
D'ivresse et de grandeur, le front vaste, riant
Comme un clairon d'airain, avec toute sa bouche,
Et prenant ce gros-là dans son regard farouche,
Le Forgeron parlait à Louis Seize, un jour
Que le Peuple était là, se tordant tout autour,
Et sur les lambris d'or traînant sa veste sale.
Or le bon roi, debout sur son ventre, était pâle,
Pâle comme un vaincu qu'on prend pour le gibet,
Et, soumis comme un chien, jamais ne regimbait,
Car ce maraud de forge aux énormes épaules
Lui disait de vieux mots et des choses si drôles,
Que cela l'empoignait au front, comme cela !
" Or tu sais bien, Monsieur, nous chantions tra la la
Et nous piquions les boeufs vers les sillons des autres :
Le Chanoine au soleil filait des patenôtres
Sur des chapelets clairs grenés de pièces d'or
Le Seigneur, à cheval, passait, sonnant du cor
Et l'un avec la hart, l'autre avec la cravache
Nous fouaillaient. - Hébétés comme des yeux de vache,
Nos yeux ne pleuraient plus ; nous allions, nous allions,
Et quand nous avions mis le pays en sillons,
Quand nous avions laissé dans cette terre noire
Un peu de notre chair.., nous avions un pourboire :
On nous faisait flamber nos taudis dans la nuit ;
Nos petits y faisaient un gâteau fort bien cuit. ...
" Oh ! je ne me plains pas. Je te dis mes bêtises,
C'est entre nous. J'admets que tu me contredises.
Or n'est-ce pas joyeux de voir au mois de juin
Dans les granges entrer des voitures de foin
Énormes ? De sentir l'odeur de ce qui pousse,
Des vergers quand il pleut un peu, de l'herbe rousse ?
De voir des blés, des blés, des épis pleins de grain,
De penser que cela prépare bien du pain ?...
Oh ! plus fort, on irait, au fourneau qui s'allume,
Chanter joyeusement en martelant l'enclume,
Si l'on était certain de pouvoir prendre un peu,
Étant homme, à la fin ! de ce que donne Dieu !
- Mais voilà, c'est toujours la même vieille histoire !

" Mais je sais, maintenant ! Moi, je ne peux plus croire,
Quand j'ai deux bonnes mains, mon front et mon marteau,
Qu'un homme vienne là, dague sur le manteau,
Et me dise : Mon gars, ensemence ma terre ;
Que l'on arrive encor quand ce serait la guerre,
Me prendre mon garçon comme cela, chez moi !
- Moi, je serais un homme, et toi, tu serais roi,
Tu me dirais : Je veux !... - Tu vois bien, c'est stupide.
Tu crois que j'aime voir ta baraque splendide,
Tes officiers dorés, tes mille chenapans,
Tes palsembleu bâtards tournant comme des paons :
Ils ont rempli ton nid de l'odeur de nos filles
Et de petits billets pour nous mettre aux Bastilles,
Et nous dirons : C'est bien : les pauvres à genoux !
Nous dorerons ton Louvre en donnant nos gros sous !
Et tu te soûleras, tu feras belle fête.
- Et ces Messieurs riront, les reins sur notre tête !

" Non. Ces saletés-là datent de nos papas !
Oh ! Le Peuple n'est plus une putain. Trois pas
Et, tous, nous avons mis ta Bastille en poussière.
Cette bête suait du sang à chaque pierre
Et c'était dégoûtant, la Bastille debout
Avec ses murs lépreux qui nous racontaient tout
Et, toujours, nous tenaient enfermés dans leur ombre !

- Citoyen ! citoyen ! c'était le passé sombre
Qui croulait, qui râlait, quand nous prîmes la tour !
Nous avions quelque chose au coeur comme l'amour.
Nous avions embrassé nos fils sur nos poitrines.
Et, comme des chevaux, en soufflant des narines
Nous allions, fiers et forts, et ça nous battait là...
Nous marchions au soleil, front haut, - comme cela, -
Dans Paris ! On venait devant nos vestes sales.
Enfin ! Nous nous sentions Hommes ! Nous étions pâles,
Sire, nous étions soûls de terribles espoirs :
Et quand nous fûmes là, devant les donjons noirs,
Agitant nos clairons et nos feuilles de chêne,
Les piques à la main ; nous n'eûmes pas de haine,
- Nous nous sentions si forts, nous voulions être doux !

" Et depuis ce jour-là, nous sommes comme fous !
Le tas des ouvriers a monté dans la rue,
Et ces maudits s'en vont, foule toujours accrue
De sombres revenants, aux portes des richards.
Moi, je cours avec eux assommer les mouchards :
Et je vais dans Paris, noir marteau sur l'épaule,
Farouche, à chaque coin balayant quelque drôle,
Et, si tu me riais au nez, je te tuerais !
- Puis, tu peux y compter tu te feras des frais
Avec tes hommes noirs, qui prennent nos requêtes
Pour se les renvoyer comme sur des raquettes
Et, tout bas, les malins ! se disent : " Qu'ils sont sots ! "
Pour mitonner des lois, coller de petits pots
Pleins de jolis décrets roses et de droguailles,
S'amuser à couper proprement quelques tailles.
Puis se boucher le nez quand nous marchons près d'eux,
- Nos doux représentants qui nous trouvent crasseux ! -
Pour ne rien redouter, rien, que les baïonnettes...,
C'est très bien. Foin de leur tabatière à sornettes !
Nous en avons assez, là, de ces cerveaux plats
Et de ces ventres-dieux. Ah ! ce sont là les plats
Que tu nous sers, bourgeois, quand nous sommes féroces,
Quand nous brisons déjà les sceptres et les crosses !... "
Il le prend par le bras, arrache le velours
Des rideaux, et lui montre en bas les larges cours
Où fourmille, où fourmille, où se lève la foule,
La foule épouvantable avec des bruits de houle,
Hurlant comme une chienne, hurlant comme une mer,
Avec ses bâtons forts et ses piques de fer
Ses tambours, ses grands cris de halles et de bouges,
Tas sombre de haillons saignant de bonnets rouges :
L'Homme, par la fenêtre ouverte, montre tout
Au roi pâle et suant qui chancelle debout,
Malade à regarder cela !
" C'est la Crapule,
Sire. Ça bave aux murs, ça monte, ça pullule :
- Puisqu'ils ne mangent pas, Sire, ce sont des gueux !
Je suis un forgeron : ma femme est avec eux,
Folle ! Elle croit trouver du pain aux Tuileries !
- On ne veut pas de nous dans les boulangeries.
J'ai trois petits. Je suis crapule. - Je connais
Des vieilles qui s'en vont pleurant sous leurs bonnets
Parce qu'on leur a pris leur garçon ou leur fille :
C'est la crapule. - Un homme était à la Bastille,
Un autre était forçat : et tous deux, citoyens
Honnêtes. Libérés, ils sont comme des chiens :
On les insulte ! Alors, ils ont là quelque chose
Qui leur l'ait mal, allez ! C'est terrible, et c'est cause
Que se sentant brisés, que, se sentant damnés,
Ils sont là, maintenant, hurlant sous votre nez !
Crapule. - Là-dedans sont des filles, infâmes ,
Parce que, - vous saviez que c'est faible, les femmes, -
Messeigneurs de la cour, - que ça veut toujours bien, -
Vous avez craché sur l'âme, comme rien !
Vos belles, aujourd'hui, sont là. C'est la crapule.

" Oh ! tous les Malheureux, tous ceux dont le dos brûle
Sous le soleil féroce, et qui vont, et qui vont,
Qui dans ce travail-là sentent crever leur front...
Chapeau bas, mes bourgeois ! Oh ! ceux-là, sont les Hommes !
Nous sommes Ouvriers, Sire ! Ouvriers ! Nous sommes
Pour les grands temps nouveaux où l'on voudra savoir,
Où l'Homme forgera du matin jusqu'au soir
Chasseur des grands effets, chasseur des grandes causes,
Où, lentement vainqueur il domptera les choses
Et montera sur Tout, comme sur un cheval !
Oh ! splendides lueurs des forges ! Plus de mal,
Plus ! - Ce qu'on ne sait pas, c'est peut-être terrible :
Nous saurons ! - Nos marteaux en main, passons au crible
Tout ce que nous savons : puis, Frères, en avant !
Nous faisons quelquefois ce grand rêve émouvant
De vivre simplement, ardemment, sans rien dire
De mauvais, travaillant sous l'auguste sourire
D'une femme qu'on aime avec un noble amour :
Et l'on travaillerait fièrement tout le jour
Écoutant le devoir comme un clairon qui sonne :
Et l'on se sentirait très heureux ; et personne,
Oh ! personne, surtout, ne vous ferait ployer !
On aurait un fusil au-dessus du foyer...

" Oh ! mais l'air est tout plein d'une odeur de bataille !
Que te disais-je donc ? Je suis de la canaille !
Il reste des mouchards et des accapareurs.
Nous sommes libres, nous ! Nous avons des terreurs
Où nous nous sentons grands, oh ! si grands ! Tout à l'heure
Je parlais de devoir calme, d'une demeure...
Regarde donc le ciel ! - C'est trop petit pour nous,
Nous crèverions de chaud, nous serions à genoux !
Regarde donc le ciel ! - Je rentre dans la foule,
Dans la grande canaille effroyable, qui roule,
Sire, tes vieux canons sur les sales pavés :
- Oh ! quand nous serons morts, nous les aurons lavés
- Et si, devant nos cris, devant notre vengeance,
Les pattes des vieux rois mordorés, sur la France
Poussent leurs régiments en habits de gala,
Eh bien, n'est-ce pas, vous tous ? - Merde à ces chiens-là ! "

- Il reprit son marteau sur l'épaule.
La foule
Près de cet homme-là se sentait l'âme soûle,
Et, dans la grande cour dans les appartements,
Où Paris haletait avec des hurlements,
Un frisson secoua l'immense populace.
Alors, de sa main large et superbe de crasse,
Bien que le roi ventru suât, le Forgeron,
Terrible, lui jeta le bonnet rouge au front !
Fable VII, Livre I.


Qui découvre une vérité,
A dit un grave personnage,
La gardera pour soi, s'il est quelque peu sage
Et chérit sa tranquillité.
Socrate, Galilée, et gens de cette étoffe,
Ont méconnu ce dogme, et s'en sont mal trouvés.
Quels maux n'ont-ils pas éprouvés !
D'abord c'est Anitus qui crie au philosophe ;
Mélitus applaudit ; et mon sage, en prison,
Reconnaît, mais trop ****, le tort d'avoir raison :
Socrate y but la mort : mais quoi ! son infortune,
Qui n'a fait qu'assurer son immortalité,
Pourrait-elle étonner mon intrépidité ?
Ce qu'il osa cent fois, je ne l'oserais une !  
Non, non, je veux combattre un préjugé reçu.
Dût l'Anitus du jour, aboyant au scandale,
Calomnier mes mœurs pour venger la morale,
Je rectifie un fait qu'on n'a jamais bien su ;
Des générations erreur héréditaire,
Erreur qu'avec Fréron partage aussi Voltaire ;
Polichinelle, amis, n'était pas né bossu.
L'histoire universelle affirme le contraire ;
Je le sais fort bien ; mais-qu'y faire ?
Ne pas lui céder sur ce point,
Ni sur cet autre encor : monsieur Polichinelle
Grasseyait bien un peu, mais ne bredouillait point,
Quoi qu'en ait dit aussi l'histoire universelle.
Du reste, en fait d'esprit, se croyant tout donné,
Pour avoir un peu de mémoire,
Monsieur Polichinelle, au théâtre adonné,
Fondait sur ce bel art sa fortune et sa gloire :
Il voulait l'une et l'autre. Assez mal à propos,
Un soir donc il débute en costume tragique,
Ignorant, l'idiot, qu'un habit héroïque
Veut une taille de héros.
Aussi la pourpre et l'or dont mon vilain rayonne,
Font-ils voir aux plus étourdis
Ce qui, sous ses simples habits,
N'avait encor frappé personne ;
Son dos un peu trop arrondi,
Son ventre un peu trop rebondi,
Sa figure un peu trop vermeille.
De plus, si ce n'est trop de la plus douce voix
Pour dire ces beaux vers qui charment à la fois  
L'esprit, et le cœur et l'oreille,
Imaginez-vous mon grivois
Psalmodiant Racine et grasseyant Corneille.
On n'y tint pas : il fut hué,
Siffle, bafoué, conspué.
Un autre en serait mort, ou de honte ou de rage.
Lui, plus sensé, n'en mourut pas ;
Et crut même de ce faux pas
Pouvoir tirer quelqu'avantage.
Mes défauts sont connus : pourquoi m'en affliger ?
Mieux vaudrait les mettre à la mode.
Je ne saurais les corriger,
Affichons-les ; c'est si commode !
Il est plusieurs célébrités,
Hommes de goût, gens à scrupules,
La vôtre est dans vos qualités,
La nôtre est dans nos ridicules.
Il dit, et sur son dos, qui n'était que voûté,
il ajuste une bosse énorme ;
Puis un ventre de même forme
À son gros ventre est ajouté.
**** d'imiter ce Démosthènes,
Qui, bredouilleur ambitieux,
Devant les flots séditieux,
Image du peuple d'Athènes,
S'exerçait à briser les chaînes
De son organe vicieux,
Confiait aux vents la harangue
Où des Grecs il vengeait les droits,
Et, pour mieux triompher des rois,
S'efforçait à dompter sa langue,
Polichinelle croit qu'on peut encore charmer
Sans être plus intelligible
Que tel que je pourrais nommer,
Et met son art à se former  
Un parlage un peu plus risible.
Puis, vêtu d'un habit de maint échantillon,
Il barbouille de vermillon
Sa face déjà rubiconde ;
Prend des manchettes, des sabots ;
Dit des sentences, des gros mots ;
Bref, n'omet rien pour plaire aux sots
Et plaît à presque tout le monde.
Quels succès, par les siens, ne sont pas effacés ?
Les Roussels passeront, les Janots sont passés !
Lui seul, toujours de mode, à Paris comme à Rome,
Peut se prodiguer sans s'user ;
Lui seul, toujours sûr d'amuser,
Pour les petits enfants est toujours un grand homme.
Ajoutons à ce que j'ai dit,
Que tel qui tout bas s'applaudit
De la faveur universelle,
Ne doit sa vogue et son crédit
Qu'au secret de Polichinelle.
Rôdeur vanné, ton œil fané

Tout plein d'un désir satané

Mais qui n'est pas l'œil d'un bélître,

Quand passe quelqu'un de gentil

Lance un éclair comme une vitre.


Ton blaire flaire, âpre et subtil,

Et l'étamine et le pistil,

Toute fleur, tout fruit, toute viande,

Et ta langue d'homme entendu

Pourlèche ta lèvre friande.


Vieux faune en l'air guettant ton dû,

As-tu vraiment bandé, tendu

L'arme assez de tes paillardises ?

L'as-tu, drôle, braquée assez ?

Ce n'est rien que tu nous le dises.


Quoi, malgré ces reins fricassés,

Ce cœur éreinté, tu ne sais

Que dévouer à la luxure

Ton cœur, tes reins, ta poche à fiel,

Ta rate et toute ta fressure !


Sucrés et doux comme le miel,

Damnants comme le feu du ciel,

Bleus comme fleur, noirs comme poudre,

Tu raffoles beaucoup des yeux

De tout genre en dépit du Foudre.


Les nez te plaisent, gracieux

Ou simplement malicieux,

Étant la force des visages,

Étant aussi, suivant des gens,

Des indices et des présages.


Longs baisers plus clairs que des chants,

Tout petits baisers astringents

Qu'on dirait qui vous sucent l'âme,

Bons gros baisers d'enfant, légers

Baisers danseurs, telle une flamme,


Baisers mangeurs, baisers mangés,

Baisers buveurs, bus, enragés,

Baisers languides et farouches,

Ce que t'aimes bien, c'est surtout,

N'est-ce pas ? les belles boubouches.


Les corps enfin sont de ton goût,

Mieux pourtant couchés que debout,

Se mouvant sur place qu'en marche,

Mais de n'importe quel climat,

Pont-Saint-Esprit ou Pont-de-l'Arche.


Pour que ce goût les acclamât

Minces, grands, d'aspect plutôt mat,

Faudrait pourtant du jeune en somme :

Pieds fins et forts, tout légers bras

Musculeux et les cheveux comme


Ça tombe, longs, bouclés ou ras, -

Sinon pervers et scélérats

Tout à fait, un peu d'innocence

En moins, pour toi sauver, du moins,

Quelque ombre encore de décence ?


Nenni dà ! Vous, soyez témoins,

Dieux la connaissant dans les coins,

Que ces manières, de parts telles,

Sont pour s'amuser mieux au fond

Sans trop muser aux bagatelles.


C'est ainsi que les choses vont

Et que les raillards fieffés font.

Mais tu te ris de ces morales, -

Tel un quelqu'un plus que pressé

Passe outre aux défenses murales.


Et tu réponds, un peu lassé

De te voir ainsi relancé,

De ta voix que la soif dégrade

Mais qui n'est pas d'un marmiteux :

« Qu'y peux-tu faire, camarade,


Si nous sommes cet amiteux ? »
Deux chats qui descendaient du fameux Rodilard,
Et dignes tous les deux de leur noble origine,
Différaient d'embonpoint : l'un était gras à lard,
C'était l'aîné ; sous son hermine
D'un chanoine il avait la mine,
Tant il était dodu, potelé, frais et beau :
Le cadet n'avait que la peau
Collée à sa tranchante échine.
Cependant ce cadet, du matin jusqu'au soir,
De la cave à la gouttière
Trottait, courait, il fallait voir,
Sans en faire meilleure chère.
Enfin, un jour, au désespoir,
Il tint ce discours à son frère :
Explique-moi par quel moyen,
Passant ta vie à ne rien faire,
Moi travaillant toujours, on te nourrit si bien,
Et moi si mal. La chose est claire,
Lui répondit l'aîné : tu cours tout le logis
Pour manger rarement quelque maigre souris...
- N'est-ce pas mon devoir ? - D'accord, cela peut être :
Mais moi je reste auprès du maître ;
Je sais l'amuser par mes tours.
Admis à ses repas sans qu'il me réprimande,
Je prends de bons morceaux, et puis je les demande
En faisant patte de velours,
Tandis que toi, pauvre imbécile,
Tu ne sais rien que le servir,
Va, le secret de réussir,
C'est d'être adroit, non d'être utile.
NGANGO HONORÉ Dec 2021
La vie , s'amuser ? Non
La vie , prendre du bon temps ? Non
La vie, travailler dur ? Non
La vie, jouir des fruits de son labeur ? Non
La vie, respirer ? Peut-être.

La vie c'est pas ce qu'on fait ,
La vie c'est pas nos expériences, nos exigences.
Quand on parle de la vie , il s'agit pas de nous .
La vie ne tourne pas autour des hommes .
Les médias, la Sciences, la littérature, le Divertissement : Tout sa sont des meubles créé par l'homme pour aménager sa vie .
Les meuble de très mauvaise qualité, il ya pas un qui dure plus de cinq .

La vie est plate, la seule chose qui la ressemble, c'est  sa sœur; la mort , seule douleur, repos, calme, repis.
Only God gives the real sense of Life
Ken Pepiton Mar 2020
An after thought.

I know, I had another option. Though, you did not see her weep.

She was sad.
The mother of all living,
she was sad, and I, wounded in my side,

I lacked the knowing. So,  I chose to know, so

I might comfort her, with a touch, ah, I know a place,

I can touch. Tweak, do you feel that? Do you know...

sniff. 's enough, words as nodes, knots, gnosticated subtility, be guiling,

I was be guiled, by golly, and I know you know exactly what I mean... from the fruit,
here, taste
the forbidden fruit, I tasted, chewed and swallowed and shared,

with you, because I love you...

I know, now, I was beguiled; but then beguilement, per se,

was as much a mystery as death. You knew. You tasted life in non-nascent state. You know,

some things stay mysterious.

Now, I know guile, for goodness sake, death remains a mystery.

But if you believe, I know a way, all your worries melt away. It takes a while.

Muse, amuse, mire, admire, go forth and conquer the unknown with knowns. Don't lie.
Gwa, go on.

Mean sedulously all you say you know.

Footnotes:

adventure (n.)
c. 1200, aventure, auenture "that which happens by chance, fortune, luck," from Old French aventure (11c.) "chance, accident, occurrence, event, happening," from Latin adventura (res) "(a thing) about to happen," from fem. of adventurus, future participle of advenire "to come to, reach, arrive at," from ad "to" (see ad-) + venire "to come," from a suffixed form of PIE root *gwa- "to go, come."

sedulous (adj.)1530s, from Latin sedulus "attentive, painstaking, diligent, busy, zealous," probably from sedulo (adv.) "sincerely, diligently," from sedolo "without deception or guile," from se- "without, apart" (see secret (n.)) + dolo, ablative of dolus "deception, guile," cognate with Greek dolos "ruse, snare." Related: Sedulously; sedulousness

secret (n.)
late 14c., from Latin secretus "set apart, withdrawn; hidden, concealed, private," past participle of secernere "to set apart, part, divide; exclude," from se- "without, apart," properly "on one's own" (see se-) + cernere "separate" (from PIE root *krei- "to sieve," thus "discriminate, distinguish").
As an adjective from late 14c., from French secret, adjective use of noun. Open secret is from 1828. Secret agent first recorded 1715; secret service is from 1737; secret weapon is from 1936.

hallow (v.)
Old English halgian "to make holy, sanctify; to honor as holy, consecrate, ordain," related to halig "holy," from Proto-Germanic *hailagon (source also of Old Saxon helagon, Middle Dutch heligen, Old Norse helga), from PIE root *kailo- "whole, uninjured, of good omen" (see health). Used in Christian translations to render Latin sanctificare. Related: Hallowed; hallowing.

health (n.)
Old English hælþ "wholeness, a being whole, sound or well," from Proto-Germanic *hailitho, from PIE *kailo- "whole, uninjured, of good omen" (source also of Old English hal "hale, whole;" Old Norse heill "healthy;" Old English halig, Old Norse helge "holy, sacred;" Old English hælan "to heal"). With Proto-Germanic abstract noun suffix *-itho (see -th (2)).

guile (n.)
mid-12c., from Old French guile "deceit, wile, fraud, ruse, trickery," probably from Frankish *wigila "trick, ruse" or a related Germanic source, from Proto-Germanic *wih-l- (source also of Old Frisian wigila "sorcery, witchcraft," Old English wig "idol," Gothic weihs "holy," German weihen "consecrate"), from PIE root *weik- (2) "consecrated, holy."

beguile (v.)"delude by artifice," early 13c., from be- + guile (v.). Meaning "entertain with passtimes" is by 1580s (compare the sense evolution of amuse). Related: Beguiled; beguiling.

amuse (v.)
late 15c., "to divert the attention, beguile, delude," from Old French amuser "fool, tease, hoax, entrap; make fun of," literally "cause to muse" (as a distraction), from a "at, to" (from Latin ad, but here probably a causal prefix) + muser "ponder, stare fixedly" (see muse (v.)).
Original English senses obsolete; meaning "divert from serious business, tickle the fancy of" is recorded from 1630s, but through 18c. the primary meaning was "deceive, cheat" by first occupying the attention. "The word was not in reg. use bef. 1600, and was not used by Shakespere" [OED]. Bemuse retains more of the original meaning. Greek amousos meant "without Muses," hence "uneducated."

Muse (n.)
late 14c., "one of the nine Muses of classical mythology," daughters of Zeus and Mnemosyne, protectors of the arts; from Old French Muse and directly from Latin Musa, from Greek Mousa, "the Muse," also "music, song," ultimately from PIE root *men- (1) "to think." Meaning "inspiring goddess of a particular poet" (with a lower-case m-) is from late 14c.
The traditional names and specialties of the nine Muses are: Calliope (epic poetry), Clio (history), Erato (love poetry, lyric art), Euterpe (music, especially flute), Melpomene (tragedy), Polymnia (hymns), Terpsichore (dance­), Thalia (comedy), Urania (astronomy).

muse (v.)
"to reflect, ponder, meditate; to be absorbed in thought," mid-14c., from Old French muser (12c.) "to ponder, dream, wonder; loiter, waste time," which is of uncertain origin; the explanation in Diez and Skeat is literally "to stand with one's nose in the air" (or, possibly, "to sniff about" like a dog who has lost the scent), from muse "muzzle," from Gallo-Roman *musa "snout," itself a word of unknown origin. The modern word probably has been influenced in sense by muse (n.). Related: Mused; musing.
Exercise in speaking as true as I can imagine the words that lead me on.
Le dimanche, au salon, pêle-mêle se rue
Des bourgeois ébahis la bizarre cohue
Qui s'en vient, chaque année, à la foire des arts,
Vainement amuser ses aveugles regards.

Ainsi devant le beau, dont il ne s'émeut guère,
L'obscur faiseur de gloire appelé le vulgaire
Va, la bouche béante et l'œil vide, pareil
À des flots de moutons bêlant vers le soleil.

Là, cependant, un homme au front lourd de pensée,
Maigre, sous un manteau dont la trame est usée,
Dans un coin du jardin, debout, songe à l'écart.
Les bras croisés, il fixe un douloureux regard

Sur les marbres dressés le long des plates-bandes.
Le malheureux ! Il sent ses blessures plus grandes,
Et plus épaisse l'ombre où ses maux l'on fait choir ;
Car lui-même autrefois, maniant l'ébauchoir,

Il eut les rêves blancs et bleus du statuaire.
Mais bientôt l'indigence a mis un froid suaire
Sur son ardent espoir et son haut idéal ;
Et d'autres ont grandi dont il était rival.

Les eût-il égalés ? Peut-être. Mais qu'importe !
Ô maîtres que la gloire incite et réconforte,
Nés avec un front riche et des doigts inspirés,
Ayez pitié de ceux qui vous ont admirés,

Hélas ! Et tant aimés qu'ils ne pouvaient plus vivre
Sans risquer l'aventure atroce de vous suivre !
Maîtres, c'est en comptant leurs blessés et leurs morts
Que le vulgaire apprend combien vous êtes forts.

Cependant qu'aux pays sereins de l'harmonie
Vous voguez largement sous le vent du génie,
Ils tombent, les yeux pleins du ciel où vous planez,
Sur le pavé brutal des artistes damnés.

Celui-là comme vous a connu le délice
D'arrondir savamment une poitrine lisse
Sous la caresse lente et chaste de ses mains,
De suivre avec respect des profils surhumains

Pressentis dans le masque indécis de l'ébauche ;
Et nul n'a plus que lui, modelant le sein gauche,
Frémi d'aise et d'orgueil en y sentant un cœur.
Mais à ce jeu des dieux il ne fut pas vainqueur ;

Il n'avait rien : le pauvre a dû tuer l'artiste.
Après l'heure d'ivresse il vient une heure triste,
Celle où la jeune épouse, au fond de l'atelier,
Soucieuse du pain que l'art fait oublier,

Regarde tour à tour ses enfants qui pâlissent
Et le bloc que les mains de leur père embellissent,
Et, maudissant la glaise en sa stérilité,
Songe au fumier fécond du champ qu'elle a quitté.

Ah ! D'un travail sans fruit la cuisante amertume,
Le sarcasme ignorant des critiques de plume,
L'envie ou le dédain des rivaux de métier,
Ces maux trempent le cœur et le laissent entier !

Mais lire dans les yeux de la femme qu'on aime
Un reproche muet où l'on sent un blasphème,
Apprendre qu'on est fou, traître, et s'apercevoir
Qu'en s'élevant on laisse à ses pieds son devoir !

Il a fui l'atelier. Le pauvre homme héroïque
Compte l'argent d'un autre au fond d'une boutique.
Son poing de créateur, fait pour le marbre altier,
Trace des chiffres vils sur un obscur papier.

Encore s'il pouvait, à force de descendre,
S'abrutir, consumer son cœur jusqu'à la cendre,
Et, bien mort, s'allonger dans sa tombe d'oubli !
Mais le feu qu'il étouffe est mal enseveli.

Une pierre le suit qui veut être statue :
S'il ne l'anime pas, c'est elle qui le tue.
Sollicitant ses doigts par de lointains appels,
Elle passe et prend forme en des songes cruels ;

Et la forme palpite et, vaguement parfaite,
Murmure : « Tu m'as vue et tu ne m'as pas faite ! »
À son heure elle vient comme un remords fatal,
Et tout, jusqu'au comptoir, lui sert de piédestal.

C'est elle ! Sa vénus dans le chagrin rêvée,
Qui tous les ans ici, belle, noble, achevée,
L'entraîne, et, prenant place entre toutes ses sœurs,
Dompte enfin l'œil jaloux et dur des connaisseurs !

Elle triomphe ! Et lui, l'univers le renomme,
Il monte, il sent déjà, presque un dieu, plus qu'un homme,
Le frisson glorieux des lauriers sur son front !
Mais l'extase est fragile et le réveil est prompt.

Quelle chute profonde alors ! Comme il mesure
Tout à coup, d'une vue impitoyable et sûre,
Les degrés infinis de la gloire au néant !
Comme il se voit petit pour s'être vu géant !

Il pleure. Mais l'épouse, attentive et sévère,
Le voyant défaillir et songeant qu'elle est mère,
Vient, lui parle, le prend par la main, par l'habit,
Le tire en le grondant : « Je te l'avais bien dit :

Te voilà pour un mois pâle et mélancolique ! »
Puis, par mainte raison banale et sans réplique,
Irritant l'aiguillon de son tourment divin,
L'arrache à l'idéal comme l'ivrogne au vin.
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
J'ai vu ton ami, j'ai vu ton amie ;
Mérante et Rosa ; vous n'étiez point trois.
Fils, ils ont produit une épidémie
De baisers parmi les nids de mon bois.

Ils étaient contents, le diable m'emporte !
Tu n'étais point là. Je les regardais.
Jadis on trompait Jupin de la sorte ;
Car parfois un dieu peut être un dadais.

Moi je suis très laid, j'ai l'épaule haute,
Mais, bah ! Quand je peux, je ris de bon coeur.
Chacun a sa part ; on plane, je saute ;
Vous êtes les beaux, je suis le moqueur.

Quand le ciel charmant se mire à la source,
Quand les autres ont l'âme et le baiser,
Faire la grimace est une ressource.
N'étant pas heureux, il faut s'amuser.

Je dois t'avertir qu'un bois souvent couvre
Des détails, piquant pour Brantôme et Grimm,
Que les yeux sont faits pour qu'on les entrouvre,
Fils, et qu'une absence est un intérim.

Un coeur parfois trompe et se désabonne.
Qui veille a raison. Dieu, ce grand Bréguet,
Fit la confiance, et, la trouvant bonne,
L'améliora par un peu de guet.

Tu serais marmotte ou l'un des Quarante
Que tu ne pourrais dormir mieux que ça
Pendant que Rosa sourit à Mérante,
Pendant que Mérante embrasse Rosa.

— The End —