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Mon amie, ma muse
Nue et sincère
Tu cherches l'oiseau rare,
L'âme effervescente aux yeux d'eau noire,
Aux yeux sans visage
De sel, de cendre, de vin
Qui te ressemble
Et qui profusément te rassemble
Entre tumescences et détumescences.

Tu l'appelles Décébale, géant guerrier de pierre,
Tu le pries Gilgamesh, immortel héros mythique,
Tu le couves des yeux Lucifer,
Ange déchu, doux démon
Entre tumescences et détumescences
Tu les synthétises, tu les allaites
Tu les baptises et débaptises
Tu les tatoues
En femelle animale virginale
En chatonne de lynx captive
Un jour Regina, le lendemain Jao, le surlendemain Zoé.

Je l'appelle sublime élan vital,
Entre zénith et nadir, incandescence.
Il se manifeste entre boursouflures,
Dilatations, bascules,
Turgescences, érections, éruptions, bandaisons,
Flux et reflux de sang et de sève,
Marées basses, dégorgements,
Enflures, dégonflements, coulées de lave.

Alors dans cet entre-deux parfait où les eaux
Animales, humaines et divines
Se déversent en impossible amour
Ton masque entre en transe
Et tu nages jusqu'au delta lustral
Des colombes aux abois.
Tu es Dyonissia, tu es Aura, Gradiva,
Annabel Lee, Princesse Brambilla,
Tu es immortelle, tu es Tout-Monde
Entre tumescences et détumescences
Tu renais immortelle.

— The End —